Le départ de Jésus, la venue du Défenseur

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean 16,5-11.
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son père, il disait à ses disciples: "Je m'en vais maintenant auprès de celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande: 'Où vas-tu?'
Mais, parce que je vous ai parlé ainsi, votre coeur est plein de tristesse.
Pourtant, je vous dis la vérité : c'est votre intérêt que je m'en aille, car, si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l'enverrai.

Si Jésus, le Jésus historique, de chair et d'os - et même dans son corps ressuscité, était demeuré sur la terre, s'il était resté accessible de manière humaine à un endroit quelconque de la planète... et j'ajoute encore: s'il n'était pas nécessaire pour toute homme d'entreprendre dans sa vie une recherche fondamentale à son propos, alors l'Eglise n'eût pas eu de raison d'être. Aujourd'hui, tout le monde aurait la foi, mais quelle qualité de foi ?

Tandis que l'Esprit saint, le Défenseur, viendra pour tous et pour chacun, et son œuvre en nous est exactement adaptée à qui nous sommes, elle répond à nos besoins profonds, mais également:elle rencontre les qualités que nous pouvons développer au service de l'Église et du Seigneur et nous conduit au vrai bonheur. Saint Cyrille de Jérusalem a très bien exprimé cela; je cite ici ce que le viens de lire sur le commentaire de "L'évangile au quotidien", sur le web:

"Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse ; il éclaire par la prophétie l'âme de celui-là ; il donne à un autre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d'interpréter les divines Écritures. Il fortifie la chasteté de l'un, il enseigne à un autre l'art de l'aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l'ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différent chez les différents hommes, il n'est pas différent de lui-même, ainsi qu'il est écrit : « Chacun reçoit le don de manifester l'Esprit en vue du bien de tous » (1Co 12,7).

Je termine avec cette belle prière que j'ai chanté chaque lundi matin depuis quinze ans à l'Office de Laudes et que je connais par coeur depuis ma prime jeunesse: toujours aussi prenant...

https://www.youtube.com/watch?v=tcXYmt4Pjbw

Merci, Boisvert, pour cette méditation.
Que l'Esprit de vérité nous éclaire pour que nous correspondions toujours plus à la volonté du Père.

Kitty

Il y a dans une oraison de la Veillée Pascale cette demande:
Seigneur, pénètre-nous de ton Esprit de Charité.
Cela pourrait se décliner:
pénètre-nous de ton Esprit de Compassion
pénètre-nous de ton Esprit de Respect
pénètre-nous de ton Esprit de Tolérance
pénètre-nous de ton Esprit de Bonté
pénètre-nous de ton Esprit de Force
pénètre-nous de ton Esprit de Patience
pénètre-nous de ton Esprit des intelligences des situations
pénètre-nous de ton Esprit de Paix dynamique
pénètre-nous de ton Esprit de Claire Vision de ce que nous sommes
pénètre-nous d'un Esprit d'Humilité
pénètre nous de ton Esprit de délicatesse
Seigneur, pénètre-nous de ton Esprit de Charité

Nous sommes parfois des Marie-Madeleine qui veulent le retenir et nous nous accrochons à ses pieds pour ne pas le laisser partir et pourtant... Il est bon que je m'en aille. Alors, souvent lorsque je ne "ressens" rien, que mon coeur est asséché, que je le crois à mille lieux de moi, je me dis "tiens, je sais où tu es Jésus, tu m'as laissé ici seule parce que tu es parti chercher les 99 brebis" (on sait bien maintenant que c'est le contraire : Jésus laisse la seule brebis et part chercher les 99 autres) et cela m'apaise. Ou encore, je me dis comme la petite Thérèse : "shut ! Mon Bien-aimé dort au fond de la barque de mon coeur, ne le réveillez pas"... ce sont toutes des façons efficaces pour sortir de nous-mêmes et de penser aux autres plutôt qu'à nous morfondre dans notre misère et solitude.

C'est à ce moment-là que nous commençons vraiment à l'aimer en Vérité : pour Lui-même et non par retour sur soi. C'est là qu'Il nous apprend l'Amour gratuit. Et, comme dit encore Thérèse, si je n'ai pas le ressenti de la foi, je fais au moins les oeuvres.

Aimer c'est tout donner et se donner soi-même...

Au fond, je me dis que nous avons encore plus de bonheur de le connaître par l'Esprit que ceux qui l'ont connu dans la chair car il est bien plus difficile de discerner dans la chair, dans le fils de Joseph, le Fils de Dieu. Celui qui a fermé les yeux sur les choses de la chair peut mieux voir les choses de l'esprit.

Merci Boisvert pour cette belle méditation.

Hélène

Quelle belle suite de partage, et n'y a-t-il pas un souffle de l'Esprit qui est passé entre nous ? Jésus s'est réveillé dans la barque, quelle joie !

Boisvert

Merci, Hélène, pour ces belles paroles! Moi parfois je me dis que j'aurais bien aimé vivre il y a 2000 ans et que les Apôtres avaient bien de la chance de vivre aux côtés de Jésus...

Kitty

Celui qui a fermé les yeux sur les choses de la chair peut mieux voir les choses de l'esprit. Je suis d'accord et j'ajouterai qu'une fois que nous avons contemplé les choses de l'esprit, il nous faut avec ce nouveau regard contempler les choses de la chair pour voir en elle toute la capacités que leur donne l'Esprit qu'elles ont à être signe et sacrement des choses de l'Esprit
L'homme qui chez le coiffeur se fait couper les cheveux et qui à la fin dit aujourd'hui je me vois beau passe des choses de la chair au chose de l'esprit. et il dit l'importance du travail du coiffeur et de la journée il ne verra pas les choses et les gens de la même manière. Il a expérimenté l'Esprit de beauté.

fil bleu a écrit:

L'homme qui chez le coiffeur se fait couper les cheveux et qui à la fin dit aujourd'hui je me vois beau passe des choses de la chair au chose de l'esprit. et il dit l'importance du travail du coiffeur et de la journée il ne verra pas les choses et les gens de la même manière. Il a expérimenté l'Esprit de beauté.

C'est vrai: chez cet homme, qui a cru accomplir, du moins au début, une chose assez banale et commune en se rendant chez le coiffeur, il s'est produit un changement subtil qu'il remarque en lui-même de façon très simple, mais qui a aussi des répercussions sur l'entourage. Sur les personnes qui attendent leur tour, mais aussi pour le coiffeur dont le travail répétitif s'enrichira d'une signification nouvelle.

Ce matin même, on m'a parlé du cas de cette femme qui est hospitalisée "à la maison"... ses enfants s'en occupent mais la "rabrouent" souvent. Pour la troisième fois sur un an, les analyses de prise de sang ont été mauvaises et elle a été envoyée à l'hôpital. Et là, trois fois de suite, toutes les analyses ont été refaites et ont été trouvées bonnes ! Pour l'infirmière qui m'a rapporté cette histoire, il s'agit d'un cas moins beaucoup moins étonnant qu'il paraît. Il suffit de plus de contacts avec les soignants (soins du matin, repas, voisinage de chambre...) mais dans ce cas particulier, il y a aussi la petite chapelle de l'hôpital, où elle demande à être conduite dans sa chaise roulante et reconduite ensuite à sa chambre. Les médecins parlent des rapports entre le "psychisme" et le "physique", sans tirer d'autres conclusions: la maladie est connue et les soins prodigués en milieu hospitalier ne peuvent avoir qu'une "incidence négligeable"...

Merci pour ces bons échos !

Boisvert