Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11,15-26.
Comme Jésus avait expulsé un démon, certains se mirent à dire : " C'est par Béelzéboul, le chef des démons, qu'il expulse les démons. "D'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui réclamaient un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs intentions, leur dit : « Tout royaume divisé devient un désert, ses maisons s'écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites que c'est par Béelzéboul que j'expulse les démons. Et si c'est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.
Quand l'homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité.Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l'équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu'il lui a pris. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Jusqu'au moment où le Messie est venu, l'homme fort qui est le démon a pu régner sans partage et sans contestation - car en réalité, il a régné du fait du manque de charité, et en entretenant la division des hommes entre eux, du fait de ce manque d'Amour. On voit cela très bien dans les oppositions que Jésus rencontre au moment même où il a expulsé un démon: les uns disent que c'est par le chef des démons qu'il chasse les esprits mauvais, tandis que les autres lui réclament un signe de son autorité divine. Or, la délivrance d'un homme, n'est-il pas un bonne en elle-même ?
Et le monde d'aujourd'hui, n'est-il pas toujours de la même sorte qu'au cours de cette scène ? L'abandon, sur un demi-siècle, par un grand nombre d'hommes, de la foi qui animait nos parents et nos grands-parents nous a conduits à ce "machin" (ainsi que de Gaulle qualifiait l'ONU) qui est notre monde. Le monde prétend toujours rechercher l'unité pour le bien commun... mais c'est toujours le chaos qui règne - voyez le jeu des spéculateurs, c'est toujours la domination des forts plutôt que le partage, avec - ce qui me navre le plus: l'éclatement des familles.
Il n'y a qu'une seule manière de guérir et de vivre, individuellement et collectivement, et c'est de suivre Jésus. Et c'est la raison pour laquelle j'ai gardé jusqu'ici la lecture du dernier paragraphe de cet Evangile :
"Celui qui n'est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. Quand l'esprit mauvais est sorti d'un homme, il parcourt les terres desséchées en cherchant un lieu de repos. Et comme il n'en trouve pas, il se dit : 'Je vais retourner dans ma maison, d'où je suis sorti. En arrivant, il la trouve balayée et bien rangée. Alors, il s'en va, et il prend sept autres esprits encore plus mauvais que lui, ils y entrent, et ils s'y installent. Ainsi, l'état de cet homme est pire à la fin qu'au début."
Sur le plan individuel, ni vous ni moi ne peuvent se permettre, en dépit même de notre nature pécheresse, d'aller trop loin dans les "dérives égocentriques"! Mais nous devons, quand bien même notre intelligence nous le contraire, continuer de suivre le Christ et l’Église. Je ne fais pas partie de ceux qui diront: "la fin du monde est proche ! Jésus revient !"... si c'est, dans le même moment, placer de l'argent sur une action qui est bonne et ne peut que remonter à la bourse ! Car ou bien je crois que le Seigneur prendra soin de moi jusqu'au bout, ou bien c'est le monde et le démon que je sers.
Pour terminer, Jésus décrit cette dérive d'une foi qui devient tiède, équivoque, qui ménage ses efforts, qui regarde en arrière... Ainsi, l'on va donner dix cents à la quête du dimanche puis placer cinquante euros sur un cheval dans le tiercé du jour... Mais çà ne prête pas à conséquence, voyons ! Ah, vous croyez ? Accorder cinq mille fois plus de crédit à un animal qui court sur un champ de course le dimanche qu'à un Dieu qui mendie et dont c'est le jour... à la longue, cela mène à la tiédeur et il n'y a rien de plus proche de la tiédeur que la chute. Le Seigneur nous aime sérieusement, il est normal que nous le soyons envers Lui, nous aussi !