Livre d'Ézéchiel 34,11-16.
Parole du Seigneur Dieu : Maintenant, j’irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j'irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d'obscurité. (...) La brebis perdue, je la chercherai ; l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice.
Psaume 23(22),1-2ab.2c-3.4.5.6.
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d'herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l'honneur de son nom.
Si je passe un ravin de ténèbres,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi,
ton bâton me guide et me rassure.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15,3-7.
Jésus disait cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! '
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. »
Cy Aelf, Paris
Ces textes se répondent si simplement que l'on en tire d'abord la conclusion que Jésus est incarne parfaitement la prophétie d'Ezechiel par laquelle Dieu se révèle comme berger de ses brebis. Quant au dernier verset de l'Evangile, je l'ai entendu proclamer par une foule d'anges le matin de ma conversion: c'est comme si les murs de ma chambre avaient été, en un instant, d'un choeur d'anges qui répétaient sans se lasser, tranquillement : "Il y a plus de joie dans les cieux pour un seul qui se convertit que pour pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion !»
Une chose a retenu mon attention, c'est la formulation "un jour de brouillard et d'obscurité" employée par Ezechiel. Mais ne parvenant pas à comprendre pourquoi ce bout de phrase m'avait frappé, j'ai attendu de rencontrer le prêtre, qui est un érudit. Il m'a répondu : "Nacht und Nebel", cela vous dit quelque chose ? Ah, oui, bien sûr, c'est le nom donné par les nazis à une rafle de juifs durant la seconde guerre mondiale ! Mais ce jour de brouillard et d'obscurité n'a-t-il pas été à l'orgine du retour des juifs du monde entier vers la terre d'Israël.
La parole du Seigneur prend ainsi une dimension nouvelle. Il y a un salut personnel qui vaut aussi pour une multitude qui avait été "dispersée". Voici donc une découverte inattendue mais la portée en est rien moins que le salut final d'Israël dont parle saint Paul dans son Épitre aux Romains, XI, 11-33. A ce sujet, il est intéressant de lire encore. J'en ai trouvé un long passage en utilisant cette référence sur mon moteur de recherche : "Bossuet, Discours sur l'Histoire universelle., partie II, chapitre XX".
Le bon pasteur vient pour toutes les brebis dispersées, mais sans faire aucun amalgame: il vient sauver chacun d'entre les hommes un par un !