Russie: gay pride de 5 min à Moscou !!!

Il est vrai que ces manifestations sont parfois outrancières, mais ne traduisent-elles pas, de la part des participants, un ras-le-bol d'être ignorés, cachés, condamnés ?

La marginalité est une sous-composante de l'identité homosexuelle. Même si un désir de dé-marginalisation est publiquement affiché par la communauté gay, il est l'expression d'un fantasme plus que d'un réel désir de réalisation. Un mariage "comme les hétéros", un crédit et un job ne satisferait pas les homos auxquels j'ai posé la question.

Le coté décalé et outrancier et donc une des manifestation possibles (usuelle?) de cette culture et de cet aspect mal connu de l'identité psychologique "des profondeurs" des homos. Je suis donc 100% d'accord avec votre vision de la chose, Cessounette : les gays mettent en avant cet aspect "en rupture" de leur identité pour marquer une rébellion contre les injustices qu'ils subissent et manifester leur douleur. Leur humour tend à la dissimuler derrière les couleurs de l'arc en ciel et, hélas aussi parfois, derrière un string clouté en cuir! Mais pas toujours, heureusement, car ça n'arrange pas la compréhension de leur réalité.

de toute facon il on aucun respect pour les hetero !

faire sa devant notre dame par exemple avoué qu'il on envie de nous provoqué !

n'importe quoi !

quentin a écrit:

de toute facon il on aucun respect pour les hetero !

faire sa devant notre dame par exemple avoué qu'il on envie de nous provoqué !

n'importe quoi !

Bonjour Quentin, soyez prudent de ne pas généraliser injustement, je vous pries...

Citation :

de toute facon il on aucun respect pour les hetero !

faire sa devant notre dame par exemple avoué qu'il on envie de nous provoqué !

Il n'y a aucune forme de rapport entre les hétéros, Notre Dame et une tentative de provocation. C'est vous, et hélas, bien du monde, qui y mettez du sens et de l'intention négative. Dans ces cas là, on projette toujours ce que l'on a en soi... Pourtant, Notre Dame n'est pas un bastion hétéro, c'est la maison de Dieu. Et Dieu, nous a enseigné plus d'ouverture et de respect, pour tous les humains, nos frères. Tous, que nous avons le devoir sacré d'accueillir et d'aimer comme si c'était nous même.

Je sais que je ne vais pas faire l'unanimité, mais en fait, je trouve très bien que Notre Dame soit un point de ralliement de ce genre de manifestation. Que toute manifestation qui vise à obtenir plus d'ouverture, de respect et de fraternité entre les Hommes prenne sa source sur les frontons d'une des maisons de notre Seigneur, je trouve cela juste. Certes, le style vestimentaire comme la musique sont assez éloignés de l'austérité bénédictine et des chants grégoriens, mais bon, j'ai déjà donné mon avis et mon analyse sur ce phénomène... pas si dramatique en somme! Après tout, bien des Catholiques manifestent leur foi en se flagellant en public, torse nu et en procession. Il parait même qu'il y en a qui se baladent en slip (si, si) couronne d'épine vissée sur le crâne, un lourde croix de bois à l'épaule, tout en se faisant fouetter! Tout ça pour dire que nos manifestations de foi peuvent aussi déranger et ont souvent (de plus en plus) un caractère étrange voire choquant pour les observateurs. Il faut donc de tout pour faire un monde, et de tout pour faire une église... et l'ingrédient liant est bien sûr le respect mutuel des différences, avec un peu de tolérance pour relever le tout! Ca me rapelle une histoire au sujet de "ne pas jeter la première pierre"... je sais plus ou j'ai lu ça... ;)


J'ai suivi un ami prêtre dans une messe donnée pour une association d'homosexuels catholiques. Les persécutions qu'ils subissent des croyants comme de certains membres du clergé sont une honte pour tout chrétien et catholique qui se respecte. J'ai été bouleversé par leur dignité et par l'incroyable profondeur de leur foi et de leur prière. Ce fut une leçon d'humilité pour moi, indépendamment de leur orientation sexuelle.

hallucinant se que je peut lire ici

DamienH a écrit:

Il n'y a aucune forme de rapport entre les hétéros, Notre Dame et une tentative de provocation. C'est vous, et hélas, bien du monde, qui y mettez du sens et de l'intention négative.

Je fais partie des mauvais esprits. Je ne pense pas que le lieu soit choisi au hasard, mais c'est peut-être mon côté "je vois le verre à moitié vide" ;). Et malheureusement, je ne vois pas ce que cette manifestation apporte de positif, pour les chrétiens comme pour les militants homosexuels. Il me semble qu'il y a des deux côtés un certain manque de respect (du côté des militants gays parce qu'ils me semblent être là plus pour la provocation, genre "l'Église homophobe va voir ce qu'elle va voir", que pour un quelconque dialogue ; et du côté des catholiques parce que vociférer des insultes et des slogans limites ce n'est pas mieux).
Bref, ça n'arrange rien et je ne pense pas que la tolérance de quiconque s'en trouve augmentée...

DamienH a écrit:

Les persécutions qu'ils subissent des croyants comme de certains membres du clergé sont une honte pour tout chrétien et catholique qui se respecte.

Ça c'est vrai. J'ai parfois entendu, dans la bouche de chrétiens, des trucs assez immondes. Heureusement que d'autres "rattrapent le coup", si j'ose dire, en considérant chacun avec respect.

Très chère Calypso, merci pour votre réponse!
Mon coté "poil à gratter" mes pousserait à vous répondre que de voir "le verre à moitié plein" et tout de même bien plus agréable et constructif. Après tout, puisque l'objet observé ne change pas, autant que l'observateur change pour y gagner, lui, en souplesse et en confort.
Mon coté cartésien, lui, accepte que l'on puisse interpréter cela comme de la provocation. Ce même coté cartésien, tend néanmoins à préciser que :
- objectivement, les parvis de Notre Dame sont ce qu'il y a de plus vaste et central, de plus beau au bord de l'eau pour se retrouver. C'est LE lieu emblématique de Paris, hors croyances et religions. Quand j'étais athée, ça m'est arrivé d'y convier des amis, sans intention aucune à l'arrière de ma tête.
- la gay pride ne commence pas à ND. Elle ne s'y arrête même pas, allant de Montparnasse pour finir à Bastille. Le débit est certes très lent, mais il l'est sur tout le parcours. Pas de paranoïa inutile donc

Tout ceci étant dit, je suis bien d'accord avec vous : je préférerai mille fois qu'il n'y ai aucune gay pride, aucune discussion sur le sujet et que les homos soient suffisamment respectés pour ne pas avoir à manifester et ne susciter aucun débat. Il ne faut tout de même pas oublier que le jugement et les attaques ne sont pas venus d'eux, même si leur coté outrancier n'arrange en effet rien à la tolérance mutuelle.
Ma maman m'a toujours dit deux choses : "la paille dans l'oeil du voisin et pas la poutre dans le tien"... bref, prend tes responsabilités et fait ton examen de conscience avant de juger et/ou condamner l'Autre. Je ne crois pas du tout que nous, catholiques, puissions nous enorgueillir de quoi que ce soit en ce domaine, tant du point de vue du début des hostilités, que des moyens de nos attaques.
La deuxième chose que ma maman m'a dite, c'est que c'est le plus intelligent qui s'arrête le premier. Indépendamment de l'historique d'un conflit, ce sont ceux qui sont les plus ouverts, les plus "bons" les plus pétris de valeurs et de respect qui doivent cesser l'escalade de la haine et sortir de la colère. C'est le "tendre l'autre joue", qui n'a rien de sacrificiel, mais cherche à élever le débat... Et nous, chrétiens, serions à la traîne sur ce thème par rapport au homosexuels? L'homophobie catholique est mise échec et mat par le catholicisme lui même!

Merci pour ce beau partage et pour cette tranche de vie si touchante. Vous exprimez par un vécu poignant la douleur des catégorisations et des condamnations faciles... "le feu de l'enfer", on se croirait en 1480 en pleine Espagne inquisitrice! Pathétique.
Dieu vous bénisse et soyez remercié de votre courage et nous offrir votre vérité, qui a le mérite d'être de première main, loin des élucubrations théoriques.

Amitiés, in Christo,


Damien

PS : croyez bien qu'en termes d'affection donnée, rien que la générosité dont vous faites preuve ici, sur internet, me laisse à penser que vous donnez bien plus que vous ne le dites, touchez bien plus de gens que vous ne le pensez et, en tout cas en prière, en recevez aussi. En tout cas, sachez que mon ange gardien vous portera mon affection dès ce soir, pour le peu que cela vaut.

Une analyse équilibrée du phénomène d'affrontement manif/contre-manif stérile sur le blog de Natalia Trouiller (Nystagmus) : http://www.nystagmus.me/article-concours-de-betise-entre-militants-lgbt-et-militants-d-extreme-droite-le-match-continue-samedi-a-metz-51615834.html

Je suis aussi de cette espèce humaine qui croit qu'un église (particulièrement une basilique/cathédrale de part sa charge symbolique forte pour le catholicisme) est un lieu à respecter. Ce n'est pas que le lieu des catholiques mais avant tout la maison de Dieu. Si Dieu accueille chacun de ses enfants, incluant la personne homosexuelle, il y a un minimum de mesures à respecter pour se présenter devant Sa splendeur (qu'on soit homo/hétéro/catho ou pas). S'Il condescend dans notre misère, Il ne s'y force pas pour ceux qui le provoquent ("tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu") de façon outrageante. Dieu est Miséricordieux mais il est aussi Juste.

Autant que je n'adhère pas à l'idée que de cathos iraient se promener dans un "quartier gai" en scandant des slogans homophobes ou en agressant les personnes homosexuelles à coups de versets bibliques, autant je n'apprécie pas les provocations sur les parvis d'églises. Des propos homophobes, il y en a partout dans la société (et d'autant plus dans certaines religions) mais on s'en prend à l'Église parce que c'est facile... et parce qu'elle représente ce que la personne blessée dans ses relations fondamentales (père et mère) ainsi que dans son identité sexuée rebute et rejette (visage de la paternité/maternité) dans une sorte de transfert psychologique sur l'Église.

Ça ne mène à rien d'autre qu'à la confrontation et à la violence et c'est stérile.

Quentin : si vous vous marrez, c'est votre droit, mais il vaudrait mieux argumenter avec des raisonnements objectifs et concrets pour faire avancer le dialogue. ;)

Je déteste les manifestations ridicules sur les parvis. Je ne suis pas choqué, mais atterré et ça me rend triste. Ce qui sourde derrière me rend triste.

Je crois que tout est en effet dit par l'article assez fin que vous citez, Hélène. Les extrémistes des deux cotés ont des postures radicalement différentes, et entre l'emploi de baisers en public et celui de "sieg heil", même un enfant saurait identifier le plus haineux. Et les catholiques ont commencé leur entreprise de construction du mur de la haine bien avant que les homos n'ait pignon sur rue et qu'un micro démocratique ne leur soit tendu : casser du pédé était "légal" il n'y a pas longtemps du tout... et il y a encore aujourd'hui des sorties parfaitement ridicules faites par des gens hauts placés au Vatican. Point de transferts psychologiques subtils qui feraient de l'église une victime, mais pléthore d'actes et de paroles l'incriminant, j'en ai bien peur.

Le souci avec les extrémistes, c'est quand la source de leur engagement est si différente : cela donne lieu au terrible décalage que je citais plus haut et que j'ai observé sur le terrain. J'ai reçu une éducation athée, mais dans un milieu catholique : lycée catho, cathéchisme, etc, etc... ces postures haineuses que j'ai pu vivre du dedans plus d'une fois ont contribué à mon rejet violent de la religion chrétienne en général, et catholique en particulier. Jusqu'à il y a peu.
Quand la source de l'engagement d'un groupe réside dans un désir "pour eux", dans une ouverture de la société civile à leur droits, leur éventuelle haine reste à ce niveau là : c'est une colère quasi individuelle contre "l'Autre", individu stigmatisé comme ennemi potentiel et forcément obtus. En face, ce n'est pas la même limonade : en mission pour Dieu. Le big boss lui même, qui guide de sa main le glaive vengeur de ses soldats, en route pour sauver l'humanité, la société. Là, la haine est justifiée : le bien contre le mal. Comment ne pas haïr le mal? Quoi d'autre que l'amputation, l'éradication, par la violence s'il le faut. "Nous serons le miracle divin, en somme, et notre courroux triera le bon grain de l'ivraie". Exemples tristement pléthoriques dans l'histoire des erreurs et dérapages de notre église.

Pourtant, je suis catholique. Et à fond les ballons, même. Moi, dans mon monde idéal, les cathos se moquent des baisers sur les parvis à un point tel que ce n'est plus un moyens de pression et qu'il n'y en a presque plus. Mieux, les seul baiser homos qui s'y produisent sont habités de la seule intention de l'Amour, que je ne réfute pas aux gays, ni à personne : le bon sens et ma religion m'en préviennent. Mais dans mon monde, je peux aussi aller dans les cartiers homos, bible à la main et crucifix en étendard, scandant des verset bibliques pour évangéliser et/ou échanger sur mes convictions. Dans mon monde idéal, en somme, puisque qu'aucune des deux populations ne peut éliminer l'autre, hé bien elles vivent ensemble. Et pas chacune chez elle, dans son ghetto. Je pense que tout le monde y gagnerai, que notre bonne nouvelle trouve(rai) un écho fort chez les homos et que le bon sens ferai que plus personne ne défilerait en string ou en chaussures plateformes : cet uniforme n'est pas confortable, pratique et il est d'un ridicule navrant quand on n'a rien à défendre.

Comme je l'ai dit dans un autre message, j'ai observé cette rencontre, et ça marche. C'est par l'augmentation des zones de contact que l'on apprend à se découvrir, à se connaître. Cette connaissance élimine la peur, qui baigne les deux camps en conflit. Et vu que comme le disait ma maman, "la paille et la poutre" + "c'est le plus intelligent qui arrête le premier"... a nous de jouer!