Hélène Administrateur
| Sujet: Dieu dans la chair Sam 30 Déc 2006 - 17:05 | |
| Homélie de saint Basile le Grand ( † 379) (Homélie sur la sainte génération du Christ, 2.6; PG 31, 1459-1462. 1471-1474.) Dieu sur terre, Dieu parmi les hommes ! Cette fois il ne promulgue pas sa loi au milieu des éclairs, au son de la trompette, sur la montagne fumante, dans l'obscurité d'un orage terrifiant, mais il s'entretient d'une façon douce et paisible, dans un corps humain, avec ses frères de race. Dieu dans la chair ! Ce n'est plus celui qui agit par intermittence comme les prophètes, mais celui qui assume pleinement la nature humaine et, par sa chair qui est celle de notre race, ramène à lui tout le genre humain. Comment donc, direz-vous, sa splendeur s'est-elle étendue à tous à partir d'un seul ? Comment la divinité peut-elle habiter la chair ? Comme le feu habite le fer, non pas en se déplaçant, mais en se communiquant. En effet, le feu ne se jette pas sur le fer mais, en demeurant à sa place, il lui communique sa propre vertu. En cela il n'est nullement diminué, mais il remplit entièrement le fer auquel il se communique. De la même manière, Dieu, le Verbe, qui a habité parmi nous (Jn 1, 14), n'est pas sorti de lui-même; le Verbe qui s'est fait chair (Jn 1,14) n'a pas été soumis au changement: le ciel n'a pas été dépuillé de celui qu'il contenait, et pourtant la terre accueillit dans son propre sein cet être céleste. Pénètre-toi de ce mystère: Dieu est dans la chair afin de tuer la mort qui s'y cache. En effet, si des médicaments capables de chasser les poisons sont introduits dans un corps, ils en chassent les causes de corruption, afin que les ténèbres qui règnent dans cet organisme se dissipent quand paraît la lumière. Et de même que, dans l'eau, la glace l'emporte sur le liquide aussi longtemps que règne l'obscurité de la nuit, mais se met à fondre sous le rayon du soleil qui la réchauffe, de même la mort a régné jusqu'à la venue du Christ. Mais quand la grâce de Dieu s'est manifestée pour notre salut (Tt 2, 11), quand s'est levée le soleil de justice (Ml 3, 20), la mort a été engloutie dans la victoire (1 Co 15, 54) parce qu'elle ne supportait pas la cohabitation avec la vie véritable. O profondeur de la bonté et de l'amour de Dieu pour les hommes ! Rendons gloire avec les bergers, dansons avec les choeurs des anges, car il est né aujourd'hui un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur (Lc 2, 11-12). Dieu le Seigneur nous illumine (Ps 117, 27), non sous son aspect de Dieu, pour ne pas épouvanter notre faiblesse, mais sous son aspect de serviteur, afin de conférer la liberté à ceux qui étaient condamnés à la servitude. Qui aurait le coeur assez lâche et assez indifférent pour ne pas se réjouir, exulter d'allégresse, rayonner de joie devant cet événement ? C'est une fête commune à toute la création. Tous doivent y contribuer, nul ne doit se montrer ingrat. Nous aussi, élevons la voix pour chanter notre allégresse. | |
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