C'est la question que l'on m'a posée ce matin et comment je viens de répondre. Je pose la question à mon tour, çà m'intéresse !
"Montrez-vous fermes, inébranlables, toujours en progrès dans l'oeuvre du Seigneur" (1 Cor 15.58)
Ferme et inébranlable, c'est ainsi, peut-être curieusement, que je me représente Marie. Elle est très loin, pour moi, des représentations "roses et violettes" que je remarque ici et là et qui m'en éloigne. Mais à partir du moment où elle a dit à l'ange : "Voici la servante du Seigneur, qu'il m'en soit fait selon ta parole", elle a remis sa vie, elle s'est engagée sur un chemin qui a exigé d'elle... tout ce qu'elle pouvait donner. Dès la première minute, elle s'est dressée et s'est mise en marche pour visiter sa cousine Elisabeth et, après ce premier pas, il s'en est de suite trouvé un autre à accomplir, qui l'a conduite infailliblement au pied de la Croix, puis au cénacle pour soutenir la prière des apôtres.
Ce qui est remarquable à mes yeux, c'est évidemment que les événements contraires semblent n'avoir eu aucune prise sur elle: les mauvaises langues de Nazareth, le voyage à Bethléem, le rejet au fond de l'étable, le massacre des innocents, la visite des Mages, la fuite en Egypte, etc. Véritablement, pour reprendre l'expression de saint Paul, elle a toujours été en progrès dans l'oeuvre du Seigneur - mais tout comme chacun de nous, sans pouvoir discerner le dessein de Dieu dans son ensemble. On dira que Marie était par avance "comblée de grâce" ... mais c'est vite parler: pour que le plan du Salut s'accomplisse, il fallait qu'elle fût de nature pleinement humaine et donc soumise aux mêmes contradictions et aux mêmes peines.
Pour ma part, le moment de ma vie où je me retrouve le mieux, dans une "fermeté inébranlable et toujours en progrès"... c'est (comme Marie recherchant Jésus à Jérusalem, avec Joseph qui devait se tordre les mains d'angoisse) le moment où ne comprends plus rien mais où j'avance en me fondant sur les exemples de foi que j'ai perçus.