Le mercredi de la 3e semaine de l'Avent
Livre d'Isaïe 45,6b-8.18.21b-25.
« Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre :je façonne la lumière et je crée les ténèbres, je fais la paix et je crée le malheur. C’est moi, le Seigneur, qui fais tout cela. Cieux, distillez d’en haut votre rosée, que, des nuages, pleuve la justice, que la terre s’ouvre, produise le salut, et qu’alors germe aussi la justice. Moi, le Seigneur, je crée tout cela. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7,18b-23.
En ce temps-là, Jean le Baptiste appela deux de ses disciples
et les envoya demander au Seigneur : «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean le Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » À cette heure-là, Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies, de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés, et à beaucoup d’aveugles, il accorda de voir. Puis il répondit aux envoyés : « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi !»
Cy Aelf, Paris
Jésus semble reprendre vivement son prophète, mais en réalité, il emploie envers lui le langage susceptible de le relever d'un doute soudain qui relève plus de l'agonie que d'un doute réel. Du reste, ce langage de fermeté équivaut également à un encouragement à tenir bon dans l'épreuve et, au-delà de la personne de Jean, ce sont nous, les fidèles qui recevons une leçon de courage.
Ce mot de courage a fait l'objet d'une réflexion particulière dans l'homélie de ce matin. Le courage est quelque chose de très concret et d'important dans le feu de l'action, mais lorsque l'épreuve survient, cette vertu doit céder la place à l'abandon de confiance qui est une vertu supérieure encore, car elle permet d'évacuer l'angoisse.
Cette parole de notre prêtre, je l'ai reçue avec bonheur, car je me suis souvenu de certains moments assez pénibles de ma propre vie. Je me souviens clairement être passé de la simple vie, durant lesquels je suis moi aussi passé de la crainte à l'angoisse, de l'angoisse à la peur - et, finalement, de la peur à l'abandon de confiance. Cet abandon dans la foi est une grâce et qui procède directement de la foi.
Or, à l'évocation de ce souvenir, un fin tressaillement de joie m'a saisi. Je me souviens être parti seul à la plus proche... clinique où il ne restait plus qu'un seul lit disponible. Ensuite, un signe fort me fut donné: dans cette clinique qui avait perdu le nom de "Clinique Notre-Dame", pour cause de laïcité, j'ai hérité du dernier lit du dernier étage, tout au bout du dernier étage - la seule chambre d'où l'on avait omis de retirer le crucifix ... Quel signe fort et quel réconfort ! Et j'ai guéri, bien sûr, mais cette leçon d'abandon de confiance, je la garde très précieusement !
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