Livre de l'Ecclésiastique 17,1-15.
Le Seigneur a créé l'homme en le tirant de la terre, et il l'a fait retourner à la terre. Il a donné aux hommes des jours comptés, un temps déterminé, il a remis en leur pouvoir ce qui est sur la terre. (...) Leurs chemins sont toujours à découvert devant lui, ils n'échappent jamais à ses regards.
Psaume 103(102),13-14.15-16.17-18a.
Comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
Il sait de quoi nous sommes pétris,
il se souvient que nous sommes poussière.
L'homme ! ses jours sont comme l'herbe ;
comme la fleur des champs, il fleurit :
dès que souffle le vent, il n'est plus,
même la place où il était l'ignore.
Mais l'amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,
est de toujours à toujours,
et sa justice pour les enfants de leurs enfants,
pour ceux qui gardent son alliance.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10,13-16.
On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit: « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu à la manière d'un enfant n'y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
C'est souvent dans le chagrin ou le malheur que l'adulte suspend ses activités habituelles et prend du temps pour réfléchir à sa vie et à son identité profonde;
c'est dans ces moments-là qu'il réalise ne pas être aussi libre que le monde lui avait dit. Il constate que si tout paraît permis, certaines choses lui sont néfastes. Et à ce moment, un jugement se produit: il est obligé de faire des choix qui le remettent en question.
Est-ce une leçon de morale que nous donnent les lectures d'aujourd'hui ? Oui, si l'on considère l'accueil que Jésus réserve aux enfants en même temps que la façon dont ses propres disciples essayaient de les écarter de lui. Il s'agit en d'une leçon, mais qui précède l'énoncé d'une morale. En fait, Jésus nous indique les dispositions dans lesquelles il faut être pour accueillir sa Parole dans nos vies.
En effet, à qui donc s'en remettent donc les enfants pour savoir ce qui est bien et désirable ou mauvais et détestable ? A la parole et aux actes de leurs parents. D'où la responsabilité des parents.
Je me souviens toujours de l'épisode de mon enfance, durant lequel j'avais reçu de ma mère, avant mon départ vers l'école, l'instruction de partager avec d'autres mon "quatre-heures". Et selon que je le faisais ou pas, je me sentais fier ou un peu honteux. Bernanos a exprimé cela avec de si belles lignes, que je ne peux m'empêcher de le citer :
« D’où vient que le temps de notre petite enfance nous apparaît si doux, si rayonnant? Un gosse a des peines comme tout le monde, et il est, en somme, si désarmé contre la douleur, la maladie! L’enfance et l’extrême vieillesse devraient être les deux grandes épreuves de l’homme. Mais c’est du sentiment de sa propre impuissance que l’enfant tire humblement le principe même de sa joie. Il s’en rapporte à sa mère, comprends-tu? Présent, passé, avenir, toute sa vie, la vie entière tient dans un regard, et ce regard est un sourire.
Et plus loin :
"Ne s’amuse pas qui veut. La moindre poupée de quatre sous fait les délices d’un gosse toute une saison, tandis qu’un vieux bonhomme bâillera devant un jouet de cinq cent francs. Pourquoi? Parce qu’il a perdu l’esprit d’enfance."(*)
La leçon d'aujourd'hui est très simple. Pour devenir enfant de Dieu, pour entrer dans le royaume, il faut avoir envers Dieu et envers l'Eglise, les mêmes dispositions de confiance joyeuse que l'enfant éprouve à l'égard de sa mère.
(*): http://elkorg-projects.blogspot.be/2006/08/georges-bernanos-journal-dun-cur-de.html