La prière aux conseils municipaux

Comme la plupart d'entre vous le savez, le Tribunal des droits de la personne a ordonné à la Ville de Laval de cesser la prière avant la séance du conseil municipal en raison de la plainte d'une citoyenne athée. Voici le texte paru dans les journaux il y a deux semaines :

Citation :

Le dimanche 24 sept 2006

LAVAL
Fini la prière au Conseil municipal
Raymond Gervais

Le Tribunal des droits de la personne vient d’ordonner à la Ville de Laval de cesser d’ouvrir les séances du conseil municipal par la récitation d’une prière.

La Cour donne ainsi raison à une résidante de Laval, Mme Danielle Payette, qui, il y a cinq ans, avait porté plainte auprès de la Commission des droits de la personne avec l’appui du Mouvement laïque québécois, estimant que la prière portait atteinte à sa liberté de religion et de conscience, garantie par la Charte des droits et libertés de la personne.

La présidente du Tribunal reconnaît que cette tradition, vieille de 41 ans, porte atteinte au droit et à la reconnaissance de la liberté de religion et de conscience de la citoyenne de Laval.

« Je ne pense pas que la prière avait sa place à l’hôtel de ville, parce qu’on respectait seulement les croyances des gens qui ont la foi, avait déclaré vendredi Mme Payette à Radio-Canada. Ceux qui sont athées n’étaient pas respectés là-dedans. »

Jean-Claude Beaudry, directeur des communications à la Ville de Laval, a indiqué hier à La Presse que le conseil municipal n’avait pas encore pris connaissance de la décision du Tribunal et qu’il n’était pas question de commenter pour le moment.

« Nous allons prendre le temps de le lire, de l’analyser et de voir où on se situe par rapport au jugement. On va ensuite se pencher sur le document avec nos procureurs et regarder le dossier au complet. Ce n’est qu’après que la Ville prendra une décision », a précisé M. Beaudry.
Une tradition désuète

Depuis 1965, chaque assemblée du conseil de la Ville de Laval était précédée d’une courte prière : « Daignez, Seigneur, nous vous en supplions, nous accorder votre grâce et les lumières nécessaires pour la conduite de notre assemblée et la bonne administration de notre ville. »

En 2004, la Commission des droits de la personne avait recommandé à la Ville de mettre un terme à la tradition, estimant que la demande de la plaignante était justifiée. La Ville avait refusé de se soumettre et la cause avait été portée devant le Tribunal.

Aujourd'hui, nous lisons ceci :

Citation :

Le samedi 07 oct 2006

AU QUÉBEC
Le tiers des conseils municipaux récite la prière
Thetford Mines

Environ le tiers des conseils municipaux du Québec commenceraient toujours leurs séances par la récitation d'une prière et peu ont l'intention de modifier cette façon de faire malgré la récente décision du Tribunal des droits de la personne ordonnant à la Ville de Laval de cesser cette pratique.

«Un rapide tour d'horizon nous a permis de constater qu'environ le tiers de nos 915 municipalités membres maintenaient cette pratique alors que les autres optaient pour un moment de silence. Celles qui n'ont pas abandonné la prière ne semblent pas avoir l'intention de le faire», a expliqué Richard Lehoux, administrateur à la Fédération québécoise des municipalités (FQM).

«Nous avons déjà reçu une plainte il y a deux ans, mais nous n'y avons pas donné suite. Je suis pratiquant, je n'ai aucun problème avec la prière et j'ai l'appui de mon conseil, dont plusieurs sont aussi pratiquants», a précisé pour sa part le maire de Thetford Mines, Normand Laliberté.

En élection cette année, le maire Laliberté n'a pas l'intention de faire de cette question un enjeu électoral. «Cette question n'est pas assez importante pour qu'on en fasse un débat public. Le nouveau conseil décidera s'il veut revenir là-dessus.»

À quelques kilomètres là, le maire de Victoriaville, Roger Richard, semble craindre davantage les foudres des instances judiciaires que les flammes de l'enfer puisqu'il a choisi de suspendre cette semaine la récitation de la prière en attendant les développements dans le dossier de Laval.

«Nous n'avons jamais reçu de plainte contre la prière et nous n'en avons pas reçu non plus suite à notre décision de la suspendre. Nous pensons qu'il s'agit d'un geste personnel et nous voulons éviter que cette question soit judiciarisée», explique-t-il.

Préfet de la MRC de Nouvelle-Beauce et maire de Saint-Elzéar, Richard Lehoux se sent à l'aise avec les deux façons de faire même s'il dit être un catholique pratiquant. «Nous récitons encore la prière au conseil de Saint-Elzéar, mais à la MRC, elle a été remplacée par un moment de silence il y a quelques années sous le règne de mon prédécesseur», a-til expliqué.

Précisant que son conseil avait discuté brièvement de la question à la suite de la récente décision du Tribunal des droits de la personne, M. Lehoux a signalé qu'aucun citoyen ne lui avait demandé d'abandonner la prière.

«Même si ça avait été le cas, nous ne l'aurions sûrement pas abolie pour une seule plainte», a-t-il précisé en soulignant qu'en Nouvelle-Beauce, le nombre de conseils qui ouvrent leurs séances par une prière se situe à 50 pour cent.

À Québec, la prière qui était dite avant chaque assemblée du conseil a été remplacée par un moment de recueillement en 2002, alors qu'à Montréal, le moment de silence a la cote depuis 1986.

Le maire de Saguenay, Jean Tremblay, a pour sa part décidé de tenir tête au président du Regroupement des citoyens de Saguenay, Christian Joncas.

Malgré la requête déposée par ce dernier à la Commission des droits de la personne, le maire a récité une prière lors de l'assemblée du conseil de lundi. Il a toutefois déclaré être conscient qu'il n'aurait pas le choix de cesser cette pratique si la Commission décidait de l'y obliger.

Le sujet de la prière ne semble pas non plus soulever les passions parmi les membres de l'Union des municipalités du Québec (UMQ). «Nous ne savons pas combien de nos municipalités membres récitent la prière. Nous n'avons même pas discuté de la question en conseil d'administration et ça ne semble pas préoccuper beaucoup les élus», a conclu François Sormany, porte-parole de l'UMQ.

Source : CyberPresse.ca

How shocking ! Quelle torture effroyable d'avoir à écouter une prière ! Imaginez le martyr ! La liberté d'expression aurait-elle deux poids deux mesures ? Les droits de la personne à ne pas avoir la prière... et puis ? Les droits de la personne à prier ?

Hélène

Citation :

Crucifix / Verdun
Cachez cette croix
André Beauvais
Le Journal de Montréal

Une nouvelle bataille se dessine contre la présence du crucifix dans la salle du conseil.
Une nouvelle bataille se dessine, à Verdun cette fois, contre la prière au début des assemblées du conseil et contre la présence du crucifix dans la salle du conseil.

Un citoyen, Claude Talbot, a demandé au Mouvement laïque québécois (MLQ) de déposer en son nom une plainte officielle à la Commission des droits de la personne pour forcer le maire Claude Trudel à sortir le crucifix de la salle du conseil.

«Le rituel et l'objet religieux n'ont pas leur place dans une assemblée du conseil», tranche M. Talbot.

Il déclare, dans une lettre au maire: «Vous êtes au courant des fameux accommodements... déraisonnables à l'égard de la majorité canadienne française.

«Vous avez suivi les événements de Hérouxville! Vous savez aussi que nous vivons dans une société laïque...»

De la discrimination

Dans la plainte, qui a été déposée mercredi, M. Talbot se dit «victime de discrimination au conseil d'arrondissement» à cause de la récitation de la prière.

«Le maire, de dire M. Talbot, devrait réaliser que Laval a perdu une grosse bataille sur le même sujet et que le tribunal a ordonné au maire Gilles Vaillancourt, en septembre 2006, de cesser la prière aux assemblées du conseil.»

Mais le dossier de Laval est loin d'être fermé puisque l'administration conteste cette décision devant la Cour d'appel.

Me Luc Alarie, qui défend ces causes au nom du MLQ, a déclaré au Journal de Montréal que la tradition de la prière est de plus en plus ébranlée dans les conseils municipaux.

Même chose à Saguenay

La plus récente plainte du MLQ à ce sujet date d'un mois et elle a été déposée contre le conseil municipal de Saguenay.

«La Commission des droits tente actuellement un rapprochement entre les parties en proposant une médiation, ce que nous avons accepté. Mais je sais que le maire de Saguenay s'est ouvertement prononcé contre notre action», dit-il.

Henri Laberge, président du MLQ, a par ailleurs écrit à la ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, pour lui demander d'intervenir et de faire en sorte qu'une loi interdirait cette pratique qui a cours dans plus de 300 municipalités.

Argument majeur du MLQ contre la prière au conseil: «C'est une utilisation illégale des assemblées par les élus de même qu'une appropriation illégale de fonds publics pour maintenir la récitation d'une priére.»

Source : Canoë.com

Franchement je ne sais comment m'exprimer,mais je pense que dans les sociétés d'aujourd'hui la laïcité doit être de mise,partout. on ne doit favoriser aucune religion,aucun culte.la pratique religieuse doit rester privée.car si l'on accorde une prière alors tous les mouvements religieux présents au québec vont vouloir la même chose.

je comprends pas pourquoi vous avez tant de mal à accepter la laïcité.c'est pourtant quelque chose de très important,et des hommes et des femmes se sont battus pour ça.

si l'on veut prier sur son lieu de travail,alors il faut chercher un emploi dans une entreprise qui favorise ce genre de pratique.

personnellement je voulais travailler dans un milieu chrétien,et grace à Dieu,je l'ai obtenu.

mais je n'irai pas demander à prier si je travaillais dans un milieu laïque,voyons.

Salut a tous!

Un état laïc ne signifie pas un état athé! Il s'agit d'un état qui garantit la liberté de religion pour tous, tout en protégeant l'héritage du passé et les droits de la majorité.

N'oublions pas qu'une majorité se réclame encors de tradition catholique et que l'héritage culturel historique du Québec est catholique. Donc, je ne vois pas le problème d'une prière avant un conseil de ville s'adressant à Dieu comme Tout-Puissant: ce qui est commun à beaucoup de monde (catho, protestant, juif et musulman). Évidemment, cela n'empêche pas un non-croyant de respecter sa foi et de ne pas réciter la prière (qui dure au maximum 30 secondes).

Pour ce qui est des crucifix, nous devons - par respect à nos ancêtres - les laisser en place au moins pour nous souvenir d'où nous venons.

Et, si un jour la majorité était musulman? Eh bien, je ne verrai aucun problème à ce qu'il affiche publiquement leur symbole religieux. Je préfère ça à la propagande athé et anti-catholique dont nous sommes victimes au Québec.

a+

Alfred

La saine laïcité, à ce qu'il me semble, implique aussi le droit de professer publiquement à professer sa foi.

Si ces conseillers municipaux veulent prier, c'est leur droit le plus strict. S'ils n'imposent pas cette prière à ceux qui ne veulent pas prier, où est le problème ?

In Christo,

- VR -

Le problème est celui-ci : Dans la tête des gens, laïcité = athéisme...

Hélène, je comprends ce raisonnement. La laicité est primordiale, en ce sens qu'elle protège les libertés religieuses. Cela dit, la décision de faire ou non la prière de début de séance est propre à chaque conseil: il revient à celui-ci de décider.

Petite note: selon feu docteur Karl Hormann, PhD (ancien recteur de l'université de Vienne et ami intime des parents de mon père), un athée est quelqun capable de prouver la non-existance de Dieu.