La Miséricorde envers les défunts procure le salut de l'âme... L'homme de Miséricorde assure le bonheur
de son âme. (Prov. xi, 29.) Pour exciter la piété des fidèles à prier en faveur des âmes de ceux qui ont été mis à mort par la justice humaine, et qui souffrent dans les flammes de l'expiation, il n'est peut-être point de trait plus pathétique que celui-ci.
Il y avait aux environs de Rome, vers l'an 1620, un jeune homme de vie dissolue et scandaleuse, qui était devenu à cause de cela un objet à la fois d'horreur et de terreur. Ses excès, ses violences continuelles lui suscitèrent des ennemis décidés, qui résolurent de lui arracher la vie.
Le malheureux, au milieu de ses désordres, avait conservé une grande compassion pour les âmes du purgatoire, pour lesquelles il faisait dire de temps en temps des messes, ou donnait l'aumône ; il priait même pour elles avec toute la ferveur dont il était capable, dans ce triste état de conscience.
Cette unique dévotion devait lui sauver miraculeusement la vie de l'âme et celle du corps. Un soir qu'il se rendait à Tivoli, monté sur un bon cheval, pensant échapper aux embûches qu'il savait dressées contre lui, il se trouva au contraire qu'il marchait juste au-devant d'elles. En effet, n'ignorant pas qu'il devait passer par là, ils s'étaient placés en embuscade armés d'arquebuses, derrière un petit bois, et attendaient son arrivée pour le tuer. Il approchait rapidement de ce lieu, quand il aperçut au-dessus de sa tête les membres d'un criminel attaché aux branches d'un chêne pour l'exemple des malfaiteurs. Emu de pitié, il s'arrête afin de réciter quelques prières, suivant sa coutume, pour cette pauvre âme abandonnée. Mais voici que, comme il priait, une merveille inconcevable frappe ses yeux, aux derniers rayons du jour : ces membres décharnés, desséchés, séparés, se rejoignent, tombent à terre, s'animent, s'approchent du cavalier sous une forme vivante. Il restait à sa place, cloué par la terreur.
Le fantôme prend la bride du cheval et dit au jeune homme : « Descends et me laisse monter un moment ; il y va de ton salut ! tu vas m'attendre ici ; je ne serai pas long. » Tel était son saisissement, que, sans proférer une parole, il descend et laisse son cheval aux mains du cadavre ressuscité, qui y monte et le lance en avant. (...)
Source : rosaire de Marie .fr
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde