Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 2,12-22.
Frères, souvenez-vous qu'au temps où vous étiez païens, vous n'aviez pas de Messie à attendre, vous n'aviez pas droit de cité dans le peuple de Dieu, vous étiez étrangers aux alliances et à la promesse, vous n'aviez pas d'espérance, et, dans le monde, vous étiez sans Dieu.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,35-38.
Jésus disait à ses disciples : " Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées.
Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte.
Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. S'il revient vers minuit ou plus tard encore et qu'il les trouve ainsi, heureux sont-ils !
Je crois qu'en effet, voici le temps venu de rester en tenue de service et de garder nos lampes allumées. Tout comme le Seigneur viendra à la fin des temps, Il vient aussi, de tous les temps, frapper à la porte de nos coeurs. La trouvera-t-il ouverte ? Cette veille, cette attitude d'attente active (car garder sa tenue de service et sa lampe allumée, c'est le service du Seigneur dans le prochain) a profondément marqué saint Luc qui dit encore au chapitre 21 : "Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. Comme un filet, il s’abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »
La seconde citation est précieuse, car elle nous indique ce qui est contraire à la veille : les excès de la chair, mais aussi les soucis de la vie. Si certains s'imaginent que le propre d'un croyant est de porter des soucis, eh bien non, les soucis temporels éloignent de Dieu tout autant que les excès du plaisir. Mais il faut trouver l'équilibre de celui qui se tient debout, c'est-à-dire actif et prêt à paraître devant le Fils de l'Homme.
Mais pourquoi le Seigneur tarde-t-il tant ? Ne sommes-nous pas déjà bien au-delà de minuit ? Evidemment, tous les chrétiens de tous les temps se sont posés cette question: ceux qui étaient persécutés par Rome, comme ceux qui ont vécu la dernière guerre mondiale. Mais ce n'est pas ce qui nous est demandé. C'est la qualité de la veille qui compte, non le calcul de la durée ! Les saints l'avaient compris, eux qui étaient toujours à l'oeuvre, soit de manière extérieure, soit dans la prière. Je me souviens de textes de l'Abbé Pierre, dans lequel il disait attendre la mort, non comme l'épreuve la plus rude, mais comme "la suprême consolation" !
Nous sommes bien en route vers la Toussaint et je prie que cette fête trouve chacun de nous avec un véritable esprit de fête !