Petit récit des pèlerins…
Samedi matin 8h00 : arrivée au métro Angrigon, rencontre de vonarburg, Virginie et Hélène. Vonarburg de préciser que nous le reconnaîtrions à ses verres de contact !
:beret: La description a fonctionné, nous nous reconnaissons immédiatement sans s’être jamais vu… ah ! Les enfants de Dieu…
Arrivée à l’Oratoire de saint Joseph, nous sommes déjà épuisés de gravir toutes ces marches…
la journée va être longue ! Nous rencontrons frère Pascal des Franciscains de l’Emmanuel… seul avec sa pancarte ! Quelques-uns arrivent peu à peu… puis le grand frère, François-Marie, tout étonné de nous voir poirauter sur le parvis, nous signale que tout le monde est dans la chapelle en haut de la sacristie pour les Laudes… oups ! Nous arrivons juste à temps pour l’hymne d’entrée.
Simon nous raconte la vie de Katéri avant le départ… retardé de 45 minutes. 10h45, nous montons tout au haut de la montagne dans un chant haletant «
Proclamez que le Seigneur est bon, éternel est son amour »… et puis, nous redescendons à une vitesse impressionnante… les rues de Westmount sont pittoresques… les gens se demandent qui sont ces jeunes portant une croix, chantant et annonçant le Christ… ils sont fous… ben, oui !
La vitesse de croisière est rapide… tous ne sont plus aussi jeunes… dont moi ! Mes 37 ans bien sonnés se font sentir de tout leur poids (c’est le cas de le dire…). Pas le temps de se plaindre, le monde a besoin de voir des têtes de ressuscités : la petite Virginie tant bien que mal se rend jusqu’à la première halte, à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (Marie se fait proche de nos souffrances…) chez les frères Franciscains pour un petit temps de ressourcement et pour le repas du midi. Un soldat tombe au combat, Virginie demande à ce que son papa vienne la chercher. Les 5 ou 6 kilomètres qu’elle a marché sont beaucoup pour une petite de son âge. Elle a quand même fait un bon bout et nous sommes fiers d’elle.
Vers 13h15, nous repartons de plus belle… cette fois-ci, ce ne sont pas les rues pittoresques de Westmount que nous sillonnons mais le bain de foule d’une vente trottoir de la rue Wellington à Verdun (événement annuel de grande vente des boutiques de la rue qui sortent à l’extérieur la marchandise, foire, musique, méchoui, etc.). Nous passons au milieu d’eux comme
Jésus, qui, passant au milieu d’eux, allait son chemin… les regards interrogés, interloqués, amusés et hostiles nous bombardent… qu’est-ce qu’ils veulent ces chrétiens ? Frère Manuel André d’annoncer dans le haut-parleur le but de notre démarche et leur promettant de porter pour eux et avec eux leurs intentions de prières, leurs souffrances et leurs joies, nous continuons notre marche dans la joie de la louange.
Nous arrivons vers les verts pâturages du bord du Fleuve saint Laurent que nous longerons désormais sur la piste cyclable – au grand dam des cyclistes et des rollerbladers - jusqu’à notre destination au Sanctuaire de Katéri Tekakwitha, dans la Réserve Indienne de Kanawake.
Deuxième stop, après un deuxième chapelet (ou était-ce le troisième ?), coin 9e avenue et boulevard Lasalle… à deux pas de chez moi…la tentation est grande de bifurquer pour aller à la maison, la fatigue du chemin se fait sentir… environ 15-16 km de parcourus. La madame est ben fatiguée
… sa jambe paresseuse et son pied « ballon de football » ne suivent plus la cadence… ça marche vite ces jeunes ! Nous accusions déjà un retard de 45 minutes… pas possible de ralentir… nous repartons après une courte pause… Environ 0.5 kilomètres plus loin, Hélène a jeté la serviette… elle doit rendre les armes et se rendre à l’évidence de l’incapacité de terminer les 22 km. Ce n’est pas le cœur ni l’esprit qui ne veulent pas mais le corps ne suit plus… un gentil frère la recueille dans la camionnette. Elle fera désormais la route sur 4 roues en recueillant avec le frère les estropiés et les boiteux de la route ! C’est avec beaucoup d’admiration qu’elle encourage ses frères et sœurs, dont notre cher Vonarburg, à poursuivre leur combat (car s’en est un !).
Quel courage de traverser à pied le pont Mercier à la queue-leu-leu ! C’était beau de voir tous ces jeunes et cette dame beaucoup moins jeune passer le pont - un vrai péril dans l’état où il est ! - pour arriver au petit village de Kanawake.
Nous arrivons tous enfin à peu près à la même heure, à quelques minutes près. Nous nous dirigeons vers l’herbe fraîche pieds nus : quelle jouissance pour nos pauvres pieds ! La Messe précédant notre arrivée terminée, nous pouvons enfin aller nous recueillir devant Jésus, aller confier nos intentions de prières à Katéri en attendant la Messe que le père Pierre Smith célébrera avec nous, pour nous… quel bonheur de l’entendre parler de l’Amour de Dieu pour chacun de nous ! Sa dévotion pour Katéri est telle qu’il la compare à la petite Thérèse et Elisabeth de la Trinité ! Rien de moins… eh ben, on a intérêt à la connaître davantage ! Elle est de ces petites âmes toutes simples qui n’ont pas fait de grandes choses mais qui ont eu un tel amour pour Jésus, pour la Trinité. Elle est morte jeune (24 ans, je crois)… elle est à mon avis une grande source d’inspiration pour la réconciliation des peuples colonisateurs (qui n’ont pas toujours été tendre et respectueux des cultures propres à un peuple) et les peuples autochtones…
Nous avons partagé un repas sur le bord du Fleuve, regardant un énorme paquebot passer avec une vue sur l’Oratoire de saint Joseph du Mont-Royal : quel chemin parcouru !
Les plus jeunes d’entre nous avaient encore de l’énergie pour marcher, courir, faire les fous… alors que celle qui vous parle, avait du mal à faire un simple pas. J’ai découvert des muscles dont j’ignorais l’existence. Le corps humain est une machine complexe… Cette souffrance temporaire nous donne de compatir à ceux qui souffrent dans leur corps des souffrances atroces… sauf que les nôtres disparaîtront d’ici quelques jours…
Voilà… en gros… le récit de notre pèlerinage. Peut-être que vonarburg et Virginie voudront ajouter quelque chose de leur expérience vécue. Pour ma part, je crois avoir reçu de belles grâces invisibles à l’œil nu mais bien descendues au fond de mon cœur…
Je suis très contente d’avoir pu faire la connaissance de mon frère vonarburg…
Des photos suivront peut-être si les frères nous en envoient...
Fraternellement,
Hélène