L'Adoration Eucharistique

lien :http://www.catholic.pf/dossier_du_mois%20adoration.htm



Ecoutons ce qu’en dit le catéchisme catholique en son paragraphe 2628 :

L’adoration est la première attitude de l’homme qui se reconnaît créature devant son Créateur. Elle exalte la grandeur du Christ qui nous a fait (cf. Ps 95, 1-6) et la toute-puissance du Sauveur qui nous libère du mal. Elle est le prosternement de l’esprit devant le « Roi de gloire » (Ps 24, 9-10) et le silence respectueux face au Christ « toujours plus grand » (S. Augustin, Psal. 62, 16). L’adoration du Christ trois fois saint et souverainement aimable confond d’humilité et donne assurance à nos supplications.

Il est important de noter que l’adoration s’adresse à Christ et à Christ seul . Adorer c’est se mettre en présence de Christ , non pour se servir de lui en lui demandant plein de choses , mais pour prendre le temps de le regarder comme Il nous regarde. C’est se mettre en sa présence rien que pour lui ! Témoin ce paysan du temps du Curé d’Ars qui passant de longues heures devant le Saint Sacrement répondit quand on lui demanda ce qu’il faisait depuis si longtemps dans l’église : « je l’avise et il m’avise ».

Ca veut dire quoi pour vous, adorer ?

monachorum a écrit:

Ca veut dire quoi pour vous, adorer ?

Parfois je me surprends à être là devant le Seigneur, un peu béate, à lui parler, du style : Seigneur, je t'adore, me voici devant toi, bla, bla, bla...puis je réalise que ce n'est pas moi qui le regarde mais c'est Lui qui me regarde et m'aime... c'est un revirement... et puis, je me tais...je reste là en silence, essayant de faire taire les bruits dans ma tête et tous les tourments à vouloir trop en dire et trop en demander... il suffit seulement de rester là avec Lui dans un coeur à Coeur amoureux et d'accueillir...de le laisser nous saisir, nous laisser aimer. Que c'est dur !!

C'est devant le saint Sacrement que j'ai vécu les plus belles contritions...ah ! Ces larmes qui lavent et qui purifient !

C'est aussi l'Eucharistie des pauvres...ceux qui ne peuvent s'approcher de la Sainte Table.

"Il est le Soleil de justice dont la guérison sort de ses rayons" (Malachie 3, 20)... prophétie du Saint Sacrement...

En Christ,
Hélène

Je comprends ce sentiment et moi aussi je me trouve souvent trop bavard devant le Seigneur. Tellement de chose à demander, tellement d'explication à vouloir, tellement de gens qui te demande de prier pour eux. J'ai aussi l'impression de me noyer dans des flots ininterrompus de verbiages sans grand intérêt la plupart du temps à part contempler mon propre égo.
Alors j'arrive à me taire et laisser entrer la parole de dieu dans le silence de l'Adoration. Le silence que je découvre de plus en plus, mais un silence non pas pour faire silence mais pour avoir juste la possibilité d'écouter. Ecouter Dieu et souvent c'est dans le silence qu'il se passe de grandes choses.

St Benoit disait lui même que ça lui ai arrivé de s'endormir au cours d'une adoration, moi ce serait plutôt mon esprit qui aurait tendance à vagabonder.

En Christ,
"Monachorum"

Comment je suis devenue adoratrice :

C'est un fruit de l'effusion de l'Esprit-Saint que j'ai reçu toute seule, chez moi, dans mon lit (ça arrive !), pendant que j'étais en train de prier péniblement mon chapelet en passant en revue ma longue liste d'intentions de prières .

Un amour fou m'a submergé suivi d'une grande soif. Or, je n'avais pas soif d'eau donc, je ne comprenais pas. J'essayais d'analyser en me disant que c'était irrationnel d'avoir soif de quelque chose que l'eau ne pouvait pas étancher.

Or, il me semblait que la seule chose qui pouvait étanchercette soif, c'était l'eucharistie et plus exactement l'adoration eucharistique. C'était d'autant plus invraissemblable que je considérais, jusqu'à là, les adorateurs eucharistiques comme des extraterrestres : je ne comprenais pas comment ils pouvaient rester si longtemps, immobiles. J'avais bien essayé mais je n'arrivais pas à m'intérioriser et au bout de cinq minutes, je gigotais dans tous les sens m'obligeant à partir.

J'ai lutté contre cette soif pendant une semaine pour me décider enfin à prendre le métro jusqu'à une église parisienne dans laquelle je savais que le Saint Sacrement était exposé. Ma soif était tellement forte que je me suis surprise à courir dans la rue pour gagner la chapelle.

Quand je suis arrivée, il y avait beaucoup de monde à genoux ou assis. J'ai gagné une chaise dans un coin, au fond de la chappelle, je me suis assise, j'ai fixé l'eucharistie....Et j'ai été comme aspirée. C'est comme si mon coeur était parti dans le coeur de Jésus, comme si nos deux coeurs étaient unis.

Je suis restée ainsi très longtemps et me suis rendue compte que la prière pouvait se passer de mots pour être une adoration muette, un regard amoureux, un coeur à coeur.

Ensuite, ça a été similaire à l'engagement dans le couple basé sur la fidélité : il y a des jours avec et des jours sans. L'important est d'essayer d'être "fidèle et vrai". Parfois on peut prier : tant mieux ! Parfois on n'est capable de rien : tant pis ! N'en soyons pas troublé et profitons en pour nous présenter comme un misérable à la porte du temple qui attend patiemment sa pièce en or de son Seigneur adoré. L'astuce c'est que plus il nous verra pauvre, plus il s'abaissera pour nous relever

Ce n'est pas la qualité de la prière qui compte pour le Seigneur, c'est notre bonne volonté et notre présence

L'adoration fait de nous un pauvre animé du don de crainte :

"Sous l'empire de cette crainte de Dieu, nous abandonnons tout, nous renonçons an monde, et ainsi que le Seigneur l'a dit, nous nous séparons même de nous. « Si quelqu'un vent venir après moi, qu'il se renonce lui-même (Luc. IX, 23). » Cette crainte divine, rend, soumis à la pauvreté, celui qu'elle pénètre parfaitement et elle l'éloigne du mal. Elle est au premier rang parmi les grâces comme la pauvreté dans la série des béatitudes"

Merci Jo pour ce témoignage qui me rejoins du plus profond. Je comprends ce sentiment d'aspiration devant Jésus-Eucharistie et cette soif d'y retourner pour y boire. Ça me rappelle la première retraite que j'ai vécu à la FSJ en 2001 alors que je n'avais jamais mis les pieds dans un monastère ni même été devant le Saint Sacrement que pour quelques minutes et de façon très éparpillée et agitée. Durant cette semaine, que je n'oublierai jamais, j'avais eu la joie de me mettre devant le Seigneur quotidiennement... Il était là toute la journée et, passant devant la chapelle, je ne pouvais m'empêcher de rentrer et d'aller le retrouver...plusieurs fois par jour...une heure et puis deux heures...et puis ce fut le coup de foudre ! Arrivé au jeudi, marchant 20 km pour me rendre à Ars, le Seigneur m'a accueilli dans le Sacrement de la Réconciliation et c'est là que j'ai vécu la grâce des grâce : le Père m'aime... le Père de Jésus...

Ouf ! Quelle libération... je n'ai jamais autant versé de larmes de joie et de confusion ! Un torrent... et du haut voltage !
Oui, le Seigneur est vraiment présent dans cet humble Pain...qu'Il est humble notre Dieu !

Amitiés,
Hélène

jo a écrit:

et me suis rendue compte que la prière pouvait se passer de mots pour être une adoration muette, un regard amoureux, un coeur à coeur.

......Ily a des jours avec et des jours sans. L'important est d'essayer d'être "fidèle et vrai". Parfois on peut prier : tant mieux ! Parfois on n'est capable de rien : tant pis ! N'en soyons pas troublé et profitons en pour nous présenter comme un misérable à la porte du temple qui attend patiemment sa pièce en or de son Seigneur adoré. L'astuce c'est que plus il nous verra pauvre, plus il s'abaissera pour nous relever

Ce n'est pas la qualité de la prière qui compte pour le Seigneur, c'est notre bonne volonté et notre présence

L'adoration fait de nous un pauvre animé du don de crainte :

"Sous l'empire de cette crainte de Dieu, nous abandonnons tout, nous renonçons an monde, et ainsi que le Seigneur l'a dit, nous nous séparons même de nous. « Si quelqu'un vent venir après moi, qu'il se renonce lui-même (Luc. IX, 23). » Cette crainte divine, rend, soumis à la pauvreté, celui qu'elle pénètre parfaitement et elle l'éloigne du mal. Elle est au premier rang parmi les grâces comme la pauvreté dans la série des béatitudes"

Citation :

HELENE dit :Parfois je me surprends à être là devant le Seigneur, un peu béate..........
C'est devant le saint Sacrement que j'ai vécu les plus belles contritions...ah ! Ces larmes qui lavent et qui purifient ! I love you
C'est aussi l'Eucharistie des pauvres...ceux qui ne peuvent s'approcher de la Sainte Table.

Citation :

monachorum
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Alors j'arrive à me taire et laisser entrer la parole de dieu dans le silence de l'Adoration. Le silence que je découvre de plus en plus, mais un silence non pas pour faire silence mais pour avoir juste la possibilité d'écouter. Ecouter Dieu et souvent c'est dans le silence qu'il se passe de grandes choses.

Saint Ambroise (vers 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Sur l'évangile de St Luc, V, 53-55 (trad. SC 45, p.202)

« Heureux, vous les pauvres... Heureux, vous qui pleurez »


« Bienheureux les pauvres. » Les pauvres ne sont pas tous bienheureux ; car la pauvreté est une chose neutre : il peut y avoir de bons et de méchants pauvres... Bienheureux le pauvre qui a crié et que le Seigneur a exaucé (Ps 33,7) : pauvre de fautes, pauvre de vices, le pauvre chez qui le prince de ce monde n'a rien trouvé (Jn 14,30), pauvre à l'imitation de ce Pauvre qui, étant riche, s'est fait pauvre pour nous (2Co 8,9). C'est pourquoi Matthieu donne l'explication complète : « Bienheureux les pauvres en esprit », car le pauvre en esprit ne se gonfle pas, ne s'exalte pas en sa pensée tout humaine. Telle est donc la première béatitude.

[« Bienheureux les doux » écrit Matthieu ensuite.] Ayant laissé tout péché..., étant content de ma simplicité, dénué de mal, il me reste à modérer mon caractère. A quoi me sert-il de manquer des biens du monde si je ne suis pas doux et tranquille ? Car suivre le droit chemin, c'est bien entendu suivre celui qui dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur » (Mt 11,29)...

Cela fait, souvenez-vous que vous êtes pécheur : pleurez vos péchés, pleurez vos fautes. Et il est bien que la troisième béatitude soit pour ceux qui pleurent leurs péchés, car c'est la Trinité qui pardonne les péchés. Purifiez-vous donc par vos larmes et lavez-vous par vos pleurs. Si vous pleurez sur vous-mêmes, un autre n'aura pas à vous pleurer... Chacun a ses morts à pleurer ; nous sommes morts quand nous péchons... Que celui qui est pécheur pleure donc sur lui-même et se reprenne, afin de devenir juste, car « le juste s'accuse lui-même » (Pr 18,17).

Jai trouvé, en ce jour de la Croix glorieuse, que ce texte de Jean TAULER sur le cri "j'ai soif" de Jésus sur la croix nous faisait entrer dans le mystère de l'adoration eucharistique. C'est en effet dans la profondeur de cette adoration que Jésus nous confie cette soif et nous la transmet nous aspirant dans le désir trinitaire :

Jean Tauler (vers 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 58 (trad. Cerf 1980, p. 55)

« Elevé de terre, j'attirerai tout à moi » (Jn 12,32)

Citation :

C'est aujourd'hui le jour de l'Exaltation de la Sainte Croix, croix méritant notre amour, à laquelle a été suspendu par amour le Sauveur du monde entier. Notre Seigneur a dit : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi. » Il veut dire par là qu'il veut attirer à lui nos coeurs terrestres qui sont possédés de l'amour des choses de ce monde ; il veut attirer à lui la soif que nous avons des jouissances et des satisfactions de la terre. Notre âme, belle et orgueilleuse, retenue par la complaisance qu'elle prend en elle-même, par l'amour de la satisfaction matérielle de notre sensibilité, il voudrait l'attirer tout entière à lui -- oui, pour qu'il soit ainsi élevé en nous et qu'il grandisse en nous et dans nos coeurs. Car pour ceux pour qui Dieu a jamais été grand, toutes les choses créées sont petites, et les choses passagères sont comme rien.

Cette belle croix est le Christ crucifié élevé d'une façon inimaginable, bien au-dessus de tous les saints, de tous les anges, au-dessus des joies, délices et félicités qu'ils ont tous ensemble. Et comme sa véritable demeure est au plus haut des cieux, il veut habiter en ce qu'il y a de plus haut en nous, c'est-à-dire dans notre amour et dans nos sentiments les plus élevés, les plus intimes, les plus délicats. Il veut attirer les aspects plus simples de notre esprit et de notre âme dans les aspects plus éminents, et élever tout cela jusqu'à lui. Si nous faisons cela, il nous attirera nous aussi dans sa demeure la plus élevée et la plus intime... Autant je lui donne maintenant ce qui est à moi, autant il me donnera ce qui est à lui.

Élisabeth de la Trinité disait : "l'adoration c'est l'amour écrasé par la beauté"...

À méditer...

Un beau site sur l'adoration :
http://www.adoperp.com/