Livre des Actes des Apôtres 3,11-26.
« Hommes d'Israël, pourquoi vous étonner ? Pourquoi fixer les yeux sur nous, comme si nous avions fait marcher cet homme par notre puissance ou notre sainteté personnelle ? Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a donné sa gloire à son serviteur Jésus, alors que vous, vous l'aviez livré ; devant Pilate, qui était d'avis de le relâcher, vous l'aviez rejeté. Lui, le saint et le juste, vous l'avez rejeté, et vous avez demandé qu'on vous accorde la grâce d'un meurtrier. Lui, le Chef des vivants, vous l'avez tué ; mais Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, nous en sommes témoins. Tout repose sur la foi au nom de Jésus : c'est ce nom qui a donné la force à cet homme, que vous voyez et que vous connaissez ; oui, la foi qui vient de Jésus a rendu à cet homme une parfaite santé en votre présence à tous.
D'ailleurs, frères, je sais bien que vous avez agi dans l'ignorance, vous et vos chefs. Mais Dieu qui, par la bouche de tous les prophètes, avait annoncé que son Messie souffrirait, accomplissait ainsi sa parole. Convertissez-vous donc et revenez à Dieu pour que vos péchés soient effacés. Ainsi viendra, de la part du Seigneur, le temps du repos : il enverra Jésus, le Messie choisi d'avance pour vous, et il faut que Jésus demeure au ciel jusqu'à l'époque où tout sera rétabli, comme Dieu l'avait annoncé autrefois par la voix de ses saints prophètes.
Moïse a déclaré : Le Seigneur votre Dieu fera se lever pour vous, au milieu de vos frères, un prophète comme moi : vous écouterez tout ce qu'il vous dira.
Si quelqu'un n'écoute pas les paroles de ce prophète, il sera éliminé du peuple.
Ensuite, tous les prophètes qui ont parlé depuis Samuel et ses successeurs ont annoncé eux aussi les jours où nous sommes.
C'est vous qui êtes les fils des prophètes, les héritiers de l'Alliance que Dieu a conclue avec vos pères, quand il disait à Abraham : En ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre. C'est pour vous d'abord que Dieu a fait se lever son Serviteur, et il l'a envoyé vous bénir, en détournant chacun de vous de ses actions mauvaises. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24,35-48.
Les disciples qui rentraient d'Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s'était passé sur la route, et comment ils avaient reconnu le Seigneur quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ?
Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os, et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins
Cy Aelf, Paris
La parole que Pierre adresse aux juifs confirme bien que, dès les premiers moments de la fondation de l'Eglise, l'oeuvre de la miséricorde entreprise par Dieu au sein du peuple juif ne s'arrêtera pas du fait que ce dernier a crucifié Jésus. Et Pierre de confirmer, tout simplement, que l'Alliance conclue par Dieu avec Abraham se continue mais sera étendue à toutes les nations de la terre. Les juifs ont agi par ignorance envers le Christ, mais il fallait que s'accomplisse ce que les prophètes avaient annoncés au sujet du Messie souffrant. C'est l'apôtre Luc qui a rédigé aussi bien ce texte que celui de l'Evangile et c'est pourquoi l'on trouve le même type de langage dans les deux lectures de ce jour.
Dans l'Evangile aussi, Jésus ressuscité vient combler l'ignorance et aider les disciples à guérir de leur mentalité. D'abord, au sujet de la résurrection, le Christ ressuscité ne peut être assimilé à un "esprit" - une sorte supérieure de fantôme. Lazare est bien sorti de son tombeau sur ses deux pieds, et Jésus leur prouve, en se faisant toucher, puis en mangeant, qu'il est ressuscité de la même manière.
Si ce texte est important pour nous chrétiens, c'est afin que nous ne tombions pas dans le piège d'un faux mysticisme. C'est qu'il en existe, de nos jours, des hommes et des femmes qui disent parler "au nom de Jésus", comme si Jésus avait besoin d'un(e) medium pour communiquer avec les hommes ! J'ai moi aussi été - un temps - contaminé par l'un ou l'autre de ces "prophètes modernes" qui ont TOUJOURS la seule fonction de semer la peur dans les coeurs.
Si je m'attarde sur ce sujet, c'est que nous vivons une époque difficile, mais il nous faut la vivre pleinement, non pas comme si nous étions de ces malheureux ignorants que l'on peut faire tourner en rond en regardant le ciel. D'ailleurs, l'Ecriture nous répond et je me fais une joie, de terminer par quelques citations réconfortantes :
- Et voici pourquoi l’amour se manifeste pleinement parmi nous : c’est pour que nous ayons une entière assurance au jour du jugement, d’autant plus que notre situation dans ce monde est celle que le Christ a connue lui-même. Dans l’amour, il n’y a pas de place pour la crainte, car l’amour véritable chasse toute crainte. En effet, la crainte suppose la perspective d’un châtiment. L’amour de celui qui vit dans la crainte n’est pas encore parvenu à sa pleine maturité. (1 Jean 4.17-18)
- Le souci au fond du coeur déprime un homme, mais une parole d’encouragement lui rend la joie. (Proverbes 12.25)
- Ne dites pas complot pour tout ce que ce peuple nomme complot ; ne craignez pas tout ce qu’il craint, ne le redoutez pas. (Isaïe, 8.12)
- Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos besoins à Dieu. Adressez-lui vos prières et vos requêtes, en lui disant aussi votre reconnaissance. (Philippiens 4.6)
et
-"Je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la fin du monde" (Matthieu 28,20)