Lecture du livre du prophète Isaïe
L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé; les pans de son manteau remplissaient le Temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes: deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds, et deux pour voler. Ils se criaient l’un à l’autre: « Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers !Toute la terre est remplie de sa gloire.» Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait,et le Temple se remplissait de fumée. Je dis alors « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! » L’un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel. Il l’approcha de ma bouche et dit: « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. » J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait: « Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? » Et j’ai répondu : « Me voici : envoie-moi ! »
Psaumev 92 (93), 1abc, 1d-2, 5)
Le Seigneur est roi ;
il s’est vêtu de magnificence,
le Seigneur a revêtu sa force.
Et la terre tient bon, inébranlable ;
dès l’origine ton trône tient bon,
depuis toujours, tu es.
Tes volontés sont vraiment immuables :
la sainteté emplit ta maison,
Seigneur, pour la suite des temps.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres: « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur". Ii suffit que le disciple soit comme son maître, et le serviteur, comme son seigneur. Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison, ce sera bien pire pour ceux de sa maison. Ne craignez donc pas ces gens-là; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé,rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se décl rera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
Cy Aelf, Paris
La crainte de Dieu est une très bonne chose car elle suscite notre conscience à discerner ce qui est bon ainsi qu'à rejeter ce qui est mal. Un enfant qui s'est brûlé en jouant avec des allumettes, non seulement n'y jouera plus, mais encore: il s'en méfiera et par la suite il adoptera des mesures de sécurité afin d'éviter les sinistres possibles. Cette attitude nous convient bien envers Dieu également. C'est une chose de prier de pour notre bonheur et une meilleure chose encore de laisser l'Esprit de Dieu nous engager à vivre selon le bon vouloir du Seigneur.
Notre prêtre nous a rapporté l'histoire vécue par un jeune homme qui était tombé d'une femme dont il avait découvert des talents artistiques qu'elle cherchait comme à tâtons, en traversant des périodes d'enthousiasme suivies de de tâtonnements, de dépits et de révoltes, d'autant plus que les jeunes artistes sont souvent critiques envers leurs premières œuvres et n'hésitent pas à gaspiller pour de nouveaux outils, ou encore, d'aborder d'autres moyens d'expression. Dans cette quête insatiable, l'argent disponible fond comme neige au soleil, sans que le désir s’apaise. Et en définitive, cette forme de "sélection radicale" finit par donner de bons résultats.
Eh bien, dans la mesure où l'amour de Dieu est déjà présent dans l'âme dès baptisés, nous avons tous, nous aussi, à poursuivre dans la voie que le Seigneur nous donne. Et l'on commet des erreurs, on tombe et on se relève, on détruit mais en vue de mieux construire, on se remet en question et l'on devient plus fin et plus habile à force d'échecs supportés - mais en vue de faire mieux jusqu'à posséder une pleine capacité et de pouvoir créer selon l'inspiration d'un moment...
Il y a tout cela dans notre relation à Dieu. Les convertis sont un peu comme ces artistes, tels Vincent Van Gogh, qui désirait en peignant une simple grappe de raisin, désirait montrer la force de vie à l'oeuvre la vigne... Les saints sont comme ces femmes et ces hommes qui ont tout abandonné de la vie mondaine, afin de posséder des éclats de beauté absolue - qui sont autant d'éclats de l'amour de Dieu...
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