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 Les carences de la paternité

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Hélène
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Hélène



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MessageSujet: Les carences de la paternité   Les carences de la paternité Icon_minitimeMar 17 Oct 2006 - 12:26

Pour faire suite au sujet sur la violence conjugale et les questions qu'il évoque en moi, je soupçonne ces symptômes. Je vous reproduits un texte que j'avais posté ailleurs...

Les carences de la paternité

Être père n’est pas une tâche facile ! Non pas au sens charnel de l’engendrement, mais au sens biblique de la responsabilité de la croissance de l’enfant – puis de l’adolescent – jusqu’à l’âge adulte.

C’est peut-être en raison de cette difficulté et des erreurs inévitables dans son exercice, que cette très belle mission a été aussi radicalement mise en cause durant la grande période de contestation des années 1960-70. Quoi qu’il en soit, la peur de tomber dans le travers du « paternalisme » qu’elle avait si violemment contesté, a culpabilisé et inhibé la génération ’68 confrontée à l’éducation de ses propres enfants, au point de démissionner de sa tâche, avec toutes les conséquences, souvent dramatiques, pour la progéniture. Privé de paternité – que le papa soit absent physiquement ou qu’il n’assume pas son rôle – l’enfant aura en effet beaucoup de mal à trouver son identité propre.

Avant d’esquisser les conséquences de l’absence d’une paternité structurante, nous envisagerons schématiquement les deux formes les plus typiques de cette carence : l’un par excès et l’autre par défaut :

• Le paternalisme étouffant; et
• l’absence de ministère de paternité.

Le paternalisme étouffant

Le refus de partager l’accès à la parole

Le père symbolise pour l’enfant l’altérité et l’extériorité objective, qui le « sauve » de la fusion narcissique avec sa mère. C’est en sollicitant l’enfant d’une façon qui éveille son intérêt pour la nouveauté, la différence, que le père lui donne le désir de découvrir son identité propre pour vivre sa vie.

Tout sentiment de peur face à une altérité menaçante, provoquera une attitude régressive, un retour à l’état de fusion narcissique avec la mère.

Nous avions vu que la parole du père constitue l’inter-dit fondateur de la personnalité de l’enfant, qui découvre sa liberté, sa responsabilité, et ainsi son identité, en réagissant à l’inter-pellation de son père. Mais si au lieu d’ouvrir l’espace du dialogue, l’inter-dit signifie au contraire que toute réponse est défendue; autrement dit si le père refuse de partager la parole, mais se l’approprie de façon exclusive, celle-ci devient répressive et étouffante. Là où le droit à l’expression est refusé, la paternité se pervertit en paternalisme, qui au lieu de favoriser, va tout au contraire inhiber la construction de la personnalité de l’enfant.

Dans la lettre qu’il écrivit à son père en 1919, Kafka a exprimé de façon poignante, le drame intérieur de cet étouffement progressif dans l’étau du paternalisme :

« De ton fauteuil tu gouvernais le monde. Ton opinion était juste. Toute autre était extravagante, folle, cinglée, anormale.

Et avec cela, ta confiance en toi-même était si grande que tu n’avais pas besoin de rester conséquent pour continuer à avoir raison.

Tu pris à mes yeux ce caractère énigmatique qu’ont les tyrans dont le droit ne se fonde pas sur la réflexion, mais sur leur propre personne.

Quand j’entreprenais quelque chose qui te déplaisait et que je te menaçais d’un échec, mon respect de ton opinion était si grand que l’échec était inéluctable.

Je perdis toute confiance dans mes actes personnels. Je devins instable, indécis. Plus je vieillissais, plus grossissait le matériel que tu pouvais m’opposer comme preuve de mon peu de valeur. Peu à peu, les faits te donnèrent raison à certains égards.

Le courage, la décision, la confiance, la joie que j’éprouvais au contact de telle ou telle chose ne résistaient pas quand tu y étais hostile ou que je supposais seulement ton hostilité, et je ne pouvais guère m’empêcher de la supposer toujours quoi que je pusse faire.

En ta présence, je me mettais à bégayer, mon élocution se troublait; cela même était encore de trop à tes yeux, finalement je me taisais, d’abord par défi, peut-être, puis parce que ta présence me rendait incapable de penser comme de parler.

Et parce que tu avais été mon véritable éducateur, je devais l’en ressentir en tout domaine, au cours de ma vie.

Devant toi, j’avais perdu la confiance en moi-même et assumé en retour un sentiment de culpabilité sans borne. »


La surprotection

Toute forme d’excès dans le ministère de paternité peut devenir étouffante. Prenons le sentiment si important de sécurité; il est également assuré par le père à travers la protection qu’il offre à sa famille. Mais il est certain qu’une protection excessive – un « protectionnisme » - sera à nouveau nocive. Car le père doit également éveiller – particulièrement chez ses fils – le goût du risque. Une prudence exagérée, mettant sans cesse en garde contre des dangers invisibles, risque d’éroder – voire détruire – l’esprit d’initiative et d’audace de l’enfant, engendrant une certaine pusillanimité, une peur diffuse devant l’imprévu qui ne peut être que menaçant; attitude dont l’enfant souffrira plus tard.

L’autorité du père doit aider l’enfant d’une part à se connaître, de l’autre à évaluer objectivement les situations, afin de pouvoir affronter les obstacles de la vie sans présomption ni peur, mais de façon réaliste. C’est ainsi que l’enfant est progressivement initié à l’école de la liberté et de la responsabilité.


Dernière édition par le Mar 17 Oct 2006 - 12:29, édité 1 fois
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Hélène
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MessageSujet: Les carences de la paternité (suite)   Les carences de la paternité Icon_minitimeMar 17 Oct 2006 - 12:27

L’absence de ministère de paternité

Si le ministère d’autorité n’est pas assuré par son support normal, le père, c’est la mère qui devra l’assumer, alors que sa participation à cette fonction ne devrait être que secondaire. Cette confusion des rôles sera toujours dommageable pour l’évolution de l’enfant.

L’absence de paternité n’est pas forcément réelle – mort, abandon du foyer ou séparation des conjoints; elle peut également être « virtuelle », lorsque le ministère n’est que partiellement assuré ou par intermittence. Commençons par ces cas d’absence « virtuelle ».

Les pères absents par intermittence

Certains pères sont obligés de s’absenter régulièrement du foyer familial, par exemple pour des raisons professionnelles. L’enfant s’accommode mal de cette situation en dents de scie, où l’autorité est vécue ordinairement par la mère, qui cède son rôle au père lorsque celui-ci réapparaît.

D’autant plus que la mère aura tendance à confier à son mari la tâche de régler les conflits latents et de donner des directives fermes qui lui permettront de garder la maîtrise du foyer durant son absence. Dans ces conditions, le père apparaîtra inévitablement comme celui qui vient de temps en temps troubler un certain modus vivendi sans l’assumer lui-même, puisqu’il est absent. De plus l’enfant peut se sentir trahi par sa mère qui se plaint auprès du père de ses écarts, et traité injustement par ce dernier, qui sévit sur simple parole de la mère.

Par ailleurs, si l’absence est suffisamment prolongée, le garçon, qui entre-temps aura pris la place du père comme (petit) « homme » du foyer, pourra considérer comme une trahison l’affection que la mère manifeste à son mari lors des « apparitions » de celui-ci. Aussi l’enfant risque-t-il de considérer son père comme un rival, voire un intrus.

On peut également parler d’une forme de paternité par intermittence dans le cas où les parents sont séparés. L’enfant est confronté séparément au ministère paternel et maternel, de sorte que chacun de ces ministères se trouve amputé de la complémentarité de l’autre qui équilibrait son exercice. En fait, chacun des parents aura à assumer les deux rôles durant le temps où l’enfant lui est confié, ce qui ne va pas sans difficulté, car la tentation est grande de critiquer la façon d’agir de l’autre devant l’enfant, augmentant ainsi sa confusion et son angoisse.

Le père virtuellement absent

Que de père sont virtuellement absents de leur foyer, ne rentrant que tard le soir, alors que les enfants dorment déjà, et quittant la maison avant leur lever !

D’autres, harassés par une journée stressante, bousculent et repoussent leurs enfants en quête de contact.

Et lorsque enfin ils parviennent à dégager quelques heures à leur consacrer, ils renoncent aux exigences de leur ministère de paternité, sous prétexte de ne pas gâcher ces rares moments de rencontre.

Le père indifférent

D’autres sont physiquement présents au foyer, mais pour des raisons relevant probablement de leurs propres blessures, se révèlent incapables d’assumer leur rôle de père. Ils sont certes les géniteurs et les nourriciers de leurs enfants, mais là semble s’arrêter leur mission. Ils se déchargent complètement sur la mère de l’éducation, n’intervenant en rien et cachant leur impuissance derrière une façade de parfaite indifférence à ce qui se passe dans la maisonnée. Ils sont certes présents, mais totalement investis dans leurs propres occupations, vivant une sorte de vie parallèle sous le toit familial.

Le père « copain »

Certains pères, enfin, n’ayant sans doute pas bénéficiés eux-mêmes d’une authentique paternité, et voulant à tout prix éviter que leurs enfants ne nourrissent envers eux les sentiments qu’ils ont voués à leur propre paternel, esquivent carrément le ministère qui est le leur, essayant d’entrer dans le rôle du « copain » plutôt que du père.

Mais l’enfant ne cherche pas un camarade adulte : il revendique le droit à la paternité sans laquelle il ne peut se construire; le mépris qu’il nourrit pour ce père falot risque de s’incarner dans un comportement de rejet, voire d’hostilité, qui s’intensifie à mesure que le « père » redouble ses tentatives de proximité amicale.

La figure dégradée du père

Dans certains cas extrêmes – un père alcoolique par exemple – l’enfant peut évacuer de son horizon existentiel la réalité insoutenable de cette paternité dégradée. Mais il reste écartelé entre le mépris qu’il ressent pour cet homme en qui il refuse de reconnaître son père, et l’intense culpabilité que ce sentiment engendre dans sa conscience.

Conséquences de l’absence du père

Fondamentalement, ce qui a manqué à l’enfant privé d’une paternité structurante, c’est la reconnaissance et la confirmation du droit de disposer de sa propre vie; ou encore : de vivre en tant que personne, c’est-à-dire en tant que sujet libre et responsable.

Je ne peux recevoir ce droit que de celui qui est mon origine, et dans la mesure où il me signifie que la vie est un don gratuit dont je peux librement disposer; qu’elle est un bien; que l’a-venir m’est offert pour tenter de réaliser quelques-unes des possibilités que je pressens en moi.

De la conscience de ce droit, naît le désir de se « lancer », de s’affirmer dans son originalité, de courir le risque de l’engagement, des responsabilités partagées.

Bien sûr il y a des « lois » à respecter; non seulement celles des diverses sociétés dans lesquelles je risque mes premiers pas – la famille, l’école, plus tard la cité – mais surtout la loi intérieure, celle qui est inscrite dans mon cœur. C’est encore le père qui aide l’enfant à s’établir et à demeurer dans la vérité en lui faisant prendre conscience de ces structurations internes et externes, qui lui sont offertes comme des balises éclairant sa route.

Aussi les carences de la paternité vont-elles affecter la personne tant au niveau de sa liberté intérieure face aux défis de la vie, qu’au niveau de sa relation à la loi – morale, civile ou autres.

Nous pouvons résumer les symptômes de cette carence en trois traits caractéristiques.
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Hélène
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MessageSujet: Les carences de la paternité (suite et fin)   Les carences de la paternité Icon_minitimeMar 17 Oct 2006 - 12:28

Une personnalité mal rassemblée

Un enfant n’ayant pas joui du ministère de paternité, risque de développer une personnalité sans armature, ni structure, manquant de fermeté, de consistance, d’autonomie.

Ne sachant pas vraiment qui elle est, une telle personne souffre d’un profond manque de confiance en elle-même; aussi la conduite de sa vie est-elle marquée par l’indécision et par l’incertitude (1). Ne se sentant jamais sûre de quoi que ce soit, elle ne parvient pas à faire de choix, à se fixer un but et à s’y engager résolument.

Arrivés à l’âge adulte, le jeune homme ou la jeune fille se trouvent incapables de décider d’une orientation professionnelle ou d’un état de vie. Choisir fait peur car l’appel profond qui structure la personnalité et qui permettrait de trancher dans un sens ou dans l’autre, n’a pas été entendu. S’installant dans l’éphémère, ils repoussent sans cesse à demain une décision qu’ils n’osent prendre, faute d’avoir découvert leur identité profonde.

Conscientes de cette impuissance qui les angoisse et les humilie, ces personnes tentent de faire bonne figure en adoptant les comportements qu’elles croient être ceux que leur entourage attend d’elles. Mais cette dépendance excessive du regard des autres, et cet effort ininterrompu d’adaptation aux circonstances sont épuisants et angoissants, au point de pouvoir conduire à la dépression.

L’adolescent puis l’adulte tentera de cacher son manque de maturité et sa profonde incertitude sous des affirmations sans nuances, catégoriques qui lui donnent l’apparence d’une forte personnalité; mais ses pieds sont d’argile : il éprouve de très grande difficultés à prendre des responsabilités, à respecter l’autorité tout comme à l’exercer. Son sens du devoir et des obligations envers les autres est peu développé; sa conscience morale est pauvre et les valeurs ne le mobilisent pas vraiment.

Affectivement isolée

Ceux qui ont manqué d’autorité paternelle cherchent inconsciemment à retrouver dans les relations adultes, le rapport fusionnel avec la mère auprès de laquelle ils se sentent sécurisés. Mais ces pseudo-relations ne débouchent pas sur un engagement profond et durable, car la tendance narcissique domine. Aussi ces personnes éprouvent-elles de grandes difficultés à fonder un foyer ou à y demeurer fidèle.

En quête de refuge

N’osant pas entrer dans le jeu de l’altérité, les personnes n’ayant pas joui d’une autorité paternelle structurante, chercheront toute leur vie un « sein substitutif » de celui de leur mère. L’imaginaire, les mystiques fusionnelles, l’alcool, la drogue sont autant de refuges dans lesquels l’adolescent puis l’adulte peut chercher à s’abriter pour échapper à l’exigence des relations interpersonnelles auxquelles il n’a pas été initié et qui sont pour lui source de tension, voire d’angoisse.

Humiliées par l’inadaptation sociale qu’elles éprouvent douloureusement, ces personnes sont aussi des proies de choix pour les mouvements sectaires dont elles reçoivent une identité d’emprunt et une structure de pensée toute faites.

Un chemin de guérison

Pour permettre aux personnes qui n’ont pas joui des bienfaits d’une paternité structurante, il n’est pas d’autre chemin que de les aider à découvrir leur personnalité et à se structurer intérieurement en acceptant d’être pour eux, à l’âge adulte, ce vis-à-vis qu’ils n’ont pas connu étant enfant.

Long cheminement de patience, où l’espérance sans cesse côtoie la peur. Espérance d’avoir enfin accès à cette identité profonde hors de laquelle il n’est pas de vraie vie personnelle, peur de devoir se confronter à la différence et de ne pas pouvoir l’assumer.

Chemin qui passe par la verbalisation des blessures, des rancoeurs cachées, des haines étouffées qui empêchent de vivre et enferment dans la culpabilité.

Mais pour que ce chemin ne s’enlise pas dans le ressentiment et débouche sur la vie, il est impératif qu’il soit parcouru dans la lumière de l’Esprit du Christ, qui seul peut nous combler dans le lieu même de nos manques, et bien au-delà de notre attente.

Car il est un droit plus originaire et dès lors plus fondamental encore que celui de pouvoir habiter sa vie de façon personnelle; un droit qui englobe et dépasse le droit de vivre que nous espérions recevoir de notre père selon la chair. Ce droit, que le Créateur seul peut me donner, est celui d’exister. En m’offrant à chaque instant « la vie, le mouvement et l’être (Ac 17, 28 ) », Dieu me redit sans cesse ce droit radical qui contient tous les autres, y compris ceux qui n’ont pas été confirmés par mes parents au cours de ma croissance.

C’est donc vers cette paternité existentielle et absolue, d’où toute paternité tire son nom, au ciel et sur la terre (Eph 3, 15) que nous nous tournons, pour trouver la guérison des blessures dues aux carences de la paternité psychique et charnelle.

S’il est vrai que lui seul est Père, alors la révélation de son visage de tendresse devrait pouvoir combler les attentes insatisfaites et libérer la personnalité enfouie : « Que le Seigneur fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce ! Que le Seigneur te découvre sa face et t’apporte la paix ! » (Nb 6, 25 ss.).

Bien souvent hélas l’absence du père bloque l’accès à une authentique expérience de la paternité de Dieu, qui est vue à travers le prisme déformant de la paternité naturelle déficiente. Aussi le ministère de guérison auprès de ceux qui n’ont pas connu la médiation paternelle qui devait leur permettre d’être eux-mêmes, consiste-t-il essentiellement à ouvrir et à scruter avec eux les Écritures dans lesquelles se dévoile progressivement la paternité divine, plus digne de confiance et plus solide que la paternité humaine : « Mon père et ma mère m’abandonnent, le Seigneur me reçoit » (Ps 26, 10). Mais cette découverte ne se fait qu’au prix d’un travail laborieux et persévérant, dans la foi et l’espérance, qui nécessite d’être accompagné et soutenu.

« Mon cœur m’a redit ta parole : "cherchez ma face". C’est ta face, Seigneur, que je cherche » (Ps 26, 8 ). « Rechercher le visage de Dieu, commente Jean-Paul II, est un chemin nécessaire, que l’on doit parcourir avec la sincérité du cœur et un effort constant. Seul le cœur du juste peut se réjouir dans sa recherche du visage du Seigneur (cf. Ps 104, 3 ss) et, sur lui, peut alors resplendir le visage paternel de Dieu (cf. Ps 118, 135; cf. aussi Ps 30, 17; 66, 2; 79, 4.8.20) (2) »

Ce cheminement culmine dans la rencontre personnelle avec le Christ – « Qui m’a vu a vu le Père (Jn 14, 9) » - car seul Jésus peut, dans l’Esprit, nous révéler le vrai visage du Père en nous offrant de communier à sa vie filiale : « Voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes (1 Jn 3, 1) ».


(1) Voir la lettre de Kafka à son père.
(2) Jean-Paul II, Audience générale du 13 janvier 1999, DC 2197 (1999) 105-106.


Père Joseph-Marie Verlinde, Lettre de la Famille, no 84, décembre 2001, p. 4-18.
Également dans Parcours de guérison intérieure; à l'écoute de la Parole, Presses de la Renaissance, Paris 2003, p. 117-132. Analyse plus complète. http://www.lecatalogue.info/product_info.php?products_id=200&osCsid=db95c59f42ae174416a6685a5fb82b7b
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MessageSujet: Re: Les carences de la paternité   Les carences de la paternité Icon_minitimeDim 16 Sep 2007 - 17:50

Je remets ce sujet à jour pour avoir vécu des guérisons dans ma relation blessée avec mon père par une homélie de l'Évangile du jour du père Cantalamessa :

Citation :
La relation père-fils n’est pas moins importante que la relation homme-femme

Homélie du P. Cantalamessa (dimanche 16 septembre)

ROME, Vendredi 14 septembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile du dimanche 16 septembre, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 15, 1-32

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »

Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !' Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !'

De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.' Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.'
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...' Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête.
Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.' Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !' Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »


© http://www.aelf.org

Le père courut à sa rencontre

La liturgie de ce dimanche prévoit la lecture de tout le chapitre quinze de l’Evangile de Luc, qui contient les trois paraboles dites « de la miséricorde » : la brebis perdue, la pièce d’argent perdue et le fils prodigue. « Un père avait deux fils… ». Ces trois ou quatre mots suffisent pour que celui qui a un minimum de familiarité avec l’Evangile s’exclame spontanément : parabole du fils prodigue ! J’ai déjà à d’autres occasions souligné la signification spirituelle de cette parabole ; je voudrais cette fois souligner un aspect peu développé mais extrêmement actuel et proche de la vie de cette parabole. Au fond, elle n’est que l’histoire d’une réconciliation entre père et fils et nous savons tous qu’une telle réconciliation est vitale, aussi bien pour le bonheur des parents que celui des enfants.

On pourrait se demander pourquoi la littérature, l’art, le monde du spectacle, la publicité, n’exploitent qu’un seul aspect des relations humaines : la relation sur fond érotique entre l’homme et la femme, entre mari et femme. Il semblerait qu’il n’existe pas autre chose dans la vie. La publicité et le monde du spectacle ne font que cuisiner le même plat avec mille sauces différentes. Nous omettons en revanche d’explorer un autre aspect des relations humaines, tout aussi universel et vital, une autre des grandes sources de joie de la vie : la relation père - fils, la joie de la paternité. En littérature, la seule œuvre qui traite vraiment de ce thème est la « Lettre au père », de F. Kafka (le célèbre roman « Pères et fils » de Tourguéniev ne traite pas en réalité de la relation entre pères et fils naturels mais entre générations différentes).

Si, en revanche, on creuse avec sérénité et objectivité dans le cœur de l’homme, on découvre que dans la majorité des cas, une relation réussie, intense et sereine avec ses enfants n’est pas, pour un homme adulte et mûr, moins important et moins épanouissant que la relation homme - femme. Et nous savons combien cette relation est également importante pour un fils ou une fille et le vide que laisse une rupture.

De même que le cancer attaque généralement les organes les plus sensibles chez l’homme et la femme, la puissance destructrice du péché et du mal attaque les centres les plus vitaux de l’existence humaine. Rien n’est plus soumis aux abus, à l’exploitation et à la violence que la relation homme - femme et rien n’est plus exposé à la déformation que la relation père - fils : autoritarisme, paternalisme, rébellion, refus, incommunicabilité.

Il ne faut pas généraliser. Il existe des cas de relations très belles entre père et fils et j’en ai moi-même connu plusieurs. Nous savons toutefois qu’il existe également, et ils sont plus nombreux, des cas négatifs de relations difficiles entre parents et enfants. Dans le livre d’Isaïe on lit cette exclamation de Dieu : « J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, mais ils se sont révoltés contre moi » (Is 1, 2). Je crois qu’aujourd’hui, de nombreux parents savent, par expérience, ce que signifient ces paroles.

La souffrance est réciproque ; ce n’est pas comme dans la parabole, où la culpabilité est entièrement et uniquement celle du fils… Il existe des pères dont la souffrance la plus profonde dans la vie est celle d’être rejetés voire même méprisés par leurs enfants. Et il existe des enfants dont la souffrance la plus profonde et inavouée est celle de se sentir incompris, non estimés, voire même refusés par leur père.

J’ai insisté sur le côté humain et existentiel de la parabole de l’enfant prodigue. Mais il ne s’agit pas seulement de cela, c’est-à-dire d’améliorer la qualité de la vie en ce monde. Cela entre dans l’effort pour une nouvelle évangélisation, l’initiative d’une grande réconciliation entre pères et fils et le besoin d’une guérison profonde de leur relation. On sait combien la relation avec le père terrestre peut influencer, de manière positive ou négative, la relation avec le Père des Cieux et donc la vie chrétienne elle-même. Lorsque naquit le précurseur Jean-Baptiste, l’ange déclara que l’une de ses tâches aurait été de ramener le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des fils vers leurs pères (cf. Lc 1, 17). Une tâche plus actuelle que jamais.
Source : Zenit.org
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MessageSujet: Re: Les carences de la paternité   Les carences de la paternité Icon_minitimeDim 16 Sep 2007 - 18:12

Merci Hélène, je lirai cela à tête reposée une autre fois, il est l'heure d'aller dormir, demain 8h-19h, ça boulotte! scratch
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MessageSujet: A+   Les carences de la paternité Icon_minitimeDim 16 Sep 2007 - 22:03

Texte superbe et a méditer.Mais il me semble qu'il manque un type de paternité soit celui du pere castrant;ie celui qui se pose comme modele absolu et maitre de vérité.Ce type de paternité castrante va empécher le garcon d'accedé au statut d'autonomie et de s'affirmer dans sa masculinité.Les conséquences en seront importantes car le vari pere est celui sur qui le garcon peut s'appuyer mais aussi celui qui invite a oser ....Une attitude trop castrante du pere va favoriser davantage un surinvestissement de la mere chez le garcon avec les conséquences néfastes que ca peut créé au niveau identitaire...Francesco
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MessageSujet: Re: Les carences de la paternité   Les carences de la paternité Icon_minitimeDim 16 Sep 2007 - 22:18

Il me semble que ce père est décrit dans la catégorie du paternalisme étouffant qui refuse de donner l'accès à la parole (voir l'émouvante lettre de Kafka à son père). On parle plutôt de la mère castratrice au niveau psychologique... il s'agit de la mère qui veut garder son enfant (spécialement le garçon) dans son sein maternel. Elle fait, en réalité, un transfert affectif sur son fils pour des frustrations à l'égard du mari. Je pourrais éventuellement poster le pendant de ce dossier des carences de la paternité qui traite de la relation de l'enfant à la mère. Il faudrait seulement que je retrouve la Lettre de la Famille qui traitait des carences de la maternité...

À suivre...
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MessageSujet: OUPS   Les carences de la paternité Icon_minitimeDim 16 Sep 2007 - 22:47

Citation :
Il me semble que ce père est décrit dans la catégorie du paternalisme étouffant qui refuse de donner l'accès à la parole (voir l'émouvante lettre de Kafka à son père). On parle plutôt de la mère castratrice au niveau psychologique...
Oups,j'ai lu trop rapidement.Toutefois,en psychologie,le terme castrant va autant au pere qu,a la mere .Tout dépend de la dynamique familliale.Et, en effet,une suite sur ce dossier serait intéressant bien que nous ne faisons que survoler ces sujets tres complexes .Francesco
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MessageSujet: Re: Les carences de la paternité   Les carences de la paternité Icon_minitime

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