Conception de l'homme dans la religion catholique

Bonjour chers amis internautes,

Je souhaiterais approfondir la compréhension de l'homme de l'Eglise catholique. En particulier, sur la conception bipartite (corps / âme -esprit) ou tripartite (corps / âme / esprit) de l'homme. J'ai pris connaissance de la vision catholique de l'homme qui est résumé dans l'article 367 du catéchisme: "Parfois il se trouve que l'âme soit distinguée de l'esprit. Ainsi S. Paul prie pour que notre "être tout entier, l'esprit, l'âme et le corps" soit gardé sans reproche à l'avènement du Seigneur (1 Thessaloniciens 5;23). L'Eglise enseigne que cette distinction n'introduit pas de dualité dans l'âme. "Esprit" signifie que l'homme est ordonné dès sa création à sa fin surnaturelle, et que son âme est capable d'être surélevée gratuitement à la communion avec Dieu". J'aimerais connaître votre vision des choses et si éventuellement vous avez des ouvrages à me suggérer sur ce thème je vous en serais très reconnaissant. En effet, dans les librairies chrétiennes, les ouvrages qui défendent la thèse de l'homme tripartite sont faciles à trouver en revanche je ne suis pas encore parvenue à trouver un ouvrage qui développent la thèse de l'homme bipartite dans une perspective biblique. Je précise que je ne suis pas catholique mais que je m'intéresse à la foi et à la théologie catholique dans une démarche sincèrement oecuménique.

Fraternellement, Sam

Je ne saurais vous conseiller des ouvrages traitant de ce sujet mais je me permets de vous recopier le texte qui figure dans le site Wikipédia. C'est mieux que rien...


"Dans la première épître de Saint Paul aux Thessaloniciens, Saint Paul prie pour que notre « être tout entier, l'esprit, "l'âme et le corps » soit gardé sans reproche à l'Avènement du Seigneur (1Th 5, 23).
"L'Église catholique enseigne que la distinction entre l'âme et l'esprit n'introduit pas une dualité dans l'âme. 5 Au ixe "siècle, lors du quatrième concile de Constantinople en 869, il y eut une controverse sur la relation entre l'âme et le "corps. Le 11e canon de ce concile affirma l'unicité de l'âme6.
"C'est donc au ixe siècle que l'on formalise la distinction entre l'âme et l'esprit. L'esprit étant traditionnellement associé à "la pensée et l'âme au sentiment, on considérait auparavant que l'homme pouvait avoir une nature multiple (corps, âme "et esprit). Le christianisme affirma au contraire l'unité de la personne humaine (un de corps et d'âme) en niant "l'existence de l'esprit, car il est confondu avec l'âme :
"« L'unité de l'âme et du corps est si profonde que l'on doit considérer l'âme comme la forme du corps ; c'est-à-dire, c'est "grâce à l'âme spirituelle que le corps constitué de matière est un corps humain et vivant ; l'esprit et la matière, dans "l'homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une unique nature. » 7
"L'Église catholique a donc cherché à approfondir le sens des termes, ce qui n'est pas allé sans controverse entre l'Église "de Rome et les Églises d'orient. Dans le catéchisme de l'Église catholique, la notion d'âme est attachée à un individu """""(unité de la personne humaine et de l'âme), tandis que l'esprit est considéré aussi sous un angle collectif :
"« L'héritage sacré de la foi (depositum fidei), contenu dans la Sainte Tradition et dans l'Écriture Sainte a été confié par "les apôtres à l'ensemble de l'Église. En s'attachant à lui, le peuple saint tout entier uni à ses pasteurs reste assidûment "fidèle à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières, si bien que, dans "le maintien, la pratique et la confession de la foi transmise, s'établit, entre pasteurs et fidèles, une singulière unité "d'esprit. » 8
"Ceci est particulièrement bien révélé dans l'introduction de l'encyclique Fides et ratio :
"« La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la "vérité. C'est Dieu qui a mis au cœur de l'homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même "afin que, Le connaissant et L'aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même. »
"Le mot " esprit ", avec une minuscule (donc celui de l'homme), apparaît très souvent dans cette encyclique, alors que le "mot " âme " n'apparait qu'à cinq reprises.
"Le mot Esprit écrit avec une majuscule, ou figurant dans les appellations Esprit de vérité, Esprit d'adoption... (toujours "avec une majuscule) désigne l'« Esprit saint »".

Merci à vous cher "Lambic" pour votre contribution cependant ça ne m'aide pas beaucoup dans ma réflexion car j'en avais déjà pris connaissance

Bonjour Samuel et soyez le bienvenue sur Ephata,

Je vous invite à parcourir ce fil où la question a déjà été abordée : https://ephata.actifforum.com/t392-corps-ame-et-esprit

Je ne crois pas qu'il existe une vision dualiste de la personne humaine dans le catholicisme, du moins, plus aujourd'hui sinon par ses vestiges platoniciens encore véhiculés de nos jours et récupérés par le Nouvel Âge "un esprit sain(t) dans un corps sain(t)". Comme vous le verrez dans le premier message du fil auquel je vous renvoie, Thérèse d'Avila parle de l'esprit comme de la "fine pointe de l'âme". Il faut lire ses écrits, ils sont délicieux. La Bible parle de l'esprit comme "le coeur de l'Homme" (non pas le palpitant, mais ce qu'il y a de plus profond en lui, le sanctuaire sacré où il peut rejoindre son Dieu) tandis que Vatican II parle de la conscience, le lieu le plus secret où tout Homme peut entendre le murmure de l'Esprit (Saint, Celui de Dieu) qui lui souffle le bien à accomplir ou vers lequel il doit tendre et le mal qu'il doit éviter. Par ailleurs, il faut être prudent pour ce qui est de l'utilisation du mot "conscience" pour signifier l'esprit car on peut aussi confondre la voix de notre surmoi moralisateur gendarme pharaon intérieur impitoyable avec celle de Dieu... Dieu ne se confond pas avec les injonctions que nous avons reçues de la part de nos parents ou nos éducateurs.

Et bien sûr, saint Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens énonce clairement cette tripartite de l'anthropologie biblique chrétienne qui en même temps fait écho à l'idée que l'Homme est créé à l'image et la ressemble de son Dieu qui est Trinitaire. Un seul Dieu en Trois Personnes, une seule personne en trois dimensions. Je suis mon corps (je n'habite pas mon corps comme on habite un vêtement), je suis mon âme, je suis mon esprit. Par exemple, on dit "je" souffre. Ce n'est pas "ça souffre en moi".

Cordialement,
Hélène

Bonsoir Hélène et merci de votre accueil. J'avoue être un peu déconcerté par votre réponse car d'après ce que j'ai pu lire dans le catéchisme de l'Eglise catholique il est précisé que " l'homme est un de corps et d'âme" (article 382) et ailleurs que l'homme est "un être composé, esprit et corps" (article 2516). De même, dans le texte extrait du catéchisme que j'ai mentionné plus haut, il est dit que la distinction faite par Saint Paul entre l'âme et l'esprit n'introduit pas de dualité dans l'âme. Cela m'a fait aboutir à la conclusion, peut-être hâtive ou erronée mais fondée sur une lecture attentive du catéchisme, que la vision de l'homme de l'Eglise Catholique était plutôt bipartite et que l'âme et l'esprit du point de vue du magistère sont des synonymes.

Fraternellement, Samuel

Je pense que parfois les termes âme et esprit sont synonymes
Quand certains parlent du corps, de l'âme et de l'esprit, il faut comprendre corps, âme et intelligence.

Non, ils ne sont pas synonymes. L'intelligence est une des 5 facultés psychiques qui constituent l'âme (avec la volonté, la mémoire, l'imagination et l'affectivité). L'esprit est en quelque sorte "le centre de notre âme" ou plus précisément comme le disait Thérèse d'Avila : la fine pointe de l'âme. C'est le lieu le plus profond de notre être où Dieu se communique à nous. C'est le sanctuaire sacré où nous pouvons le rejoindre.