Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11,42-46.
Jésus disait : "Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue, et vous laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste.
Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques.
Malheureux êtes-vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu'on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. »
Alors un docteur de la Loi prit la parole : « Maître, en parlant ainsi, c'est nous aussi que tu insultes. »
Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d'un seul doigt.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
En parlant comme il le fait, je crois que Jésus s'efforce de rappeler à ceux que tous considèrent comme des maîtres, qu'ils ne sont pas - du fait de leur rang, exemptés de se remettre en question. Tout du contraire ! De ceux qui ont reçu la charge de prendre des décisions qui engagent le peuple, on attend une conduite exemplaire. Or, Jésus n'hésite pas à les qualifier de tombeaux sur lesquels on marche sans même le savoir ! Quelle image, quelle réponse !
(En lisant cela, je ne peux m'empêcher de songer à tous nos hommes politiques, à qui les décisions concernant l'avenir du pays ont été confiées: certes, quand les dérives de leurs vies privées deviennent publiques, je me demande parfois pour qui voter - mais l'on me répond tout aussitôt que la vie privée n'a rien à voir avec la vie publique... argument que je trouve "faible".)
Repris de la sorte par un docteur de la Loi, Jésus va parler des "fardeaux impossibles" dont l'autorité charge les gens. Ce sont ces mêmes fardeaux trop lourds qu'il dénonce à l'occasion du sabbat, car dit-il : "Le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat". Je n'ai pas pris la peine d'aller lire l’Évangile de demain, mais je ne serais pas étonné que le Seigneur, s'adressant aux plus humbles les invite à le suivre, car son joug à lui est "simple" et son fardeau "léger".
Je me réjouis de pouvoir écrire aujourd'hui - ah, si vous saviez ! Depuis quelques jours, non seulement mon isolement 'physique' (en ville sur mon lieu de travail comme en privé, dans ce qui me reste de famille) est devenu quasi complet, mais suivre Jésus n'en est finalement rendu que plus simple. D'autant qu'à la question: que faire maintenant, ma lombalgie a apporté une réponse immédiate. Je dois chercher à me soigner, et à me rendre l'existence quotidienne moins lourde. Et quelque part, au fond de mon cœur, la source de la Joie frémit et me nourrit d'abandon de confiance.
Que demander de plus. Comme je vois des visages inquiets ! Mais aussi : pourquoi prêter tant d'attention aux paroles et aux écrits, aux images sur les écrans. Il y a toujours un temps pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel, comme dit l'Ecclésiaste. Et de même: "A chaque jour suffit sa peine !" Puisse le Seigneur nous bénir tous et toutes en ces jours d'automne. Que toutes les crises annoncées et celles qui se déroulent déjà nous trouvent sereins dans la foi.