Le mardi de la 17e semaine du temps ordinaire
Livre de l'Exode 33,7-11.18-23.34,4-9.28.
A chaque étape, pendant la marche du peuple vers la Terre promise, Moïse prenait la Tente et la plantait hors du camp, à bonne distance. On l'appelait : tente de la Rencontre, et tout homme qui voulait consulter le Seigneur devait sortir du camp pour gagner la tente de la Rencontre.
Quand Moïse sortait pour aller à la Tente, tout le monde se levait. Chacun se tenait à l'entrée de sa tente et suivait Moïse du regard jusqu'à ce qu'il fût entré.
Au moment où Moïse entrait, la colonne de nuée descendait, se posait à l'entrée de la Tente, et Dieu s'entretenait avec Moïse.
Tout le peuple voyait la colonne de nuée qui restait à l'entrée de la Tente, tous se levaient et se prosternaient, chacun devant sa tente.
Le Seigneur s'entretenait avec Moïse face à face, comme on s'entretient d'homme à homme. Puis Moïse retournait dans le camp, mais son serviteur, le jeune Josué, fils de Noun, ne quittait pas l'intérieur de la Tente.
Un jour, Moïse dit au Seigneur : « Je t'en prie, laisse-moi contempler ta gloire. »
Dieu répondit : « Je vais passer devant toi avec toute ma splendeur, et je prononcerai devant toi mon nom qui est : YAHVÉ, LE SEIGNEUR. Je fais grâce à qui je veux, je montre ma tendresse à qui je veux. »
Il dit encore : « Tu ne pourras pas voir mon visage, car on ne peut pas me voir sans mourir. »
Le Seigneur ajouta : « Voici une place près de moi, tu te tiendras sur le rocher ;
quand passera ma gloire, je te mettrai dans le creux du rocher et je t'abriterai de ma main jusqu'à ce que j'aie passé.
Puis je retirerai ma main, et tu me verras de dos, mais mon visage, personne ne peut le voir. »
Moïse tailla de nouveau deux tables de pierre. Il se leva de bon matin, et il gravit la montagne du Sinaï comme le Seigneur le lui avait ordonné. Il emportait les deux tables de pierre.
Le Seigneur descendit dans la nuée et vint se placer auprès de Moïse. Il proclama lui-même son nom ;
il passa devant Moïse et proclama : « YAHVÉ, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d'amour et de fidélité,
qui garde sa fidélité jusqu'à la millième génération, supporte faute, transgression et péché, mais ne laisse rien passer, car il punit la faute des pères sur les fils et les petits-fils, jusqu'à la troisième et la quatrième génération. »
Aussitôt Moïse se prosterna jusqu'à terre,
et il dit : « S'il est vrai, Seigneur, que j'ai trouvé grâce devant toi, daigne marcher au milieu de nous. Oui, c'est un peuple à la tête dure ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous un peuple qui t'appartienne. »
Moïse demeura sur le Sinaï avec le Seigneur quarante jours et quarante nuits ; il ne mangea pas de pain et ne but pas d'eau. Sur les tables de pierre, il écrivit les clauses de l'Alliance, les Dix Commandements.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,36-43.
Laissant la foule, Jésus vint à la maison. Ses disciples s'approchèrent et lui dirent : " Explique-nous clairement la parabole de l'ivraie dans le champ." Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c'est le Fils de l'homme ; le champ, c'est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l'ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L'ennemi qui l'a semée, c'est le démon ; la moisson, c'est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l'on enlève l'ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui commettent le mal,
et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu'il entende !
Cy Aelf, Paris
Pourquoi faut-il que les oreilles entendent ? Il y a donc tant de sourds chez les hommes qui ont des oreilles ? Comment est-ce possible ?
Parce que les humains y mettent leur volonté ou pas; car il est tout à fait possible de voir et d'entendre, puis de de dire, devant un tribunal : "Je n'ai rien vu, je n'ai rien entendu, ce n'est pas mon affaire !" Car il y a ceux qui sont choisis et qui chercheront le sens - et une fois le sens trouvé, s'en réjouiront en Dieu et en nourriront leur vie.
Car la parole de Dieu est si riche en sens et en significations multiples, qu'un homme comme moi peut reprendre chaque année le même texte et y trouver "du neuf et de l'ancien".
Mais avant la venue du Christ, comme dans le récit de l'Exode, il n'était possible qu'aux prophètes de l'entendre. Il y avait un rite auquel se soumettre. Au désert, il y eut une "Tente de la Rencontre". Plus tard, on bâtit un Temple et l'on pria Dieu de venir y installer sa demeure. Encore n'était-ce pas suffisant, il fallait aussi des temps, des rythmes et des rites. Et Dieu était prié de se soumettre aux temps, aux rythmes et au rites humains.
Comprenez-vous ? Toutes les relations à Dieu - y comprises les nôtres, peuvent finir dans un rite, une église, un temple - mais sans que Dieu réponde, parce que nous aurons perdu les oreilles pour entendre et les yeux pour voir. Parce que nous pensons pouvoir nous mesurer à Dieu, mais quelle folie ! Notre prêtre, ce matin, nous a parlé d'un Dieu qui est bel et bien présent, tandis que nous, nous n'y sommes pas. Nous n'avons pas sa patience, nous choisissons le temps plutôt que l'éternité. Comment pouvons-nous préférer le temps à l'éternité ?