Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 2,13-18.
Après la visite des mages à Bethléem, l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D'Égypte, j'ai appelé mon fils.
Alors Hérode, voyant que les mages l'avaient trompé, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d'après la date qu'il s'était fait préciser par les mages. Alors s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Jérémie : Un cri s'élève dans Rama, des pleurs et une longue plainte : c'est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console, car ils ne sont plus.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Est-ce moi qui ai cette impression, ou bien est-il exact que, cette année plus qu'en d'autres, les textes de la Liturgie "collent" aux évènements de ce temps ? Ou bien est-ce que je vieillis, ou bien est-ce moi qui suis cafardeux ?
J'ai tressailli en songeant à ces enfants martyrs, car j'ai d’office songé aux avortements, à ces tueries pratiquées quotidiennement, auxquelles d'aucuns veulent ajouter encore par le "suicide assisté" et l'euthanasie pour tous (y compris les enfants malades). Décidément, tout cela sent mauvais, je dirais même plus: çà sent le souffre qui sort des naseaux de la bête immonde...
Jésus, en ce jour, nous rappelle le "génocide caché", selon une expression parfois employée. C'est bien un génocide et peut-être le pire qui ait existé, car il s'étale désormais dans tous les pays du monde. Or, ce qui continue d'être promu comme un progrès pour l'humanité, constitue en réalité une immense faille, une défaite inimaginable pour les hommes. Songez donc de combien de talents avons-nous été privés par ces massacres légaux ? En ce qui me concerne, je songe beaucoup aux artistes de talent, poètes et peintres. Je pense facilement à un Van Gogh, qui écrivit un jour à son frère Théo: "Lorsque je peins un raisin d'une vigne, je voudrais montrer que les pépins sont vivants aussi et ne demande qu'à percer"... Je songe bien sûr aux écrivains qui n'écriront jamais et à la conséquente pauvreté de notre culture. Nous n'avons plus que des idéologues, des théoriciens du profit, des psychanalystes coupeurs de têtes, de scientifiques fous. Et puis quoi encore ? Ceci : Dieu, parmi tous enfants dont on n'a pas voulu, combien de saints martyrisés avant même d'avoir reçu le baptême ! Hélas, que de nations appauvries, ravagées ! Quel est ce monde de fous, comment ne pas être révulsés pour peu que l'on y songe ?
L’Évangile de ce jour nous rappelle à la nécessité de continuer de nous convertir et d'être des témoins de la Vérité à la face de ce monde qui est menteur "dès le commencement" !