boisvert Martyr du forum
| Sujet: L'homme qui n'a pas voulu jeter la première pierre Jeu 20 Jan 2011 - 11:46 | |
| et qui pourtant en avait seul le droit !
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Les livres de Gabriel Ringlet ne sont pas ma tasse de thé, mais j'ai trouvé ce petit texte vraiment très juste, très 'pointu', dirait-on :
Elle s'appelle Adultère. C'est son nom. Et son prénom: Flagrant délit. Flagrant délit d'Adultère. Un bien beau nom au carnet mondain.
La voilà devant toi. Avec eux. Tu écris sur le sable. Tu ne plaides pas. Tu ne cherches ni vice de forme, ni circonstance atténuante. Tu ne contestes pas le verdict. Pire: tu invites à jeter la pierre. Tu écris sur le sable et son péché s'efface quand le leur apparaît.
Ils s'en vont. Mais ils reviendront pour un autre procès. Car ils viennent de te prendre en flagrant délit de miséricorde.
Je voulais simplement ajouter la remarque de Simone Weil sur le même épisode de la femme adultère. Lorsque Jésus répond: "Que celui qui n'a jamais péché, lui jette la première pierre", il se désignait lui-même (mais de façon cachée) comme étant le seul 'maître de justice' sur la terre et dans les cieux. (Voir Jean, 8, 3-11)
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Spe Salvi Intime
| Sujet: Re: L'homme qui n'a pas voulu jeter la première pierre Ven 21 Jan 2011 - 4:40 | |
| - boisvert a écrit:
Car ils viennent de te prendre en flagrant délit de miséricorde.
De ce crime-là, on voudrait bien pouvoir être coupable plus souvent! Merci beaucoup, cher Boisvert. | |
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DamienH Martyr du forum
| Sujet: Re: L'homme qui n'a pas voulu jeter la première pierre Ven 21 Jan 2011 - 14:55 | |
| - Citation :
- Tu écris sur le sable et son péché
s'efface quand le leur apparaît.
Ils s'en vont. Mais ils reviendront pour un autre procès. Car ils viennent de te prendre en flagrant délit de miséricorde. J'aime bien la bascule entre les deux flagrant délit du texte. C'est assez bien amené, mais je ne crois pas que le noeud gordien de l'épisode de la femme adultère se joue sur ce flagrant délit de miséricorde. Le péché de la femme adultère ne disparaît pas, c'est ça la problème. Jésus, par ce qu'il est (je rejoins en cela Simone Weil) crée un contraste qui met à jour, qui révèle le pêché dans ce qu'il a de plus cru, car avec, vient le pardon le plus profond. Au pécheur d'accepter son péché (pas facile du tout) et dessus, le pardon (encore moins aisé). Le péché de la femme adultère mis en lumière, jeté comme révélateur du péché des bourreaux est donc pardonné par Jésus. Elle accepte d'être ainsi sauvée, physiquement et en temps réel, comme au plan spirituel pour toute éternité. Mais les bourreaux ne se retournent pas vers Jésus en demandant eux aussi à être sauvé, pardonnés. Tout ce qu'ils voient, c'est donc une pécheresse qui s'élève tandis qu'eux, venus pour se racheter une conduite à coups de cailloux, ont le nez mis dans leur péché. Les gens venus là pour se sentir purs en devenant le bras armé d'une justice au rabais n'ont pas le courage de faire face à leur péché. De "nobles et courageux justiciers", ils basculent en un mot de Jésus vers "lâches et pécheurs". Le bouc émissaire au sang duquel ils étaient venus se laver leur étant enlevé, ils en trouveront bien un autre, plus tard, à crucifier. Je ne crois pas qu'ils aient été sensibles à la miséricorde du Christ, ou qu'elle les ait gênés, sans quoi ils auraient aussi perçu le salut du pardon qui venait avec elle. Nul flagrant délit donc, mais un aveuglement à soi-même et donc, à l'Autre, à Lui... toujours d'actualité. Amitiés in Christo, Damien | |
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| Sujet: Re: L'homme qui n'a pas voulu jeter la première pierre | |
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