Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 17, 11-19)
15 Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais.
16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
17 Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité.
18 De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
19 Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité.
Je retrouve un évangile que j'ai déjà lu il y a un ou deux jours, et j'en suis un peu étonné.
A la réflexion, cependant, le sujet était loin d'être épuisé (et il en sera encore ainsi quand j'aurai livré ce qu'il m'inspire !) Et voici ce qui m'apparaît tout d'un coup : le verset 17 fait le lien entre les deux précédents et les deux suivants.
Les deux premiers (15-16) parlent du risque que courent ceux qui, n'appartenant plus au monde, pourtant y résident encore, car c'est une situation de plus en plus inconfortable à mesure qu'elle dure - mais aussi à mesure que l'abandon de confiance en Dieu deviendra l'unique motif de contentement. (N'avais-je pas, lors de ma conversion demandé de mourir "tout de suite" afin de garder ma Joie ?) Et en dépit de la détresse que nous connaissons - car nous allons vers le rejet et l'abandon, l'isolement, la précarité, la maladie et la mort, Jésus nous envoie dans le monde, comme le Père l'avait Lui-même envoyé. Ce sont les deux derniers versets (18-19)
Mais comment tiendront-ils ? (Et moi, comment vais-je tenir, tenaillé que je suis entre le désir trompeur, inspirer par la déprime, d'organiser une fête de grandes retrouvailles... et puis tous ces pièges et toutes ces nécessités sociales et économique, entre lesquels je me faufile: combien de temps vais-je ruser avec le taureau et l'esquiver avant qu'il m'embroche d'un bon coup de corne ?)
La solution, c'est le verset 17 qui la fournit: Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité. Ces mots évoquent pour moi une des sentences du psaume 118: "Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route." Cela veut dire simplement: celui qui se laisse consacrer par la vérité, il aura de la lumière non seulement pour chacun de ses pas, mais tout du long, jusqu'au bout de la route. En fait, c'est plus encore: il ne faut pas se soucier du bout de la route, mais il suffit de s'efforcer de vivre la vérité chaque jour et c'est ainsi que tout se fera.
Evidemment, cela renvoie aussi à plusieurs autres paroles de Jésus: "Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie", mais encore: "A chaque jour suffit sa peine" (l'anticipation du lendemain ne sert de rien, car "ce n'est pas par le souci qu'un homme prolonge sa vie d'une seule journée"), et aussi... eh bien, toutes les Béatitudes, il me semble !
Voici ce que je demande aujourd'hui, dans ma prière, et j'irai ensuite piocher un pain biblique qui me répondra encore, j'en suis sûr : je prie le Seigneur de me donner chaque jour de petites joies qui me soutiendront, des petits gestes de miséricorde qui me correspondent et que j'accomplirai dans mon désir de fidélité, et l'oubli du lendemain dans la confiance à Son nom. Qu'il m'en soit fait ainsi.
Voici le "pain biblique" que j'ai trouvé sur http://www.adlumen.net/pains/index.html
Que le Seigneur vous fasse croître, vous et vos enfants ! (Ps 115,14) - ce qui me dit que mon naturel souvent pessimiste me masque encore des possibilités de croissance et les fruits que je peux donner...