Evangile : Jésus, ses disciples et la foule au bord du lac (Mc 3, 7-12)
Jésus se retira avec ses disciples au bord du lac ; et beaucoup de gens, venus de la Galilée, le suivirent ; et aussi beaucoup de gens de Judée, de Jérusalem, d'Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon avaient appris tout ce qu'il faisait, et ils vinrent à lui.
Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour qu'il ne soit pas écrasé par la foule. Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Et lorsque les esprits mauvais le voyaient, ils se prosternaient devant lui et criaient : « Tu es le Fils de Dieu ! » Mais il leur défendait vivement de le faire connaître. Cy Aelf, Paris
La première lecture rapporte comment Jonathan, le fils de Saül, roi déchu à cause de sa désobéissance, rétablit une entente précaire entre son père et David, le nouveau roi. Dans la soirée d'hier, j'ai lu avec intérêt plusieurs du livre de Samuel. J'ai été frappé de voir que même après que les les Philistins se fussent emparer de l'Arche d'Alliance, cette dernière - par sa seule présence dans le camp adverse, leur causa de grands torts. Et finalement, après la défaite de Goliath par David, ils rendirent l'Arche aux israélites avec des présents de 'réparation'. Ainsi, Dieu demeure fidèle à son peuple, même lorsque celui-ce le rejette, car il a pitié d'eux.
Ce Dieu fidèle, patient et rempli de miséricorde, je le retrouve aujourd'hui. Les textes de liturgie se suivent bien pourvu que l'on fasse l'effort de les interroger. En effet, dans cet Évangile, on voit Jésus s'efforcer d'être présent à tous, pour tous, mais la foule est à ce point nombreuse qu'il demande qu'on tienne une barque à sa disposition, afin qu'il puisse enseigner le peuple sans se faire écraser dans un mouvement de foule.
Le verbe "écraser", pris dans ce contexte, m'a fait songer au "pressoir". C'est peut être ce qu'il y a de plus pénible pour Jésus durant le temps de sa mission: il est vraiment venu pour se donner à tous, mais aussi longtemps qu'il 'habite' un corps de chair, il est contraint d'en accepter les limites - et cela jusqu'à la croix. La croix ? Aussitôt que les hommes l'y auront 'pressé', comme un raisin bien mûr, Jésus laissera échapper du sang et de l'eau - qui jailliront (comme de l'Arche de l'Alliance) en rayons de sanctification et de miséricorde.
Pour l'instant, seuls les esprits mauvais, contraints et forcés - mais qui voient à travers la chair, ne peuvent qu'exprimer leur terreur à la rencontre de Jésus. Ils sont ainsi contraints de dire la vérité - et n'est-ce pas déjà, ici, déjà le triomphe du Seigneur - d'obliger le Menteur à dire le vrai ! Mais ce n'est pas cela que Jésus souhaite et il lui commande avec autorité de se taire.