Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 17,14-20.
Quand Jésus, Pierre, Jacques et Jean rejoignirent la foule, après que Jésus eut été transfiguré sur la montagne, un homme s'approcha,
il lui dit : « Seigneur, prends pitié de mon fils. Il a des crises d'épilepsie, il est bien malade. Souvent il tombe dans le feu et souvent aussi dans l'eau. Je l'ai amené à tes disciples, mais ils n'ont pas pu le guérir. » Jésus leur dit : « Génération incroyante et dévoyée, combien de temps devrai-je rester avec vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi ici. » Jésus l'interpella vivement, le démon sortit de lui et à l'heure même l'enfant fut guéri.Alors les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier : « Pour quelle raison est-ce que nous, nous n'avons pas pu l'expulser ? » Jésus leur répond : « C'est parce que vous avez trop peu de foi. Amen, je vous le dis : si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : 'Transporte-toi d'ici jusque là-bas', et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible. »
Cy Aelf, Paris
Cette délivrance d'un démon, qui échoue juste après la transfiguration du Christ, manifeste combien la nature humaine est faible et évasive. D'un moment à l'autre, nous pouvons basculer d'une conviction intime et bienheureuse, qui suscitait notre joie, à une forme de scepticisme, au doute et à la faute. Car un rien nous distrait...
Mais c'est une question d'exercice. C'est ce que j'ai compris et retenu. Chaque matin, je me réveille et je me dis qu'aujourd'hui, non, je ne vais pas à l'Eucharistie. Mais à l'heure juste, et même en avance, j'y suis tout de même ! Je sais très bien que le "NIËT" de mon réveil ne sort que de mon corps assoupi. J'ai appris récemment que les membres de l'Opus Dei pratiquent ce qu'ils appellent "la minute héroïque" qui consiste à se lever dès le réveil. Eh bien, j'avais cette "minute héroïque" sans lui avoir donné de nom. Une discipline bien acquise, car répétée mille et une fois, ne fait jamais défaut (je la considère d'ailleurs comme une grâce).
Mais que veut dire cette histoire de foi petite comme un grain de moutarde qui permet de déplacer la montagne ? C'est pratiquement ce que je viens d'écrire: pour retrouver la proximité de Dieu comme sur la montagne sainte, il suffit d'acquérir le réflexe de l'abandon dans la foi. Jésus imposa à sainte Faustine, à la fin de chaque prière, de dire et de redire :"Jésus, j'ai confiance en toi !" C'est parce qu'il nous connaît bien ! Il sait qu'il nous sera plus facile de dire: "j'ai foi en Dieu", que "Jésus, j'ai confiance en Toi !" La différence entre les deux formules, c'est que la première est adulte et repose sur la réflexion, tandis que la seconde est le cri de l'enfant qui s'abandonne !
Le reste, je le trouve chez saint Paul : "La détresse elle-même fait notre orgueil, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance; la persévérance produit la valeur éprouvée; la valeur éprouvée produit l'espérance; et l'espérance ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné." (Romains, 5)