Le mardi de la 4e semaine de Carême
Livre d'Ézéchiel 47,1-9.12.
Quand il m’eut ramené, voici qu’il y avait au bord du torrent, de chaque côté, des arbres en grand nombre. Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l’orient, elle descend dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5,1-16.
À l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. [...] Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche.» Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pieds : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » Il leur répliqua: « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard et marche !”» Ils ’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit. Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : «Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. »
L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.
Les textes de ce jour nous parlent de l'eau comme du bien primordial entre tous. Un homme pourrait bien s'abstenir de nourriture durant quarante jours, mais il ne peut certes pas faire de même avec l'eau ! Notre corps est constitué de 90% d'eau et tous les malheureux qui ont choisi de s'immoler par le feu - la plupart en signe de de révolte absolue - souffrent affreusement d'avoir ignoré ce "détail" sans pour autant mourir !... L'eau, c'est la vie, et c'est aussi la source de multiples formes de vie. Notre prêtre nous a rappelé la richesse de cet élément naturel - Il n'est guère étonnant que les enfants soient symboliquement plongés dans l'eau du baptême, en signe de purification.
Cette eau se retrouve bouillonnante dans la piscine de Bethzatha et c'est à cet endroit que, pour la première fois dans cette montée vers Pâques, Jésus va se trouver mis en accusation pour avoir "travaillé" un jour de Sabbat... Mais à l'origine, le dessein de Dieu pour le jour du sabbat, c'est que l'homme se repose et qu'il se rappelle combien Dieu est miséricordieux. Et dès lors, comment un acte de miséricorde peut-il donc se retrouver sanctionné spécialement ce jour-là ? Comment peut-on être assez faux pour ne pas se réjouir de voir se relever un homme qui était paralysé sur un brancard durant trente-huit ans ! Tout au contraire, combien grande devrait être la joie, en ce jour consacré à Dieu, de voir un paralytique porter le brancard-de-douleurs qui l'avait porté, lui, durant tant d'années ?
Que nos vies soient donc renouvelées dans la joie le jour de Pâques !
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