Et la poésie ?

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Il n'y a pas encore de fil sur la poésie ? Si c'est vrai, alors je l'inaugure d'un fameux et extraordinaire baiser de notre ami Jacques Prévert !

Regardez-moi cela, comme c'est joli ! :

Le Jardin

Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassé
Un moment dans la lumière de l'hiver
Au Parc Montsouris à Paris
À Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.

Cela paraît si facile à écrire, mais lorsqu'on veut faire mieux... ah... c'est plus difficile !

I love you

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Est-ce la suite du premier ?

Paris at Night

Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La premiére pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l'obscuritè tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.

Au collège où j'allais, notre professeur, un Jésuite, avait carrément sauté le paragraphe du cours de littérature concernant Jacques Prévert. Le motif ? "C'était un grand fainéant !"... Et du coup, en bons étudiants que nous fûmes (en tout cas pour les subjonctifs !), nous nous empressâmes d'aller à la librairie acheter les recueils de Prévert ... dans lesquels nous ... découvrîmes qu'il fût un anticlérical notoire !

(Digresssion: On peut être notoire sans être notaire, mais pour un notaire, c'est intéressant... quoiqu'un peu péjoratif, peut-être ?)

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De Verlaine, le poème qui a servi pour annoncer le débarquement du 6 Juin 1944:

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

.

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Verlaine a connu une destinée tout à fait particulière. Oh, tout le monde connaît sa fugue avec Rimbaud... mais une fois jeté en prison, il retrouve sa foi catholique et écrit 'Sagesse', un recueil où l'on trouve de très beaux poèmes, dignes de figurer - celui que j'ai choisi, je le trouve superbe, mais vous en avez peut-être un autre ?

"Mon Dieu m'a dit" (Sagesse, II)

Mon Dieu m'a dit: Mon fils, il faut m'aimer. Tu vois
Mon flanc percé, mon coeur qui rayonne et qui saigne,
Et mes pieds offensés que Madeleine baigne
De larmes, et mes bras douloureux sous le poids

De tes péchés, et mes mains! Et tu vois la croix,
Tu vois les clous, le fiel, l'éponge, et tout t'enseigne
A n'aimer, en ce monde amer où la chair règne,
Que ma Chair et mon Sang, ma parole et ma voix.

Ne t'ai-je pas aimé jusqu'à la mort moi-même,
Ô mon frère en mon Père, ô mon Fils en l'Esprit
Et n'ai-je pas souffert, comme c'était écrit?

N'ai-je pas sangloté ton angoisse suprême
Et n'ai-je pas sué la sueur de tes nuits,
Lamentable ami qui me cherches où je suis?

Les rimes se suivent toutes avec une grande musicalité. J'aimerais pouvoir m'avancer dans ce domaine, mais le talent m'échappe...

Nouveau

Merci pour ce nouveau post, je fouille dans le forum dès que j'ai un moment et c'est fort agréable ...

J'aime la poèsie. La lire, la décortiquer ...

Pendant l'école à la maison, ma fille apprend toutes les semaines un poème , pas en entier mais quelques lignes .

Il y a quelques temps j'ai lu Michel-Ange et j'avais retenu un poème qui m'avait interpelé , face à mon chemin vers Dieu :

" Je voudrais bien vouloir ce que je ne veux pas,
Seigneur, mais entre feu et coeur,comme une glace
se glisse, qui éteint le feu ; des lors ma plume
s'éloignent de mes actes et ma feuille ment.

Je t'aime de la langue, mais je me désole
qu'Amour n'atteigne pas mon coeur et ne sais comme
ouvrir la porte à la Grace pour qu'elle imprègne
ce coeur et qu'elle en chasse tout cruel orgueil.

Ah seigneu, perce cet écran! Abat ce mur,
que sa massivité ne fasse plus obstacle
au soleil de ta lumière, éteinte en ce monde !

Ce flambeau qui nous fut annoncé, envoie le
à ta belle épousée * afin que mon coeur brûle
et n'éprouve aucun trouble et ne sente que Toi !

* . L'âme

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Merci eloma, et bienvenue sur Ephata !

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Victor Hugo au sujet de Léopoldine, au destin tragique :

"Hélas, je n'étais jamais gai quand je la sentais triste !
J'étais sombre au bal le plus joyeux, si j'avais, en partant,
Vu quelque ombre en ses yeux...."

Des vers qui me sont revenus à l'esprit d'un seul coup, très doux, très simples....

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