Ephata - forum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Ephata - forum

Forum Catholique
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Code promo Nike : -25% dès 50€ d’achats sur tout le site Nike
Voir le deal

 

 L'exemple de la femme enceinte

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
boisvert
Martyr du forum
Martyr du forum
boisvert



L'exemple de la femme enceinte Empty
MessageSujet: L''exemple de la femme enceinte   L'exemple de la femme enceinte Icon_minitimeVen 22 Mai 2009 - 5:36

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 16, 20-23a)
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples: "Amen, amen, je vous le dis: vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira. Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie. La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, dans la joie qu'elle éprouve du fait qu'un être humain est né dans le monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre coeur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l'enlèvera. En ce jour-là, vous n'aurez plus à m'interroger.»

L'image que Jésus livre à ses disciples de la femme sur le point d'enfanter, qui est dans la peine et dans l'angoisse, m'a fait me ressouvenir d'un épisode de ma vie, à l'époque où j'étais encore en quête de vérité. Cela se passait un matin de printemps de mes dix-huit ans, je me hâtais sur les pavés du Grand-Béguinage de Louvain pour traverser la ville et acheter un syllabus de Mathématiques, la branche éliminatoire de ma première année d'université. J'étais très anxieux à ce sujet car le bruit courrait qu'il n'y aurait que, sur la base du résultat d'un seul exercice, il y aurait seulement 30% d'étudiants à passer en seconde année. Mon père m'avait obligé de poser ma candidature en sciences économiques, tandis que je rêvais de philosophie et de littérature. Mais je m'obligeais, comme je l'avais fait au collège, afin de devenir "le meilleur", celui dont la réussite en imposerait à tous les autres. J'étais animé d'un désir de puissance dont on n'a guère l'idée (et que j'ai oublié depuis longtemps). L'esprit tout agité de pensées confuses mais oppressantes, je me suis soudainement retrouvé assis sur un banc, au coeur de ce superbe musée d'architecture qu'est le Béguinage.... et je me suis mis à pleurer. C'était étrange de pleurer sans émotion, car les larmes coulaient d'elles-mêmes sur mes joues. Assez vite cependant, j'ai pu me donner une image de ce qui m'arrivait: un enfant pleurait en moi, un enfant qui était moi et qui gémissait de ce que "l'autre moi", le dominant, le volontaire, l'empêchait d'aimer. Rétrospectivement, ce moment d'introspection sincère, sur ce banc, fut un des plus importants moments de ma vie. Car je ne pus me relever et repartir (en sens inverse) sans avoir reconnu que j'étais en train de tuer en moi mon coeur et ma capacité d'aimer. Il fallait tout de suite changer, renoncer aux succès entrevus, pour aimer de nouveau. Je ne savais pas ce que cela voulait dire, mais cette pression intime, cette supplication, m'a fait faire volte-face: je suis rentré chez moi.

Cet enfant qui était "moi" en moi, il me faudrait encore des années avant qu'il puisse venir au jour dans la joie de la conversion. Des années plus tard, à vingt-quatre ans, j'avais déjà beaucoup changé, je m'étais mis à écrire, j'avais appris diverses langues et mon ambition avait mué en quelque chose de mystérieux qui tenait de "l'homme sans patrie", avide de connaître toutes les cultures. Cependant, les lois m'avaient rattrapé, j'avais dû devenir soldat, puis employé commercial et j'étais retombé - cette fois sans l'avoir voulu, dans un système de "réussite obligatoire". Et un jour de déprime, devant quelques vagues relations, je m'étais écrasé une cigarette sur le dos de ma main en disant: "La souffrance physique compense un peu pour la souffrance morale".... Cependant, cinq ans plus tard, comme dans l'Evangile du jour, l'enfant est né, et je ne me souvenais plus de mon angoisse du fait qu'un être humain était né dans le monde.

Et si je peux rapporter les choses sous cet angle-là, c'est bien à cause de la joie - une joie que personne, jamais, ne pourra m'enlever. Celui que je fus est désormais un étranger, un inconnu, comme une peau morte abandonnée lors de la conversion. Si ce n'est que je suis toujours en butte aux idées du monde et je suis, sans fin de me tourner vers le Christ pour connaître comment poursuivre sur un chemin devenu si étroit...
Revenir en haut Aller en bas
http://aveclepere.forumactif.com/act?u=1&ak=6db2a967
fil bleu
Martyr du forum
Martyr du forum




L'exemple de la femme enceinte Empty
MessageSujet: Re: L'exemple de la femme enceinte   L'exemple de la femme enceinte Icon_minitimeVen 22 Mai 2009 - 6:55

Merci beaucoup pour votre témoignage.
En méditant sur ce texte je me suis dit qu'il y avait des actions que nous faisons. Mais ce qui donne naissance ce sont nos états et en particulier nos états d'Esprit comme la joie qui nous est proposée fondée sur la confiance que la vie est toujours plus forte. Car la vie vient de Dieu lui même.
Revenir en haut Aller en bas
 
L'exemple de la femme enceinte
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Merci à toi, femme !
» Les clowneries du dimanche. Mais est-ce si risible ?
» Homme et femme il les créa
» les divorcés-remariés
» Taiwan: Une femme baptisée à l'âge de 114 ans

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ephata - forum :: La cathédrale :: Sur la foi-
Sauter vers: