Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,12-20.
Frères, rendez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d’avoir part, dans la lumière,à l’héritage du peuple saint.
Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres, il nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé, par qui nous sommes rachetés et par qui nos péchés sont pardonnés.
Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature,
car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et les puissances invisibles : tout est créé par lui et pour lui.
Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui.
Il est aussi la tête du corps, c'est-à-dire de l'Église. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, puisqu'il devait avoir en tout la primauté.
Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total.
Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 23,35-43.
On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d'autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée,
ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »
Mais l'autre lui fit de vifs reproches : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. »
Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Cy Aelf, Paris
Ayant découvert un peu tard cette grande fête, puisqu'elle marque la fin de l'année liturgique, je me suis dit et répété - toute la nuit durant, que je n'étais pas digne de m'y rendre. J'ai très peu dormi. Comme j'ai eu faim le matin, je suis sorti pour trouver un petit pain à la seule boulangerie encore ouverte dans le quartier - et finalement, une connaissance m'a déposé à la chapelle où j'avais pensé ne pas me rendre.
C'est l'homélie du prêtre qui m'a convaincu que je suis passé par une tentation grave: celle de me juger moi-même. C'est le mot du larron crucifié en même temps que Jésus qui a mis fin à ma tentation. Il dit : "Pour nous, c'est juste" - auquel il a ajouté cette prière: "Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras inaugurer ton règne". C'est à cause de cette seule parole qu'il s'est retrouvé le jour même au paradis.
Jésus est bien le roi des rois. Son trône, c'est sa croix. Depuis deux mille et treize années, quel est l'homme de pouvoir qui ait voulu lui ravir ce trône et son titre de "Roi des juifs" ? Aujourd'hui est comme le jour de la crucifixion. La Croix demeure et ainsi demeure également la royauté du Christ.