Sermon pour l'Avent de St Augustin "du péché originel" (...) Par un bienfait tout gratuit de son divin Auteur, le premier homme a été formé et créé à la ressemblance du Très-Haut. Le Fils de Dieu est l’image du Père, la splendeur et la figure de Sa substance (cf. Hébr. I, 3). Mais, préférablement à toutes les autres créatures, l’homme a été fait à l’image de Dieu, quant à son âme, pour qu’il fût capable de raisonner, charitable, juste, saint et innocent, pour qu’en lui, comme dans un miroir, se reflétassent les traits brillants de son Créateur.
Il a conservé sa ressemblance avec Dieu tant que sa raison est restée dominante et que son coeur ne s’est laissé ni obscurcir ni aveugler par les ténèbres de l’iniquité ; mais, en cédant aux suggestions de son épouse, en mangeant du fruit défendu, il a affaibli et complètement effacé en lui les traits de l’image divine qui s’y trouvait empreinte ; alors la masse du genre humain a été viciée et corrompue en sa personne.
En effet, le vice, dont la racine de l’arbre se trouvait infectée, s’est à tel point communiqué à la tige et aux branches, que tous les hommes, issus d’Adam par l’effet de la concupiscence charnelle, sont sujets à la loi du péché et à la mort. Paul l’affirme, car il dit : « En lui tous ont péché » (Rom. V, 12), et « par la désobéissance d’un seul, plusieurs sont devenus pécheurs » (Rom. V, 19).
Dans ces derniers temps est venu en ce monde le Fils du Dieu qui l’a tiré du néant ; descendant du trône de Son Père, sans Se dépouiller de Sa splendeur, prenant notre nature sans perdre la Sienne, Il a uni notre humanité à Sa divinité dans le sein d’une Vierge, sans que l’intégrité de cette Vierge ait souffert la moindre atteinte ; Il est né de la chair, mais non par l’effet de la concupiscence ; Il S’est fait homme, mais non par le concours de l’homme.
Il était « saint, innocent, sans tache » (Hébr. VII, 26), et étranger à toute convoitise charnelle.
C’est ainsi que le Médiateur de Dieu et des hommes est devenu participant de notre nature, c’est ainsi qu’Il nous a conféré Sa grâce et a merveilleusement reformé en nous les traits de ressemblance avec Dieu, qu’y avait effacés la gourmandise de notre premier père ; c’est ainsi, enfin, qu’Il nous a ramenés à une condition singulièrement meilleure, puisqu’à la suite de la prévarication primitive, les hommes étaient forcément condamnés à mourir, et que par la résurrection finale ils deviendront immortels.(...)
Source : Le Blog du Mesnil
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde