Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,14-15.
Les disciples de Jean Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Et les invités de la noce, dont nous sommes tous, jeûnent désormais non dans l'obéissance mais par amour et fidélité à leur maître. Amour et fidélité ! Oh, de ce temps comme ces deux mots ont difficile, désormais, de s'associer ! C'est par amour et fidélité envers Dieu qu'un homme rend visite à ses parents âgés; c'est par amour et fidélité envers Dieu qu'il se détache de ses anciennes habitudes; c'est par amour et fidélité qu'il se reconnaît pécheur - et c'est dans l'amour et la fidélité qu'il constate comment Dieu manifeste sa bonté et comment la grâce engloutit la faute, la crainte et la pesanteur du monde.
Pour un peu de temps encore, l'Époux fait grandir dans le cœur le désir de sa présence. Le jeûne n'est-il pas la manifestation du désir de l'âme toute entière? Or, c'est simplement le fait, pour elle, de s'ouvrir en creux, de faire le vide afin de recevoir. Il ne faut pas s'étonner qu'au jeûne demeuré inaperçu correspond aussi le geste de miséricorde qui n'est pas 'publié'. On jeûne comme on prie, dans le secret, puisque le Père y demeure. Et plus on demeure auprès du Père et plus le jeûne devient facile, car Celui qui voit dans le secret donne de son Esprit en abondance.
Le secret de toutes ces choses tient au simple fait de s'y appliquer avec cœur. Il ne faut pas s'étonner que le carême soit mal connu et mal compris - car, tout autour de nous, l'entièreté de notre système économique et social est fondé non sur l'amour et la gratuité du don mais sur un schéma de production et de consommation. Au point que même les croyants s'y laissent prendre souvent.
Mais aujourd'hui, que dire ? Il a suffi d'un rayon de soleil pour que je puisse cueillir la première fleur du jardin et la porter à mère dans son home. Son sourire en valait la peine !