Gilles Apôtre
| Sujet: Les ennemis véritables de la vie chrétienne... Mer 9 Juin 2010 - 10:39 | |
| [b]Les ennemis véritables de la vie chrétienne :Marqués comme nous sommes par la culture matérialiste et rationnelle dans laquelle nous sommes plongés, il nous est la plupart du temps tout, sauf naturel, d’intégrer dans la réalité consciente à laquelle nous adhérons celle de l’influence puissante et permanente du monde invisible. Autre était le comportement de Jésus, puis, à Sa suite, celui des apôtres, qui, derrières les faits ou les réactions qui se produisaient, identifiaient spontanément l’influence occulte qui en était la source.
Tour d’horizon biblique de méfaits dont Satan et ses troupes sont l’origine et des conséquences qu’ils ont eu sur les hommes :
a. Genèse 3,1 à 6 : La genèse est le livre des commencements, celui dans lequel sont mis en place et en évidence tous les acteurs qui sont impliqués dans l’histoire du monde.
Satan y apparaît comme la source de tout mal, celui qui incite à la désobéissance et la rébellion, le Menteur, le Tentateur, le Séducteur par excellence.
b. Job 1,6 à 2,10 : thème du livre : l’épreuve de la foi
Satan y apparaît comme l’auteur invisible des malheurs qui frappent l’homme de Dieu. Le recensement du type de malheurs qui affectent Job nous en dit long sur les possibilités de l’ennemi à ce sujet :
- Satan utilise des bandes armées pour détruire les troupeaux de Job : Job 1,14-15.17
- Il peut utiliser le feu du ciel, le tonnerre et l’orage : Job 1,16, comme le vent : 1,18
- Il peut s’en prendre à la vie de ceux qui nous sont chers : Job 1,18-19
- Il peut s’en prendre à notre santé : Job 2,7
Le livre de Job souligne le fait que plus un homme aime Dieu et le prouve par sa marche conséquente, plus il est l’objet de la haine de l’ennemi.
A la lecture de ces faits, nous devons nous garder de deux écueils :
- attribuer tous les malheurs qui nous arrivent à une cause satanique
- ne voir dans tout ce qui nous arrive que le hasard
c. 1 Chroniques 21,1 à 7 : péché de David
Si David a été corrigé pour sa faute, c’est à Satan que l’Ecriture attribue de manière explicite l’origine de la pensée qui en est la cause. Satan apparaît ici comme quelqu’un :
- qui peut influencer le meilleur des croyants dans ses pensées : cf Jean 13,2.
- qui monte des projets mauvais pour amener le peuple de Dieu à pécher
- qui, dans ses desseins, vise la tête du peuple, les responsables.
d. Daniel 10,12 à 14 : un gouvernement occulte
Par le voile déchiré de la révélation apportée par un ange, le livre de Daniel nous transporte pour un instant dans les coulisses du monde invisible. Nous y voyons la résistance que font les chefs spirituels de nations contre le messager de Dieu venu apporter au prophète la réponse à sa prière. La vision que nous donne Daniel cautionne l’affirmation de Paul selon laquelle une hiérarchie de puissances occultes domine le monde, ce que Jésus Lui-même n’a pas contesté : Mat 4,8-9 ; 1 Jean 5,19. Une guerre constante est ainsi livrée à notre insu dans les lieux célestes, guerre dont nous sommes à la fois partie prenante, par nos prières et notre foi, et l’objet.
e. Zacharie 3,1-2 : l’accusateur
Satan est ici présenté dans l’un des rôles qu’il affectionne le plus à l’égard des saints et des serviteurs de Dieu : celui de l’Accusateur. Un rôle que, selon l’Apocalypse, il tient jour et nuit : Apoc 12,10.
f. Satan dans les Evangiles
- Mat 4,1 à 11 : il apparaît comme celui qui se met immédiatement en travers de la route de Jésus après Son baptême, signe de Son entrée dans le ministère
- Luc 4,13 le présente comme étant toujours à l’affût guettant les occasions favorables pour piéger ou faire chuter l’homme de Dieu.
- Matthieu 16,21 à 23 : derrière la réaction charnelle et humaine de Pierre, visant à détourner Jésus du but qui Lui a été fixé par le Père, c’est Satan qui est dénoncé comme l’instigateur de la pensée de l’apôtre. Tout raisonnement humain qui n’a pas son origine en Dieu est entaché d’influence démoniaque : Jac 3,15
- Jean 13,2 ; Luc 22,3 : Satan est celui qui, par les failles du cœur, cherche à pénétrer dans l’esprit de l’homme pour en prendre le complet contrôle et l’aveugler : cf Actes 5,3
- Luc 22,31-32 : Sans Sa prière et Son intercession, Jésus le dit, nous n’aurions aucune chance face à Satan
- Jean 8,43-44 : la paternité spirituelle de Satan sur les juifs est, selon Jésus, la cause de leur incrédulité à son égard, comme des sentiments meurtriers qui les animent contre Lui. Prenons garde à la colère, prote d’accès de nos cœurs facile pour les desseins assassins du diable : Ephés 4,26-27.
Mis à part ses textes, la Bible nous révèle l’incessante activité de Satan et de ses troupes comme ses multiples ruses pour piéger, égarer, soudoyer le peuple de Dieu. :
- Il peut jeter en prison les chrétiens : Apoc 2,10
- Il peut infecter les églises par de fausses doctrines : 2 Cor 11,3-4.14
- Il peut utiliser la Parole de Dieu et la tordre : Mat 4,5-6
- Il peut enlever la Parole qui a été semée dans un cœur : Marc 8,33
- Il peut bloquer des projets missionnaires : 1 Thes 2,18
Ne mésestimons donc pas notre ennemi car, comme le dit Paul, nous n’ignorons pas ses desseins : 2 Cor 2,11.
3. Notre armure spirituelle :
La sphère dans laquelle travaillent et agissent les véritables ennemis du chrétien n’étant ni humaine, ni terrestre, il est évident qu’aucune des armes humaines habituelles utilisés par l’homme pour se défendre n’a d’efficacité. Les seules armes efficaces contre les puissances qui agissent dans le monde invisible et spirituel ne peuvent être que les armes de Dieu. Que sont les armes de Dieu ? Où se situe chacune d’entre elles et quel rôle joue-t-elle dans l’équipement que Dieu nous donne pour ce combat ? C’est à ces questions que ce passage, unique dans l’Ecriture, de l’épître aux éphésiens, cherche à répondre.
Avant d’étudier chacun de ses armes une par une, il nous faut d’abord noter l’esprit dans lequel doit être livré le combat. Le premier point que Paul soulève est, qu’en tant que chrétien, habité par l’Esprit de Christ, nous ne sommes pas dans la position d’un assiégeant, mais de l’assiégé. Notre position est celle d’occupant d’une place forte. La position de l’ennemi est celle d’un assiégeant se lançant à l’attaque de cette place forte pour amener ses occupants à capituler.
Parlant du combat spirituel que nous sommes appelés à mener, nous devons d’abord nous rappeler qu’en Christ nous avons reçu tout ce dont nous avons besoin pour vivre dans la vie chrétienne. Si donc nous péchons, et si Satan peut arriver à ses fins avec nous, ce n’est que parce que quelque part nous avons déserté, abandonné les positions victorieuses que le Christ nous a acquises. Tout le langage que la Bible exprime sur ce sujet du combat va dans ce sens : Gal 5,1 ; Mat 16,18 ; 2 Pierre 1,3.
Si donc des armes nous sont données, nous dit Paul, ce n’est pas pour conquérir, mais pour nous défendre ; ce n’est pas pour remporter une victoire et gagner ce que nous n’aurions pas, mais pour résister, tenir ferme et bon et ne pas perdre ce que le Christ nous a acquis : Ephés 6,13.
Analyse des armes de Dieu mises à notre disposition :
Comme le dit Paul ailleurs, les armes que Dieu nous a données, et par lesquelles Il nous équipe pour livrer combat, sont de deux types : les armes offensives et les armes défensives : 2 Cor 6,7. Comme l’objectif de notre combat est de mener une résistance défensive face aux assauts de nos adversaires invisibles, ce sont celles de ce type qui sont les plus nombreuses dans l’équipement qui nous est fourni :
1. les armes défensives de Dieu :
a. la vérité pour ceinture : v 14
Le but de la ceinture de la vérité, nous dit Paul, est de ceindre nos reins. Les reins sont compris dans la Bible comme le siège de nos émotions et de notre entendement : 1 Pierre 1,13. Le premier endroit sur lequel se portent les attaques de notre ennemi se trouve être le siège de nos émotions et de nos pensées. Face au caractère subjectif et trompeur de nos impressions, Paul nous appelle à opposer le caractère objectif de la vérité. Autrement dit ce qui doit être vrai dans la vie chrétienne n’est pas d’abord ce que je ressens ou pense, mais ce que Dieu dit. C’est pour avoir délaissé la ceinture de la vérité qu’Eve est tombée victime de ses impressions alimentées par le mensonge du diable : Genèse 3,6.
L’exhortation à nous revêtir de la ceinture de la vérité est un avertissement à ne rien tolérer dans notre vie qui soit de l’ordre du mensonge, de l’hypocrisie ou de la double vie. Toute fissure dans ce domaine est une porte ouverte immédiate à la puissance de l’ennemi et à son pouvoir séducteur. C’est les reins ceints que nous quittons le pays du mensonge et des ténèbres : Exode 12,11.
b. la cuirasse de la justice : v 14
La cuirasse était l’élément de l’armure qui gardait le cœur. Bien abrité derrière la cuirasse, le cœur du soldat romain était protégé des armes mortelles de ses ennemis. La droiture de cœur est un élément essentiel d’une vie spirituelle victorieuse : Prov 4,23. La cuirasse de la justice est l’apanage de tous les chrétiens qui sont soucieux de n’avoir de compromis ni avec le mal, ni avec les fausses doctrines. Etre juste selon la Bible est le qualificatif donné à tous ceux qui vivent en accord avec la pensée de Dieu : Hébr 5,13-14.
c. les chaussures du zèle de l’Evangile : v 15
Dans le combat, de bonnes chaussures étaient un des éléments primordiaux du combat. Ces bonnes chaussures, qui rendent les déplacements rapides et aisés sont comparées au zèle ou aux bonnes dispositions qui animent nos cœurs en réponse à l’Evangile. Il est impossible pour quiconque de lutter avec efficacité contre les tentations et les assauts de l’ennemi si, dans nos cœurs, la passion pour le Christ et son Evangile, est absente : 1 Jean 4,19. Un cœur tiède pour le Seigneur ne saurait constituer un rempart efficace contre l’adversaire : Apoc 3,16.
d. le boucler de la foi : v 16
Le bouclier représente dans l’équipement du soldat l’arme qui possède la plus forte capacité défensive. Ce bouclier dont Dieu nous équipe est la foi. Ce bouclier de la foi est la capacité spirituelle donnée aux chrétiens de se protéger des traits enflammée du malin (accusation, séduction..) en s’abritant sous les promesses de Dieu : Psaume 91,1 à 6. Parlant à Abraham, le père de la foi, Dieu se présenta Lui-même comme étant Son bouclier : Psaume 15,1. C’est armé du bouclier de la foi que, armé de sa fronde et de quelques pierres, David put courir à la rencontre de Goliath et le vaincre : 1 Sam 17,45 à 48.
e. le casque du salut : v 17
Ciblé pour protéger la tête, le casque est assimilé à l’espérance vivante que nous apporte le salut : 1 Thes 5,8. De nombreuses sources de fatigue, de lassitude et de découragement peuvent survenir dans la vie chrétienne. La seule force capable de maintenir la tête du chrétien haute et hors de l’eau, est celle de l’espérance : Luc 21,28. Quoi qu’il nous arrive, qui traverse nos esprits, ou qui voudrait nous tirer vers le bas, nous devons le savoir : rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ : Rom 8,38-39.
2. Les armes offensives de Dieu : elles sont au nombre de deux :
1ère arme : la Parole de Dieu : v 17
Elle n’est pas notre arme, mais l’épée de l’Esprit, celle par laquelle Il occasionne les plus grand dégâts dans les rangs de notre ennemi. L’épée de l’Esprit est l’arme offensive par excellence qu’utilisera Jésus lors de la tentation dans le désert : Luc 4,4.8.12. Notons ici que pour contrer les propositions de l’ennemi, Jésus n’a pas cherché à discuter avec lui. Il s’en est tenu à affirmer ce que Dieu a dit et ce qui était écrit dans l’Ecriture. Raisonner et argumenter face à la tentation ne peut que conduire à glisser et déchoir. Seul le fait de se tenir sur le terrain solide de la Parole de Dieu nous garde en sécurité dans nos âmes.
2ème arme : la prière : v 18
La prière est la seule arme décrite par Paul pour laquelle il n’a pas trouvé, dans l’équipement du soldat romain qui servait d’illustration à son enseignement, une correspondance. Elle est en quelque sorte pour nous le lien direct et permanent que nous pouvons avoir, dans le combat, avec notre QG (Quartier Général). Paul nous encourage dans le combat à ne pas nous limiter dans la sorte de prières que nous lançons vers Dieu. Tout est possible, supplications, actions de grâces, et pour tout le monde : intercession. Si nous ne pouvons empêcher un frère de chuter ou d’être exposé à la tentation, pour autant nous ne sommes pas impuissants : comme Jésus, nous pouvons prier pour lui : Luc 22,31-32.
Comme il en est pour les autres armes, Paul nous appelle à faire usage de la prière non de manière lâche, mais avec ferveur, ardeur et persévérance. La prière du juste faite avec ferveur, dit Jacques, a une grande efficacité : Jac 5,16.
SALUTATIONS FINALES La salutation finale qu’adresse Paul aux éphésiens nous éclaire sur l’occasion de sa rédaction. Alors que Paul est en prison, il profite du voyage de son collaborateur Tychique pour faire de lui le porteur d’une double missive : l’une adressée aux Colossiens : Col 4,7-8, et celle pour les éphésiens. Bien que privé de liberté, Paul n’est pas limité pour poursuivre son œuvre. Les épîtres de la captivité seront les écrits les plus riches de l’apôtre.
Paul termine l’épître en adressant à ses frères la formule de bénédiction dans laquelle, comme à son habitude, il souligne les valeurs qui, à son sens, représente l’essence même de la vie que nous avons en Christ : paix, amour, foi, grâce ! Oui ! Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour inaltérable ! Source: Petites épîtres de Paul: Ephésiens 6,10 à 24UN SEUL CHEMIN Ville de Québec - Canada | |
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