Le mardi de la 19e semaine du temps ordinaire
Livre d'Ézéchiel 2,8-10.3,1-4.
La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d'homme, écoute ce que je vais te dire. Ne sois pas rebelle comme cette engeance de rebelles. Ouvre la bouche, et mange ce que je te donne. »
Alors je vis une main tendue vers moi : elle tenait un livre en forme de rouleau et le déroula devant moi ; ce rouleau était écrit au-dedans et au-dehors, il contenait des chants de deuil, des plaintes et des lamentations.
Le Seigneur me dit : « Fils d'homme, mange ce qui est devant toi, mange ce rouleau, et va parler à la maison d'Israël. » J'ouvris la bouche, il me fit manger le rouleau et il me dit : « Fils d'homme, remplis ton ventre, rassasie tes entrailles avec ce rouleau que je te donne. » Je le mangeai donc, et dans ma bouche il fut doux comme du miel. Il me dit alors : « Fils d'homme, debout ! Va vers la maison d'Israël, et tu lui transmettras mes paroles. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,1-5.10.12-14.
Les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d'eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux.
Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, c'est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux.
Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c'est moi qu'il accueille.
Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.
Que pensez-vous de ceci ? Si un homme possède cent brebis et que l'une d'entre elles s'égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?
Et, s'il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu.
Textes de l'Evangile au quotidien
La parole adressée à Ezechiel est comme le discours que Jésus tient à l'égard de ses disciples dans le but de leur faire comprenedre comment devenir un véritable apôtre. Or, cette ressemblance se situe dans la contradiction.
C'est ainsi qu'Ezéchiel va manger et remplir ses entrailles "de chants de deuil, de plaintes et des lamentation", mais lorsqu'il parlera au peuple, ce qu' il dira au peuple sera dans sa bouche "doux comme le miel".
Et dans l'Evangile, lorsque les disciples lui demande qui sera le plus grand dans le royaume des Cieux, c'est un petit enfant qu'il place au milieu d'eux. Pas un vieillard aux cheveux blancs de la bouche duquel sortiraient des paroles mystérieuses et quasi incompréhensibles pour des non-initiés... mais il met un petit enfant. Et l'enfant qui est là au milieu du cercle des apôtres, je l'imagine tout étonné mais souriant, avec de grands yeux qui expriment en même temps la curiosité et un peu de crainte. Il ressemble au bout de la question : qu'est-ce que la vérité ?
Et bien évidemment, tous vont acquiescer à l'histoire de ce berger qui a perdu une brebis et qui n'hésite pas une seconde à laisser toutes les autres dans la montagne, afin de se lancer à la recherche de celle qui est perdue. Mais en réalité, ce berger est unique parmi tous les bergers du monde; il est unique comme est unique cette brebis-là s'est perdue, il découvre que vraiment il l'aime cette petite brebis. Au point que sa disparition lui est insupportable, au point que laissant là toutes les autres il se lance à sa recherche.
C'est ainsi que chacune et chacun d'entre nous est aimé du Seigneur. Parmi ceux qui liront ce que j'écris ici, les convertis comprendront. Car ils se souviendront qu'eux-mêmes avaient cru "impossible" que leur petit cas de pécheur tourmenté eût pu faire l'objet de tant d'attention de la part de Dieu. Et pourtant, si ... De même pour les anges : il y a plus de joie chez les anges pour un seul qui se repent que pour cent justes qui n'ont pas besoin de repentir. (Luc 15, 7)
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