A l'occasion de cette fête, n'ayant pu, à ma grande peine, assister à la veillée en ville, je souhaiterais témoigner encore de l'intervention de l'Esprit-Saint dans ma vie - en une époque où je commençais de perdre espoir qu'il y ait "quelque chose pour moi" au sein de l’Église.
Qu'on en juge: converti en août 1985, je n'avais jamais cessé de chercher ma place au sein de l'édifice de l’Église: je m'étais présenté aux Capucins, puis au Bénédictins, et ensuite à d'autres ordres religieux, mais avec des réponses qui signifiaient (en quelque sorte) que ma démarche était trop tardive. Je me souviens de cette belle et terrible réponse: "Il n'existe pas, du moins à notre connaissance, de cas où une telle vocation ait pu aboutir à partir de l'âge que vous mentionnez"... c'était tellement bien écrit ! Ces mots me sont restés gravés au front, dans une extrême angoisse, durant des années.
Je pouvais chercher de nouveau à me marier, je ne le fis pas. Mais je me mis à prier en disant : "Seigneur, je ne cesserai jamais de frapper à ta porte, car l'on a fait de moi un vagabond sur la terre, qui a faim et soif, et dont Tu ne peux vouloir laisser perdre l'âme..."
Les choses ont duré ainsi jusqu'au jour où j'ai découvert, sur un ancien forum msn, des témoignages d'une Canadienne, prénommée Johane et qui signait ses messages par "Jésus, j'ai confiance en Toi" - c'était, bien sûr, la locution qui achève le petit chapelet de la Miséricorde divine. C'était l'avant-veille de Noël. Je me mis à prier en reprenant confiance. La veille même de Noël, les propriétaires de ma boutique m'ont offert un livre en me disant : "Nous avons pris au hasard, car tu as déjà beaucoup lu !"
Mais leur choix était excellent : c'était le "Petit Journal" de sainte sœur Faustine, fondatrice de l'ordre des Apôtres de la Miséricorde divine (aussi dénommé "Faustinum"). Ayant repris courage, je suis parti trouver mon confesseur l'Abbé François Leplat (aujourd'hui décédé). Il m'a vu "débarquer" chez lui avec cette grande nouvelle... à laquelle il n'a pas voulu croire.
C'est à cet instant que l'Esprit saint est intervenu - en m'enlevant littéralement ces mots de ma bouche : "Monsieur l'Abbé, prenez n'importe quel livre dans la bibliothèque derrière vous et vous y trouverez la preuve que ce que je vous dis est authentique". Il fut tout aussi surpris que moi et il a fait comme je demandais. Le livre (sous couverture d'un papier kraft brun foncé) s'intitulait "La vie de Frère André de Montréal"... L'abbé s'exclame : "Je sais que tu reçois des feuillets depuis Montréal, concernant une sainte, mais tu vois bien que tout cela n'est qu'une rêverie !"
Mais à ce moment précis, trois feuillets tombent du bouquin et mon curé les ramasse : à son grand étonnement, c'étaient trois "images pieuses" qu'on glissait dans les livres - mais ces trois feuillets portaient l'image de Jésus miséricordieux, et demandaient que l'on prie pour la canonisation de soeur Faustine. Et l'un d'entre eux était daté de juillet 1956, mois et année de ma naissance !
A partir de ce jour là, j'ai bien compris que la vocation me concernant était de pratiquer la miséricorde - c'est ce que le Seigneur attendait de moi. J'ai suivi intégralement les quatre années de formation (il s'agit, pour la plus grande partie, d'une relecture des Écritures, considérées sous l'angle de la Miséricorde. Cette formation impliquait la tenue d'un cahier privé sur lequel il fallait noter ses "chutes" et ses "victoires". Et le 13 mai 2004, je fus délivré de ma tabagie. J'ai suivi la formation durant les quatre années prescrites, mais je n'ai jamais pu recevoir aucun "document" attestant de ma démarche personnelle. De toute évidence, Jésus ne voulait pas que je quitte le "monde", mais que j'y pratique, sans aucun "titre", le rôle de témoin de la Miséricorde.
Rédigé ce matin du lundi de Pentecôte 2016.
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