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 La foi et les signes

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boisvert
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boisvert



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MessageSujet: La foi et les signes   La foi et les signes Icon_minitimeLun 24 Mar 2014 - 12:42

Le lundi de la 3e semaine de Carême

Deuxième livre des Rois 5,1-15a.

Naaman, général de l'armée du roi de Syrie, était hautement estimé par son maître, car il avait été l'instrument du Seigneur pour donner la victoire à la Syrie. Or, cet homme était lépreux.
Des Syriens, au cours d'une expédition en terre d'Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman.
Elle dit à sa maîtresse : « Ah ! si mon maître s'adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. »
Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d'Israël a déclaré. »
Le roi de Syrie lui répondit : « Vas-y. J'envoie une lettre au roi d'Israël. » Naaman partit donc ; il emportait sept cents livres d'argent, douze cent livres d'or et dix vêtements de fête.
Il remit la lettre au roi d'Israël. Celle-ci portait : « En même temps que te parvient cette lettre, je t'envoie Naaman mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre. »
Quand le roi d'Israël lut ce message, il déchira ses vêtements et s'écria : « Est-ce que je suis Dieu, maître de la vie et de la mort ? Car ce roi m'envoie un homme pour que je le délivre de sa lèpre ! Vous le voyez bien : c'est une provocation ! »
Quand Élisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire : « Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Que cet homme vienne à moi, et il saura qu'il y a un prophète en Israël. »
Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s'arrêta à la porte de la maison d'Élisée.
Élisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette. »
Naaman se mit en colère et s'éloigna en disant : « Je m'étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ; puis il agitera sa main au-dessus de l'endroit malade et guérira ma lèpre.
Est-ce que les fleuves de Damas, l'Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d'Israël ? Si je m'y baignais, est-ce que je ne serais pas purifié ? » Il tourna bride et partit en colère.
Mais ses serviteurs s'approchèrent pour lui dire : « Père ! Si le prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, tu l'aurais fait, n'est-ce pas ? Combien plus, lorsqu'il te dit : 'Baigne-toi, et tu seras purifié. ' »
Il descendit jusqu'au Jourdain et s'y plongea sept fois, pour obéir à l'ordre d'Élisée ; alors sa chair redevint semblable à celle d'un petit enfant : il était purifié !
Il retourna chez l'homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Je le sais désormais : il n'y a pas d'autre Dieu, sur toute la terre, que celui d'Israël ! Je t'en prie, accepte un présent de ton serviteur. »


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4,24-30.
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait : " Amen, je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays.En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. » A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.

Cy Aelf, Paris

Les deux textes proposés par la Liturgie se rencontrent sur la guérison de Naaman le Syrien, car celui-ci, tout comme les juifs de la synagogue de Nazareth, n'y ont rien compris.

Naaman pensait devoir accomplir quelque grande épreuve pour mériter d'être guéri par le prophète Elie, tandis que les juifs de Nazareth, qui avaient connu Jésus comme charpentier, attendaient - jusqu'à l'exigence !, une démonstration extraordinaire de son pouvoir. Mais dans les deux cas, la manifestation de la divinité demeure dans la plus grande simplicité. Et si Jésus n'a accompli aucun "signe" à Nazareth, c'est que ses habitants avaient envers lui un préjugé négatif : le fait est qu'ils n'avaient pas foi en lui et se tenaient prêts de le juger.

Dans la vie courante, le Seigneur voit nos efforts et pour peu que nous lui fassions confiance, il nous exauce. N'attendons pas de signes extraordinaires, mais ayons les yeux et l'esprit attentifs aux petits signes que la plupart négligent !
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boisvert
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MessageSujet: Re: La foi et les signes   La foi et les signes Icon_minitimeLun 24 Mar 2014 - 14:26

L'homélie du Pape François


« Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays » : l’homélie du Pape part de ces paroles de Jésus aux habitants de Nazareth, pour qui il ne put faire de miracles parce « qu’ils n’avaient pas la foi ». Jésus rappelle deux épisodes bibliques : le miracle de la guérison de la lèpre de Naamàn le Syrien, aux temps du prophète Elisée, et la rencontre du Prophète Elie avec la veuve de Sarepta de Sidon, qui fut sauvée de la disette. « Les lépreux et les veuves, explique le Pape François, à cette époque étaient des marginaux ». Pourtant, ces deux marginaux, en accueillant les prophètes, ont été sauvés. Par contre, les habitants de Nazareth n’acceptent pas Jésus, parce « qu’ils étaient si sûrs d’eux dans leur foi », « tellement sûrs dans leur observance des commandements qu’ils n’avaient pas besoin d’un autre salut ».

L'humilité de reconnaître notre besoin d'être sauvés

« Voilà bien le drame de l’observance des commandements sans la foi :’Je me sauve tout seul, parce que je vais à la synagogue tous les samedis, je tente d’obéir aux commandements, mais qu’on ne vienne pas me dire que ce lépreux et cette veuve étaient meilleurs que moi !’. C’étaient des marginaux ! Et Jésus nous dit :’Sache que si tu ne te mets pas à la marge, si tu ne te sens pas à la marge, tu ne seras pas sauvé’. C’est l’humilité, le chemin de l’humilité : se sentir si marginalisés que nous avons besoin du salut du Seigneur. Lui seul sauve, et non pas la stricte observance des préceptes. Et bien évidemment, cela n’a pas plu, ils se sont fâchés et ils voulaient le tuer ».
La même colère, commente le Pape, touche au début également Naamàn, parce qu’il considère ridicule et humiliante l’invitation d’Elisée à se baigner sept fois dans le fleuve Jourdain pour être guéri par la lèpre. « Le Seigneur lui demande un geste d’humilité, d’obéir comme un enfant, d’être ridicule » Il s’en va indigné, mais ensuite, convaincu par ses serviteurs, il revient et fait de qui est demandé par le prophète. Cet acte d’humilité le guérit. « Voilà bien le message d’aujourd’hui, en cette troisième semaine de Carême, affirme le Pape : si nous voulons être sauvés, nous devons choisir la route de l’humilité » :

Le Seigneur ne nous cherche pas dans nos certitudes

« Marie dans son Cantique ne dit pas qu’elle est heureuse parce que Dieu a considéré sa virginité, sa bonté et sa douceur, toutes vertus qu’elle avait, non : mais parce que le Seigneur a regardé l’humilité de sa servante. Voilà ce que regarde le Seigneur. Et nous devons apprendre cette sagesse de nous ‘marginaliser’, pour que le Seigneur nous trouve. Il ne nous trouvera pas au centre de nos certitudes, non. Là le Seigneur ne va pas. Il nous trouvera dans la marginalité, dans nos péchés, nos erreurs, nos besoins d’être guéris spirituellement, d’être sauvés ; là le Seigneur nous trouvera ».
« Voilà bien », a insisté le Pape, « le chemin de l’humilité » :
« L’humilité chrétienne, c’est dire la vérité : ‘Je suis pécheur, pécheresse’. Dire la vérité, c’est dire notre vérité. Dieu ne nous sauve pas dans nos certitudes. Demandons donc la grâce d’avoir cette sagesse de nous marginaliser, la grâce de l’humilité pour recevoir le salut du Seigneur ».
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