Sujet: Etienne, premier martyr Mar 17 Avr 2018 - 12:40
Livre des Actes des Apôtres 7,51-60.8,1a. En ces jours-là, Étienne disait au peuple, aux anciens et aux scribes : « Vous qui avez la nuque raide, vous dont le cœur et les oreilles sont fermés à l’Alliance, depuis toujours vous résistez à l’Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères ! Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté ? Ils ont même tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, celui-là que maintenant vous venez de livrer et d’assassiner. Vous qui aviez reçu la loi sur ordre des anges, vous ne l’avez pas observée. » Ceux qui écoutaient ce discours avaient le cœur exaspéré et grinçaient des dents contre Étienne. Mais lui, rempli de l’Esprit Saint, fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort. Quant à Saul, il approuvait ce meurtre.
Psaume 31(30),3bc.4.6.7b.8a.17.20cd. Sois le rocher qui m'abrite, la maison fortifiée qui me sauve. Ma forteresse et mon roc, c'est toi : pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.
En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. Moi, je suis sûr du Seigneur. Ton amour me fait danser de joie.
Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; sauve-moi par ton amour. Tu combles, à la face du monde, ceux qui ont en toi leur refuge.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,30-35. En ce temps-là, la foule dit à Jésus : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : ‘Il leur a donné à manger le pain venu du ciel.’ » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moiue, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
[color=#000000]Quelle belle mort que celle d'Etienne ! Car il a parcouru en très peu de temps le chemin de la pure sainteté, Il faut se représenter ici un homme qui s'est totalement ouvert à l'Esprit Saint et s'est donné tout entier à l’annonce de évangile. Comme notre prêtre parlait ainsi, je me suis souvenu de ce que j'avais éprouvé lors de ma simple "illumination" au pied d'un crucifix. J'ai prié le Seigneur de me laisser mourir de suite afin de garder en moi "pour toujours", la Joie qui m'avait illuminé - car je me sentais comme un nouveau-né. Les larmes du repentir avaient, pour pour ainsi dire, effacé tout mon passé - et j'ai vraiment saisi ce que veut dire "Naître de nouveau". Mon premier geste fut de troquer mes chaussures par des sandales, car il me semblait que plus un homme est proche de la terre par son corps, plus son esprit est proche de Dieu.
Certes, j'ai demandé de pouvoir "mourir tout de suite" afin de conserver la Joie bouleversante de la conversion. Que de larmes versées m'auront lavé, comme pour tout effacer de mes anciennes ambitions. Du mois d’août jusqu’à fin octobre de cette année-là, je n'ai pas pu me remettre au travail. Il me semblait que je devais sans attendre me présenter au petit séminaire ... mais je n'ai rencontré que scepticisme accompagné de sourires convenus: personne ne m'a cru, si ce n'est un "ancien prêtre" - lequel, très embarrassé, m'a expliqué qu'il était préférable de témoigner "au sein du monde" plutôt que de s'adresser "à la hiérarchie"...je n'ai compris que plus tard... les expériences de conversions chez des adultes doivent se vivre au sein du monde... Cependant, au cours de l'année qui a suivi, une formation à la théologie de la Miséricorde divine m'a été proposée par la congrégation "Faustinum" de la Miséricorde divine depuis Cracovie. J'y ai adhéré et adhéré sans réserve.
J'ai demandé un "signe" de la validité de ma démarche et j'ai obtenu la délivrance définitive de ma tabagie le 13 mai 2004 - comme j'allais "craquer", une Joie extraordinaire m'a tout empli d'un instant à l'autre et je puis assurer que j'aurais bien voulu mourir sur le moment afin de demeurer dans cette "vivifiante béatitude". Mais dès le lendemain, ma volonté simple a dû suffire. Tels furent les signes dont je témoignerai toujours...
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boisvert Martyr du forum
Sujet: La mort témoigne de la vie Mer 18 Avr 2018 - 5:21
Livre des Actes des Apôtres 8,1b-8. Le jour de la mort d’Étienne, éclata une violente persécution contre l’Église de Jérusalem. Tous se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Samarie, à l’exception des Apôtres. Des hommes religieux ensevelirent Étienne et célébrèrent pour lui un grand deuil. Quant à Saul, il ravageait l’Église, il pénétrait dans les maisons, pour en arracher hommes et femmes, et les jeter en prison. Ceux qui s’étaient dispersés annonçaient la Bonne Nouvelle de la Parole là où ils passaient. C’est ainsi que Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ. Les foules, d’un même cœur, s’attachaient à ce que disait Philippe, car elles entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même les voyaient. Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits impurs, qui sortaient en poussant de grands cris. Beaucoup de paralysés et de boiteux furent guéris. Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Psaume 66(65),1-3a.4-5.6-7a. Acclamez Dieu, toute la terre ; fêtez la gloire de son nom, glorifiez-le en célébrant sa louange. Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! »
Toute la terre se prosterne devant toi, elle chante pour toi, elle chante pour ton nom. Venez et voyez les hauts faits de Dieu, ses exploits redoutables pour les fils des hommes.
Il changea la mer en terre ferme : ils passèrent le fleuve à pied sec. De là, cette joie qu'il nous donne. Il règne à jamais par sa puissance.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,35-40. En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu’à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. Car je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »
Qu'est-ce qui pourrait arrêter le témoignage des premiers apôtres, si la mise à mort d'un homme dont la fonction officielle était de servir des repas aux tables communes ? D'ordinaire, on emprisonne les meneurs, et tout se calme par crainte de brimades et de persécutions - mais pas dans le cas où la persécution ne fait que servir d'exemple et de modèle de foi ? Le martyre est un témoignage dont la portée est immense dans les cœurs de tous les témoins. Car mettre à mort quiconque se met à témoigner - ne peut que confirmer la valeur de son témoignage. En effet, toutes et tous ne pourront que se dire : "le message que cet homme voulait nous transmettre ne pouvait qu'être important - puisqu'on l'a tué afin de le faire taire". Et si l'on jette en prison tout ceux qui n'ont pas cessé de faire le bien autour d'eux, c'est leur rendre témoignage encore.
Il ne reste dès lors que des fanatiques pour poursuivre celles et ceux dont la simple faute est d'avoir foi en telle ou telle personnes qui ne leur ont fait qu'apporter du bien, un surcroît d'espérance et d'amour. L’évangile de ce jour ne fait que renforcer cet argument, car ce qu'il apporte comme message, c'est la résurrection et la vie, la fin de toute peine et un bonheur sans fin. Ce matin, en écoutant ce discours, je me suis souvenu du visage de mon père, Gabriel, quelques minutes après son décès. Son visage, dont les traits s'étaient raidis au point de le rendre peu reconnaissable... avait soudainement repris son apparence des meilleurs jours. Ma mère, mes sœurs et moi-même avons eu la même réaction: "On dirait qu'il va se réveiller et nous parler !". Et ce deuil n'en fut que plus simple, plus doux et rempli d'espérance...