LA PRIÈRE PEUT NOUS PARAÎTRE "SÈCHE" MAIS...

Salutations chères soeurs et chers frères dans le Seigneur !

Laissez-moi vous raconter un peu ma vie de prière...
Depuis quelques mois, je traverse ce qu'on appelle "un désert spirituel" !

Mes prières semblent venir de mon esprit et non du fond de mon âme; même dans le silence total autour de moi, pleines de distractions viennent troubler mes rapports avec le Seigneur !

Mais il ne faut pas dire que ma vie de prière est totalement sèche; je réussis à offrir chaque journée de travail ou de congé à la Sainte Trinité.
J'essaie également le plus possible de "semer des graines de bonheur" dans mon milieu de travail et autour de moi, bien sûr en les offrant au Seigneur.
Je Le remercie chaque matin pour les biens temporels qu'Il nous procure... La nourriture, le boire, la santé, un lit pour dormir et les petits plaisirs de l'existence. Je demande pardon pour les gens qui ne remercient jamais leur Créateur pour tous Ses bienfaits et qui gaspillent la nourriture alors que des millions de gens ne peuvent même pas boire un verre d'aeau ! Rendre grâces est aussi une bonne forme de prière, ne croyez-vous pas ?

Ma participation à la messe du dimanche me donne ensuite les forces pour la semaine à venir.

Mais là où cela devient difficile, c'est lorsque je présente des prières de demande à Notre Seigneur !
Je ne peux faire autrement que de me souvenir des belles paroles de mon modèle préféré, ce cher Apôtre Paul : "l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui‑même intercède par des soupirs inexprimables;
27 et celui qui sonde les coeurs connaît la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints." (Romains 8:26-27).

Mais dites-donc... Après m'être relu, je constate que ma vie de prière n'est pas aussi "sèche" que je le crois!



UN SEUL CHEMIN Ville de Québec - Canada

Sainte thérèse d'Avila n'est pas arrivée d'emblée au don total, absolu dont elle rêvait depuis longtemps.
Elle appelait cela "ses périodes de lâcheté".
Cette grande mystique s'est "ennuyée" pendant 14 ans à l'heure de la prière, incapable d'y persévérer sans un livre à ses côtés et regardant sans arrêts les aiguilles de l'horloge.
Par contre, il est vrai que la suite des évènements, son chemin de perfection nous laisse sans voix!

Moi aussi je constate que ma vie de prière est bien souvent sèche, je me trouve lâche comme Ste Thérèse, et pourtant au fond de mon coeur je sais que je peux mettre ma confiance en Dieu.
Même si on pense ne pas bien prier (voire pas du tout), il faut persister et se convaincre que l'épreuve spirituelle est justement le levier de notre croissance spirituelle.

C'est comme quand on escalade une montagne, et qu'il nous faut du temps pour arriver au sommet. Chaque pas comptent (aussi petits soient-ils), et sont nécessaires.
Nos petites prières, même rares, arrivent jusqu'à Dieu qui nous voit et attend avec patience et amour la suite!

C'est Thérèse de Lisieux qui conseille d'adresser à Dieu des prières constantes: "Jésus je t'aime": ainsi nous disons à Dieu notre attachement à Lui.

Nous savons tous qu'il se passe des choses insupportables dans la prière: extase (pas chez moi :heum? ), douceur, allégresse, mais aussi ennui, angoisse, envie sans cesse de remuer, problème de concentration (rooo c'est affreux pour moi qui suis nerveuse à fond!!).


[/b]"Je ne comprenais rien, j'étais comme un bête devant toi"[b] psaume 72

ce qui rassure, c'est de se dire que les distractions passent et que Dieu est présent, LUI: il suffit de revenir quand on s'est éloigné.
Cette phrase de Jean Guitton (philosophe) aide à se recentrer sur l'essentiel, et nous rappelle aussi que prier c'est parfois ne penser à rien. Parfois la prière que l'on croit "sèche" n'en est rien.
"Le silence nous ramène au point le plus intérieur de nous-même où l'éternel nous touche et nous vivifie".

Seigneur, je suis là, disponible et ne sachant que dire.
Alors par ta patience et ta tendresse, toi qui sonde les coeur, vient vivifier le mien et ouvre ma bouche que mes lèvres publient toujours plus ta louange.

fraternellement,
Françoise

La prière c'est comme dans un route de montagne en lacet. Vous avez l'impression que vous passez au même endroit mais c'est avec un hauteur de plus.
Dans la prière c'est L'Esprit Saint qui dit à notre esprit Père Ro8
C'est lui qui atteste que nous sommes enfants de Dieu.
J'ai connu des passages au désert. Et des moments où il y avait tellement de soucis que l'un faisait la distraction de l'autre. Ma prière s'était de déposer tout cela devant le Seigneur avec cette seule prière: Seigneur donne moi de voir ce qui est juste et bon et la force de l'accomplir en ta présence.
La prière nous aide à nous plomber comme la quille d'un bateau pour affronter les rudesses de la vie. Le Seigneur est avec nous dans la barque même s'il dort sur le coussin à l'arrière.
La parole du Psaume: "Le Seigneur comble son bien aimé qui dort " m'a toujours rassuré 126,2

Pour le dire simplement, je n'ai pas souvenir de prière non aride dans mon cas... les grands transports mystico-gélatineux, je ne connais pas. À vrai dire, je crois ne pas avoir reçu de grâces sensibles sauf en de rares occasions d'un tournant dans la conversion où le Seigneur a dû montrer à la femme de peu de foi que je suis qu'Il m'enserre (psaume 138), que je suis dans sa Main (et Dieu sait que ça me retourne comme une crêpe). Comme consolation, seule mes larmes (de désolation, d'amour, de joie) me rassurent devant l'Amour de Dieu). C'est plutôt dans la plate banalité de mon quotidien qu'Il se fait présent, dans les petites choses, dans les petites actions de grâce gratuites... et bien sûr, dans la foi en la Présence Réelle dans l'Eucharistie et dans sa Parole.

Je crois que les déserts sont nécessaires pour purifier notre coeur, nos illusions sur Dieu, écarter nos idoles du vrai Dieu. Quand on regarde le récit de la Transfiguration, après avoir assisté à l'éclat d'une manifestation divine éclatante, Pierre, Jacques et Jean se retrouvent la face contre terre... avec Jésus seul, dans son humanité.

D'ailleurs, ce n'est pas à partir des grands élans mystique que l'on peut vérifier la qualité de notre foi mais par la charité qui nous habite de plus en plus. Suis-je plus doux ? Plus humble ? Plus miséricordieux ? Sinon, il faut peut-être vérifier la qualité de notre prière. Si elle est une recherche de soi, un prière psychique où une réelle sortie de soi (ex-tase) vers le Tout Autre. C'est un arrachement à tous nos narcissismes... et ça coûte, et c'est parfois douloureux... il s'agit de vouloir être avec le Seigneur non pas pour recevoir voire même "nous sentir bien" mais seulement pour être là avec Lui, pour l'aimer gratuitement par notre pauvreté pour ce qu'Il est. De vouloir être avec Lui parce qu'Il est notre Dieu, notre Père.

Fraternellement,
Hélène

Il y a la célèbre histoire des deux traces de pas.
Un homme parle au Seigneur de sa vie. Seigneur quand tout allait bien je voyais nos deux traces de pas dans le sable mais quand tout allait mal je n'envoyais qu'une. Où étais-tu en ces moments de souffrance? Et Dieu lui répondit: Il n'y avait qu'une trace parce que c'est moi qui te portais.
Quand le fardeau est lourd, le déposer au pied du Seigneur, même s'il n'y pas de mots possible, nous sommes sûrs qu'il est là.

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Je ne voulais pas heurter personne par cette expression qui se voulait humoristique. Je vous demande pardon si elle vous choque. C'est un peu la façon de parler des deux Thérèse qui, lorsqu'elles voyaient une soeur dans des élans au moment de la prière, se méfiaient de ce genre de manifestation extérieure. Thérèse de Lisieux parle de cette soeur qui faisait de drôles de bruit (comme un frottement de coquillages) au moment de la prière alors qu'elle parvenait à s'endormir la plupart du temps devant le Saint Sacrement.

Je ne comprends pas trop ce qui vous choque et ce qu'être modératrice à avoir avec cette expression. Je ne crois pas avoir blasphémé.

C'est une expression qui me fait rire... à prendre avec humour.

Hélène

La prière est une rencontre de tout notre être avec le Seigneur et non l'étalement de tous nos sentiments et de toutes nos émotions. Voila comment je comprend votre espression.
Il est vrai que certaines personnes sont perdues quand elles ne ressentent rien dans la prière.
Cela me fait penser au relation de Moïse avec Dieu qui parlait avec lui comme un ami parle à son ami. Mais quand Moïse a demandé au Seigneur:" je veux voir ta gloire", le Seigneur lui a répondu:" Tu seras dans le creu du rocher, quand je passerai, je mettrai ma main pour te cacher et tu ne me verras que de dos. Ex33,18-23 et 34,5-9

Où ai-je dit que les transports mystico-gélatineux seraient du diable ? J'ai dit que ces transports ne sont pas pour moi... que je n'en vis pas personnellement. Si d'autres en vivent tant mieux...

J'aimerais bien qu'on me relise pour ne pas me faire dire des choses que je n'ai pas dites...

Hélène

mes excuses j'ai un problème de lunettes...

Arrêtez cette discussion stérile, SVP! Ce sera mieux pour tout le monde.

Kitty

Hélène a écrit:

les grands transports mystico-gélatineux, je ne connais pas. À vrai dire, je crois ne pas avoir reçu de grâces sensibles sauf en de rares occasions d'un tournant dans la conversion (...) Hélène

Jésus nous a laissé 2 moyens sensibles pour le contempler:
-Les mystères .
-Les 7 sacrements.

Parce que, en bon père qu'il est, Dieu sait qu'il ne nous est pas naturel de LE contempler sans nos sens.
Nous avons besoin de nous représenter les mystères (glorieux, etc..), de nous servir des signes extérieurs visibles et sensibles; car c'est par eux que Dieu nous communique sa grâce.

Alors oui, l'expression "mystico gélatineux" est bien adaptée dans ce contexte.
J'y vois là de l'humour pour montrer une exagération dans l'étalement des sentiments (comme dit Fil Bleu ).

L'inverse est quand le coeur de l'homme est tout humble, sans tralala.
Hélène ne doit pas s'inquiéter, l'expression est bien connue et passe bien pour moi.

Pour aller dans le sens de Françoise.
Quand nous sommes à sec
d'allumer une lumière remplacera ce que nous ne pouvons pas dire.
ou mettre une fleur à côté de la Bible
ou poser une photo qui nous rappelle un bon moment.
une lettre reçue
à chacun de trouver le petit signe qui va nous tenir éveiller.

ou quand je lis un psaume je fais attention de ce qui est dit des yeux, de la bouche, des oreilles, des pieds, du nez, des mains.
Tous nos sens peuvent contribuer à la prière suivant les moments et l'inspiration.