Prière faite pour les ministres de l'Église pendant la même extase.
1.- Je le reconnais, ô Dieu éternel, vous êtes un océan tranquille, où vivent et se nourrissent les âmes ; elles y trouvent leur repos dans l'union de l'amour, parce qu'elles suivent en tout votre volonté souveraine, qui ne veut d'autre chose que notre sanctification. Dès qu'elles se comprennent, elles se renoncent pour se revêtir de vous-même. O doux amour, le signe véritable de ceux qui demeurent en vous est de se détacher de leur volonté propre et des créatures qui trompent ; c'est de faire ce que vous voulez, en suivant votre bon plaisir et non leur inclination ; c'est de se réjouir moins dans les choses heureuses de ce monde que dans les contraires ; car l'adversité est uni moyen entre les âmes et vous ; elle les éprouve comme l'or dans la fournaise, et montre si c'est par amour qu'elles accomplissent votre volonté. Il faut aimer l'adversité comme les autres choses que vous avez créées ; tout est bon et digne d'être aimé, excepté le péché, que seul vous n'avez pas fait.
2.- Hélas ! malheureuse, en aimant le péché, j'ai perdu le temps qui vous appartenait ; j'ai péché, Seigneur, ayez pitié de moi. Punissez mes péchés, effacez mes iniquités, purifiez-moi, ô Dieu éternel et ineffable ; exaucez votre pauvre servante ; qui vous demande de diriger vers vous les coeurs et les volontés des ministres de notre sainte mère l'Église, votre Épouse, afin qu'ils suivent l'Agneau, votre
Fils, dans le chemin de la Croix, et qu'ils imitent sa pauvreté, sa douceur, son humilité, non pas imparfaitement, -mais d'une manière surhumaine et divine.
3.- Qu'ils soient des anges sur la terre, puisqu'ils doivent consacrer et distribuer le corps et le sang de votre Fils unique, la Victime sans tache. Qu'ils ne s'en rendent pas indignes, comme des animaux sans raison ; mais unissez les dans votre amour, ô vous qui donnez la paix ; purifiez-les dans l'océan tranquille de votre miséricordieuse bonté, afin qu'ils ne perdent pas un temps précieux, en n'utilisant pas le présent pour l'avenir. J'ai péché, Seigneur, ayez pitié de moi ; entendez ma prière, et exaucez votre pauvre servante (376) qui vous implore, ô tendre Père, pour tous ceux que vous m'avez donnés, et que je voudrais tous aimer dans la perfection de votre infinie charité, ô grand, éternel, ineffable, véritable Dieu !