En 2 Samuël 24, David se retrouve roi, après Saül. A ce nouveau titre, le voici tenté par le recensement, chose que Dieu avait interdite. On le met en garde, mais il passe outre, et le recensement lui apprend qu'Israël comptait huit cent mille hommes de guerre pouvant tirer l'épée, et Juda, cinq cent mille hommes." Mais il se repentit et la peste qui tomba sur le peuple comme un châtiment s'arrêta là où David fit ériger un autel pour offrir au Seigneur des sacrifices de paix. La tentation de David, vouloir compter sur ce que Dieu lui donne plutôt que sur sur Dieu lui-même se retrouvera tout au long de la tradition biblique.
Mais aussi dans la tradition catholique : il est tellement tentant de se rassurer en s'appuyant sur la solidité des institutions comme si elles rendaient palpable la solidité même de Dieu !
Chaque année, dans l’Église catholique, diocèses, paroisses, mouvements, séminaires, services des vocations, communautés religieuses, catéchuménats sont assaillis de formulaires à remplir et de statistiques à établir. Non pas, bien sûr, pour obtenir des subventions. Mais par besoin de compter, comme pour se rassurer. on est sûr qu'il y a un pilote dans l'avion, mais y a-t-il encore des passagers ?
Or, Dieu manifesté en Jésus-Christ n'a pas d'autre puissance que l'amour. Or, l'amour, exposé, rend vulnérable. Et il ne peut jamais se chiffrer. Contrairement aux images de la "pesée des âmes", qui a jamais pu peser l'amour ?