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 Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeLun 8 Fév 2016 - 4:37

II. Rôle sanctificateur de la vertu de foi

1182. B) Ils réciteront avec une humble soumission et une ferme conviction les actes de foi, en disant avec les Apôtres : « adauge nobis fidem » (Luc, XVII, 5). Mais à la prière, ils joindront l'étude ou la lecture des livres qui sont de nature à éclairer et fortifier leur foi . On lit beaucoup à notre époque ; mais combien peu, même parmi les chrétiens intelligents, lisent des livres sérieux sur la religion et la piété ? N'est-ce pas là une aberration ? On veut savoir tout, sauf l'unique nécessaire.

1183. C) Ils éviteront tout ce qui pourrait inutilement troubler leur foi : a) ces lectures imprudentes, où sont attaquées, persifflées ou mises en doute les vérités de la foi. Le plus grand nombre de livres qui paraissent aujourd'hui, non pas seulement les livres de doctrine, mais les romans, les pièces de théâtre, contiennent des attaques, tantôt ouvertes et tantôt déguisées contre notre foi. Si on n'y prend garde, on avale peu à peu le poison de l'incroyance, on perd du moins la virginité de sa foi, et le moment vient où, ébranlée par des hésitations et des doutes, elle ne sait plus comment se défendre. Il faut respecter à ce sujet les sages prescriptions de l'Eglise qui dresse un catalogue des livres mauvais ou dangereux, et ne pas en faire fi, sous prétexte qu'on est suffisamment immunisé contre le danger. En réalité on ne l'est jamais ; Balmès, cet esprit si profond et si bien équilibré, qui a défendu si habilement l'Eglise, obligé de lire des livres hérétiques pour les réfuter, disait à ses amis : « Vous savez si les sentiments et les doctrines orthodoxes sont enracinées en moi. Eh bien ! il ne m'arrive point de faire usage d'un livre prohibé, sans ressentir le besoin de me retremper dans la lecture de la Bible, de l'Imitation ou de Louis de Grenade. Qu'arrivera-t-il à cette jeunesse insensée qui ose tout lire sans préservatif et sans expérience ? Cette idée seule me remplit d'effroi. La même raison doit nous porter évidemment à fuir les conversations des incroyants ou leurs conférences. b) Ils évitent aussi cet orgueil intellectuel, qui veut tout rabaisser à son niveau, et n'accepter que ce qu'il comprend. Ils se souviennent qu'il est au-dessus de nous un Esprit infiniment intelligent qui voit ce que notre faible raison ne peut comprendre, et qu'il nous fait un grand honneur en nous manifestant sa pensée. Quand donc nous constatons qu'il a parlé, la seule attitude raisonnable est d'accueillir avec reconnaissance ce supplément de lumière : si on s'incline devant un homme de génie, qui daigne nous communiquer quelques-unes de ses connaissances, avec combien plus de confiance ne devons-nous pas nous incliner devant la Sagesse infinie ?

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 6:46

II. Rôle sanctificateur de la vertu de foi

1184. D) Quant aux tentations contre la foi, il faut distinguer entre celles qui demeurent vagues et celles dont l'objet est précis. a) Quand elles sont vagues, comme celle-ci : Qui sait si tout cela est vrai ? Il faut les chasser, comme des mouches importunes. 1) Nous sommes en possession de la vérité, nous avons des titres de propriété en bonne et due forme : cela nous suffit. 2) D'ailleurs, à d'autres moments, nous avons vu clairement que notre foi s'appuyait sur des assises solides ; cela nous suffit : on ne peut chaque jour remettre en doute les choses une fois prouvées ; dans les choses de la vie ordinaire, on ne s'arrête pas à ces doutes, à ces idées folles qui traversent l'esprit ; on va droit devant soi, et la certitude revient. 3) Enfin, d'autres plus intelligents que moi croient ces vérités, et sont convaincus qu'elles sont bien prouvées ; je me soumets à leur jugement, beaucoup plus sage que celui de ces extravagants qui se font un malin plaisir de se singulariser en sapant par la base tous les fondements de la certitude, A ces raisons de bon sens on ajoute une prière : « Credo, Domine, adjuva incredulitatem meam » (Marc, IX, 23).

1185. b) Si elles se précisent et portent sur un point particulier, on continue de croire fermement, puisqu'on est en possession de la vérité ; mais on profite de la première occasion pour élucider la difficulté, soit par une étude personnelle, si on a l'intelligence et les documents nécessaires à sa disposition, soit en consultant un homme instruit qui puisse nous aider à résoudre plus facilement le problème. On ajoute la prière à l'étude, la docilité à la recherche loyale, et généralement on ne tarde pas à trouver la solution. Toutefois il faut se souvenir que cette solution ne fera pas toujours disparaître toute la difficulté. Il y a parfois des objections historiques, critiques, exégétiques qui ne peuvent être résolues que par de longues années d'étude. On se souvient alors que, quand une vérité est prouvée par de bons et solides arguments, la sagesse demande qu'on continue d'y adhérer jusqu'à ce que la lumière puisse dissiper les nuages : la difficulté ne détruit pas les preuves, elle ne fait que montrer la faiblesse de notre esprit.
1186. 2° Les âmes avancées pratiquent non seulement la foi, mais l'esprit de foi ou la vie de la foi : « Justus autem ex fide vivit» (Rom., I, 17). A) Elles lisent avec amour le Saint Evangile, heureuses de suivre Notre Seigneur pas à pas, de goûter ses maximes, d'admirer ses exemples pour les reproduire. Jésus commence à devenir le centre de leurs pensées : elles le cherchent dans leurs lectures et leurs travaux, désirant le mieux connaître pour le mieux aimer.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 19:18

II. Rôle sanctificateur de la vertu de foi

1187. B) Elles s'habituent à tout envisager, à tout juger au point de vue de la foi : les choses, les personnes, les événements. 1) Elles voient dans toutes les œuvres divines la main du Créateur, et les entendent redire : « ipse fecit nos et non ipsi nos » (Ps. XCIX, 1) ; c'est donc Lui qu'elles admirent partout. 2) Les personnes qui les entourent leur apparaissent comme des images de Dieu, des enfants du même Père céleste, des frères en Jésus-Christ. 3) Les événements, qui pour les incroyants sont parfois si déconcertants, sont interprétés par eux à la lumière de ce grand principe que tout est ordonné pour les élus, que les biens et les maux sont distribués en vue de notre salut et de notre perfection.

1188. C) Mais surtout elles s'efforcent de se conduire en tout d'après les principes de la foi : 1) leurs jugements sont fondés sur les maximes de l'Evangile et non sur celles du monde ; 2) leurs paroles sont inspirées par l'esprit chrétien et non par l'esprit du monde ; car elles conforment leurs paroles à leurs jugements, triomphant ainsi du respect humain ; 3) leurs actions se rapprochent le plus possible de celles de Notre Seigneur qu'elles aiment à considérer comme un modèle, et c'est ainsi qu'elles évitent de se laisser entraîner par les exemples des mondains. En un mot elles vivent de la vie de la foi.

1189. D) Elles s'efforcent enfin de propager autour d'elles cette foi dont elles sont pénétrées : 1) par leurs prières, demandant à Dieu d'envoyer des ouvriers apostoliques pour travailler à l'évangélisation des infidèles et des hérétiques (Matth., IX, 38) ; 2) par leurs exemples, pratiquant si bien tous leurs devoirs d'état que les témoins de leur vie se sentent portés à les imiter ; 3) par leurs paroles, confessant avec simplicité, mais sans respect humain, qu'elles trouvent dans leur foi des énergies pour faire le bien et des consolations au milieu de leurs peines ; 4) par leurs œuvres, contribuant par leurs générosités, leurs sacrifices et leur action personnelle à l'instruction et à l'éducation morale et religieuse de leur prochain.

3° Les parfaits, en cultivant les dons de science et d'intelligence, perfectionnent encore leur foi comme nous l'expliquerons en traitant de la voie unitive.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 3:18

Art. II. La vertu d'espérance

Nous décrirons : 1° sa nature ; 2° son rôle sanctificateur ; 3° la manière de la pratiquer.

I. Nature de l’espérance

1190. 1° Divers sens. A) Dans l'ordre naturel, l'espérance désigne deux choses : une passion et un sentiment. a) L'espoir est en effet une des onze passions, n° 787 ; c'est alors un mouvement de la sensibilité qui se porte vers un bien sensible absent, qu'on peut atteindre, mais non sans difficulté. b) C'est aussi un des sentiments les plus nobles du cœur humain, qui se porte vers le bien honnête absent, malgré les difficultés qui s'opposent à son acquisition. Ce sentiment joue un grand rôle dans la vie humaine : c'est lui qui soutient l'homme dans ses entreprises difficiles, le laboureur quand il sème, le marin quand il part pour un lointain voyage, le commerçant et l'industriel quand ils lancent une affaire. B) Mais il y a aussi une espérance surnaturelle qui soutient le chrétien au milieu des difficultés du salut et de la perfection. Elle a pour objet toutes les vérités révélées qui se rapportent à la vie éternelle et aux moyens d'y parvenir; et comme elle est basée sur la puissance et la bonté divine, elle a une fermeté inébranlable.

1191. 2° Eléments essentiels. Si nous analysons cette vertu, nous voyons qu'elle comprend trois éléments principaux : a) L'amour et le désir de bien surnaturel, c'est-à-dire de Dieu, notre suprême béatitude. Voici la genèse de ce sentiment : le désir du bonheur est universel ; or la foi nous montre que Dieu seul peut faire notre bonheur ; nous l'aimons donc comme la source de notre béatitude. C'est un amour intéressé, mais surnaturel, puisqu'il se porte vers le Dieu connu par la foi. Comme ce bien est d'accès difficile, nous éprouvons instinctivement la crainte de ne pas l'atteindre ; et c'est pour triompher de cette crainte qu'intervient un second élément, l’espoir fondé de l'obtenir. b) Cet espoir n'est pas fondé évidemment sur nos propres forces, qui sont radicalement insuffisantes pour atteindre ce bien ; mais sur Dieu, sur sa toute-puissance auxiliatrice. C'est de lui que nous attendons toutes les grâces nécessaires pour acquérir la perfection en cette vie, le salut en l'autre. c) Mais la grâce demande notre collaboration : de là un troisième élément ; c'est un certain élan, un effort sérieux pour tendre vers Dieu et utiliser les moyens de salut mis à notre disposition. Ces efforts doivent être d'autant plus énergiques et constants que l'objet de notre espérance est plus élevé.


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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeVen 12 Fév 2016 - 3:38

Art. II. La vertu d'espérance

11192. 3° Définition. D'après ce que nous venons de dire on peut définir l'espérance : une vertu théologale qui nous fait désirer Dieu comme notre bien suprême, et attendre avec une ferme confiance, à cause de la bonté et de la puissance divine, la béatitude
éternelle et les moyens d’y parvenir.  A) L'objet premier et essentiel de notre espérance, c'est Dieu lui-même en tant qu'il est notre béatitude, c'est Dieu éternellement possédé par la claire vision et l'amour sans partage. Car, comme le dit Notre Seigneur, la vie éternelle, c'est la connaissance, la vision de Dieu et de Celui qu'il a envoyé (Joan., XVII, 3). Mais, comme nous ne pouvons atteindre cet objet sans le secours de la grâce, notre espérance porte aussi sur tous les secours surnaturels nécessaires pour éviter le péché, vaincre les tentations et acquérir les vertus chrétiennes, et même sur les biens de l'ordre temporel dans la mesure où ils sont utiles ou nécessaires à notre perfection et à notre salut.

1193. B) Quant au motif sur lequel s'appuie notre espérance, il dépend du point de vue auquel on se place pour regarder cette vertu : a) si l'on considère, avec Scot, que son acte principal est le désir ou l’amour de Dieu, considéré comme notre bonheur, le motif sera sa bonté à notre égard. b) si on pense, avec S. Thomas, que l'espérance consiste essentiellement dans l'attente de ce bien difficile à atteindre qu'est la possession de Dieu, le motif sera la toute-puissance secourable de Dieu, qui soulève nos âmes, les arrache aux biens de la terre et les porte vers le ciel. Les promesses divines ne viennent que confirmer la certitude de ce secours. On peut donc dire que le motif adéquat c'est à la fois la bonté de Dieu et sa puissance.

II. Le rôle de l'espérance dans notre sanctification

L'espérance contribue à notre sanctification de trois manières principales : 1° elle nous unit à Dieu ; 2° elle donne de l'efficacité à nos prières ; 3° elle est un principe d'activité féconde.
1194. 1° Elle nous unit à Dieu en nous détachant des biens terrestres. Nous sommes attirés par les plaisirs sensibles, les satisfactions de l’orgueil et la fascination de la richesse, enfin par les joies naturelles, mais plus pures, de l'esprit et du cœur. Or l'espérance, appuyée sur une foi vive, nous montre que toutes ces joies terrestres manquent de deux éléments essentiels au bonheur, la perfection et la durée. A) Aucun de ces biens n'est assez parfait pour nous satisfaire : après nous avoir procuré quelques moments de jouissance, ils produisent vite la satiété et l'ennui. Notre cœur est trop grand, il a des aspirations trop vastes, trop élevées pour se contenter des biens matériels qui ne sont que des moyens pour arriver à une fin plus noble. Les biens naturels de l'esprit et du cœur ne nous suffisent pas non plus : notre intelligence n'est jamais satisfaite que par la connaissance de la cause première ; et notre cœur, qui cherche un ami parfait, ne le trouve qu'en Dieu : lui seul est la plénitude de l'être, plénitude de beauté, de bonté, de puissance ; Lui, qui se suffit pleinement à lui-même, suffit évidemment à notre bonheur. Le tout est de l'atteindre ; mais précisément l'espérance nous le montre s'inclinant vers nous pour se donner à nous ; et quand nous l'avons compris, nos cœurs se détachent des biens terrestres pour se porter vers lui, comme le fer se porte vers l'aimant.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 3:56

Art. II. La vertu d'espérance

1192. 3° Définition. D'après ce que nous venons de dire on peut définir l'espérance : une vertu théologale qui nous fait désirer Dieu comme notre bien suprême, et attendre avec une ferme confiance, à cause de la bonté et de la puissance divine, la béatitude éternelle et les moyens d’y parvenir. A) L'objet premier et essentiel de notre espérance, c'est Dieu lui-même en tant qu'il est notre béatitude, c'est Dieu éternellement possédé par la claire vision et l'amour sans partage. Car, comme le dit Notre Seigneur, la vie éternelle, c'est la connaissance, la vision de Dieu et de Celui qu'il a envoyé (Joan., XVII, 3). Mais, comme nous ne pouvons atteindre cet objet sans le secours de la grâce, notre espérance porte aussi sur tous les secours surnaturels nécessaires pour éviter le péché, vaincre les tentations et acquérir les vertus chrétiennes, et même sur les biens de l'ordre temporel dans la mesure où ils sont utiles ou nécessaires à notre perfection et à notre salut.

1193. B) Quant au motif sur lequel s'appuie notre espérance, il dépend du point de vue auquel on se place pour regarder cette vertu : a) si l'on considère, avec Scot, que son acte principal est le désir ou l’amour de Dieu, considéré comme notre bonheur, le motif sera sa bonté à notre égard. b) si on pense, avec S. Thomas, que l'espérance consiste essentiellement dans l'attente de ce bien difficile à atteindre qu'est la possession de Dieu, le motif sera la toute-puissance secourable de Dieu, qui soulève nos âmes, les arrache aux biens de la terre et les porte vers le ciel. Les promesses divines ne viennent que confirmer la certitude de ce secours. On peut donc dire que le motif adéquat c'est à la fois la bonté de Dieu et sa puissance.

II. Le rôle de l'espérance dans notre sanctification

L'espérance contribue à notre sanctification de trois manières principales : 1° elle nous unit à Dieu ; 2° elle donne de l'efficacité à nos prières ; 3° elle est un principe d'activité féconde.

1194. 1° Elle nous unit à Dieu en nous détachant des biens terrestres. Nous sommes attirés par les plaisirs sensibles, les satisfactions de l’orgueil et la fascination de la richesse, enfin par les joies naturelles, mais plus pures, de l'esprit et du cœur. Or l'espérance, appuyée sur une foi vive, nous montre que toutes ces joies terrestres manquent de deux éléments essentiels au bonheur, la perfection et la durée. A) Aucun de ces biens n'est assez parfait pour nous satisfaire : après nous avoir procuré quelques moments de jouissance, ils produisent vite la satiété et l'ennui. Notre cœur est trop grand, il a des aspirations trop vastes, trop élevées pour se contenter des biens matériels qui ne sont que des moyens pour arriver à une fin plus noble. Les biens naturels de l'esprit et du cœur ne nous suffisent pas non plus : notre intelligence n'est jamais satisfaite que par la connaissance de la cause première ; et notre cœur, qui cherche un ami parfait, ne le trouve qu'en Dieu : lui seul est la plénitude de l'être, plénitude de beauté, de bonté, de puissance ; Lui, qui se suffit pleinement à lui-même, suffit évidemment à notre bonheur. Le tout est de l'atteindre ; mais précisément l'espérance nous le montre s'inclinant vers nous pour se donner à nous ; et quand nous l'avons compris, nos cœurs se détachent des biens terrestres pour se porter vers lui, comme le fer se porte vers l'aimant.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 4:21

II. Le rôle de l'espérance dans notre sanctification

1195. B) Quand même les biens terrestres nous suffiraient, ils n'ont qu'un temps, et nous échappent bientôt. Nous le savons, et cette pensée trouble notre joie, même quand nous les possédons ; Dieu au contraire demeure pour toujours, et la mort qui nous sépare de tout, ne fait que nous unir plus parfaitement à Lui ; aussi, malgré l'horreur naturelle qu'elle nous inspire, nous la voyons approcher avec confiance grâce à l'espoir que nous avons d'être pour toujours unis à Celui qui seul peut faire notre bonheur.

1196. 2° C'est elle aussi qui, jointe à l'humilité, donne de l'efficacité à nos prières et nous obtient par là même toutes les grâces dont nous avons besoin. A) Rien de plus touchant que les pressantes exhortations de la Sainte Ecriture à la confiance en Dieu. L’Ecclésiastique résume en ces termes la doctrine de l'Ancien Testament : « Qui a jamais espéré au Seigneur et a été confondu? Qui est resté fidèle à ses préceptes et a été abandonné ? Qui l'a invoqué et n'a reçu de lui que le mépris ? Car le Seigneur est compatissant et miséricordieux (Eccli., II, 11-12). B) Mais c'est surtout dans le Nouveau qu'éclate l'efficacité de la confiance. Notre Seigneur opère ses miracles en faveur de ceux qui ont confiance en lui : qu’on se rappelle sa conduite à l'égard du Centurion (Matth., VIII, 10, 13), du paralytique qui, ne pouvant aborder le Maître, se fait descendre par le toit (Matth., IX, 2), des aveugles de Jéricho (Matth., IX, 29), de la Chananéenne qui, trois fois rebutée, ne se lasse pas de réitérer sa demande (Matth., XV, 28), de la femme pécheresse (Luc, VII, 50), du lépreux qui vient remercier Celui qui l'a guéri (Luc, XVII, 19). Du reste, comment ne pas avoir confiance quand Notre Seigneur lui-même nous affirme avec autorité que tout ce que nous demanderons au Père en son nom, nous sera accordé (Joan., XVI, 23). Nous avons là le secret de notre force : quand nous prions au nom de Jésus, c'est-à-dire, en nous confiant en ses mérites et ses satisfactions, son sang plaide plus éloquemment pour nous que nos pauvres prières. C) D'ailleurs il n'est rien qui honore tant Dieu, que la confiance : par là nous proclamons sa puissance et sa bonté, et Lui, qui ne se laisse pas vaincre en générosité, répond à cette confiance par une effusion abondante de grâces. Concluons donc, avec le Concile de Trente, que nous devons tous mettre en Dieu une confiance inébranlable.

1197. 3° L'espérance est enfin un principe d'activité féconde. a) Elle produit en effet de saints désirs, en particulier le désir du ciel, le désir de posséder Dieu. Or le désir imprime à l'âme l'élan, le mouvement, l'ardeur nécessaires pour atteindre le bien convoité, et soutient nos efforts jusqu'à ce que nous ayons pu parvenir au but désiré. b) Elle augmente nos énergies par la perspective d'une récompense qui dépassera de beaucoup nos efforts. Si les personnes du monde travaillent avec tant d'ardeur pour acquérir des richesses périssables, si les athlètes se condamnent à des exercices d'entraînement si pénibles, s'ils font des efforts désespérés pour gagner une couronne corruptible, combien plus ne devons-nous pas travailler et souffrir pour une couronne immortelle ? (I Cor., IX, 25).

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 19:43

II. Le rôle de l'espérance dans notre sanctification

1198. c) Elle nous donne ce courage, cette endurance que produit la certitude du succès. S'il n'est rien de plus décourageant que de lutter sans espoir de remporter la victoire, il n'est rien au contraire qui nous donne des forces comme l’assurance de riompher. Or c'est cette certitude que nous donne l'espérance. Faibles de nous-mêmes, nous avons de puissants alliés, Dieu, Jésus-Christ, la Sainte Vierge et les Saints (n°188-190). Or si Dieu est avec nous, qui donc sera contre nous ? Si Deus pro nobis, quis contra nos ? (Rom., VIII, 31). Si Jésus, qui a vaincu le monde et le démon, vit en nous et nous communique sa force divine, ne sommes-nous pas sûrs de triompher avec lui ? Si la Vierge immaculée, qui a écrasé le serpent infernal, nous soutient de sa puissante intercession, n'obtiendrons-nous pas tous les secours désirables ? Si les amis de Dieu prient pour nous, est-ce que tant de supplications ne nous donnent pas une sécurité absolue ? Et si nous sommes assurés de la victoire, pouvons-nous reculer devant les quelques efforts nécessaires pour conquérir l'éternelle possession de Dieu ?

III. Pratique progressive de l’espérance

1199. 1° Principe général. Pour progresser en cette vertu, il faut la rendre plus solide en ses appuis et plus féconde dans ses résultats. A) Pour la rendre plus solide, il importe de méditer souvent sur les motifs qui en sont le fondement, la puissance de Dieu unie à sa bonté et aux magnifiques promesses qu'il nous a faites, n° 1193. S'il fallait quelque chose de plus pour affermir notre confiance, nous n'aurions qu'à nous rappeler cette parole de S. Paul : « Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré à la mort pour nous tous, comment avec lui ne nous donnera-t-il pas toutes choses ? Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui les justifie ! Qui les condamnera ? Le Christ est mort, bien plus il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous ! » (Rom., VIII, 32-34). Ainsi donc, du côté de Dieu, notre espérance est absolument certaine. Toutefois, de notre côté nous avons raison de craindre, parce que nous sommes loin de correspondre toujours et parfaitement à la grâce de Dieu. Tout notre effort doit donc tendre à rendre notre espérance plus ferme, en la rendant plus féconde.

1200. B) Pour atteindre ce but, il faut collaborer avec Dieu à l'œuvre de notre sanctification (I Cor., III, 9). Dieu, en nous accordant sa grâce, ne veut pas substituer son action à la nôtre ; il veut simplement suppléer à notre insuffisance. Sans doute il est la cause première et principale, mais, loin de supprimer notre activité, il veut la provoquer, la stimuler, la rendre plus efficace. C'est bien là ce qu'avait compris S. Paul : « C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, disait-il, mais sa grâce n'a pas été vaine en moi ; j'ai travaillé plus que les autres, non pas moi, mais la grâce de Dieu en moi » (I Cor., XV, 10 ; Phil., III, 13-14). (...)

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 6:28

III. Pratique progressive de l’espérance

1200. (...) Ce qu'il faisait lui-même, il exhortait les autres à le faire (II Cor., VI, 1) ; c'est surtout à son cher disciple Timothée qu'il adressait cette pressante recommandation :
« Labora sicut bonus miles Christi, Jesu » (II Tim., II, 3), parce qu'il avait à travailler non seulement à sa propre sanctification, mais aussi à celle des autres. S. Pierre ne tient pas un
attire langage ; il rappelle à ses disciples que sans doute ils sont appelés au salut, mais qu’il faut assurer leur vocation par l'accomplissement des bonnes œuvres (II Petr., I, 10). Ainsi donc, il faut être bien convaincu que, dans l'œuvre de notre sanctification, tout dépend de Dieu ; mais il faut agir comme si tout dépendait de nous seuls : Dieu en effet ne nous refuse jamais sa grâce, et par conséquent, en pratique, nous n'avons à nous occuper que de notre effort personnel.

1201. 2° Applications aux divers degrés de la vie spirituelle. Il est facile de voir comment on applique le principe énoncé aux différentes étapes de la vie chrétienne. A) Les commençants viseront tout d'abord à éviter les deux excès contraires à l'espérance : la présomption et le désespoir. a) La présomption consiste à attendre de Dieu le ciel et les grâces nécessaires pour y arriver, sans vouloir prendre les moyens qu'il nous a prescrits. Tantôt on présume de la bonté divine : Dieu est trop bon pour me damner; et on néglige ses commandements. C'est oublier que, si Dieu est bon, il est juste et saint, et qu'il hait l'iniquité (Ps. CXVII, 163). Tantôt on présume trop de ses forces, par orgueil, et on se jette au milieu des dangers et des occasions de péché ; on oublie trop que celui qui s'expose au danger y succombe. Notre Seigneur nous promet la victoire, mais à la condition que nous sachions veiller et prier : « Vigilate et orate ut non intretis in tentationem » (Marc, XVI, 38) ; S. Paul, si confiant en la grâce de Dieu, nous avertit cependant qu'il faut opérer notre salut avec crainte et tremblement (Phil., II, 12). b) D'autres au contraire sont exposés au découragement et parfois au désespoir. Souvent tentés et parfois vaincus dans la lutte, ou torturés par le scrupule, ils se découragent, s'imaginent qu'ils ne pourront se réformer, et commencent à désespérer de leur salut. C'est là une disposition dangereuse, contre laquelle il faut se prémunir : on se rappellera donc que S. Paul, tenté lui aussi et sachant bien que de lui-même il ne peut résister, s'abandonne avec confiance à la grâce de Dieu (Rom., VII, 24-25). A l'exemple de l'Apôtre, on priera et on sera délivré.

1202. B) Après avoir évité ces écueils, reste à pratiquer le détachement des biens terrestres pour penser souvent au ciel et le désirer. C'est ce que nous demande S. Paul (Col. III, 1-2). Ressuscités avec Jésus-Christ, notre chef, nous ne devons plus chercher et goûter les choses de la terre, mais bien celles du ciel, où nous attend Jésus. Le ciel, c'est la patrie, la terre n'est qu'un exil ; le ciel, c'est notre fin, le bonheur véritable, tandis que la terre ne peut nous donner que des joies éphémères.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 19:12

III. Pratique progressive de l’espérance

1203. 3° Les progressants pratiquent non seulement l'espérance, mais la confiance en Dieu, en s'appuyant sur Jésus Christ, devenu le centre de leur vie. A) Incorporés à ce divin chef, ils attendent avec une invincible confiance ce ciel où Jésus leur prépare une place : « quia vado parare vobis locum » (Joan., XIV, 2), et où ils sont déjà en espérance dans la personne de leur Sauveur : « spe enim salvi facti sumus » (Rom., VIII, 24). a) Ils l'attendent au milieu même des adversités et des épreuves de cette vie ; avec le Psalmiste, ils redisent : « Non timebo mala, quoniam tu mecum es » (Ps. XXII, 4). Et en effet Notre Seigneur, vivant en eux, vient les réconforter en leur disant comme autrefois aux apôtres : « Pax vobis, ego sum, nolite timere » (Luc, XXIV, 36). Si ce sont les intrigues et les persécutions qui les inquiètent, ils se rappellent ce que S. Vincent de Paul disait aux siens : « Quand bien même toute la terre s'élèverait pour nous perdre, il n'en sera que ce qui plaira à Dieu, en qui nous avons mis notre espérance ». Si ce sont des pertes temporelles, ils se disent, avec le même saint : « Tout ce que Dieu fait, il le fait pour le mieux, et partant nous devons espérer que cette perte nous sera profitable, puisqu'elle vient de Dieu ». Si ce sont des souffrances physiques ou morales, ils les regardent comme des bénédictions divines destinées à nous faire acheter le ciel au prix de quelques douleurs passagères.

1204. b) Ils savent, par cette confiance, échapper à l'étreinte des plaisirs et des succès, plus périlleuse encore que celle de la souffrance. « Quand la vie semble sourire à nos espérances terrestres, il est dur de dédaigner ces promesses flatteuses qui nous prennent par le côté sensible de nous-mêmes ; il est dur de se dérober à l'enlacement du plaisir, de dire au bonheur qui s'offre à nous : tu ne saurais me suffire » (Mgr d’Hulst, Carême, 1892, p. 201). Mais le chrétien se rappelle que les joies mondaines sont trompeuses, qu'elles arrêtent notre élan vers Dieu ; pour échapper à leur étreinte, il pratique des mortifications positives, et surtout va chercher dans une amitié plus intime avec Notre Seigneur des joies plus pures et plus sanctifiantes : « esse cum Jesu dulcis paradisus » (De Imitat., lib. II, c. Cool. c) Si c'est le sentiment de leurs misères et imperfections qui les inquiète, ils méditent ces paroles de S. Vincent de Paul : « Vous me représentez vos misères. Hélas ! et qui n'en est plein ? Tout est de les connaître et d'en aimer l'abjection, comme vous faites, sans s'y arrêter que pour y établir le fondement bien ferme d'une confiance en Dieu ; car alors le bâtiment est fait sur une roche, en sorte que, la tempête venant, il demeure ferme » (Maynard, Vie et doctrine, p. 11). Nos misères appellent en effet la Miséricorde Divine, quand nous l'invoquons avec humilité, et ne font que nous mettre dans la meilleure disposition pour recevoir les grâces divines. S. Vincent ajoutait que lorsque Dieu a commencé à faire du bien à une créature, il ne cesse de lui continuer jusqu'à la fin, si elle ne s'en rend point trop indigne. Ainsi les Miséricordes passées sont un gage des Miséricordes à venir.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 3:20

III. Pratique progressive de l’espérance

1205. B) L'espérance nous fait vivre habituellement en esprit dans le ciel et pour le ciel.
Selon la belle prière que l'Eglise nous fait réciter le jour de l'Ascension, nous devons habiter déjà le ciel en esprit. Ce qui veut dire que c'est pour le ciel qu'il faut agir et souffrir ; c'est vers lui que nous devons diriger nos désirs et nos cœurs. Et, comme les joies de la communion sont un avant-goût du bonheur du ciel, c’est là que nous irons, en attendant, chercher les véritables consolations dont notre cœur a besoin.

1206. C) Cette pensée nous fera prier souvent avec confiance pour le don de persévérance finale, le plus précieux de tous les dons. Nous ne pouvons sans doute le mériter ; mais nous pouvons l'obtenir de la Miséricorde Divine ; nous n'aurons du reste, pour cela, qu'à nous unir aux prières dans lesquelles la Ste Eglise nous fait demander la grâce d'une bonne mort, par exemple l'Ave que nous récitons si souvent, et où nous implorons la protection spéciale de Marie pour l'heure de la mort : « et in hora mortis nostræ ».
4° Les parfaits pratiquent la confiance en Dieu par le saint abandon que nous décrirons en traitant de la voie unitive.

Art III. La vertu de charité

1207. La vertu de charité surnaturalise et sanctifie le sentiment de l'amour, amour envers Dieu, amour envers le prochain. Après quelques remarques préliminaires sur l'amour, nous traiterons : 1° de la charité envers Dieu ; 2° de la charité envers le prochain ; 3° du Cœur Sacré de Jésus, modèle de l'une et de l'autre.

Remarques préliminaires :

1208. 1° L'amour en général est un mouvement, une tendance de notre âme vers le bien. Si le bien vers lequel nous nous portons est sensible, et perçu par l'imagination comme agréable, notre amour sera lui-même sensible ; si le bien est honnête et connu par la raison comme digne d'estime, notre amour sera rationnel ; si le bien est surnaturel et perçu par la foi, notre amour sera chrétien. Comme on le voit, l'amour suppose la connaissance, mais n'est pas toujours en proportion avec cette connaissance, comme nous l'expliquerons ailleurs.
On petit distinguer dans l'amour, quel qu'il soit, quatre éléments principaux : 1) une certaine sympathie pour l'objet aimé qui résulte de ce qu'on remarque une proportion entre lui et nous : cette proportion n'emporte pas une similitude complète entre les deux amis, mais une proportion telle que l'un complète l'autre ; 2) un mouvement ou élan de l'âme vers l'objet aimé, pour se rapprocher de lui et jouir de sa présence ; 3) une certaine union ou communion des esprits et des cœurs pour se faire part des biens qu'on possède ; 4) un sentiment de joie, de plaisir ou de bonheur qu'on éprouve dans la possession de l'objet aimé.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 19:02

Art III. La vertu de charité

1209. 2° L'amour chrétien est celui qui est surnaturalisé dans son principe, son motif et son objet. a) Il est surnaturalisé dans son principe par la vertu infuse de charité qui réside dans la volonté : cette vertu, mise en œuvre par une grâce actuelle, transforme l'amour honnête et l’élève à un degré supérieur. b) La foi nous fournit alors un motif pour sanctifier les affections : elle les dirige d'abord vers Dieu, en qui elle nous montre le bien Suprême, infini, qui seul répond à nos légitimes aspirations ; puis vers les créatures qu'elle nous représente comme un reflet des perfections divines, si bien qu'en les aimant nous aimons Dieu lui-même. c) L'objet de notre amour devient ainsi surnaturel : le Dieu que nous aimons, ce n'est pas le Dieu abstrait de la raison, mais le Dieu vivant de la foi, le Père qui engendre un Fils de toute éternité et nous adopte pour enfants ; le Fils, égal au Père, qui en s'incarnant devient notre frère ; le Saint Esprit, amour mutuel du Père et du Fils, qui vient répandre dans nos âmes la divine charité. Les créatures elles-mêmes nous apparaissent non pas en leur être naturel, mais telles que la révélation nous les montre ; ainsi les hommes sont pour nous des enfants de Dieu, notre Père commun, des frères en Jésus-Christ, des temples vivants du Saint Esprit. Tout donc est surnaturel dans l'amour chrétien. Selon S. Thomas, la charité ajoute à l'amour l'idée d'une certaine perfection provenant d'une grande estime pour l'objet aimé. Ainsi toute charité est amour, mais tout amour n'est pas charité.

1210. 3° On peut définir la charité : une vertu théologale qui nous fait aimer Dieu de la façon qu’il s’aime, par dessus toutes choses, pour lui-même et le prochain pour l’amour de Dieu. Cette vertu a donc un double objet : Dieu et le prochain, mais ces deux objets n'en font qu'un, parce que nous n'aimons les créatures qu'en tant qu'elles sont une expression, un reflet des perfections divines ; c'est donc Dieu que nous aimons en elles ; ainsi, ajoute S. Thomas, nous aimons le prochain parce que Dieu est en lui ou du moins pour qu'il soit en lui. Voilà pourquoi il n'y a qu'une seule et même vertu de charité.

§ I. De l'amour de Dieu

Nous exposerons : 1° sa nature ; 2° son rôle sanctificateur ; 3° la manière progressive de le pratiquer.

I. Sa nature

1211. Le premier objet de la charité, c'est Dieu : comme il est la plénitude de l'être, de la beauté et de la bonté, il est infiniment aimable. C'est Dieu considéré dans toute l'infinie réalité de ses perfections, et non tel attribut divin en particulier. Du reste la considération d'un seul attribut, comme la Miséricorde, nous conduit facilement à la considération de toutes les perfections. Il n'est pas du reste nécessaire de les connaître en détail ; les âmes simples aiment le Bon Dieu tel que la foi le fait connaître, sans analyser ses attributs. Pour éclaircir la notion de l'amour de Dieu, nous expliquerons le précepte qui nous l'impose, le motif sur lequel il s'appuie, et les différents degrés par lesquels nous arrivons à l'amour pur.

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Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeSam 20 Fév 2016 - 5:36

§ I. De l'amour de Dieu

1212. 1° Le précepte. A) Déjà formulé dans l'Ancien Testament, il est renouvelé par Notre Seigneur et proclamé par lui comme le résumé de la Loi et des Prophètes : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes
forces, et de tout ton esprit ». C'est dire que nous devons aimer Dieu par dessus toutes choses et de toutes les puissances de notre âme. Ce qu'explique fort bien S. François de Sales : « C'est l'amour qui doit prévaloir sur tous nos amours et régner sur toutes nos passions : et c'est ce que Dieu requiert de nous, qu'entre tous nos amours le sien soit le plus cordial, dominant sur tout notre cœur ; le plus affectionné, occupant toute notre âme ; le plus général, employant toutes nos puissances ; le plus relevé, remplissant tout notre esprit, et le plus ferme, exerçant toute notre force et vigueur » (Amour de Dieu, l. X, ch. VI, X). Et il conclut par un magnifique élan d'amour : « je suis vôtre, Seigneur, et ne dois être qu'à vous ; mon âme est vôtre, et ne doit vivre que pour vous ; ma volonté est vôtre et ne doit aimer que pour vous ; mon amour est vôtre et ne doit tendre qu'en vous. Je vous dois aimer comme mon premier principe, puisque je suis de vous ; je vous dois aimer comme ma fin et mon repos, puisque je suis pour vous ; je vous dois aimer plus que mon être, puisque mon être subsiste par vous ; je vous dois aimer plus que moi-même, puisque je suis tout à vous et en vous ».

1213. B) Le précepte de la charité est donc très étendu ; en soi il n'a pas de limites, car la mesure d'aimer Dieu est de l'aimer sans mesure, il nous oblige donc à tendre sans cesse vers la perfection, n° 353-361, et notre charité doit toujours grandir jusqu'à la mort. Selon la doctrine de S. Thomas, la perfection de la charité est commandée comme fin ; il faut donc vouloir l'atteindre ; mais, ajoute Cajetan, « précisément parce qu'elle est fin, il suffit, pour ne pas manquer au précepte, d'être dans l'état d'atteindre un jour cette perfection, fût-ce dans l'éternité. Quiconque possède, même dans le degré le plus faible, la charité et marche ainsi vers le ciel, est dans la voie de la charité parfaite, et dès lors il évite la transgression du précepte, qui est de nécessité de salut ».
Toutefois les âmes qui visent à la perfection ne se contentent pas de ce premier degré ; elles montent toujours plus haut, s'efforçant d'aimer Dieu non seulement de toute leur âme, mais encore de toutes leurs forces. C'est du reste ce à quoi nous porte le motif de la charité.

1214. 2° Le motif de la charité n'est pas le bien qu'on a reçu de Dieu ou qu'on attend de lui, mais l’infinie perfection de Dieu, au moins comme motif finalement prédominant. D'autres motifs peuvent donc s'adjoindre à celui-ci, motifs de crainte salutaire, d'espérance, de reconnaissance, pourvu que le motif indiqué soit vraiment prédominant. Par conséquent l'amour de soi, en tant qu'il est subordonné à l'amour de Dieu, se concilie avec la charité. Quand donc les Saints condamnent si vertement l'amour de soi, ou l'amour-propre, il s'agit de l'amour déréglé de soi.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 3:35

§ I. De l'amour de Dieu

1215. A) Mais on ne petit admettre l'opinion de Bolgeni, qui prétend que la seule charité possible et obligatoire est celle qui a pour motif la bonté de Dieu à notre égard, parce que, dit-il, nous ne pouvons aimer que ce que nous percevons comme conforme à nos besoins et à nos aspirations. L'auteur a confondu ce qui n'est qu'une condition préalable avec le véritable motif de la charité. Il est bien vrai que l'amour par lui-même suppose que l'objet aimé s'harmonise avec notre nature et nos aspirations ; mais le motif pour lequel nous l’aimons n'est pas cette convenance, c'est l'infinie perfection de Dieu aimée pour elle-même.

Ici encore S. François de Sales expose bien cette doctrine : « Mais si par imagination de chose impossible, il y avait une infinie bonté à laquelle nous n'eussions nulle sorte d'appartenance, et avec laquelle nous ne pussions avoir aucune communication, nous l'estimerions certes plus que nous-mêmes... mais à proprement parler, nous ne l’aimerions pas, puisque l’amour regarde l’union ; et beaucoup moins pourrions-nous avoir la charité envers elle, puisque la charité est une amitié, et l'amitié ne peut être que réciproque, ayant pour fondement la communication et pour fin l’union » (Amour de Dieu, l. X, ch. X).

1216. B) On s'est demandé si le motif de reconnaissance ne suffit pas pour la charité parfaite. Ici il y a lieu de distinguer : si la reconnaissance ne s'élève pas au-dessus du bienfait reçu pour aller jusqu'au bienfaiteur lui-même, elle ne suffit pas comme motif de charité, puisqu'elle demeure intéressée ; mais si de l'amour du bienfait on passe à l'amour du bienfaiteur et qu'on l’aime à cause de son infinie bonté, ce motif se confond avec celui de la charité. En fait la reconnaissance conduit facilement à l'amour pur, parce qu'elle est un sentiment très noble ; aussi l'Ecriture et les Saints nous proposent souvent les bienfaits de Dieu pour nous exciter à l'amour de charité. C'est ainsi que S. Jean, après avoir dit que l'amour parfait bannit la crainte, nous exhorte à aimer Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier : « quoniam deus prior dilexit nos » (I Joan., IV, 19). Et que d'âmes en effet ont appris à aimer Dieu de l'amour le plus pur en songeant à l'amour qu’i1 nous a témoigné de toute éternité, et en méditant sur l'amour de Jésus pour nous, dans sa Passion et dans l'Eucharistie ? Si l’on veut un critère pour distinguer l'amour pur de l'amour intéressé, on peut dire que le premier consiste à aimer Dieu parce qu'il est bon et à lui vouloir du bien, et que le second consiste à aimer Dieu en tant qu'il est bon pour nous et à nous vouloir du bien à nous-mêmes.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 4:36

§ I. De l'amour de Dieu

1217. 3° Quant aux degrés de l'amour, S. Bernard en distingue quatre (De diligendo Deo, ch. XV) : 1) L'homme s'aime d'abord lui-même pour lui-même ; car il est chair et incapable de goûter autre chose que lui. 2) Puis, sentant son insuffisance, il commence à rechercher Dieu par la foi et à l'aimer comme un aide nécessaire ; à ce second degré, il aime Dieu non encore pour Dieu mais pour soi-même. 3) Mais bientôt, à force de cultiver et de fréquenter Dieu comme un aide nécessaire, il voit peu à peu combien Dieu est doux, et il commence à l'aimer pour lui-même. 4) Enfin le dernier degré, que bien peu atteignent sur terre, c'est de s'aimer soi-même uniquement pour Dieu, et par conséquent d'aimer Dieu exclusivement pour lui-même. En laissant de côté le premier degré qui n'est que l'amour de soi, restent trois degrés d'amour de Dieu qui correspondent aux trois degrés de perfection que nous avons déjà exposés, n° 340, 624-626).

II. Rôle sanctificateur de l’amour de Dieu

1218. 1° La charité est en soi la plus excellente et par là même la plus sanctifiante des vertus ; nous l'avons déjà prouvé en montrant qu'elle constitue l'essence même de la perfection, qu'elle comprend toutes les vertus, et leur donne une perfection spéciale en faisant converger leurs actes vers Dieu aimé par dessus tout (n° 310-319). C'est ce que déclare S. Paul en langage lyrique : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne suis qu'un airain bruyant et qu'une cymbale retentissante : Aurais-je le don de prophétie et une foi capable de transporter les montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Distribuerais-je aux pauvres tous mes biens, et livrerais-je mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité cela ne me sert de rien. La charité est patiente, elle est bienveillante ; la charité n'envie pas; la charité ne se vante pas, ne s'enfle pas, ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, n'impute pas le mal ; elle ne se réjouit pas de l'injustice, elle sympathise au contraire avec la vérité ; elle excuse tout, espère tout, croit tout et supporte tout. La charité ne périra jamais... Maintenant demeurent la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande d'entre elles est la charité » (I Cor., XIII, 1-13).

1219. Plus que les autres vertus en effet la charité est unifiante et transformante : a) C'est l'âme tout entière qu'elle unit à Dieu, avec toutes ses facultés : l’esprit par l’estime et la pensée fréquente de Dieu, la volonté par la soumission parfaite à la volonté divine, le cœur en subordonnant toutes nos affections à l'amour divin, nos énergies en les mettant toutes au service de Dieu et des âmes. b) En l'unissant tout entière à Dieu, elle la transforme : l'amour nous fait sortir de nous-mêmes, nous élève jusqu'à Dieu, et nous porte à l'imiter, à reproduire en nous ses divines perfections : on veut en effet ressembler à celui qu'on aime, parce qu'on l'estime comme un modèle et qu'on veut, en lui ressemblant davantage, pénétrer plus avant dans son intimité.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 20:01

II. Rôle sanctificateur de l’amour de Dieu

1220. 2° Dans ses effets, la charité contribue très efficacement à notre sanctification.
a) Elle établit entre notre âme et Dieu une certaine sympathie ou connaturalité qui nous fait mieux comprendre et goûter Dieu et les choses divines ; c'est à cause de cette sympathie mutuelle que les amis se comprennent, se devinent et s'unissent de plus en plus intimement. Bien des âmes ignorantes, mais éprises d'amour pour Dieu, goûtent et pratiquent mieux que des savants les grandes vérités chrétiennes : c'est un des effets de la charité.

1221. b) Elle centuple nos énergies pour le bien, en nous communiquant une force indomptable pour surmonter les obstacles et nous porter aux actes de vertu les plus excellents ; car « l'amour est fort comme la mort, fortis est ut mors dilectio » (Cant., VIII, 6). Quelle force intrépide ne donne pas à une mère son amour pour son enfant ? Nul peut-être n'a mieux décrit que l'auteur de l’Imitation les admirables effets de l'amour divin (l. III, c. V) ; il allège nos douleurs et nos fardeaux ; il nous élève jusqu'à Dieu, parce qu'il est né de Dieu ; il nous donne des ailes pour voler avec joie aux actes les plus parfaits, au don total de soi-même ; aussi il nous presse de faire de grandes choses et de viser au plus parfait ; il veille sans cesse, ne se plaint jamais de ses fatigues, et ne se laisse pas troubler par la crainte ; mais, comme une vive flamme, s'élève toujours plus haut et passe en toute sécurité au milieu des difficultés.

1222. c) Il produit aussi une grande joie et dilatation d'âme : c'est en effet la possession initiale du souverain Bien, et cette possession remplit notre âme de joie. Aussi, reprend l'Imitation, il n'est rien de plus doux, rien de plus agréable, rien de meilleur au ciel et sur la terre. La cause principale de cette joie, c'est que nous commençons à prendre conscience d'une façon plus vive de la présence de Jésus et de la présence de Dieu en nous.

1223. d) Cette joie est suivie d'une paix profonde : quand on a la conviction que Dieu est en nous et qu'il exerce sur nous une action, une sollicitude paternelle, on s'abandonne à lui avec une douce confiance, on lui remet en toute sécurité le soin de tous ses intérêts, et ainsi on jouit d'une paix, d'une sérénité parfaite. Or il n'est pas de disposition plus favorable au progrès spirituel que la paix intérieure.
Ainsi donc, de quelque côté qu'on considère la charité, en elle-même ou dans ses effets, elle est de toutes les vertus la plus unifiante et la plus sanctifiante ; elle est vraiment le lien de la perfection. Voyons donc comment on la pratique.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMer 24 Fév 2016 - 3:03

III. La pratique progressive de l’amour de Dieu

1224. Principe général. L'amour étant le don de soi, notre amour pour Dieu sera d'autant plus parfait que nous nous donnerons à lui plus complètement, sans réserve comme sans retour. Et, comme sur terre, on ne peut se donner sans se sacrifier, notre amour sera d'autant plus parfait que nous pratiquerons plus généreusement l'esprit de sacrifice par amour pour Dieu (n° 321).

1225. 1° Les commençants pratiquent l’amour de Dieu en s’efforçant d’éviter le péché, surtout le péché mortel, et ses causes. A) Ils pratiquent donc l’amour pénitent, en regrettant amèrement d'avoir offensé Dieu et de lui avoir dérobé sa gloire (n° 743-745). Cet amour produit deux effets : 1) il nous sépare de plus en plus du péché et de la créature à laquelle la délectation nous avait attachés ; 2) il nous réconcilie et nous unit à Dieu, non seulement en écartant le péché, le grand obstacle à l'union divine, mais en mettant dans notre cœur ces sentiments de contrition et d'humiliation qui sont déjà un commencement d'amour, et qui, sous l'action de la grâce se transforment parfois en amour parfait. « Car, comme le dit S. François de Sales, l'amour imparfait le (Dieu) désire et le requiert, la pénitence le cherche et le trouve, l'amour parfait le tient et le serre. » En tout cas nos péchés nous sont remis d'autant plus complètement que notre amour est plus intense.

1226. b) Ils pratiquent encore, en son premier degré, l’amour de conformité à la volonté divine, obéissant à ses commandements et à ceux de l'Eglise, et supportant vaillamment les épreuves que la Providence leur envoie pour les aider à purifier leur âme (n° 747). c) Bientôt leur amour devient reconnaissant. Constatant que, malgré leurs péchés, Dieu ne cesse de les combler de ses bienfaits, et qu’il leur octroie un pardon si libéral aussitôt qu'ils se repentent, ils lui expriment une sincère et vive reconnaissance, louent sa bonté, et s'efforcent de mieux profiter de ses grâces. C'est là déjà un noble sentiment, une excellente préparation à l'amour pur : facilement nous nous élevons du bienfait reçu à l'amour du bienfaiteur, et nous désirons que sa bonté soit reconnue et jouée par toute la terre : c'est déjà l'amour de charité.

1227. 2° Les progressants pratiquent l'amour de complaisance, de bienveillance, de conformité à la volonté de Dieu, et par là arrivent à l'amour d'amitié. A) L’amour de complaisance naît de la foi et de la réflexion. a) Par la foi nous savons et par la méditation nous nous convainquons que Dieu est la plénitude de l'être et de la perfection, de la sagesse, de la puissance, de la bonté. Or, pour peu que nous soyons bien disposés, nous ne pouvons pas ne pas nous complaire en cette infinie perfection ; (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeJeu 25 Fév 2016 - 19:01

II. La pratique progressive de l’amour de Dieu

1231. b) Pour ce qui est de sa gloire extérieure, nous désirons d'une façon absolue l'agrandir en nous et dans les autres ; et, pour cela, le mieux connaître et le mieux aimer, pour le mieux faire connaître et aimer. Afin que cet amour ne soit pas purement spéculatif, nous nous efforçons d'étudier en détail les beautés et perfections divines pour les louer et les faire bénir, sacrifiant pour cela des études ou occupations qui nous plairaient davantage. Remplis alors d'estime et d'admiration pour Dieu, nous désirons que son saint nom soit béni, exalté, loué, honoré, adoré par toute la terre. Et, comme nous sommes incapables de le faire parfaitement par nous-mêmes, nous invitons toutes les créatures à louer et bénir leur Créateur : « Benedicte omnia opera Domini Domino » (Dan., III, 57) ; nous montons en esprit jusqu’au ciel pour nous joindre aux chœurs des Anges et des Saints, et chanter avec eux : « Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus »... Nous nous unissons aussi à la Sainte Vierge, qui, élevée au-dessus des Anges, rend plus de louange à Dieu que toutes les créatures, et avec elle, nous redisons : « Magnificat anima mea Dominum ». Mais surtout nous nous unissons au Verbe Incarné, le grand Religieux du Père, qui étant Dieu et homme, offre à la Sainte Trinité des louanges infinies. Enfin nous nous unissons à Dieu lui-même, c'est-à-dire aux trois divines personnes qui se louent et se félicitent mutuellement. « Alors nous exclamons : Gloire soit au Père et au Fils et au Saint Esprit ; et, afin qu'on sache que ce n'est pas la gloire des louanges créées que nous souhaitons à Dieu, mais la gloire essentielle et éternelle qu'il a en lui-même, par lui-même, de lui-même, ajoutons : Ainsi qu’il l'avait au commencement, et maintenant, et toujours... comme si nous disions par souhait : Qu'à jamais Dieu soit glorifié de la gloire qu'il avait avant toute créature, en son infinie éternité et éternelle infinité » (Amour de Dieu, l. V, ch. XII). Ce sont surtout les Religieux et les Prêtres qui se sentent obligés, par leurs vœux ou leur sacerdoce, à promouvoir ainsi la gloire de Dieu : dévorés du désir de le glorifier, ils ne cessent, même au milieu de leurs occupations de le bénir et de le louer et, dans leur monastère, ils n'ont qu'une ambition, étendre le règne de Dieu et faire louer éternellement Celui qu’ils aiment comme leur unique partage.

1232. C) L'amour de bienveillance se manifeste par l’amour de conformité : pour étendre en profondeur le règne de Dieu, il n'est rien de plus efficace que d'accomplir sa sainte volonté : fiat voluntas tua sicut in cælo et in terra. L'amour en effet est avant tout l'union, la fusion de deux volontés en une seule : unum velte unum nolle ; et, comme la volonté de Dieu est seule bonne et sage, c'est nous évidemment qui devons conformer notre volonté à la sienne : « non mea voluntas, sed tua fiat » (Luc, XXII, 42). (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeLun 29 Fév 2016 - 5:11

III. La pratique progressive de l’amour de Dieu

1235. b) Nous devons donc répondre à cet amour par un amour aussi parfait que possible. 1) Cet amour sera toujours progressif ; n'ayant pu aimer Dieu de toute éternité, et ne pouvant jamais l'aimer autant qu'il le mérite, nous devons du moins l'aimer chaque jour davantage, ne mettant aucune borne à notre affection pour lui, ne lui refusant aucun des sacrifices qu'il nous demande, et cherchant toujours à lui plaire : « quæ placita sunt ei facio semper » (Joan ., VIII, 29). 2) Il sera généreux, se traduisant sans doute par de pieuses affections, de fréquentes oraisons jaculatoires, des actes très simples d'amour : je vous aime de tout mon cœur ; mais aussi par des actes, et surtout par le don total de nous-mêmes. Il faut que Dieu soit le centre de tout notre être : de notre intelligence par des retours fréquents vers lui ; de notre volonté, par l'humble soumission à ses moindres désirs ; de notre sensibilité, en ne permettant pas que notre cœur s'égare en des afflictions qui seraient un obstacle à l’amour de Dieu ; de toutes nos actions, nous efforçant de les faire pour lui plaire. 3) Il sera désintéressé : c'est lui que nous aimerons beaucoup plus que ses dons; et c'est pourquoi nous l'aimerons dans la sécheresse aussi bien que dans la consolation, lui redisant souvent que nous voulons l'aimer et l'aimer pour lui-même. C'est ainsi que, malgré notre impuissance, nous essaierons de répondre à son amitié.

§ II. De la charité à l'égard du prochain


Après avoir exposé la nature de cette vertu et son rôle sanctificateur, nous indiquerons la manière de la pratiquer.

I. Nature de la charité fraternelle


1236. La charité fraternelle est bien une vertu théologale, comme nous l'avons dit, pourvu qu'on aime Dieu lui-même dans le prochain, ou, en d'autres termes, qu'on aime le prochain pour Dieu. Si nous aimions le prochain uniquement pour lui-même ou à cause des services qu'il peut nous rendre, ce ne serait pas de la charité. A) C'est donc Dieu qu'il faut voir dans le prochain. Il s'y manifeste par les dons naturels, qui sont une participation à son être et à ses attributs ; et par les dons surnaturels, qui sont une participation à sa nature et à sa vie, n° 445. La vertu de charité étant surnaturelle, ce sont ces qualités surnaturelles que nous devons envisager comme le motif de notre charité ; si donc nous considérons aussi ses qualités naturelles, nous devons les envisager avec l'œil de la foi, en tant que surnaturalisées par la grâce.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMar 1 Mar 2016 - 5:51

I. Nature de la charité fraternelle

1237. B) Pour mieux saisir le vrai motif de la charité fraternelle nous pouvons l'analyser, en envisageant les hommes dans leurs rapports avec Dieu ; alors ils nous apparaîtront comme des enfants de Dieu, des membres de Jésus-Christ, des cohéritiers du même royaume céleste (nn°. 93, 142-149). Alors même qu'ils ne sont pas en état de grâce ou qu’ils n'ont pas la foi, ils sont appelés à posséder ces dons surnaturels, et c'est notre devoir de contribuer, au moins par la prière et par l'exemple, à leur conversion. Quel puissant motif pour nous les faire aimer comme des frères, et comme les divergences de vues qui nous séparent sont petites en face de tout ce qui nous unit à eux !

II. Rôle sanctificateur de la charité fraternelle

1238. 1° Puisque l'amour surnaturel du prochain n’est qu'une manière d'aimer Dieu, il faudrait redire ici tout ce que nous avons exposé sur les merveilleux effets de l'amour de Dieu. Qu'il nous suffise de citer quelques textes de S. Jean : « Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a en lui aucun sujet de chute. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres » (I Joan., I, 10-11). Or demeurer dans la lumière, c'est, dans le style de S. Jean, demeurer en Dieu, source de toute lumière, et être dans les ténèbres, c'est être dans l'état du péché. Et il poursuit : « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères... quiconque hait son frère est un meurtrier » (I Joan., III, 14-15). Et il conclut ainsi : « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l'amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour... Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour est parfait en nous... Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui... Si quelqu'un dit : ‘J'aime Dieu’ et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons reçu ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (I Joan., IV, 7, Cool. On ne peut plus explicitement affirmer qu'aimer le prochain, c'est aimer Dieu, et jouir de tous les privilèges attachés à l'amour divin.

1239. 2° D'ailleurs Jésus nous dit qu'il considère comme fait à lui-même tout service rendu au moindre des siens : « Amen dico vobis, quamdiu fecistis uni ex his fratribus meis minimis, mihi fecistis » (Matth., XXV, 40). Or il est évident que Jésus ne se laisse pas vaincre en générosité, et qu'il rend au centuple, en grâces de toutes sortes, le moindre service qu'on lui rend dans la personne de ses frères. Que cette pensée est consolante pour ceux qui pratiquent la charité fraternelle, et font l'aumône corporelle ou spirituelle à leur prochain ; et plus encore pour ceux dont la vie tout entière est vouée aux œuvres de charité ou à l'apostolat ! C'est à chaque instant qu'ils rendent service à Jésus dans la personne de leurs frères ; et donc à chaque instant aussi que Jésus travaille leur âme pour l'orner et la sanctifier.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMar 1 Mar 2016 - 19:22

III. Pratique de la charité fraternelle

1240. Le principe qui doit nous guider constamment, c'est de voir Dieu ou Jésus dans le prochain : « in omnibus Christus » ; et de rendre ainsi notre charité plus surnaturelle dans ses motifs et ses moyens d'action, plus universelle dans son étendue, plus généreuse et plus active dans son exercice.

1241. 1° Les commençants visent surtout à éviter les défauts contraires à la charité et à pratiquer les actes qui sont de précepte. A) Ils évitent donc avec soin, pour ne pas contrister Jésus et le prochain : a) Les jugements téméraires, médisances et calomnies contraires à la justice et à la charité, n° 1043 ; b) les antipathies naturelles, qui, lorsqu'elles sont consenties, sont souvent la cause de manquements à la charité ; c) les paroles aigres, railleuses, méprisantes qui ne peuvent qu'engendrer ou attiser les inimitiés ; et même ces jeux d’esprit qu'on fait aux dépens du prochain et causent souvent des blessures cuisantes ; d) les contestations et les disputes âpres et orgueilleuses, où chacun veut faire triompher son avis et humilier le prochain ; e) les rivalités, les discordes, les faux rapports qui ne peuvent que semer les dissensions entre les membres de la grande famille chrétienne.

1242. Pour se tenir résolument à l'écart de toutes ces fautes si contraires à la charité, rien n'est plus efficace que de méditer les paroles si touchantes que S. Paul adressait sur ce même sujet aux premiers chrétiens : « Je vous prie donc instamment, moi qui suis prisonnier dans le Seigneur, d'avoir une conduite digne de votre vocation... vous supportant mutuellement avec charité, vous efforçant de conserver l'unité de l’esprit par le lien de la paix. Il n'y a qu'un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés par votre vocation à une seule espérance. Il n'y a qu'un Seigneur, un Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit par tous, qui est en tous... confessant la vérité, continuons à croître à tous égards dans la charité en union avec celui qui est le chef, le Christ » (Ephes., IV, 1-16). Et il ajoute : « Si donc il est quelque encouragement dans le Christ, s'il est quelque consolation de charité... rendez ma joie parfaite : ayez une même pensée, un même amour, une même âme, un même sentiment. Ne faites rien par esprit de rivalité ou par vaine gloire ; mais que chacun en toute humilité, regarde les autres comme au-dessus de soi ; chacun ayant égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux des autres » (Phil., II, 1-4). Qui pourrait ne pas se sentir ému en écoutant ces supplications de l'Apôtre ? Oubliant les chaînes dont il est chargé, il ne songe qu'à réprimer les discordes qui troublaient la communauté chrétienne, et leur rappelle que puisqu'ils ont tant de liens qui les unissent, il faut laisser de côté tout ce qui les divise. N'est-il pas vrai que, après vingt siècles de christianisme, cet appel pressant est encore bien opportun pour nous tous ?

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeMer 2 Mar 2016 - 18:50

III. Pratique de la charité fraternelle

1243. Il est surtout un mal, qu'il faut éviter à tout prix, le scandale, c'est-à-dire, tout ce qui pourrait, avec quelque probabilité, porter les autres au péché. Cela est tellement vrai qu'on doit s'abstenir avec soin de ce qui, indifférent ou même permis en soi, peut devenir, à cause des circonstances, une occasion de faute pour les autres. C'est ce principe que S. Paul inculque à propos des viandes offertes aux idoles ; puisque les idoles ne sont rien, ces viandes ne sont pas en soi défendues ; mais, comme plusieurs chrétiens étaient convaincus qu'elles l'étaient, l'Apôtre demande à ceux qui sont plus éclairés de tenir compte des scrupules de leurs frères : « car le faible, ce frère pour qui mourut le Christ, se perdrait par ta science. Ainsi, péchant contre vos frères en scandalisant leur conscience faible, vous pécheriez contre le Christ. Si un aliment scandalise mon frère, je m'abstiendrai de viande à jamais pour ne pas le scandaliser » (I Cor., VIII, 13). Ces paroles ont besoin d'être méditées aujourd'hui encore. Des chrétiens et des chrétiennes se permettent des lectures, des spectacles, des danses plus ou moins inconvenantes, sous prétexte que tout cela ne leur fait point de mal. Cette assertion pourrait être contestée ; car hélas ! plusieurs des personnes qui parlent de la sorte se font parfois illusion. Mais en tout cas, songent-elles au scandale qui en résulte pour les personnes de service, et pour le public qui en prend prétexte pour se livrer, avec plus de péril, à des plaisirs plus dangereux encore.

1244. B) Les commençants n'évitent pas seulement ces fautes ; ils pratiquent ce qui est commandé, en particulier le support du prochain et le pardon des injures. a) Ils supportent le prochain, malgré ses défauts. Est-ce que nous n'avons pas les nôtres, que le prochain est obligé de supporter ? D'ailleurs nous sommes exposés à exagérer ces défauts, surtout s'il s'agit d'une personne qui nous est antipathique. Ne devrions-nous pas au contraire les atténuer, et nous demander si c'est bien à nous de remarquer la paille dans l'œil du voisin, quand il y a peut-être une poutre dans le nôtre. Au lieu donc de condamner les défauts des autres, demandons-nous si nous n'en avons pas de semblables ou peut-être de plus graves ; et songeons tout d'abord à nous corriger : medice, cura teipsum.

1245. b) C'est aussi un devoir que de pardonner les injures et de se réconcilier avec ses ennemis, avec ceux qui nous ont fait ou à qui nous avons fait de la peine. Si urgent est ce devoir que Notre Seigneur n’hésite pas à dire : « Si, lorsque tu présentes ton offrande à l'autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère » (Matth., V, 23-24). Car, selon la remarque de Bossuet, « le premier présent qu'il faut offrir à Dieu, c'est un cœur pur de toute froideur, et de toute inimitié avec son frère » (Meditat., XIVe jour). (...)

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeVen 4 Mar 2016 - 3:02

III. Pratique de la charité fraternelle

1245. (...) Il ajoute qu'il ne faut même pas attendre le jour de la communion, mais mettre en pratique ce que dit S. Paul : « Que le soleil ne se couche point sur votre colère » ; car « les ténèbres augmenteraient notre chagrin ; notre colère nous reviendrait en nous réveillant et deviendrait plus aigre ». Ne nous demandons donc point si notre adversaire n’a pas plus de torts que nous, si ce n'est pas à lui de prendre les devants ; à la première occasion, dissipons tout malentendu par une franche explication. Si notre ennemi présente le premier ses excuses, hâtons nous de pardonner : « car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne leur pardonnez pas, votre Père ne pardonnera pas non plus vos offenses » (Matth., VI, 14-15). C'est justice, puisque nous demandons à Dieu de nous remettre nos offenses comme nous les remettons à ceux qui nous ont offensés.

1246. 2° Les progressants s'efforcent d'attirer en eux les dispositions si charitables du Cœur de Jésus. A) Ils n'oublient pas que le précepte de la charité est son précepte, et que son observation sera le signe distinctif des chrétiens : « Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez les uns les autres : « ut diligatis invicem sicut dilexi vos » (Joan., XIII, 34). Ce commandement est nouveau, dit Bossuet, « parce que Jésus Christ y ajoute cette circonstance importante de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Il nous a prévenus par son amour, lorsque nous ne songions pas à lui : il est venu à nous le premier ; il ne se rebute point par nos infidélités, nos ingratitudes : il nous aime pour nous rendre saints, pour nous rendre heureux, sans intérêt ; car il n'a pas besoin de nous, ni de nos services » (Médit., La Cène, 1e P., 75e jour). La charité sera la marque distinctive des chrétiens : « C'est à cela que tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Joan., XIII, 35).

1247. B) Aussi les progressants essaient de se rapprocher des exemples du Sauveur. a) Sa charité est prévenante : il nous a aimés le premier, alors que nous étions ses ennemis, « cum adhuc peccatores essemus » (Rom., V, 8 il est venu à nous, qui étions pécheurs, convaincu que ce sont les malades qui ont besoin du médecin ; c'est sa grâce prévenante qui va chercher la Samaritaine, la femme pécheresse, le bon larron pour les convertir. C'est pour prévenir et guérir nos peines qu'il nous adresse cette tendre invitation : « Venez à moi, vous tous qui souffrez et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai : venite ad me omnes qui laboratis et oneratis estis, et ergo reficiam vos » (Matth., XI, 28). Nous devons imiter ces divines prévenances en allant au devant de nos frères pour connaître leurs misères et les soulager, comme font ceux qui visitent les pauvres pour subvenir à leurs besoins, et les pécheurs pour les ramener peu à peu à la pratique de la vertu, sans se laisser décourager par leurs premières résistances.

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 4:39

III. Pratique de la charité fraternelle

1248. b) Sa charité fut compatissante. Quand il voit la foule qui l'a suivi au désert exposée à souffrir de la faim, il multiplie les pains et les poissons pour la nourrir ; mais surtout, quand il voit les âmes privées de nourriture spirituelle, il s'apitoie sur leur sort, et il veut qu'on demande à Dieu des ouvriers apostoliques pour travailler à la moisson : « rogate ergo Dominum messis ut mittat operarios in messem suam » (Matth., IX, 38). Laissant un moment les quatre-vingt-dix-neuf brebis fidèles, il court après celle qui s'est égarée et la ramène sur ses épaules au bercail. Aussitôt qu'un pécheur donne une marque de repentir, il s'empresse de pardonner. Plein de compassion pour les malades et les infirmes, il les guérit en grand nombre, et souvent leur rend en même temps la santé de l'âme, en leur pardonnant leurs péchés. A l’exemple de Notre Seigneur, nous devons avoir une grande compassion pour tous les malheureux, et leur venir en aide dans la mesure où nos ressources le permettent ; quand ces ressources sont épuisées, faisons du moins l'aumône de notre temps, d'une bonne parole, d'un bon procédé. Ne nous laissons pas rebuter par les défauts des pauvres ; mais à l’aumône corporelle joignons quelques bons conseils qui un jour ou l’autre porteront leurs fruits.

1249. c) Sa charité fut généreuse : par amour pour nous, il consentit à peiner, à souffrir, à mourir : « dilexit nos et tradidit semetipsum pro nobis » (Ephes., V, 2). Nous devons donc être prêts à rendre service à nos frères au prix des plus pénibles sacrifices, prêts à les soigner dans leurs maladies, même si elles sont répugnantes, et à faire pour eux des sacrifices pécuniaires. Cette charité sera cordiale et sympathique : car la manière de donner vaut mieux encore que ce que l'on donne. Elle sera intelligente, donnant aux pauvres non seulement un morceau de pain, mais, si c'est possible, les moyens de gagner honnêtement leur vie. Elle sera apostolique, faisant du bien aux âmes par la prière et par l'exemple, et quelquefois, d'une façon discrète, par de sages conseils. Ce devoir du zèle s'impose surtout aux prêtres, aux religieux, à tous les chrétiens d'élite ; ils n'oublieront pas que « celui qui ramène un pécheur de la voie où il s’égare, sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés » (Jac., V, 20).

1250. 3° Les parfaits aiment le prochain jusqu'à l’immolation d’eux-mêmes : « Jésus ayant donné sa vie pour nous, nous aussi nous devons donner notre vie pour nos frères » (I Joan., III, 16). a) C'est ce que font les ouvriers apostoliques : sans verser leur sang pour leurs frères, ils donnent leur vie goutte à goutte, travaillant sans cesse pour les âmes, s'immolant dans leurs prières, leurs études, leurs récréations elles-mêmes, se laissant manger, selon l'expression du P. Chevrier, qui n'est au fond que la traduction de cette parole de S. Paul : « Bien volontiers je me dépenserai moi-même tout entier pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage, être moins aimé de vous » (II Cor., XII, 15).

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MessageSujet: Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey    Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 25 Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 3:37

III. Pratique de la charité fraternelle

1251. b) C'est ce qui a poussé de saints prêtres à faire le vœu de servitude à l'égard des âmes : par là ils s'engageaient à considérer le prochain comme un supérieur qui a le droit d'exiger
des services, et à obtempérer à tous leurs désirs légitimes. c) Cette charité se manifeste encore par un saint empressement à prévenir les moindres désirs du prochain, et à lui rendre tous les services possibles ; parfois aussi par l'acceptation cordiale d'un service offert : c'est en effet le moyen de rendre heureux celui qui l'offre. d) Enfin elle se manifeste par un amour très spécial pour les ennemis, qu'on considère alors comme les exécuteurs des vengeances divines sur soi, et qu'on révère comme tels, priant spécialement pour eux et leur faisant du bien en toute occasion, selon le conseil de Notre Seigneur : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Matth., V, 44). Ainsi on se rapproche de Celui qui fait luire son soleil sur les méchants comme sur les bons.

III. Le Cœur sacré de Jésus modèle et source de charité


1252. 1° Remarques préliminaires. Pour conclure ce que nous avons dit sur la charité, nous ne pouvons mieux faire que d'inviter nos lecteurs à chercher dans le Cœur sacré de Jésus la source et le modèle de la charité parfaite : dans les Litanies approuvées officiellement par l'Eglise, nous l'invoquons en effet comme une fournaise ardente de charité, une plénitude de bonté et d'amour : « fornax ardens caritatis... bonitate et amore plenum ». Il y a en effet dans la dévotion au Sacré Cœur deux éléments essentiels : un élément sensible, le cœur de chair hypostatiquement uni à la personne du Verbe, un élément spirituel symbolisé par le cœur matériel et qui n'est autre que l'amour du Verbe Incarné pour Dieu et pour les hommes. Ces deux éléments n'en font qu'un, comme ne font qu'un le signe et la chose signifiés. Or l'amour signifié par le Cœur de Jésus, c'est sans doute l'amour humain, mais réellement aussi l'amour divin, puisqu'en Jésus les opérations divines et humaines sont unies et indissolubles. C'est son amour pour les hommes : « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes » ; mais c'est aussi son amour pour Dieu, puisque, nous l'avons montré, la charité à l'égard des hommes découle de la charité envers Dieu, et tire d'elle son motif véritable. Nous pouvons donc considérer le Cœur de Jésus comme le modèle le plus parfait de l'amour envers Dieu et de l’amour envers le prochain, et même comme le modèle de toutes les vertus, puisque la charité les contient et les perfectionne toutes. Et comme, pendant sa vie mortelle, il a mérité pour nous la grâce d'imiter ses vertus, il est aussi la cause méritoire, la source des grâces qui nous permettent d'aimer Dieu et nos frères et de pratiquer toutes les autres vertus .

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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