Sujet: Laissons la grâce œuvrer en nous Mer 25 Oct 2017 - 13:38
Le mercredi de la 29e semaine du temps ordinaire
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,12-18. Il ne faut donc pas que le péché règne dans votre corps mortel et vous fasse obéir à ses désirs. Ne présentez pas au péché les membres de votre corps comme des armes au service de l’injustice; au contraire, présentez-vous à Dieu comme des vivants revenus d’entre les morts, présentez à Dieu vos membres comme des armes au service de la justice. Car le péché n’aura plus de pouvoir sur vous : en effet, vous n’êtes plus sujets de la Loi, vous êtes sujets de la grâce de Dieu. Alors ? Puisque nous ne sommes pas soumis à la Loi mais à la grâce, allons-nous commettre le péché? Pas du tout. Ne le savez-vous pas ? Celui à qui vous vous présentez comme esclaves pour lui obéir, c’est de celui-là, à qui vous obéissez, que vous êtes esclaves: soit du péché, qui mène à la mort, soit de l’obéissance à Dieu, qui mène à la justice. Mais rendons grâce à Dieu : vous qui étiez esclaves du péché, vous avez maintenant obéi de tout votre cœur au modèle présenté par l’enseignement qui vous a été transmis. Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12,39-48. En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »
En entrant au couvent, sainte Faustine avait écrit dans son cahier: "A partir de ce moment, ma propre volonté n'existe plus". Tout au début de la formation à la théologie de la miséricorde divine, cette simple note m'avait paru très exagérée: ne peut-on accomplir de bonnes choses par sa propre volonté ? Mais la pratique d'un cahier personnel dans lequel nous devions noter nos "victoires" et nos "défaites" m'a très tôt conduit au tout premier combat qui s'imposait: renoncer au tabac. De tous les renoncements possibles, il n'y en n'avait pas un seul pour s’imposer à ma conscience avec une telle force. Le troisième jour fut le le plus pénible, mais aux alentours de quinze heures, une joie immense m'a envahi. Cette joie, je crois que je n'en vivrai aucune autre semblable qu'en toute fin de vie, car j'ai saisi que la victoire ne dépendait pas de ma volonté propre mais, tout au contraire, d'un abandon de ma propre volonté. En effet, même notre meilleure volonté est entachée et pénétrée d'un appétit de jouissances... Pour cesser de fumer, il faut tout simplement renoncer à soi et accepter de supporter toutes sortes de peines diverses, un peu comme si nous étions ficelés de bas en haut et ne plus pouvoir autre chose que laisser le temps s'écouler... Ici: s'écouler le temps du sevrage. On peut très bien se représenter que tel sera le purgatoire: il ne faut pas se rebeller contre une souffrance dont nous savons qu'elle nous conduira à une vie meilleure.
C'est bien ce que dit saint Paul : Ne présentez pas au péché les membres de votre corps comme des armes au service de l’injustice. Nos addictions sont sont telles qu'elles nous entraîne à la faute. Mais le remède est simple : s’abandonner humblement au "labeur" de la grâce en nous. Et cette grâce oeuvre en nous du début à la fin - il suffit de s'y abandonner - mais souvent l’âme résiste du fait des attachements charnels. Mais tout ce dont nous défaire de mauvaises habitudes nous est rendu en nombreuses "béatitudes". Par l'oeuvre de la grâce en nous se prépare aussi l'entrée au repas des noces de l’Agneau!