Offrir nos souffrances ?

Cessounette a écrit:

Et j'offre régulièrement mes souffrances au Christ, pour qu'Il en enlève autant à ceux qui souffrent davantage.

Oh mais Cessounette, qu'est-ce que c'est que ce marchandage avec Dieu ?

Est-ce qu'Il n'est pas assez Tout-Puissant d'Amour pour soulager la souffrance d'un autre sans affliger une autre personne pour "calmer sa colère" ? Dieu n'est pas chiche. Il a assez de puissance pour que nous n'ayons pas à "souffrir pour les autres" ou pour le tenir tranquille. Déjà que nous avons à souffrir nos propres croix... si nous y parvenons sans maugréer, ce sera déjà pas mal. Dieu n'a que faire de nos offrandes de souffrances. Ce n'est pas la souffrance qui sauve mais le poids de l'Amour que nous mettons pour les supporter en nous unissant au Christ qui a déjà assumé toutes nos souffrances sur la Croix. La seule chose que nous pouvons réellement offrir à Dieu est... notre péché. Aïe...

Fraternellement,
Hélène

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DavidB a écrit:

il me semble que Jean-Paul II avait écrit là-dessus sur la possibilité d'offrir nos souffrances?

Unir nos souffrances, ce qui ne veut pas dire la même chose...

Ce qui est plus subtil est que nous pourrions penser que nous "sauvons" le monde alors que c'est le Christ et Lui seul qui sauve (nous avons la possibilité de participer dans la mesure de notre consentement à ce que la Croix du Christ soit victorieuse en nous càd que l'oeuvre de la Rédemption se poursuive en nous en accueillant tout par et dans la Charité... qui est toujours et encore de Lui). Bien sûr que nos intentions sont "bonnes" lorsque nous offrons nos souffrances mais il y a un soucis de penser que Dieu aurait besoin de nos souffrances pour sauver quelqu'un. Voire cela peut même conduire à des déviances : volontarisme, orgueil de la vertu, fausse humilité, ou pire encore : élans de mort qui nous habitent inconsciemment et que nous prenons pour une pensée vertueuse dans le style de notre brave saint Pierre: "j'irai jusqu'à la mort pour Toi Seigneur !" ou saint Thomas : "allons, nous aussi et mourrons avec Lui !". Qu'elles étaient belles, courageuses et vertueuses les paroles de nos deux joyeux apôtres... qui se sont enfuis devant la Croix ! Il est certain que si dans notre souffrance nous avons le réflexe de penser à quelqu'un qui souffrirait plus de nous (mais encore, comment comparer des souffrances ? Existe-il des niveaux de souffrances ? Ou s'il n'y a que la souffrance tout court ?), ça aide à nous sortir de nous même et c'est sûrement une grâce de Dieu. Mais ce n'est pas Dieu qui a besoin de nos souffrances pour sauver les autres. C'est à nous que ça fait du bien de sortir de nous-même... et sûrement que Dieu s'en réjouit avec nous, puisque nous avons eu une pensée qui nous a fait sortir du replis sur soi. Ce que Dieu veut est un coeur qui accueille, une âme qui se laisse aimer, purifier. Donc la plus belle offrande que nous pouvons Lui faire est notre péché. C'est dur à entendre je sais...

Comme disait la petite Thérèse après avoir vu une soeur mourir en "s'autoflagellant moralement" de ne pas avoir assez souffert pour le Christ : je me présenterai devant vous les mains vides n'ayant pour seuls mérites que les mérites de Jésus-Christ. C'est là qu'elle a composé et prononcé son Offrande à l'Amour Miséricordieux car beaucoup "d'Offrandes à la Justice Divine" avait été composées dans l'histoire... spécialement durant le jansénisme.

Hélène a écrit:

Oh mais Cessounette, qu'est-ce que c'est que ce marchandage avec Dieu ?

Hélène a écrit:

Est-ce qu'Il n'est pas assez Tout-Puissant d'Amour pour soulager la souffrance d'un autre sans affliger une autre personne pour "calmer sa colère" ? Dieu n'est pas chiche. Il a assez de puissance pour que nous n'ayons pas à "souffrir pour les autres" ou pour le tenir tranquille. Déjà que nous avons à souffrir nos propres croix... si nous y parvenons sans maugréer, ce sera déjà pas mal. Dieu n'a que faire de nos offrandes de souffrances. Ce n'est pas la souffrance qui sauve mais le poids de l'Amour que nous mettons pour les supporter en nous unissant au Christ qui a déjà assumé toutes nos souffrances sur la Croix. La seule chose que nous pouvons réellement offrir à Dieu est... notre péché. Aïe...

Mais je ne marchande pas, j'offre mes souffrances en rémission des péchés (les miens), et tant qu'on y est, que mes souffrances soient épargnées à d'autres... C'est mon souhait, mais je laisse évidemment Dieu seul juger de ce qu'Il doit en faire... J'ai mal fait, alors ??

Ben non cessoun, tu n'as pas fait mal... n'exagérons pas. Il faut seulement prendre conscience que Dieu ne veut pas la souffrance en soi, ni pour nous ni pour les autres dans le sens qu'Il en a besoin pour sauver le genre humain. Ce n'est pas la souffrance qui sauve mais l'Amour... et bien sûr, l'Amour n'étant pas aimé peut être crucifiant. C'est juste une question de remettre les choses à leur place, réajuster le tir...

Souffrir est inévitable voilà pourquoi nous chrétiens avons la possibilité d'unir nos souffrances à celles du Christ pour notre salut et le salut des autres. Mais c'est toujours le Christ qui sauve, qui souffre en nous puisqu'Il est venu assumer toute notre humanité et qu'Il la récapitule. Il faudrait alors plutôt offrir les souffrances et les mérites du Christ au Père pour le salut de nos frères tout en unissant nos souffrances à cette offrande.

Comprenez-vous la nuance ?
J'sais pas si je suis très claire...

Hélène

Hélène a écrit:

Souffrir est inévitable voilà pourquoi nous chrétiens avons la possibilité d'unir nos souffrances à celles du Christ pour notre salut et le salut des autres. Mais c'est toujours le Christ qui sauve, qui souffre en nous puisqu'Il est venu assumer toute notre humanité et qu'Il la récapitule. Il faudrait alors plutôt offrir les souffrances et les mérites du Christ au Père pour le salut de nos frères tout en unissant nos souffrances à cette offrande.

Bonjour Hélène,

Oui, c'est très clair et ça peut faire un beau résumé d'une théologie de la Croix!

Bien cordialement,
François

Au moment de l'Élévation Eucharistique, je fais mienne dans mon coeur, en silence, la prière de sainte Faustine : "Père Éternel, je T'offre le Corps et le Sang, l'Âme et la Divinité de Ton Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de mes péchés et de ceux du monde entier".