L'exigence de l'évangile

Les prédicateurs ne doit pas chercher à faire du chiffre, à rogner sur l'exigence de l'évangile pour attirer plus de monde.

Regardez les communautés traditionnalistes, elles sont extrêmement exigeantes avec leurs ouailles et les séminaires se remplissent et ils faut pousser les murs pour accueillir tout le monde.

Rappelez-vous cette phrase de l'évangile : "vous êtes le sel de la terre, si le sel s'affadit, il n'est plus bon qu'à être foulé aux pieds."

En effet, ce sont les Messes à gogo des années '60-'70 et '80 qui ont contribué à vider les églises. Car si on enlève le sacré, que reste-il de différent d'une rencontre de salon entre amis ? Aussi bien rester chez soi...

Je suis content que vous partagiez ce point de vue.
Cela m'amène à parler des vocations.

Le clergé à une grande responsabilité dans la crise des vocations. OUI il y a autant de vocations aujourd'hui qu'à toutes les époques, seulement elles sont tuées dans l'oeuf.

Une de ces cause est la destruction de la vraie famille, mais il y a aussi l'exemple des mauvais chrétiens qui véhiculent une mauvaise image de l'église.

Enfin il y a la tiédeur des prêtres qui n'osent plus témoigner dans le monde. On ne rencontre pratiquement plus de prêtres arborant ne serais-ce que le col romain visible.

Je pense à une parole de Jésus là-dessus : "celui qui aura honte de Moi devant les hommes, j'aurai honte de lui devant les anges de Dieu".

Un véritable prêtre comme on n'en voit plus est le Père Zanotti Sorkine. Je vous invite à lire ses livres. Il n'est pas traditionaliste, mais il porte la soutane en toute circonstance, et sa réponse à une dame lui faisant cette réflexion dans un bus : "Pourquoi portez-vous la soutane mon père?" : "mais c'est pour pouvoir vous parler madame...".

Je souhaiterais que son exemple fasse école. Bravo monsieur l'abbé!!

En effet, en enlevant leur habit, les religieux/religieuses et prêtres ont fait en sorte que le Christ ne soit plus apparent au milieu de son peuple. Je ne crois pas que c'était seulement une question de renier le Christ mais il faut se mettre dans le contexte de l'époque. Ceci est né - comme toutes les utopies - d'une "bonne idée" à la base : celle de vouloir être "comme le peuple", ne pas être considéré comme à part, être proche du peuple. Mais c'est une erreur. Quand on a revêtu le Christ et qu'on Lui a donné sa vie, il faut que le Christ soit visible parce que nous sommes des êtres incarnés. Ce n'est pas en s'habillant comme monsieur et madame tout-le-monde qu'on offre le Christ au monde. Il faut un signe efficace (un sacrement, une épiphanie) pour que les gens qui en ont besoin les voient. Je suis allée dans une retraite silencieuse il y a 2 semaines. Nous étions un groupe de 20 participants. J'ai appris le dernier soir de la retraite que nous étions seulement 3 laïcs !! Les autres étaient des religieuses et un prêtre... c'était impossible a détecter. J'avais envie de leur dire que je trouvais dommage qu'ils soient "comme tout le monde" et que revêtir un habit est un signe efficace et concret que nous appartenons au Christ et non pas un signe de prétention à quelque chose d'autre...

J'ai peut-être été un peu trop dur en disant que les religieux faisait preuve de lâcheté en abandonnant l'habit religieux.

Si ce n'est pas forcément par mauvaise intention, mais c'est au moins une erreur.

Je me rappelle avoir lu quelque part dans une oeuvre de Saint François d'Assise que le grand Saint disait quelques fois à ces moines "Venez, allons faire de l'apostolat!" et ils se contentaient de se promener en ville en habit.

Des gestes simples, peuvent parfois agir dans l'âme des incroyants comme le levain dans la pâte.
Nous ne devons pas dire que cela ne sert à rien.

Un prêtre parlant de l'apostolat disait lors d'une homélie qui fallait faire un pas en avant pour témoigner, et un pas en arrière, c'est à dire qu'il ne faut pas chercher à convaincre.

Même si la personne nous paraît hostile à la religion, notre devoir est de témoigner humblement et ensuite laisser faire la grâce.

Je suis en train de lire l'encyclique lumen fidei du pape François qui dit que si nous vivons vraiment notre foi, nous sommes comme des lumières qui se transmettent de visage en visage.

Je fais souvent cette prière à Dieu lui disant " Faites Seigneur que chaque personne qui croise mon regard reçoive la lumière qui vient de Vous et que votre grâce agisse en son âme ".

Bonsoir,
Je ne peux m’empêcher de vous écrire après avoir lu ces textes qui me rendent mal à l'aise,
A quoi servent ces jugements, ces critiques?
Ne peux-t-on pas remplacer ces lignes par des exhortations à aimer toutes ces personnes?
et à s'impliquer dans la mission qui est la notre comme la leur!
Sont-ils trop discrets? aussi je participe à un groupe avec qui je vais
annoncer l’Évangile dans la rue.
Fraternellement

Papounet a écrit:

Bonsoir,
Je ne peux m’empêcher de vous écrire après avoir lu ces textes qui me rendent mal à l'aise,
A quoi servent ces jugements, ces critiques?
Ne peux-t-on pas remplacer ces lignes par des exhortations à aimer toutes ces personnes?
et à s'impliquer dans la mission qui est la notre comme la leur!
Sont-ils trop discrets? aussi je participe à un groupe avec qui je vais
annoncer l’Évangile dans la rue.
Fraternellement

Des brebis égarées il y a en des milliers et il n'y a pas beaucoup de prêcheurs qui vont les chercher , non ils attendent qu'ils viennent à eux , des fois c'est le climat de terreur installé par certaines personnes au sein même de l'église qui les empêchent d'aller prêcher au dehors , mais aussi parfois le monde extérieur fait peur , on a peur d'être jugé ou confronté à des idées différentes des nôtres . Je suis heureux de voir que vous sortez prêcher dans la rue , je trouve ca rafraîchissant .

Je crois que "L'exigence de l'évangile" est de se laisser aimer, d'aimer en retour et de témoigner.

C'est par cet amour que nous devons respecter certaines règles, tout simplement pour nous préserver nous-même et préserver notre liberté, LA Liberté qui nous invite à vivre cet amour. Ces règles, toutes ces règles, des Commandements aux préceptes évangéliques, nous sont imposées par la réalité de l'ordre du monde et non par une morale culpabilisante. employer la culpabilité et la menace on été (et son souvent encore) une des plus terribles erreurs de l'église : cette erreur à appelé une autre erreur, en réaction, qui consiste à affadir le message, la Bonne Nouvelle et à la rendre "prêt à consommer sans peine". Cela n'est pas une insulte à la morale ou à l'exigence, mais c'est une "simple" (et terrible) négation de la réalité : par exemple, comment s'aimer soi-même et aimer qui que ce soit en retour si l'on ne respecte pas ses propres parents, si l'on rejette nos héritages et nos lignées et si l'on nie jusqu'à nos origines géographiques, terriennes, nationales, comme le stipule le 5ème des commandements? Comment aimer son prochain si l'on verse dans l'idolâtrie et que l'on ne sait pas distinguer en nos coeurs un frère humain, Dieu et un objet?

De là, pour quelle raison un consacré ne porte-t-il pas l'habit? Devraient-ils le porter au nom du désir de certains sur ce fil, ou par peur d'être sanctionnés au ciel par le Christ? Parce que c'est par l'habit que l'on témoigne?
Peut-être que si l'on s'applique à nous même cette exigence d'amour, que l'on voit dans ces consacrés des frères en humanité qui se débattent évidement avec cette même exigence (jusqu'ou suis-je aimable, jusqu'ou puis-je aimer?), on peut déplacer le débat de manière constructive? Et si on parvient -et cette affaire est loin d'être mince!- a accepter cet Amour du Père, manifesté dans la Grâce, peut-être peut-on laisser agir cette grâce en humilité et en confiance, et ne pas ramener à un vêtement, ce qui est de l'ordre du mystère et de la transcendance. "L'intendance suivra!" disait De Gaulle. Je crois que l'apparence aussi!

Je suis désolé Papounet de vous avoir choqué par mes propos.
Ce n'était pas, vous vous en doutez bien le but de mon discourt.

Ce que je déplore aujourd'hui dans beaucoup de paroisses, c'est le manque de respect du sacré et le prêt à consommer.
Je suis par exemple choqué de voir le peu de personnes (je ne parle pas des personnes âgées ou diminuées physiquement) à se mettre à genou lors de la consécration, à discuter de choses et d'autres pendant la messe, de l'immodestie vestimentaire, etc.

Oui je pense qu'il n'est pas forcément mauvais de critiquer si cela est nécessaire, pour autant que ces critiques soient constructives.

Les prophètes n'avaient pas l'habitude il me semble de flatter les peuples mais plutôt de les aiguillonner pour réveiller leur ardeur à aimer Dieu.


Lorsque je parlais du port de l'habit pour les consacrés, c'est dans ce sens. Je crois que l'église, surtout en Europe, où nous vivons comme des nantis, doit lutter contre la tiédeur.