À quoi pourrait-on encore comparer l'humanité d'aujourd'hui ? À Marie-Madeleine au jardin le matin de Pâques, près du tombeau trouvé vide. Elle a perdu celui qu'elle aimait. Elle en est folle de douleur. Elle tourne en rond: elle ne sait où donner de la tête.
"On a enlevé mon Seigneur. Je ne sais pas où on l'a mis. Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis !"
L'humanité est devant un tombeau vide, devant un grand abîme, devant un immense trou. Elle attend quelqu'un, une présence, un amour, une douceur. Elle se tord de douleur. Elle a un cri: "Où l'avez-vous caché, où l'avez-vous mis, enterré, celui que mon coeur aime ? Dites-nous, que nous allions le chercher et le trouver ! Vous nous l'avez volé, pris. Vous êtes des voleurs..."
Et c'est le cri de l'humanité désabusée devant les croyants:"Qu'en avez-vous donc fait du Christ ressuscité ? Vous qui dites avoir la Lumière, l'auriez-vous placée sous des tonneaux ? Vous qui dites avoir l'Amour, l'auriez-vous perdu en chemin ? Vous qui dites avoir l'Évangile de la joie, mais où la cachez-vous donc votre joie explosive ? Qu'avez-vous fait de cette bombe, de cette dynamite qu'est l'Évangile ? Vous seriez-vous assis dessus ?"
Auriez-vous mis au frigidaire le Ressuscité ? Auriez-vous congelé le Feu ? Vous en êtes bien capable ! Auriez-vous refroidi le Soleil ? Auriez-vous gelé l'Amour ? Auriez-vous tué toute Joie ?
(Christian Beaulieu, ptre, Ma blessure est tendresse, Éditions Le Renouveau, p. 39-40)