Cher Giorgino,
La nature humaine est blessée en profondeur depuis un triste matin de Genèse 3. Depuis que l'Homme a dit à Dieu : c'est pas moi, c'est la femme que tu as mise à mes côtés ! Non seulement il met la faute sur la femme pour avoir péché mais il accuse Dieu parce qu'il l'a mis à ses côtés cette créature... fini les grands élans d'amour et d'émerveillement de Genèse 2 : C'est l'os de mes os et la chair de ma chair !
La conséquence est que la femme, parce qu'elle a succombé la première, se verra dominée par son mari (ça n'est pas Dieu qui le veut ainsi... c'est une conséquence car si on lit bien le texte, c'est le serpent qui est maudit). La blessure se trouve donc dans la possessivité et les faux rapports de force, la violence, la domination. C'est toute la gent féminine qui est blessée et c'est toute la gent masculine qui est blessée. Et nos rapports sont désordonnés. Ce qui était "homme et femme" (il les créa, à son image il les créa : dans un face à face, donc égaux en dignité), est devenu : le masculin et le féminin... et pire maintenant, le féminisme et le machisme (ou masculinisme)...
De là, les hommes ne savent plus où se situer par rapport à la femme. Tantôt tenté de se dérober à la responsabilité qui leur incombe (ce n'est pas moi c'est la femme que tu as mise aux côtés de moi), tantôt tenté de dominer dans un rapport de violence...
Le féminisme est né en réaction avec un paternalisme étouffant qui n'est qu'une caricature de la paternité. Et le masculinisme (qui n'est pas à mon avis le machisme ou la misogynie) est une réaction au féminisme. Mais les réactions aux "ismes" ne sont jamais bienfaisants et finissent toujours par un constat d'échec. Ils sont plutôt des idéologies qui ne font pas avancer les choses mais qui nous ramènent à des rapports qui blessent la dignité humaine parce qu'ils veulent humilier en écrasant.
Il est donc bon de revenir à une saine et sainte approche de la féminité et de la masculinité. À mon sens c'est l'Église qui est la seule à promouvoir les rapports égaux (et non égalitaires dans le sens de ce monde). Il faut pour cela regarder nos modèles Marie et Joseph pour bien saisir le plan que Dieu a pour chacun de nous. Le masculin pour le féminin et le féminin pour le masculin pour emprunter les paroles de Jean Paul II.
On pourrait aussi jaser de la perte d'identité sexuelle et maternelle chez la femme... il y en aurait long à dire. Autant au Québec on dit qu'elle était une machine à faire des bébés, autant aujourd'hui elle est devenue esclave des pulsions sexuelles dans cette structure de péché qu'on appelle "libération sexuelle"... faites-moi rire... en quoi une jeune femme soumise aux dictas de la police des idées véhiculées dans les magazines de mode, la télé, les films, est-elle libérée ?
On n'a qu'à regarder les dérèglements alimentaires pour comprendre le problème lié à "nos nouvelles libertés acquises" à coups de slogans dans les années '60.
Cordialement,
Hélène