Le jeudi de la 1e semaine de l'Avent
Livre d'Isaïe 26,1-6.
Tu construis solidement la paix, Seigneur, pour ceux qui ont confiance en toi.
Mettez toujours votre confiance dans le Seigneur, car le Seigneur est le Rocher pour toujours.
Psaume 118(117),1.8.19-20.21.25.26.
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Mieux vaut s'appuyer sur le Seigneur
que de compter sur les hommes ;
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7,21.24-27.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »
Il y a, dans les textes d'aujourd'hui, comme une célébration de la Miséricorde divine. Dieu est sainteté, Dieu est justice, mais d'abord Dieu est Amour miséricordieux. Ainsi s'articulent les trois premiers attributs de la divinité: Dieu est sainteté et la Sainteté ne supporte pas la moindre impureté; pour y remédier sa Justice est à l'oeuvre; mais celle-ci est constamment freinée par la Miséricorde. Combien de fois, par exemple dans l'épisode de Jonas à Ninive, les signes de repentir de la part de l'homme n'ont-ils pas obtenu que Dieu renonce à faire justice ? C'est par la théologie de la Miséricorde divine, qui a été décrite par Jésus à sainte Faustine (et notée par elle dans un volumineux 'Petit Journal'), que j'ai eu accès à une forme de vie en Eglise. J'en avais rêvé depuis le jour ma conversion, mais Il m'aura fallu attendre quinze années depuis ma conversion pour découvrir cette Congrégation - des Apôtres de la Miséricorde divine . Soeur Faustine n'a été canonisée que le 30 avril 2000 - et c'est depuis lors seulement que le temps de la Miséricorde est annoncé au monde.
J'ai résumé très brièvement, mais l'essentiel y est : l'attitude de confiance en Dieu est l'essence même de la vie des membres de la congrégation. Il ne s'agit pas de dire seulement : "J'ai foi en Toi, Seigneur", mais il faut encore s'y abandonner dans une confiance généreuse qui tend à la perfection dans l'abandon. C'est ainsi que le petit chapelet de la miséricorde s'achève par un acte de confiance ("Jésus, j'ai confiance en Toi !") ... auquel l'âme résiste parfois: en effet, il est plus facile à l'homme de dire : "Je crois" que de dire "J'ai confiance"... car la vraie confiance suppose un abandon de sa volonté propre, individuelle.
Je retrouve cette attitude fondamentale dans mes premiers verset su Psaume lu aujourd'hui.
Quant à l'Evangile, il propose l'image de la maison qui est fondée non sur un calcul humain, mais sur la mise en oeuvre de la volonté divine. L'homme y construit sa vie et sa destinée en abandonnant d'abord sa volonté au profit de celle de Dieu. Pour beaucoup de candidats, c'est l'exigence de cette foi d'abandon - du fait de la crainte, j'imagine... qui posera problème. Mais pour ceux et celles qui franchissent ce pas, l'existence devient découverte joyeuse au coeur du quotidien... parfois le plus banal qui soit. Quiconque a entrevu la joie intérieure d'un religieux ou d'une religieuse en habits sait de quoi je parle.
Je conclus par une anecdote. En ce temps de crise généralisée, j'ai parfois craint pour mon revenu, en me demandant comment j'arriverais au bout de ma carrière. Mais une neuvaine commencée à cette intention m'a aussitôt rappelé ce mot de Jésus à soeur Faustine - qui m'était forcément adressé aussi : "„Ma fille, je t’assure un revenu permanent dont tu vivras. Ton devoir est d’avoir une complète confiance en Ma bonté, et Mon devoir est de te donner tout ce dont tu as besoin. Je me rends Moi-même dépendant de ta confiance ; si ta confiance en Moi est grande, Ma largesse n’aura pas de mesure” (P. J. 548).
Jezu Ufam Tobie !