Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 3,7-12.
Jésus se retira avec ses disciples au bord du lac ; et beaucoup de gens, venus de la Galilée, le suivirent ;et aussi beaucoup de gens de Judée, de Jérusalem, d'Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon avaient appris tout ce qu'il faisait, et ils vinrent à lui.
Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour qu'il ne soit pas écrasé par la foule. Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher.
Et lorsque les esprits mauvais le voyaient, ils se prosternaient devant lui et criaient : « Tu es le Fils de Dieu ! »
Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
J'ai appris très jeune qu'une foule est toujours dangereuse. Se retrouver dans une foule peut donner le sentiment de vivre un événement en communion avec d'autres, mais à part les émotions de surface comme lors de certains matches de football, je n'y ai jamais ressenti l'euphorie qu'on m'avait promise. Mais à l'inverse, par deux fois, j'ai pu échapper à l'écrasement pur et simple et le souvenir que j'en ai gardé n'est pas très fameux. La première fois, ce fut du fait d'un escalator qui s'est soudainement bloqué à une heure de pointe; la seconde à la fin d'une soirée, à la suite d'une bousculade causée par quelques buveurs agressifs, tout le monde à voulu sortir au même moment, et j'ai eu beaucoup de chance d'être demeuré debout...
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus a prévu une embarcation sur laquelle se retirer en cas de semblable débordement, et avec ces malades qui se précipitent pour le toucher en espérant guérir ainsi, la précaution ne paraît certes pas inutile ! Et que dire de ces esprits mauvais qui se prosternent tout en criant ?
C'est donc une bien une scène de tumulte et de confusion générale que nous dépeint l'apôtre Marc dans ce passage. L'idée qui me vient, logiquement, c'est que le Christ ne pouvait pas demeurer très longtemps parmi les hommes : les trois années de vie publique, afin de préparer les disciples à leur mission d'évangélisation, mais aussi à les former pour célébrer l'Eucharistie, devaient nécessairement suffire. Mais je voudrais ajouter : d'autant plus que c'est dans la volonté et de la manière de Dieu de ne s'introduire dans l'histoire des hommes, que pour mieux s'en retirer. Il fallait qu'à la suite des temps, beaucoup puissent dire et écrire que l'incarnation, la mort et la résurrection n'étaient que 'fables et superstitions' Pourquoi ? A cause de la liberté, bien sûr. Ceux qui croiront seront sauvés, et ceux qui ne voudront pas croire, il faut qu'ils puissent en assumer le choix.