l'Euthanasie.

Ce qui m'effrayait tant avant les élections arrive aujourd'hui..
Ils n'ont pas trop attendu.. pour une fois, ils ont très vite pondu une loi qui pourrait être votée......
Pour moi, c'est un avant goût de fin du monde..
http://www.senat.fr/leg/ppl11-586.html

La légalisation de l'euthanasie est inacceptable comme était inacceptable l'incohérence entre le soutien officiel des soins palliatifs et le refus de leur financement.
A quoi sert-il d'ouvrir des services spécialisés auxquels on ne donnait pas les moyens de fonctionner et qui ont fermé pour des questions de coût ?
On a le sentiment de devoir choisir entre la peste et le choléra. C'est insensé.

Quand il n'y a pas de place dans les services de soins palliatifs il y a bien souvent un retour à domicile avec la mise au service du patient toute une structure de style had.. les gens se sentent parfois bien mieux à domicile pour finir leurs jours entourés de leurs proches, d'un personnel adapté, avec infirmière, psychothérapeutes, kinés, médecins généralistes, et tout un tas d'autres choses qui font que la personne n'est jamais abandonnée...... elle se retrouve au milieu de personnes qu'elle connait, et en qui elle a confiance.. le généraliste et l'infirmière on bien souvent cotoyé les personnes en fin de vie pendant des années, voire des vies entières..
Refus de financement ?? tout est remboursé à 100% dans l'had.. et les centres de palliatif sont bien souvent utilisés quand la famille refuse le retour à domicile par peur d'être dépassés.. mais généralement, ils comprennent avec le temps que c'est ce qu'il y a de mieux pour eux, et pour la personne qui part........et les refus de ces centres ne viennent pas forcément d'un manque de place, mais d'une décision de la famille.

l'euthanasie active est quelque chose de dramatique.. c'est en fait un ordre donné par un médecin à une infirmière : un ordre qui dit simplement de faire entrer dans le corps d'un être humain, un produit avec une dose létale : on tue purement et simplement quelqu'un de sang froid quelqu'un qui peut être pourrait s'en sortir, pourrait encore vivre, un an.. un mois, une semaine... on n'en sait rien.. on n'est pas le bon Dieu !!! même si ce n'est qu'une heure de plus.. une minute de plus.. une seconde de plus........on n'a pas à décider.. on n'a pas à juger, et on n'a pas à exécuter..........

Ce que tu dis, Pati, est tout à fait juste, sauf que parfois cela ne fonctionne pas.
Quand on est loin de l'hôpital référent, il est TRES difficile de bénéficier d'une HAD. La prise en charge à domicile s'organise entre les infirmières libérales qui sont déjà débordées et un service social local qui, pour des questions de statut et de coût, ne peut recruter pas de personnels qualifiés; ce qui n'enlève rien à la bonne volonté des personnels ni à leurs aux qualités humaines indéniables. Quand les soins deviennent trop lourds, les malades sont hospitalisés normalement en soins palliatifs. Quand le service n'existe plus, les malades en fin de vie sont accueillis dans les services de médecine. Effectivement, ils ne sont pas à l'abandon, mais ils ne bénéficient pas des meilleures conditions de soins et d'entourage pour leur famille.
Sans compter que dans les zones rurales où l'habitat reste trop sommaire: isolement géographique, pas de chauffage, pas de salle de bain, pas d'eau chaude, les autorités départementales privilégient les prises en charges en institution, hôpital et maison de retraite, aux soins à domicile qui n'apportent pas suffisamment de garanties sur le plan de l'hygiène et du confort.
Je rappelle que le coût journalier des services hospitaliers," prix de journée ", est imposé par arrêté préfectoral à la sécurité sociale qui paie. Les dépenses de santé ne doivent pas dépasser le cadre du budget annuel départemental pré-établi.
Mais quand le coût est estimé trop élevé, on ferme le service ou l'établissement.
Il arrive que ce soit pour financer une clinique à but lucratif qui fait doublon avec un service hospitalier compétent, par exemple. Les financements et restrictions relèvent de choix politiques qui répondent aux estimations des besoins du secteur, en principe ...
Mais dans certains cas, surtout ces dernières années, les intérêts privés en ville se voient préférés aux besoins des populations rurales ...
Si la loi sur l'euthanasie est, HELAS, adoptée, le souhait narcissique des gens à ne pas se voir diminués rejoindra le souci du coût de la dépendance ...
La droite va tempêter au nom du respect de la vie mais ne reviendra pas en arrière pour des raisons financières...

Et bien moi, droite /gauche, je m'en fiche complètement.. je refuserai toute ma vie d'obéir aux ordres.. que ce soit un médecin généraliste, un oncologue ou même le président de la république.. et j'engage mes collègues à faire pareil..........

Pati,
tu resteras une protestataire et c'est comme cela que l'on t'apprécie !

Merci Jeanine...
tu me connais à présent.. personne ne peut me faire faire ce que je ne veux ou ne peux pas faire..
il est question ici de foi et d'étique.....
tant de choses à en dire.. mon Dieu !!!
Bises à tous..
Pati.

Pati a écrit:

l'euthanasie active est quelque chose de dramatique.. c'est en fait un ordre donné par un médecin à une infirmière : un ordre qui dit simplement de faire entrer dans le corps d'un être humain, un produit avec une dose létale : on tue purement et simplement quelqu'un de sang froid quelqu'un qui peut être pourrait s'en sortir, pourrait encore vivre, un an.. un mois, une semaine... on n'en sait rien.. on n'est pas le bon Dieu !!! même si ce n'est qu'une heure de plus.. une minute de plus.. une seconde de plus........on n'a pas à décider.. on n'a pas à juger, et on n'a pas à exécuter..........

Peu avant le décès de mon père, j'ai appris par des clients de ma boutique qu'il existait (qu'il existe ?) dans le même service de gériatrie où il avait été placé, une "chambre de la mort" (cela m'a été dit à voix basse, comme d'un secret)... où finissent les malades en fin de vie. Une jeune femme, atteinte d'un cancer incurable, m'a dit : "Fais vite partir ton papa d'ici, car ici on ne guérit pas, ici on meurt !" Cette femme est rentrée chez elle pour finir ses jours plus dignement Quant à mon père, il est décédé du second staphylocoque doré qu'il a attrapé, du fait de l'absence quasi totale d'asepsie dans le service. Il avait également souffert des efforts entrepris par un de ses anciens élèves - le chef du service, qui prétendait: "Je vais le récupérer !" ... il voulait le nourrir par sonde gastrique, mais mon père avait laissé un document par lequel il rejetait tout acharnement thérapeutique. Sa fin fut on ne peut plus 'honorable', puisqu'il a passé les trois premières des quatre semaines de sa fin de vie, a arracher les tuyaux qu'on lui plantait dans les bras, la bouche ou le nez, jusqu'au moment où je suis intervenu... après avoir constaté qu'en utilisant des 'psychothropes', on l'avait réduit à l'état de légume. Il a eu le temps de dire à ma mère : "Maintenant, je suis heureux..."

Eh bien !

Je suis contre l'euthanasie.Mais que fait-on de la souffrance physique ?Il faudrait que les scientifiques trouvent des moyens pour stopper la souffrance ou au moins l'amoindrir.

@Boisvert....
Etienne, il ne faut pas confondre acharnement thérapeutique et aide à mieux vivre sa fin..
Il y a une différence fondamentale entre l'euthanasie passive et l'euthanasie active. et je crois que la loi Léonetti suffit amplement et qu'elle est très bien faite...
@Lumière..
Aujourd'hui, les souffrances physiques, on arrive à les gérer.. il y a eu de nombreux progrès quand aux traitements de la douleur.....nous avons un panel assez conséquent de produits très efficaces pour traiter la douleur....

En effet, comme dit Pati, la science a beaucoup avancé pour enrayer les souffrances physiques. Souvent se sont des souffrances morales qui font que la personne désire mourir. C'est l'abandon des proches, le sentiment d'être une charge, la peur, l'angoisse, la solitude, etc. qui leur donnent de vouloir cesser de vivre.