boisvert Martyr du forum
| Sujet: Le vendredi de la 7e semaine de Pâques Ven 17 Mai 2013 - 4:47 | |
| Livre des Actes des Apôtres 25,13b-21. Quelques jours plus tard, le roi Agrippa et sa sœur Bérénice vinrent à Césarée saluer le gouverneur Festus. Comme ils passaient là plusieurs jours, Festus exposa au roi la situation de Paul : « Il y a ici un homme que mon prédécesseur Félix a laissé en prison. Quand je suis allé à Jérusalem, les chefs des prêtres et les anciens des Juifs ont porté plainte contre lui en réclamant sa condamnation. J'ai répondu que la loi romaine ne permet pas de livrer un accusé sans l'avoir d'abord confronté avec ses accusateurs, et lui avoir donné la possibilité de présenter sa défense. Ils sont alors venus ici, et sans aucun délai, le lendemain même, j'ai siégé au tribunal et j'ai fait comparaître cet homme. Mis en sa présence, les accusateurs ne lui reprochaient aucun des crimes que, pour ma part, j'aurais imaginés. Ils avaient seulement avec lui certaines discussions au sujet de leur religion à eux, et au sujet d'un certain Jésus qui est mort, mais que Paul déclarait toujours vivant. Quant à moi, ne sachant vraiment pas quelle suite donner à l'instruction, j'ai demandé à Paul s'il voulait aller à Jérusalem pour y être jugé sur cette affaire. Mais Paul a fait appel pour que son cas soit réservé à la juridiction impériale. J'ai donc ordonné de le garder en prison jusqu'à son transfert devant l'empereur. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 21,15-19. Après le repas au bord du lac, Jésus ressuscité dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? » Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : « Est-ce que tu m'aimes ? » et il répondit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : « Suis-moi. »
Cy Aelf, Paris
C'est un heureux temps de méditation que nous offre la liturgie aujourd'hui, comme elle met en rapport les témoignages de vie de saint Paul et de saint Pierre.
Les trois demandes de Jésus à Pierre: "M'aimes-tu plus que ceux-ci ? M'aimes-tu ? Est-ce que tu m'aimes ?" correspondent bien sûr aux trois reniements de Pierre. Mais ce n'est pas tout: au premier Oui de Pierre, Jésus lui confie la mission d'être le berger de ses agneaux; au second Oui, il devient le pasteur de ses brebis; quant au troisième Oui, outre qu'il est semblable au premier - mais avec cette insistance : "Tu sais tout, tu sais bien que je t'aime !", il implique d'aller jusqu'à l'abandon total dans la foi.
Le berger est celui qui garde les brebis, tandis que le pasteur est celui qui les fait paître, celui qui en prend soin. Il y a donc là deux regards sur le même rôle - on pourrait dire que le terme de berger désigne la profession, tandis que le mot de pasteur implique une relation entre le berger et ses brebis.
La première réponse de Pierre fait donc de lui le gardien des jeunes convertis qui se présenteront à lui; la seconde réponse l'élève au rang de pasteur de l'ensemble du troupeau; quant à la troisième, elle désigne - du fait de l'insistance, un engagement de plus en plus complet et déterminé.
Or, il se trouve que l'Ancien Testament, lui aussi, reconnaît trois degrés du commandement de l'amour de Dieu: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toutes tes forces".
Quelle découverte ! La première demande de Jésus suscite donc Pierre dans son coeur, la seconde éveille son esprit - car il faut une plus haute vue pour conduire un troupeau que pour élever des agneaux. quant à la troisième, elle implique d'investir "toutes ses forces". Pierre, lui aussi, se devra d'aller jusqu'au bout à la suite de Jésus. Pierre sera aussi comme son maître, il sera le pasteur sacrifié, il sera emmené où il ne voudrait pas aller.
Ce qui distingue saint Paul de saint Pierre, c'est d'abord leur élection. Souvenons-nous: lorsque Jésus a désigné Pierre pour devenir "le roc", la pierre sur laquelle il allait fonder l'Eglise, c'est après qu'il ait répondu à la question qu'il avait posées a chacun des disciples: "Vous, qui dîtes-vous que je suis ?" Et dans la réponse de Pierre, Jésus avait reconnu que c'est bien le Père qui l'avait inspiré : - 'Heureux es-tu, Simon fils de Jonas, lui di-il : car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux." (Matth. 16) Quant à saint Paul, n'est-ce pas Jésus qui l'a choisi ? Il l'a fait tomber de son orgueil sur le chemin de Damas, et une fois à terre, Il l'a relevé afin que Saül en devenant Paul devienne l'apôtre des nations païennes - et jusqu'à Rome.
Saint Paul était juif comme Pierre mais il avait grandi hors des frontières d'Israël, il travaillait (il fabriquait des tentes) et commerçait dans les langues les plus connues à l'époque. Pierre devait proclamer l'Evangile dans les synagogues des juifs et affermir le fondement de l'Eglise naissante, tandis que Paul deviendrait "l'apôtre des Gentils" et commencerait de répandre "l'incendie" de la Bonne Nouvelle à travers tout l'empire romain et le monde connu.
*** L’une des plus émouvantes mosaïques de Rome est celle qui représente Pierre, reconnaissable à ses cheveux blancs, accueillant Paul, avec sa petite mèche de cheveux noirs, dans la communauté de Jérusalem et lui disant " Paul, mon frère !" La voici : | |
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