Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 15,18-21.
Si l'on m'a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l'on a observé ma parole, on observera aussi la vôtre. Les gens vous traiteront ainsi à cause de moi, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé.
En adhérant au Christ, nous avons donc l'un et l'autre: l'évangélisation et la persécution. J'ai déjà écrit qu'en ce qui me concerne, j'avais en plusieurs occasions éprouvé de la joie simplement de constater que les attaques régulières à l'encontre de ma foi avaient vérifié l'exactitude de la Parole - avec pour seul résultat que ma foi s'en était sortie encore augmentée. Mais j'ai retrouvé également cette réflexion que j'avais notée à propos de ce verset d'un Psaume: "Malheur sur malheur pour le juste, mais chaque fois le Seigneur le délivre":
- Pourquoi le Psalmiste s'exprime-t-il ainsi ? Pourquoi tous les malheurs doivent-ils s'abattre en cascade sur le juste ? Pourquoi le Seigneur semble-t-il accabler ses élus, d'autant que c'est pour les délivrer "à chaque fois" ? Dieu serait-il sadique ? Aujourd'hui, j'ai découvert un élément de réponse en découvrant ces mots du Cardinal Suhard. Il dit: "Etre témoin du Christ, ce n'est pas forcément faire de la propagande, mais c'est plutôt faire mystère, c'est vivre de telle façon que notre vie soit inexplicable si Dieu n'existait pas."
De fait, la raison d'être des épreuves n'est pas forcément de vérifier ou de fortifier la foi du croyant qui les supporte, mais elles ont aussi valeur de témoignage pour l'entourage, qui dira (comme les amis et les frères de Job) : comment peut-il persévérer ainsi, comment se fait-il qu'il ne renie pas son Dieu ? Et quand survient la délivrance, quand le Seigneur comble de biens celui qui a mis en Lui toute sa confiance, c'est un miracle aux yeux de tous, un miracle qui fait dire: "C'est sa foi, il n'a jamais douté. Si Dieu n'existait pas, sûrement (il) (elle) aurait cent fois baissé les bras et abandonné".
Dans ces malheurs qui peuvent s'abattre, je songe aux demandes de prières que je vous apparaître régulièrement concernant des dépressions. La dépression n'est pas pour moi un "malheur mineur". C'est un vrai malheur, incapacitant, lourd, qui peut plonger dans des affres qui ressemblent à des agonies. Je me suis retrouvé étendu raide pendant trois mois, ne sachant plus travailler que quelques heures... et je priais, et Dieu ne semblait pas répondre. Je Lui ai finalement composé ma propre "prière dans la dépression", que je compte reproduire également. Dieu ne semblait pas répondre, mais j'ai complètement guéri au bout des trois mois !