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 Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon

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MessageSujet: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeJeu 13 Déc 2018 - 18:40

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

Introduction
À la Vierge fidèle


Souveraine reine des anges et des hommes, abîmé dans mon néant, et me reconnaissant entièrement indigne de paraître en votre sainte présence, j'ose néanmoins, appuyé sur vos maternelles bontés, le sujet ordinaire de mes plus douces espérances, vous consacrer cet ouvrage qui ne respire que votre honneur et votre gloire, pour la seule gloire et le seul honneur de Dieu seul, qui est l'unique chose que je désire, et que je veux rechercher en toutes choses.

L'oblation entière et irrévocable que je vous ai faite il y a longtemps de tout ce que je suis en l'être et en l'ordre de la nature, et de la grâce et de tout ce qui en dépend, de toutes les actions naturelles, indifférentes et bonnes que j'opérerai à jamais, m'ôte tout le pouvoir d'en user autrement.

Ma vie, tant intérieure qu'extérieure, et généralement tout ce qui est mien, est plus à vous qu'à moi-même, et même, ô ma divine princesse ! n'ayant plus rien à moi, tout ce que j'ai vous appartient par mon état et condition de servitude, et je veux et désire de tout mon coeur aujourd'hui, dans un jour tout dédié en l'honneur du glorieux archange saint Michel et de tous les anges, en présence de tous ces esprits bienheureux que j'invoque avec les soumissions les plus respectueuses à mon secours, vous parlant avec l'un de vos plus véritables esclaves, et m'unissant à la sainteté de ses intentions, que vous ayez une puissance spéciale sur mon âme, sur mon état, sur ma vie, sur mes actions, comme sur des choses qui vous appartiennent tout de nouveau par un droit particulier, en vertu de l'élection que je renouvelle de dépendre entièrement de votre maternité et souveraineté, m'abandonnant à tous vos vouloirs, me livrant à tous vos pouvoirs et à tous les effets de votre souveraineté.

Tout mon regret est de n'avoir qu'un coeur et une vie pour vous donner. Mais, s'il m'est permis de donner quelque liberté à mes désirs, je voudrais avoir autant de coeurs et de vies qu'il y a d'étoiles au ciel, de gouttes d'eau dans la mer, d'étincelles au feu, de brins d'herbes sur la terre, pour vous les donner, pour vous les consacrer dans l'ordre de votre Fils bien-aimé et pour sa pure gloire. Mais au moins, puisque cela n'est pas en mon pouvoir, je ferai tout et je n'oublierai rien en la vertu de Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils adorable, pour vous gagner des coeurs et vous acquérir des esclaves.

Aimable Vierge, il est vrai que mon coeur se sent plus pressé que jamais de vous aimer, et, si je l'ose dire, il me semble qu'il vous aime, et il me paraît qu'il voudrait disputer avec tous les coeurs de votre amour. Mais, hélas ! que peut faire un misérable et chétif coeur comme il est ? Il appelle donc à son secours tous les neuf choeurs des anges, tous les coeurs des saints, et veut vous aimer par tous leurs amours ; et, comme tout cela ne le contente pas, il veut vous aimer par le divin coeur de Jésus. Je conjure ce coeur très aimable d'anéantir, par sa puissance et Miséricorde, tout ce qui est contraire dans tous les coeurs à l'établissement de son règne, toutes les oppositions que les hommes y forment, tous les obstacles qu'ils y apportent, toute la force et les ruses des démons qui le combattent, pour y établir l'empire de son amour, afin que les hommes étant parfäitement assujettis à ses lois, vivant dans un état de servitude perpétuelle, ils soient, ô glorieuse Vierge, ses véritables esclaves et les vôtres. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeSam 15 Déc 2018 - 5:19

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

Introduction
À la Vierge fidèle


(...) Bénissez donc, ô Mère de bonté, cet ouvrage qui tend uniquement à cette fin, qui n'a point d'autre but que de vous donner des esclaves en l'honneur de l'état et forme de serviteur que le Verbe éternel a prise, s'anéantissant dans vos pures entrailles, et se rendant votre sujet.

Bénissez-le de vos plus amoureuses bénédictions, afin qu'il serve efficacement à votre gloire. Mais que tous les esprits du ciel et de la terre vous bénissent, vous louent, vous aiment, vous remercient pour toutes vos grandes et innombrables miséricordes sur ma très chétive âme, pour les soins charitables qu'il vous a plu de prendre par l'excès d'une bonté incroyable de tout ce qui me regarde, par la très douce, très Miséricordieuse et continuelle protection que vous m'avez donnée durant tout le cours de ma vie.

Votre très aimable coeur, ciel de gloire et de triomphe, image très accomplie du divin coeur de Jésus, trésor presque immense de toutes sortes de biens, m'a toujours été une source inépuisable de faveurs et de bénédictions.

Ce coeur tout d'amour m'a toujours servi d'un doux asile dans toutes mes misères, dans tous les périls où j'ai été, dans tous les dangers où je me suis trouvé. Votre précieux cur, ô Mère de la belle dilection, a été la douceur de ma vie, ma joie et ma consolation.

Votre saint nom, comme la tour de David d'où pendent mille boucliers et toute l'armure des plus forts, m'a servi de forteresse contre tous mes ennemis, et de lieu de retraite assurée pour y vivre dans une profonde paix parmi la guerre des hommes et des démons ; et de quelque côté que je me tourne, en quelque manière que je me regarde, je ne vois rien de bon en moi, je ne remarque aucune grâce qui ne vienne de vos libérales mains.

Je vous ai, ma divine princesse, autant d'obligations que j'ai vécu de moments, il n'y a pas un seul instant de ma vie qui ne soit marqué de vos faveurs.

En quelque lieu que j'aille, vos Miséricordes me suivent, elles me préviennent, elles m'accompagnent ; et en quelque état que je puisse être, quelque chose qui m'arrive, vous me faites ressentir les aimables secours de votre puissante protection.

Ah ! que ma langue s'attache plutôt au palais de ma bouche, que de cesser jamais de publier partout les infinies et incroyables obligations que j'ai à vos amoureuses bontés.

Que je m'oublie plutôt de ma droite, que d'en perdre le souvenir. Tant que j'aurai une langue, je dirai partout que vous êtes la Vierge fidèle, et je voudrais que tous les membres de mon corps fussent changés en autant de bouches et de langues pour le dire plus à mon aise.

Ah ! Que vive l'aimable ciel, qui me donnera lieu de le dire sans distraction, durant toute la bienheureuse éternité, à jamais, à jamais.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeDim 16 Déc 2018 - 2:28

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

AU GRAND SAINT JEAN L'ÉVANGÉLISTE, ENTRE LES APOTRES LE TRÈS AIMANT, ENTRE LES DISCIPLES LE BIEN-AIMÉ, ENTRE LES SAINTS LE TOUT AIMABLE

Grand apôtre de la dilection, cher favori de l'adorable Jésus, le Fils bien-aimé de l'admirable mère de Dieu, le chérubin de la loi nouvelle, le séraphin du christianisme, la merveille et le prodige de l'Évangile, après m'être prosterné aux pieds de la Souveraine des anges et des hommes, je viens me jeter aux vôtres, et vous présenter ce petit ouvrage, tout consacré à la gloire de cette auguste impératrice du ciel et de la terre : car à qui pourrais-je mieux le confier qu'à celui à qui la divine princesse qui en a fait le sujet, a été si amoureusement confiée par les soins de l'aimable Jésus, à celui qui l'a reçue pour mère de la propre bouche de Dieu même, à celui qui lui a été substitué en qualité d'enfant à la place de son bon maître, qui lui était comme un autre Jésus, qui a été son ange visible, pour la servir dans tous ses besoins, qui en a pris des soins si amoureux durant tout le cours de sa très sainte vie, soit pour les choses corporelles, soit pour les spirituelles, selon les ordres que notre débonnaire Sauveur lui en avait donnés ?

Cet amour non pareil, grand saint, que vous avez eu pour cette mère du bel amour, engage indispensablement les esclaves de cette incomparable reine à être les vôtres ; et il n'est pas possible de n'être pas tout dévoué au service de celui qui a servi avec une fidélité si inviolable celle qui mérite tous les respects des créatures du ciel et de la terre. Un coeur qui aimera véritablement la divine Marie, ne pourra jamais, ô disciple de l'amour, se défendre de vous aimer.

La liaison ineffable que le Dieu de toute charité a mise entre votre coeur virginal et le coeur très pur de la très sacrée Vierge, ne permet pas que l'on ait du zèle pour la Mère de Dieu, qu'à même temps l'on n'en conçoive pour la gloire de son cher favori.

Il est vrai que toutes sortes de motifs pressent fortement les fidèles de vous honorer d'une manière particulière. L'amour que Jésus, notre Dieu, a eu pour vous, nous impose une nécessité entière de vous aimer, et la grande faveur que vous avez eue auprès de cet aimable Roi de nos âmes, nous invite puissamment à vous rendre tous les respects possibles.

Vous avez donné un spectacle d'amour au monde, aux anges et aux hommes. Les séraphins ont trouvé de quoi s'étonner dans l'ardeur de vos flammes, et la pureté des feux sacrés qui a consommé si divinement votre sainte vie, fait l'admiration des âmes les plus éclairées.

Les effusions du coeur de Jésus sur votre sainte personne sont ineffables ; aussi êtes-vous par excellence le disciple bien-aimé. Partout où l'on prêchera l'Évangile, cette vérité sera publiée, et aucun fidèle ne la pourra révoquer en doute.

L'amour d'un Dieu-Homme pour vous était si grand et si extraordinaire que vous étiez connu par la qualité du disciple de l'amour ; et l'on pouvait dire que l'amour était votre nom, vos possessions, votre honneur, votre gloire, vos plaisirs et votre grâce. Mais si vous pouviez dire certainement, mon bien-aimé est tout à moi, vous pouviez ajouter avec vérité, je suis tout à lui.

Si vous étiez très aimé, vous étiez très aimant : aussi dans le temps que votre cher Maître expirait ignominieusement sur une croix, vous paraissiez debout sur le Calvaire, donnant des preuves de l'amour le plus constant qui fut jamais. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeDim 16 Déc 2018 - 18:42

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

AU GRAND SAINT JEAN L'ÉVANGÉLISTE, ENTRE LES APOTRES LE TRÈS AIMANT,
ENTRE LES DISCIPLES LE BIEN-AIMÉ, ENTRE LES SAINTS LE TOUT AIMABLE


(...)Tous les autres apôtres quittent ce divin Sauveur, et vous lui demeurez fidèle. L'infamie du supplice honteux où il est exposé, les blasphèmes des Juifs, les rires et les moqueries des peuples, la cruauté et la confusion de ses peines, la honte de son supplice et l'arrêt de sa mort, sont des eaux qui ne peuvent éteindre les ardeurs de vos flammes.

Vous aimez, lorsque ceux qui sont destinés pour tenir le premier rang dans son amour cessent d'aimer, et cet amour qui est plus fort que la mort, vous fera mépriser mille morts, vous fera souffrir pour votre bien-aimé jusqu'au dernier soupir de votre précieuse vie, les bannissements, les exils, les fouets, les chaudières d'huile bouillante, et tous ces grands travaux inséparables des fonctions et de la vie apostolique.

Mais si une âme n'est grande que par la grandeur de l'amour qui l'enflamme, à quel point de gloire, incomparable saint, avez-vous été élevé, puisque l'amour qui vous a animé a été si admirable ? Cet amour que vous aviez puisé dans le propre coeur de celui qui est le prince et le Dieu de l'amour et qui est l'amour même, avait rempli votre charitable coeur de tant de tendresses pour tous les hommes, qu'il n'y a point de paroles qui le puissent expliquer.

Il me semble qu'il était devenu tout charité, s'ouvrant par des profusions inconcevables à toutes sortes de personnes. Vous étiez la lumière des personnes les plus éclairées, le guide des parfaits, l'exemplaire des plus saints, la règle des hommes apostoliques, le docteur des peuples, le prédicateur aussi bien que l'écrivain de l'Évangile.

Votre voix comme un tonnerre se faisait entendre par toute la terre, publiant les amours de votre bien-aimé, et il en sortait des éclairs si puissants, des clartés si touchantes qui en faisaient voir les divines beautés, et qui les apprenaient aux hommes, que les coeurs ne pourraient pas s'empêcher de les aimer.

Vous étiez le soutien des faibles, la consolation des affligés, l'espérance des plus désespérés. Les plus malheureux trouvaient en vous un accès favorable pour être secourus dans tous leurs besoins, pour être assistés dans toutes leurs misères.

Vous faisiez des miracles étonnants pour les soulager, vous préveniez les plus misérables par vos soins, vous alliez chercher les âmes les plus perdues jusque dans les forêts et les bois, vous couriez après les plus infâmes et les plus cruels, vous étiez tout à tous, à vos amis, à vos ennemis, aux personnes connues, aux inconnues, aux domestiques et aux étrangers ; c'était la charité qui vous inspirait toutes vos pensées, qui formait toutes vos paroles, qui pressait vos pas, et qui animait toutes vos actions.

C'était la charité qui faisait l'unique sujet de vos sermons apostoliques, vous en parliez à tout le monde, vous en parliez toujours, et vous en avez parlé jusqu'au dernier soupir de votre vie. Vous alliez avec ferveur aux assemblées des fidèles pour leur publier les excellences de cette vertu, et ne pouvant plus marcher, vous vous faisiez porter entre les bras de vos disciples pour exhorter les Chrétiens à s'entr'aimer les uns les autres, selon le grand commandement que notre divin Maître en a fait. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeLun 17 Déc 2018 - 17:22

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

AU GRAND SAINT JEAN L'ÉVANGÉLISTE, ENTRE LES APOTRES LE TRÈS AIMANT, ENTRE LES DISCIPLES LE BIEN-AIMÉ, ENTRE LES SAINTS LE TOUT AIMABLE


(...) Les siècles qui ont suivi ont fait voir une suite continuelle de vos admirables bontés : où est celui qui a eu recours à vos charitables intercessions, qui n'en ait ressenti les effets ? Vous avez fait voir en vos fidèles dévots, que le ciel n'a rien de réservé pour ceux qui vous appartiennent ; et il est doux et si avantageux d'avoir quelque part en votre faveur, que non seulement vos amis, mais les personnes qui les touchent en quelque manière, sont dans une heureuse expérience de votre protection.

Mais enfin, vous êtes le saint tout aimable par les rares qualités dont votre divin Maître vous a favorisé. Plusieurs âmes ont amassé des richesses, mais les trésors que vous possédez sont incomparables. Il semble que toutes les grâces ont fait choix de votre coeur virginal, pour y faire leur bienheureuse demeure ; et tous les dons que l'esprit de Dieu communique avec tant de différence à ses saints, se trouvent tous ramassés en votre seule personne, qui est comme l'abrégé de toutes les merveilles de la grâce. Vous êtes patriarche, prophète, apôtre, évangéliste, martyr, docteur, confesseur, vierge, anachorète, et vous possédez toutes ces glorieuses qualités dans un degré très éminent ; c'est ce qui fait que toutes sortes de personnes doivent vous prendre pour leur patron, et fidèle protecteur, et vous avoir une dévotion singulière.

Ceux qui sont dans la vie active, ceux qui sont dans la vie contemplative, ceux qui vivent dans les villes, ceux qui sont retirés dans les déserts. Les personnes engagées dans le monde, celles qui en sont heureusement séparées. Les hommes apostoliques, les pontifes, les prêtres, les religieux, les vierges, les veuves, les personnes mariées. Les parfaits, les imparfaits, les pécheurs les plus abandonnés et les plus misérables : les riches, les pauvres, les grands, les petits, les princes, les magistrats, les artisans : mais particulièrement les personnes qui vivent dans la persécution et dans la souffrance : puisque vous êtes le disciple de la croix, aussi bien que de l'amour.

Mais que chacun porte ses dévotions où il voudra, pour moi, aimable saint vous serez toujours le grand saint de ma dévotion. Les grandes obligations que je vous ai, m'obligent indispensablement à vous aimer : à peine ai-je commencé à connaitre les choses que les bienfaits que j'ai reçus de vous, m'ont donné lieu de reconnaître que vous étiez le saint non pareil en bonté. J'ai commencé presque aussitôt à ressentir les effets de votre douce protection, que j'ai commencé de vivre ; et je n'ai point de termes pour expliquer les biens que vous m'avez procurés durant tout le cours de ma vie.

Je vois bien que je demeure comme opprimé sous leur grandeur, et qu'il ne m'est pas possible de produire des remercîments qui leur soient convenables, mais au moins je veux vous louer et vous bénir de toute la force de mon cur, et que jamais les actions de grâces n'y tarissent. Je veux dire partout les obligations incroyables que j'ai à vos charitables bontés, et publier de toute l'étendue de ma voix qu'entre les saints vous êtes le très aimant, le très aimé et le tout aimable. Ah ! que je prends de plaisir de savoir que vous êtes le cher favori de Jésus et de Marie ! et que les grâces que vous en avez reçues sont inestimables ! Que je suis content de votre gloire, et que je prends de part à tous les honneurs qui vous sont rendus ! Que le ciel puisse tous les jours accroître le nombre de vos fidèles serviteurs, et les combler de ses plus saintes bénédictions ! (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMar 18 Déc 2018 - 18:52

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

AU GRAND SAINT JEAN L'ÉVANGÉLISTE, ENTRE LES APOTRES LE TRÈS AIMANT,
ENTRE LES DISCIPLES LE BIEN-AIMÉ, ENTRE LES SAINTS LE TOUT AIMABLE


(...) Je ne puis assez bénir mon Dieu, quand je pense qu'il y a un ordre saint dans l'Église, qui est tout dédié pour honorer la qualité de mère, que la très pure Vierge a eue en votre endroit, et la qualité d'enfant que vous avez portée à son égard. Que le Seigneur bénisse de la sainte Sion cet ordre sacré et qu'il ne se lasse jamais de le favoriser de ses plus pures grâces ! Qu'il répande de plus en plus dans son Église un instinct général d'amour et de révérence pour vos bontés et excellentes perfections ; qu'il les fasse connaître jusqu'aux extrémités de la terre. Que toutes les nations sachent les amours que Jésus et Marie ont eus pour vous ; et que votre nom soit grand parmi tous les peuples et depuis un bout du monde jusqu'à l'autre. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul.

PREMIER TRAITÉ
CHAPITRE PREMIER

De la dévotion de la très sainte Vierge en général, et en particulier de la dévotion de son saint esclavage


L'incomparable évêque de nos jours, le grand saint de la dévotion de ces derniers siècles, que nous pouvons dire avoir été choisi de Dieu pour l'établir et la réveiller dans les coeurs des fidèles, dans l'excellent livre qu'il a composé de l'Introduction à la vie dévote, dont toutes les paroles, animées de l'esprit de Dieu qui les a dictées, portent une onction sacrée dans les âmes, enseigne que la véritable dévotion ne présuppose pas seulement l'amour de Dieu, mais que même elle n'est autre chose que l'amour de Dieu, qui s'appelle dévotion, lorsqu'il nous fait opérer soigneusement, fréquemment et promptement ; et que, comme il appartient à la charité de nous faire faire généralement et universellement tous les commandements de Dieu, il appartient aussi à la dévotion de nous les faire faire promptement et diligemment.

C'est pourquoi celui qui n'observe pas tous les commandements de Dieu, ne peut être estimé bon ni dévot, puisque, pour être bon et dévot, il faut avoir, outre la charité, une grande vivacité et promptitude aux actions charitables. La charité donc, selon le témoignage de ce grand saint, étant un feu spirituel, quand elle est fort enflammée, elle s'appelle dévotion.

Mais, comme il n'est pas possible d'aimer Dieu véritablement, sans avoir de l'amour pour celle qu'il a choisie pour sa très digne Mère, de même il est nécessaire d'avoir de la dévotion pour la très sacrée Vierge, si l'on est véritablement dévot à Notre-Seigneur Jésus-Christ.

C'est donc en lui, par lui et pour lui, qui est notre unique tout en toutes choses, que nous devons aimer la plus aimée, la plus aimante et la plus aimable des pures créatures ; et puisque la dévotion est un amour qui fait que nous servons avec une volonté prompte et affectionnée, il faut avoir une promptitude et une affection spéciale d'aimer la glorieuse Mère de Dieu, et de lui rendre service, et généralement de faire tout ce que nous reconnaissons lui être agréable. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMer 19 Déc 2018 - 18:12

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

PREMIER TRAITÉ
CHAPITRE PREMIER

De la dévotion de la très sainte Vierge en général, et en particulier de la dévotion de son saint esclavage


(...) Et d'autant que l'amour suppose la connaissance, ne pouvant pas aimer ce que nous ignorons, chacun doit être persuadé par la foi des excellences et des grandeurs de l'admirable Vierge Marie, qui la rendent digne de tout l'honneur et de toute la vénération que peut mériter la plus noble et la plus parfaite des créatures ; c'est pourquoi l'âme dévote de cette auguste Souveraine du ciel et de la terre a une très haute estime de ses excellences et grandeurs, de l'éminence de sa grâce et de sa gloire, et elle n'en parle qu'avec admiration et étonnement ; et, après en avoir pensé et dit tout ce qu'elle peut concevoir de grand et de plus glorieux, elle sait que les merveilles que le Dieu tout-puissant a opérées en elle surpassent incomparablement toutes ses pensées, aussi bien que toutes les expressions qu'elle en pourrait faire.

Elle ne la voit que comme un abîme de grandeurs, où il faut que tout esprit se perde, avouant qu'elle ne peut être connue parfaitement que de celui-là seul qui l'a créée et enrichie de tant de dons et de grâces ; c'est ce qui produit en elle des respects extraordinaires pour sa personne sacrée, et pour tout ce qui regarde son service, un désir pressant de lui plaire, une confiance amoureuse en sa Miséricorde et bonté, un zèle très ardent qu'elle soit connue, honorée, invoquée et aimée, et elle n'oublie rien, et fait tout pour procurer par tous les moyens possibles l'établissement de sa dévotion en toutes sortes de lieux et de personnes.

Or, la dévotion de l'esclavage consiste non-seulement en une volonté prompte et affectionnée à servir la Mère de Dieu, mais elle engage absolument à son service, elle ne lui rend pas quelques honneurs en de certains temps, mais elle l'honore en tous temps, non-seulement par quelques actions, mais par toutes ses actions, dont elle lui cède le droit ; en sorte que la personne, non-seulement est à la très sainte Vierge, mais elle y est autant qu'on le peut être, sans autres bornes ou limites que celles que prescrit le Dieu d'infinie majesté, qui est le seul saint en ses saints, le seul grand en toutes leurs grandeurs, le seul aimable en toutes les grâces qui les rendent dignes d'amour ; toutes les créatures, en sa divine présence, n'étant rien, et n'étant ce qu'elles sont qu'en lui seul ; et on ne les doit aimer et honorer que pour son seul amour et sa seule gloire.

CHAPITRE II
Ce que c'est que la dévotion du saint esclavage de la Mère de Dieu


Pour bien concevoir ce que c'est que la dévotion d'esclavage dont nous traitons, il est nécessaire de remarquer ce que c'est que la condition d'esclave : or, la condition d'esclave consiste en ce que l'esclave n'a plus rien à soi, et même n'est plus à soi, mais à son seigneur ou maître ; c'est pourquoi tous les biens que les esclaves peuvent avoir, tout ce qu'ils peuvent gagner, tous leurs travaux, toute leur industrie, et même leurs enfants, tout cela appartient à leurs maîtres, qui estiment leur faire grâce, que de leur laisser la vie, et quand ils leur ôtent, ils ne pensent pas commettre d'injustice. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeJeu 20 Déc 2018 - 18:30

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

CHAPITRE II
Ce que c'est que la dévotion du saint esclavage de la Mère de Dieu


(...) Il n'y a rien parmi les hommes qui nous fasse plus être à un autre que l'esclavage. Ceci supposé, il est facile d'entendre ce que c'est que la dévotion de l'esclavage de la Souveraine des anges et des hommes ; qui n'est pas seulement de porter des chaînettes, de faire écrire son nom dans les livres de l'association, de réciter quelques prières, de donner quelques aumônes ou faire quelques présents aux églises, de pratiquer quelques mortifications, ou prendre la qualité d'esclave de la sainte Vierge ; mais c'est une sainte transaction que l'on fait avec la Reine du ciel et de la terre, par laquelle on lui consacre sa liberté pour passer au nombre de ses esclaves, la faisant la maîtresse absolue de son coeur, lui cédant le droit que l'on a en toutes les bonnes actions, se dévouant entièrement au service de sa grandeur, et en faisant une haute protestation.

Tous les biens donc que possède celui qui est véritablement esclave de la glorieuse Vierge ne sont plus à lui ; tous ses biens de fortune, de corps et d'esprit, mais à sa bonne Maîtresse, en sorte qu'il n'en peut disposer contre sa sainte volonté. Jean, patricien de Rome, et sa femme, du temps du Pape Libérius, possédant de grands biens, ils voulurent choisir pour leur héritière la très sainte Mère de Dieu ; et l'ayant priée avec instance d'accepter l'offre qu'ils lui en faisaient, cette mère de Miséricorde s'étant de nuit apparue à tous les deux, leur témoigna qu'elle avait reçu leur offrande, et qu'elle désirait que de leurs biens ils en fissent édifier une église en son honneur en la ville de Rome, sur une colline qui se trouverait le matin suivant couverte de neige.

Le Pape ayant eu la même vision, désigna le lieu de l'église, qui fut appelée au commencement Notre-Dame des Neiges, ensuite l'église de Sainte-Marie-Majeure. C'était bien, à la vérité, donner à la Reine du paradis ses biens temporels, mais non pas lui céder tout le droit que l'on peut avoir en d'autres biens qui sont plus considérables, et c'est ce que fait notre dévotion, qui donne tout et ne réserve rien.

Or, il faut remarquer, pour l'éclaircissement du sujet que nous traitons : premièrement, que l'on peut honorer la sainte Vierge par ses bonnes actions, sans lui en donner la valeur, par exemple, on jeûne en son honneur, cela ne lui donne pas le droit que l'on a en cette action du jeûne ; ainsi se sont deux choses distinctes d'honorer la sainte Vierge par quelque bonne oeuvre, ou lui en donner la valeur.

Secondement, quand on dit que l'on donne la valeur de ses bonnes actions, on n'entend pas par là le mérite, car il n'y a eu que Jésus-Christ seul qui l'ait pu faire, tellement que, lorsque l'on dit communément que l'on se fait part les uns aux autres des mérites, cela n'est pas vrai, si l'on prend le terme de mérite en rigueur ; ce n'est qu'en tant que nos actions sont satisfactoires ou impétratoires, que l'on peut en donner la valeur ; et c'est en ce sens que le terme de mérite étant pris, on dit qu'il y en a communication.

La dévotion de l'esclavage, ne se réservant rien, donne tout, ainsi le dessein qu'elle inspire, est de ne passer pas un moment de la vie, soit que l'on veille, soit que l'on dorme, soit que l'on agisse, soit que l'on souffre, qui ne soit tout consacré à Notre-Dame et Maîtresse, et de lui dédier de telle sorte tout le droit que l'on peut avoir en toutes ses bonnes actions, qu'elle en dispose pleinement, selon son bon plaisir, le donnant à qui elle le voudra, comme une chose qui est entièrement à elle, par la qualité d'esclave que l'on prend, dont le propre est de n'être plus à soi, de n'avoir rien à soi, mais d'être tout absolument à son maître. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeVen 21 Déc 2018 - 17:58

DIEU SEUL ou LE SAINT ESCLAVAGE DE L'ADMIRABLE MÈRE DE DIEU

CHAPITRE II
Ce que c'est que la dévotion du saint esclavage de la Mère de Dieu


(...) C'est ici que l'on peut remarquer la différence des serviteurs de la Mère de Dieu, et de ses esclaves. Le serviteur a de certains moments où il se repose, où il n'agit pas pour son maître, où il peut travailler pour lui : l'esclave agit en toute sorte de temps et de choses pour son seigneur.

Le serviteur peut changer de condition, l'esclave y demeure toujours engagé. Le serviteur peut acquérir du bien de ses gages ; tout l'argent de l'esclave, tous les intérêts qu'il en peut tirer, tout ce qu'il en peut acheter est à son maître.

Si le serviteur a des enfants, il en peut disposer : les enfants de l'esclave sont au pouvoir du maître, et sa propre vie même.

Ces différences font assez voir qu'il n'y a point de dévotion qui nous engage au service de la Mère de Dieu comme celle de l'esclavage, puisque de toutes les servitudes, il n'y a que l'esclavage qui ôte la liberté ; et elles donnent beaucoup de lumières de la condition des personnes qui sont véritablement esclaves de la reine du ciel, et qui le sont par état et non-seulement par paroles, ou par quelques marques extérieures.

Écoutez donc, dit le Saint-Esprit en l'Ecclésiastique (VI, 24-26), écoutez, mon fils, un sage conseil que je veux vous donner, et ne cessez jamais d'en faire état, mettez-vous ses fers aux pieds et son collier au cou, et n'ayez point de difficulté à porter ses chaînes.

Ce Dieu d'amour désire que nous lui soyons attachés sans réserve ; c'est pourquoi il veut que nous en portions les marques aux principales parties de notre corps, afin qu'il n'y ait rien en nous qui ne soit à son service.

Faisons-lui servir notre tête, l'inclinant dévotement, ou la découvrant à la rencontre de ses images ; les cheveux, en retranchant le soin que la vanité en donne ; les oreilles, les fermant aux entretiens peu honnêtes ; aux paroles équivoques, aux chansons mondaines, aux discours inutiles ; les yeux, en les détournant des objets sensuels ; les lèvres, en baisant avec respect ses saintes images ; la langue et la bouche, en s'abstenant, et mortifiant le goût, et parlant de ses grandeurs ; les bras et les mains, en travaillant pour elle, donnant l'aumône, ornant ses temples et chapelles, ne les souillant par aucune impureté ; les genoux par des révérences et génuflexions ; les pieds, allant visiter les lieux dédiés à Dieu en son honneur.

Il est bien juste que nous servions cette grande reine en toutes les manières possibles, non seulement parce que ses grandeurs l'exigent, mais encore à raison de ses bontés incomparables, qui l'ont obligée amoureusement de nous rendre des services, qui feront l'étonnement de toute l'éternité bienheureuse.

Elle nous a servis de toute son âme par l'abondance de ses grâces, dont ayant été plus que pleine, dit le dévot saint Bernard, elle a regorgé heureusement sur tous les fidèles ; de son corps en ayant donné la matière au Verbe incréé en l'incarnation ; de son coeur précieux par la foi, ce qui a donné le commencement à notre salut ; de sa tête, l'ayant tant de fois inclinée devant la majesté de Dieu pour nous en obtenir les Miséricordes ; de ses cheveux dont elle a blessé le coeur du divin Époux pour l'attirer en notre terre. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeDim 23 Déc 2018 - 18:33

CHAPITRE III

De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu


(...) Césarius nous donne un autre exempte bien illustre en la personne de Vaultier de Birbak, proche parent des ducs de Louvain, et un des plus généreux cavaliers de son temps, qui s'étant offert à la Mère de Dieu en qualité d'esclave, en fut favorisé de quantité de dons extraordinaires et de grâces miraculeuses.

Le P. Simon de Roias de l'ordre de la Sainte-Trinité, dit de la Rédemption des captifs, prédicateur du roi catholique Philippe III, confesseur de la reine Marguerite, et vicaire général en son ordre, a mis en vogue la dévotion d'esclavage par toute l'Espagne et l'Allemagne.

Ce saint homme, dont Dieu a voulu approuver le zèle ardent pour sa très pure Mère, l'honorant de plusieurs miracles après sa mort, avait une singulière dévotion à prononcer ces premières paroles de la Salutation Angélique, Ave, Maria.

Il les disait en toutes sortes d'occasions, il les mettait au commencement de toutes ses lettres, il s'en servait toutes les fois qu'il saluait quelqu'un ; ce qu'il faisait avec tant de grâce et de bénédiction, qu'une si sainte coutume s'établit en la cour d'Espagne, les princes et princesses se disent dans les rencontres Ave, Maria, à l'exemple de la reine Marguerite qui saluait de la sorte Philippe III.

Une dévotion si exemplaire de cette grande reine, fut bien récompensée de la mère de Miséricorde ; car étant tombée dans une apoplexie, le P. de Roias l'en fit revenir miraculeusement en prononçant ces sacrées paroles, Ave, Maria : ce qui toucha tellement Philippe III, qu'en reconnaissance de ce miracle il promit au saint homme de lui accorder tout ce qu'il lui demanderait.

Mais l'homme de Dieu s'oubliant de ses propres intérêts, et même de ceux de son ordre, et ne pensant qu'aux intérêts de sa bonne mère, qu'il aimait plus que lui-même, le pria seulement d'obtenir des indulgences de Grégoire XV, pour les esclaves de Notre-Dame, dont il avait érigé une dévote assemblée par la permission de Paul V, sous le titre du doux nom de Marie.

Ensuite il entreprit d'étendre cette dévotion partout, et il en écrivit des lettres si remplies d'amour, de ferveur et de zèle, qu'on ne les peut lire sans être sensiblement touché.

Le P. Barthélemy de los Rios de l'ordre de Saint-Augustin, prédicateur du roi catholique Philippe IV, de l'infante Isabelle-Claire-Eugénie, gouvernante des Pays-Bas, et ensuite du cardinal infant, écrivit plusieurs petits traités, qui furent bientôt traduits en différentes langues touchant la dévotion du saint esclavage de la reine du ciel. Et enfin, il composa un gros volume dans lequel il traite avec autant de piété que de force, de l'antiquité, de l'excellence et de la solidité de cette dévotion.

Il serait ici bien difficile d'exprimer les soins incroyables, que ce fidèle serviteur de Notre-Dame a pris pour l'établissement de la dévotion de son esclavage ; les grands travaux qu'il a soufferts, les périls où il s'est exposé, les voyages où il s'est engagé, les contradictions qu'il a portées de la part des hommes et des démons, son courage invincible contre leur rage et leurs persécutions ; aumônes qu'il a procurées ; le zèle extraordinaire qui l'a pressé d'en parler aux rois de la terre, et aux autres puissances, d'en présenter des requêtes au Saint-Siège, aux archevêques et évêques ; les discours tout de feu qu'il en a faits en public ; et en particulier les saintes industries dont il s'est servi pour tant de fêtes célèbres, de processions solennelles, qui se sont faites ; pour tant de chapelles magnifiques qui ont été bâties ; tant d'ornements somptueux, tant de belles images qui ont été données au sujet des associations de l'esclavage qu'il a établies de tous côtés.

Mais l'on peut dire en un mot que l'usage commun de cette dévotion lui est dû : que son zèle pour les intérêts de la Mère de Dieu, est digne de la louange des anges et des hommes, et que ce bien-aimé de Dieu mérite que sa mémoire soit en bénédiction des siècles des siècles. (...)

Source : Livres-mystiques.com

Sainte Solennité de la Nativité de Jésus à tous !

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMar 25 Déc 2018 - 4:16

CHAPITRE III

De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu


(...) L'auteur du petit livre que nous avons cité remarque très bien que la dévotion d'esclavage a éclaté extraordinairement en notre siècle. L'Église, qui se plaît à nourrir toujours les fidèles dans de profonds respects et de tendres sentiments envers Notre-Dame s'étant déclarée sur cette pratique, et la ferveur s'augmentant, a poussé les fidèles et libres esclaves à faire gloire de leurs fers, et en porter la marque sensible pour se faire reconnaître parmi les autres. Cette glorieuse livrée a fait éclater par tout le monde ce que l'on ne pouvait auparavant reconnaître, et l'on a commencé à savoir que Marie avait partout ses esclaves.

Ladislas, roi de Pologne, s'étant engagé dans cette servitude, voulut en faire part à tous ses sujets. Il choisit pour cela le P. Stanislas Thanicius, de la compagnie de Jésus, qui, par ses doctes prédications et par le zèle de tous ceux de son ordre qui s'y intéressèrent, comme ils le font toujours quand il s'agit de la gloire de la très pure Vierge, avait merveilleusement cette dévotion dans tout le royaume.

Notre saint Père le Pape Alexandre VII a expédié une bulle tout récemment, l'an 1658, par laquelle, outre les indulgences qu'avait accordées Urbain VIII aux esclaves de Notre Dame, il leur en donne d'autres très considérables, à l'occasion de l'association de l'esclavage établie à Marseille chez les Pères Augustins déchaussés

Enfin cette dévotion, présentement, est répandue en Italie, en France, en Espagne, en Flandre, en Allemagne, en Pologne, en Angleterre, parmi les fidèles qui y sont, et est passée jusqu'aux extrémités du monde ; et l'esprit de Dieu presse si fortement toute sorte de personnes de l'embrasser, que quelquefois, comme il arriva à Bruxelles l'an 1626, à peine les ouvriers peuvent suffire à faire les chaînes dont se chargent ces glorieux captifs.

CHAPITRE IV

Dieu seul est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge


Saint Augustin nous apprend, conformément aux divines Écritures, que toutes choses sont et ne sont pas : elles sont, à raison de l'être qu'elles ont reçu du créateur ; elles ne sont pas, parce qu'elles n'ont pas cet être d'elles-mêmes, parce qu'elles ne peuvent pas le conserver, et sont dans une si étroite dépendance de celui de qui elles l'ont reçu, que s'il cessait un moment de les soutenir, elles retomberaient en ce moment même dans le rien d'où elles ont été tirées.

Disons, de plus,qu'en la présence de l'être infini de Dieu, toutes les créatures non-seulement sont bien abjectes et très-petites, mais elles ne sont rien.

Job, à la vérité, dit que tout l'univers devant Dieu n'est que comme une goutte d'eau, mais le prophète Isaïe assure que ce n'est qu'un néant. Lorsque la créature parait encore grande aux yeux de l'âme, c'est une marque qu'elle connaît peu Dieu ; car il est très vrai que cet Être suradorable de Dieu d'infinie Majesté commence un peu à se découvrir, en même temps les créatures se retirent, et à proportion qu'il se manifeste, les créatures se cachent et on ne les voit plus dans le plein midi de sa divine lumière.

Il est bien aisé, comme l'enseigne saint François de Sales en son excellent livre de l'Amour divin, de voir la lune et les étoiles pendant la nuit ; leurs beautés paraissent aimables, leurs clartés douces et grandes ; mais depuis que le soleil paraît sur notre horizon, tous ces astres disparaissent. Mais que sont devenues toutes leurs lumières ? Assurément ils ne les ont pas perdues, mais celles du soleil les cachent.

Or, de même, pendant que l'âme demeure dans l'obscurité de ses ténèbres, elle voit le monde, qui lui semble être quelque chose de grand, elle y trouve de la gloire, des biens et du plaisir ; mais aussitôt que le soleil de justice, par sa divine lumière, dissipe les nuages qui environnent ses yeux, il n'y a plus de monde pour elle, plus de joie, de plaisir et de grandeurs du monde, plus de terre ni de créatures de la terre. (...)

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMar 25 Déc 2018 - 18:17

CHAPITRE III

De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu


(...) Comme quelque effort que nous fassions pour apercevoir les étoiles en plein jour, il ne nous est pas possible d'en voir aucune, de même l'âme qui peut dire avec ce grand saint et grand archidiacre de l'Église romaine saint Laurent, ma nuit n'a plus d'obscurité, cette âme n'estime plus rien que Dieu seul ; tous les objets que le monde peut présenter ne lui sont rien ; de quelque côté qu'elle jette la vue, elle ne voit qu'une seule chose en toutes choses, Dieu seul.

Pour lors, en cet état, elle proteste, avec l'Apôtre, qu'elle ne connaît plus personne ; mais c'est par une vie mortifiée, par les mépris, par la douleur et dans le fidèle exercice de l'oraison, que l'on apprend ces vérités divines dans le rayon de lumière qui y est communiqué. C'est une science que l'on n'acquiert pas dans les écoles des hommes, que ne donne pas l'étude des belles lettres ; elle ne se puise qu'aux pieds de l'adorable crucifix.

Oh ! Combien d'âmes gémissent dans leurs ténèbres et demeurent malheureusement attachées aux créatures, au monde et aux choses du monde, leur volonté ne pouvant s'en dégager, parce que leur esprit est tout plein de l'estime des choses créées ; et ce qui est bien déplorable, c'est de voir des ecclésiastiques, des prédicateurs, des directeurs, qui doivent être la lumière du monde, et qui, par leur vie peu mortifiée, par le peu d'exercice d'oraison en sont les ténèbres ; ce sont des aveugles qui conduisent d'autres aveugles, dit notre Maitre. Oh ! Quil est vrai qu'il y a peu de personnes qui n'estiment et n'aiment que Jésus seul en toutes choses ! Cependant il est très certain que toutes choses n'étant rien en elles-mêmes, elles ne sont que ce qu'elles sont en Dieu seul.

C'est pourquoi, comme selon la doctrine de saint Thomas, le serviteur a un rapport nécessaire au maître, et que la servitude est d'autant plus grande, que le maître et Seigneur a plus de pouvoir, il est assuré que Dieu étant le Seigneur des seigneurs, la servitude qui lui est due ne peut souffrir de comparaison : et comme c'est Dieu qui a fait toutes choses, et que lui seul a un empire absolu et indépendant sur tout ce qui est créé, et que tous les seigneurs et maîtres ne le sont qu'à raison de la communication qu'il leur fait de son pouvoir, l'on doit dire (à proprement parler) que toute la dépendance que nous avons à l'égard des autres n'a point d'autre cause que la dépendance de ce seigneur souverain et infini, qui, selon le langage de l'Écriture et de l'Église, est le seul Seigneur.

Dieu seul donc est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge, qui n'est appuyé que sur le pouvoir qu'il lui a donné : et ce pouvoir est si grand, et la communication qui lui a été accordée de son souverain domaine, si extraordinaire, qu'il en suit une obligation très spéciale de dépendance et de servitude.

Le grand cardinal de Bérulle, qui a excellé en la dévotion de la sainte Vierge, et l'un de ses plus fidèles esclaves, avait une estime si haute de la grâce qui nous lie à cette aimable princesse d'une manière spéciale, qu'étant supérieur du saint ordre des religieuses Carmélites de France, de la réforme de sainte Thérèse, il donna ordre que le très saint sacrement de l'autel fût exposé une fois tous les mois en l'église, du grand couvent du faubourg Saint-Jacques, en action de grâces de la faveur particulière que possède cet ordre, d'avoir pour mère et pour dame, la Mère de Dieu et la dame des anges : dévotion qui se continue encore à présent en cette sainte maison avec plus de ferveur et de zèle que jamais.

Cet homme plus éminent par sa rare piété envers la très pure Vierge, que par la pourpre dont il était orné, en l'un de ses écrits, déclare qu'il la contemple et révère comme la personne la plus haute, la plus sainte, et la plus digne d'amour qui sera jamais, et comme celle qui surpasse en hautesse, dignité et sainteté toutes les personnes humaines et angéliques, même considérées ensemblement : qu'elle a été faite uniquement pour la très sainte Trinité ; qu'elle est comme un monde et un paradis à part, monde de grandeurs et paradis de délices pour le nouvel homme ; qu'elle est un ciel nouveau et une terre nouvelle, terre qui ne porte que l'Homme-Dieu, et ciel qui ne contient que lui, ne tourne qu'à l'entour de lui, n'agit que pour lui ; qu'elle est dans l'univers comme un autre univers, et dans l'empire de Dieu comme un autre empire, univers qui a son centre et ses mouvements différents, empire qui a ses lois et son État à part. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMer 26 Déc 2018 - 18:15

CHAPITRE IV
Dieu seul est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge


(...) Il dit de plus, qu'elle fait un nouvel ordre dans tous les ordres de la puissance et sagesse de Dieu, ordre suréminent à tous les ordres de la grâce et de la gloire, ordre tout singulier qui fait et porte un nouvel empire sur les ordres de Dieu, ordre conjoint à l'ordre et à l'état de l'union hypostatique.

Mais c'est tout dire, qu'elle est la digne Mère de son créateur, et l'on ne peut rien avancer de plus grand pour marquer sa souveraineté, que de faire voir que Dieu le souverain de toutes choses lui a été sujet.

Ces grandeurs, qui renferment, selon le Docteur angélique, une dignité presque infinie, méritent les services de toutes les créatures : mais c'est Dieu seul qui en est la source et l'unique cause, et elles se doivent terminer à son honneur et à sa gloire. Le cardinal Pierre Damien, qui ne respirait que l'honneur et l'amour de la Mère de Dieu, assure que le précieux et incomparable coeur de la divine Marie est le lieu des plus chastes et innocents plaisirs du sacré époux ; que c'est dans ce coeur très heureux qu'il a fait comme un amas de tous les plaisirs et délices dont le Saint-Esprit parle avec admiration, qu'il est le lieu de son repos.

Puis il demande si le Très-Haut a trouvé son plaisir dans les anges, et il répond qu'il y a rencontré des défauts. Pensez-vous, poursuit-il, que ce soit parmi les astres, dont les uns seront changés en sang, et les autres tomberont du ciel, ou bien dans l'élément du feu, ou au milieu des airs et des vents ? Non, réplique-t-il, parce qu'il est écrit que le Seigneur n'habite pas dans le bruit et les habitations de ces choses.

Ce n'est pas non plus dans les eaux qui sont sujettes aux tempêtes, ni en une terre qui porte la malédiction d'Adam : il n'y a que le divin coeur de la très chaste Vierge, où Dieu repose sans y trouver la moindre chose qui lui déplaise, parce que ce très pur coeur n'a jamais été ouvert qu'à Dieu seul, et a toujours été fermé à toutes les créatures. Dieu seul, Dieu seul est le fondement unique de toutes ses élévations les plus glorieuses, et de toutes ses grandeurs presque infinies.

CHAPITRE V
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge


On ne peut concevoir rien de plus grand en ce monde que la qualité de serviteurs de Dieu : les plus méchants hommes du monde n'ont pas assez d'impiété pour ne pas révérer une qualité si glorieuse : les chaînes, les servitudes, la pauvreté, les tourments, et toutes les choses les plus horribles, quand elles arrivent pour le service de Dieu, ont une image d'honneur et de beauté qui les fait souhaiter, et qui est capable de donner quelque envie aux bienheureux.

Les saints ont toujours pensé que la souveraine gloire est d'être dans l'infamie pour la gloire de Dieu : et il est bien certain que l'honneur du service de Dieu est un honneur extrême, puisqu'il rend illustres et glorieuses les choses les plus honteuses et les plus infâmes qui soient au monde, comme les prisons et les fers. Servir à Dieu, c'est être roi, même c'est être plus que roi : aussi voyons-nous que les rois respectent l'ombre des serviteurs de Dieu, ils honorent leurs cendres, et se tiennent heureux d'avoir la moindre part en leurs prières.

La grâce du service de Dieu est le présent le plus magnifique dont le ciel nous puisse faire part, les couronnes et les empires se donnent souvent à ceux que Dieu déteste, et qui seront damnés, mais cette grâce ne s'accorde qu'à ceux pour qui un Dieu en mourant a eu de plus douces et de plus fortes inclinations d’amour. Tous ces empereurs des Turcs avec toutes leurs grandeurs serviront, pour parler le langage de l'Écriture, d'escabeau aux pieds de ceux qui ont été au service de Dieu, quoiqu'en ce monde ils aient paru comme l'ordure et la balayure de la terre ; et ces gens qui passaient pour des fous et insensés aux yeux des prudents et des sages du siècle, jugeront les nations, commanderont aux peuples, et auront un empire qui ne finira jamais.

Dieu se plaît même quelquefois à faire paraître leur gloire dès cette vie, en leur donnant des pouvoirs sur des choses qui ne reconnaissent en rien l'autorité des puissances du monde, comme les maladies, les éléments. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeJeu 27 Déc 2018 - 18:58

CHAPITRE V

De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge


(...) Un saint François de Paule commande à toute la nature, il touche les charbons ardents comme des fleurs, il marche sur les eaux avec autant de fermeté que sur la terre : et pendant que les plus grands princes admirent ce pauvre ermite, un des plus grands rois de notre France est obligé de le prier de l'assister dans ses maux.

Les armes, les soldats, et les gardes de ce roi ne peuvent lui ôter la peur, tous les plus célèbres médecins ne le soulagent pas en ses maladies ; tous les divertissements que ce royaume si florissant peut donner, ne le délivrent pas de ses inquiétudes : ce prince ne s'assure et n'espère qu'aux prières et mérites d'un solitaire, qui dans la privation de tout ce que le monde recherche, jouit d'un repos que rien ne peut troubler, et possède un bonheur qui surpasse toute l'expression que l'on en pourrait faire.

Un chétif laboureur d'Espagne, saint Isidore, parce qu'il a servi Dieu, voit les rois catholiques prosternés devant ses images avec tous leurs sujets. Et une petite bergère, sainte Geneviève, fait toute la gloire de la fameuse ville de Paris. L'on peut remarquer ici en passant combien Dieu prend plaisir à élever les choses les plus humbles : Clovis, le premier roi chrétien de France, est enterré dans le lieu calme où reposent les reliques de sainte Geneviève ; sainte Clotilde reine y a son tombeau ; et pendant qu'on laisse le tombeau de Clovis, et que le sépulcre même de sainte Clotilde est peu fréquenté, tous les peuples accourent en foule à celui d’une simple bergère.

Paris la prend pour sa patronne, et ses cendres sont dans l'or et au milieu des pierreries, et tous nos rois et toutes nos reines tiennent à honneur d'y venir rendre leurs respects. N'est-ce pas une chose admirable de voir les images glorieuses du bienheureux Jean de Dieu placées dans les lieux les plus honorables de nos temples, et d'entendre retentir les chaires les plus augustes de nos églises, des louanges et des grandeurs d'un homme qui a vécu comme un insensé, se jetant dans la boue et la fange des rues, et faisant courir la populace après lui, servant de jouet et de sujet de railleries aux peuples ?

Il bien difficile de méditer attentivement ces vérités sans concevoir un grand mépris du monde, et sans prendre de généreuses résolutions de se consacrer au service d'un Dieu, qui sait si bien récompenser les personnes qui sont à sa divine majesté.

Ô mon Dieu ! Que les hommes ne savent-ils ce que c'est que de vous servir ! Il n'en va pas ici de même que dans le service des hommes, pour les serviteurs qui servent le moins sont plus considérables : tout au contraire la créature est d'autant plus glorieuse, qu'elle est plus au service de Dieu.

Les bêtes et les choses insensibles sont moins estimables que les hommes, parce qu'elles sont moins capables du service du Créateur : d'autant moins que nous sommes à nous, et que nous n'avons rien, d'autant plus avons-nous de gloire, parce que le néant et le péché étant notre apanage dans l'état de corruption, nous ne pouvons être quelque chose qu'en Dieu, et ce qui n'y est pas, quelque élevé qu'il paraisse, est bien méprisable.

Ô Seigneur, dit la reine Esther, ne livrez pas votre sceptre à ceux qui ne sont pas. C'est ainsi que le Saint-Esprit par sa bouche qualifie ceux qui servent Dieu, qu'il les appelle son sceptre et sa couronne : c'est de la sorte qu'il fait voir le néant de ceux qui ne le servent pas ; lorsqu'il ne se contente pas de dire qu'ils sont vils et abjects, mais qu'il déclare qu'ils ne sont rien du tout.

Il y aurait ici à répandre des larmes de sang sur l'aveuglement de la plupart des Chrétiens, et (ce qui est encore plus déplorable) de plusieurs dont l'état du sacerdoce ou du cloître les sépare du monde, qui sont tout plongés dans l'estime des biens temporels, des qualités naturelles, de la condition, de leur naissance, du bel esprit, des sciences, de la faveur des grands, de l'amitié des créatures, tout cela n'étant rien du tout qu'en tant qu'il contribue au service de notre souverain : cependant c'est ce qui occupe presque tous les esprits. (...)

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeVen 28 Déc 2018 - 18:24

CHAPITRE V

De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge


(...) Quand on dit de quelqu'un, dit le saint livre de l'Imitation de Jésus-Christ, l'on demande s'il est riche, s'il est noble, s'il est savant, et choses semblables ; mais bien peu se mettent en peine s'il est pauvre d'esprit, s'il est humble, et s'il est dans la pratique des vertus chrétiennes. Si l'on veut être véritablement grand, on ne le peut devenir que par l'union avec Dieu, et par la participation de ses grandeurs. Or, pour être uni à Dieu, il le faut servir.

Ces vérités marquent assez les grandeurs du service de la très sainte Vierge, puisqu'il ne consiste que dans le service de Dieu, en sorte que de servir à la sacrée Vierge, c'est servir à Dieu. Mais l'excellence particulière qui se rencontre en son dévot esclavage, est qu'il met au service de la reine du ciel la personne qui le pratique, autant qu'elle y peut être.

Dieu tout bon par une très grande Miséricorde a inspiré en nos jours la dévotion à sa sainte Mère plus que jamais : ce qui fait trembler l'enfer et tous ses suppôts : ainsi l'on ne voit de tous côtés que des personnes engagées saintement à l'honorer et aimer.

Il y en a qui entrent dans les associations érigées en son honneur, qui lui récitent tous les jours quelques prières, qui jeûnent les samedis, qui visitent ses églises, qui célèbrent ses fêtes avec des respects extraordinaires ; d'autres qui procurent sa gloire par des aumônes, par la distribution de ses images, des livres composés en son honneur, par des sermons en public, par de pieux discours en particulier : ainsi les uns sont attachés à son service par de certaines pratiques, et les autres par d'autres : mais la dévotion de l'esclavage embrasse tout, et ne réserve rien : ce qui se doit entendre de toutes les pratiques conformes à l'ordre de Dieu, et à l'état où l'on est.

Le véritable esclave de la sainte Vierge n'étant plus à soi, et n'ayant plus rien à soi, il est tout à sa bonne maîtresse. Il ne l'honore pas seulement par quelques-unes de ses actions, mais par toutes ses actions : non-seulement en certains temps comme le samedi, et ses fêtes ; mais en tout temps, tous les jours de sa vie ; non seulement en certaines parties du jour, comme le matin et le soir, mais à tous les moments du jour et de la nuit ; non-seulement lorsqu'il assiste au redoutable sacrifice du corps vivifiant et du précieux sang de Jésus-Christ, ou à l'office divin, ou lorsqu'il récite quelques prières, mais par toutes les bonnes actions qu'il fait avec le secours de la grâce ; non-seulement par les jeûnes et mortifications qu'il pratique la veille de ses fêtes, mais par toutes les abstinences et austérités qu'il peut faire en tout le cours le sa vie ; non-seulement par quelque partie de ses biens temporels, mais généralement par tout ce qu'il possède et peut avoir.

Soit donc qu'il veille, soit qu'il dorme, soit qu'il mange, soit qu'il boive, soit qu'il soit à l'oraison ou à la récréation, soit qu'il garde le silence ou qu'il parle, qu'il marche ou se repose, par toutes ses communions, messes, prières, jeûnes, mortifications, aumônes, exhortations, sermons, entretiens, conversations, visites, lectures, études, par toutes les fonctions de son état, par tous ses exercices, et enfin généralement par tout ce qu'il fait ou souffre, il rend honneur à sa très glorieuse dame, offrant tout à son fils bien-aimé en action de grâces des Miséricordes inénarrables et des dons inestimables dont il l'a privilégiée par-dessus tous les anges et les hommes.

De plus, le véritable esclave, cédant le droit de ses bonnes actions à sa bienheureuse Dame, lui en donne toute la valeur, autant qu'il le peut : en telle sorte qu'il ne peut plus disposer de ses bonnes oeuvres.

Mais c'est à l'auguste Reine du paradis d'en appliquer la valeur à qui bon lui semble, comme de chose qui lui appartient par la donation qu'on lui en a faite : car c'est le propre de l'esclavage de mettre la personne esclave et ses biens, et tout ce qu'elle peut faire et acquérir, au pouvoir entier du maître et seigneur. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeSam 29 Déc 2018 - 18:32

CHAPITRE V

De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge


(...) C'est donc en cette glorieuse servitude que consiste l'excellence de cette dévotion, qui rend tous les honneurs à la très-digne Mère de Dieu qu'on peut lui rendre, qui lui fait donner tout ce qu'on peut lui donner.

Quand l'amour est grand, il ne dit jamais : C'est assez ; rien ne le contente : il veut toujours agir pour le bien-aimé. Or, le cœur qui est véritablement épris de l'amour fervent de la Mère du bel amour se trouve toujours dans des désirs enflammés de sa gloire et de ses intérêts.

Après que le véritable dévot de Marie a tout dit, a tout fait, a tout souffert pour sa divine princesse, il lui semble qu'il n'a encore rien fait ou enduré. Toutes les actions les plus généreuses qu'il exerce ne servent qu'à augmenter ses désirs de plus en plus : il regrette de n'avoir qu'une bouche pour publier ses louanges, et qu'un cœur pour l'aimer ; il soupire de n'avoir qu'une vie à lui donner ; il voudrait avoir autant de cœurs qu'il y a de gouttes d'eau dans la mer, autant de vies qu'il y a de brins d'herbe sur la terre, pour les consacrer à la gloire de la Mère de Dieu.

Son zèle le porterait à souffrir mille morts, à être relégué dans les plus sombres cachots des plus affreuses prisons, à être exposé à la raillerie de tous les peuples, à porter toutes les infamies, délaissements et privations des créatures, à être tourmenté même par les peines de l'autre vie, à être crucifié par les hommes et les démons, pour les intérêts de celle qui fait son tout après Jésus et en Jésus, et pour Jésus.

Mais au moins, comme il voit que cela ne lui est pas possible, il prend une forte résolution de faire tout ce qu'il pourra faire ; s'il n'a qu'une vie, au moins tous les moments, toutes les heures, tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, toutes les années lui en seront dédiés.

Il lui serait incomparablement bien plus doux de mourir que d'en passer un seul moment, que de faire la moindre petite action qui ne lui fût pas entièrement dévouée. Je serai donc, dit-il, à Marie autant que j'y pourrai être, et c'est ce que fait la dévotion d'esclavage : car qui fait tout, souffre tout et donne tout, ne peut rien faire davantage. Excellence de cette dévotion qui est incomparable, qui, renfermant toutes les autres dévotions, s'élève avec tant de gloire et d'amour, que l'on n'y peut rien ajouter, et qu'il faut dire avec vérité, non plus ultra, que l'on ne peut aller plus avant.

Son excellence paraît encore en ce qu'elle dépouille l'âme d'une certaine propriété qui ne se glisse que trop souvent dans les actions les plus saintes, en laissant l'application à la sainte Vierge, qui non-seulement agit pour Dieu, mais pour Dieu seul et pour sa plus grande gloire.

Quelquefois nous offrons nos bonnes œuvres à la divine bonté pour quelques personnes, et cela plaît à Dieu ; mais il y a bien des occasions où Dieu, tout bon, serait plus glorifié si on les appliquait à d'autres. Or, c'est ce que fait notre bonne Maîtresse : elle sait les inclinations de son cher Fils, elle connaît les âmes où il sera plus glorifié dans les secours qui leur seront donnés, et c'est ce que nous ignorons, chétives créatures que nous sommes.

De plus, le propre intérêt attache : on sera bien aise d'assister certaines personnes par des motifs naturels, par des inclinations que nous ressentons ; mais, remettant tout entre les mains de la sacrée Vierge, l'on se fait quitte de ce que la nature pourrait mêler avec la grâce. C'est une maxime, qu'il y a plus de Dieu où il y a moins de la créature. Enfin, si l'on est fidèle à ne faire rien pour soi, à n'avoir rien à soi, à n'être plus à soi, mais tout à notre glorieuse Dame, c'est être dans le comble de la perfection puisqu'être tout à Notre-Dame c'est être tout à Dieu : car on ne va à elle que pour aller à Dieu, on ne passe en ses mains que pour demeurer en celles de Dieu, on ne l'aime que pour l'amour de Dieu, on ne cherche sa gloire que pour la gloire de Dieu seul, qui est l'unique fin de toutes les dévotions. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeDim 30 Déc 2018 - 19:08

CHAPITRE VI

Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


Comme il se rencontre en cette dévotion deux choses principales, toutes les deux ont leurs difficultés. La première, en ce quelle porte la personne qui la pratique à honorer la sainte Vierge par toutes ses actions ; la seconde, en ce qu'elle lui en fait donner la valeur autant qu'elle le peut faire.

Pour la première, il semblera de prime abord quil y a quelque excès d'un zèle qui n'est pas selon la science, et que c'est faire tort à Dieu que d'honorer de la sorte sa très digne Mère : les personnes grossières et sans doctrine y ont particulièrement de la peine, ne concevant pas assez que c'est Dieu qui est loué dans les louanges des saints, et que c'est lui qui est honoré dans tous les honneurs qui se rendent à notre aimable princesse.

C'est pourquoi on les doit instruire que Dieu seul étant l'unique fin de toutes choses, et ayant créé toutes les créatures pour sa gloire, c'est l'unique but que nous devons nous proposer en tout ce que nous faisons sans réserve. Ainsi sa gloire est le terme où doivent s'arrêter tous les honneurs des saints et de la reine des saints, et l'on ne peut sans une idolâtrie détestable agir d'une autre manière dans le culte que nous rendons aux créatures qu'il a si glorieusement sanctifiées par sa grâce.

Il ne faut donc pas séparer l'honneur de la sainte Vierge d'avec l'honneur de Dieu, de telle sorte que l'on pense que lorsqu'on honore cette auguste reine, il faut savoir que nous honorons Dieu en deux manières : la première, immédiatement, le bénissant et l'adorant en lui-même ; la seconde le louant et l'aiment en ses créatures.

Mais de quelque façon que nous considérions la chose, c'est toujours cet être infiniment adorable et aimable qui est adoré et aimé. Nos âmes, nos esprits et nos coeurs doivent toujours aller à Dieu, soit que nous y allions tout droit, nous adressant (appuyés sur ses Miséricordes) à sa divine bonté, soit que nous y allions par des moyens qu'il nous a établis en l'ordre de son amoureuse providence.

C'est Dieu que nous glorifions dans les fêtes que nous faisons de la suradorable Trinité, en l'office que l'Église a ordonné pour tous les dimanches de l'année, et aux jours de férie, dans toutes les solennités de Notre-Seigneur Jésus-Christ notre débonnaire Sauveur et notre Dieu, en la fête du Saint-Esprit Dieu pendant toute l'octave de la Pentecôte.

Mais c'est le même Dieu qui est aussi glorifié dans toutes les fêtes de Notre-Dame, des anges et des saints. C'est Dieu que nous prions par l'Oraison dominicale, et nous nous adressons à sa très pure mère par la Salutation angélique, afin qu'elle le prie pour nous.

Il faut dire de même dans toutes les autres prières que nous lui faisons, et aux anges et aux saints ; mais il faut ici remarquer que c'est Dieu qui est continuellement honoré par toutes ses voies, et qu'il ne suffit pas de dire aux hérétiques, lorsqu'ils nous objectent que, ne disant au chapelet que cinq ou six fois l'Oraison dominicale, et récitant cinquante ou soixante fois la Salutation angélique, nous donnons plus à la créature qu'au Créateur, que nous prions la sainte Vierge par toutes ces oraisons de prier Dieu pour nous ; mais l'on doit ajouter que nous ne donnons rien à la mère que nous ne donnions au fils ; que nous louons Dieu par l'Oraison dominicale, que nous louons Dieu par la Salutation angélique, et que tout est pour Dieu, tout pour sa gloire, quoique par des manières différentes, et selon les ordres de sa divine volonté.

À la vérité, il est infiniment suffisant à soi-même, et il n'a nul besoin de ses créatures ; mais, puisqu'il veut s'en servir pour l'accomplissement de ses desseins, n'est-il pas juste de nous soumettre amoureusement à ses ordres ? (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeLun 31 Déc 2018 - 19:52

CHAPITRE VI

Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge

C'est en cela qu'il fait éclater sa bonté, en ce que donnant quelque part à la créature dans ce qu'il opère, il donne lieu aux couronnes quil lui prépare.

L'Angélique docteur enseigne que Dieu se sert presque toujours des causes secondes pour faire tout ce qu'il fait dans l'ordre de la nature et de la grâce, il ne nous donne le jour que par le soleil, il ne nous éclaire la nuit que par la lune et les étoiles.

Il nous fait respirer par le moyen de l'air, il nous échauffe par le feu, il nous nourrit par les viandes, il nous fait servir en mille manières par les animaux qu'il a destiné à cet usage ; il y a des maîtres qui nous apprennent les lettres et les sciences, des médecins pour nous assister en nos maladies, des laboureurs, des artisans pour nous secourir en nos besoins.

Après cela faut-il s'étonner si dans l'ordre de la grâce il se sert d'une vierge pour notre salut, s'il nous donne des anges et des saints pour coopérer à ses desseins d'amour et de Miséricorde ?

Mais n'est-ce pas toujours ce Dieu de toute bonté, qui, opérant toutes choses en tous et par tous, mérite d'être continuellement adoré, aimé, béni et loué, et en ce qu'il est en lui-même, en ce qu'il fait par lui-même, et en ce qu'il est en ses saints, et en ce qu'il fait par ses saints ?

C'est donc Dieu seul qui est la fin unique de cette dévotion ; qui recherche continuellement son honneur dans les honneurs continuels qu'elle rend à sa glorieuse Mère, offrant toutes ses actions à ce Dieu de majesté, en action de grâce des dons et privilèges qu'il lui a accordés avec une libéralité si prodigieuse : et pour ce sujet il n'est besoin que den former une bonne fois l'intention, la renouveler de temps en temps, mais surtout l'avoir gravée au fond de son coeur, et faire tout ce que l'on fait chrétiennement, conformément à sa vocation.

Quand nous disons donc que l'esclave doit honorer sa glorieuse Dame par toutes les messes qu'il célèbre, s'il est prêtre, par toutes les prières qu'il fait, par ses méditations ou oraisons mentales, par ses sermons s'il est prédicateur, par ses livres s'il compose, par ses discours, conversations ou récréations, nous n'entendons pas que le prêtre pour cela dise tous les jours la messe de la sainte Vierge, ce qui serait contre l'ordre de l'Église, ou bien que celui qui médite prenne toujours pour sujet de ses méditations les perfections de la Mère de Dieu, que le prédicateur en fasse la matière de tous ses sermons, et celui qui compose celle de tous ses livres, que l'on en parle toujours en toutes les récréations et conversations.

Mais nous voulons seulement dire que le prêtre en ses sacrifices, le prédicateur en ses discours publics, et enfin que l'esclave offre tout ce qu'il fait, qu'il souffre et qu'il dit à Dieu tout-puissant en l'honneur de sa bonne maîtresse.

Mais quelqu'un pourra dire que cette pratique n'est pas assez conforme à celle de l'Église, qui fait honorer un mystère de Notre-Seigneur en quelque solennité, la gloire d'un saint en une fête, et la grandeur d'un autre en quelqu'autre jour solennel ; puisqu'elle prétend faire honorer la sainte Vierge en toutes les fêtes, et tous les jours de l'année.

Je réponds que si cet honneur empêchait la pratique ordonnée de l'Église, il ne serait pas à insinuer ; mais il compatit fort bien avec l'usage que l'Église nous commande, n'innovant rien, mais seulement inspirant une intention sainte en gardant toutes les règles de l'Église et de l'état où l'on est, de rendre ses respects à l'impératrice du ciel par toutes ses bonnes actions. (...)
Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMar 1 Jan 2019 - 19:25

CHAPITRE VI

Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


C'est en cela qu'il fait éclater sa bonté, en ce que donnant quelque part à la créature dans ce qu'il opère, il donne lieu aux couronnes quil lui prépare.

L'Angélique docteur enseigne que Dieu se sert presque toujours des causes secondes pour faire tout ce qu'il fait dans l'ordre de la nature et de la grâce, il ne nous donne le jour que par le soleil, il ne nous éclaire la nuit que par la lune et les étoiles.

Il nous fait respirer par le moyen de l'air, il nous échauffe par le feu, il nous nourrit par les viandes, il nous fait servir en mille manières par les animaux qu'il a destiné à cet usage ; il y a des maîtres qui nous apprennent les lettres et les sciences, des médecins pour nous assister en nos maladies, des laboureurs, des artisans pour nous secourir en nos besoins.

Après cela faut-il s'étonner si dans l'ordre de la grâce il se sert d'une vierge pour notre salut, s'il nous donne des anges et des saints pour coopérer à ses desseins d'amour et de Miséricorde ?

Mais n'est-ce pas toujours ce Dieu de toute bonté, qui, opérant toutes choses en tous et par tous, mérite d'être continuellement adoré, aimé, béni et loué, et en ce qu'il est en lui-même, en ce qu'il fait par lui-même, et en ce qu'il est en ses saints, et en ce qu'il fait par ses saints ?

C'est donc Dieu seul qui est la fin unique de cette dévotion ; qui recherche continuellement son honneur dans les honneurs continuels qu'elle rend à sa glorieuse Mère, offrant toutes ses actions à ce Dieu de majesté, en action de grâce des dons et privilèges qu'il lui a accordés avec une libéralité si prodigieuse : et pour ce sujet il n'est besoin que den former une bonne fois l'intention, la renouveler de temps en temps, mais surtout l'avoir gravée au fond de son coeur, et faire tout ce que l'on fait chrétiennement, conformément à sa vocation.

Quand nous disons donc que l'esclave doit honorer sa glorieuse Dame par toutes les messes qu'il célèbre, s'il est prêtre, par toutes les prières qu'il fait, par ses méditations ou oraisons mentales, par ses sermons s'il est prédicateur, par ses livres s'il compose, par ses discours, conversations ou récréations, nous n'entendons pas que le prêtre pour cela dise tous les jours la messe de la sainte Vierge, ce qui serait contre l'ordre de l'Église, ou bien que celui qui médite prenne toujours pour sujet de ses méditations les perfections de la Mère de Dieu, que le prédicateur en fasse la matière de tous ses sermons, et celui qui compose celle de tous ses livres, que l'on en parle toujours en toutes les récréations et conversations.

Mais nous voulons seulement dire que le prêtre en ses sacrifices, le prédicateur en ses discours publics, et enfin que l'esclave offre tout ce qu'il fait, qu'il souffre et qu'il dit à Dieu tout-puissant en l'honneur de sa bonne maîtresse.

Mais quelqu'un pourra dire que cette pratique n'est pas assez conforme à celle de l'Église, qui fait honorer un mystère de Notre-Seigneur en quelque solennité, la gloire d'un saint en une fête, et la grandeur d'un autre en quelqu'autre jour solennel ; puisqu'elle prétend faire honorer la sainte Vierge en toutes les fêtes, et tous les jours de l'année.

Je réponds que si cet honneur empêchait la pratique ordonnée de l'Église, il ne serait pas à insinuer ; mais il compatit fort bien avec l'usage que l'Église nous commande, n'innovant rien, mais seulement inspirant une intention sainte en gardant toutes les règles de l'Église et de l'état où l'on est, de rendre ses respects à l'impératrice du ciel par toutes ses bonnes actions. (...)

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMer 2 Jan 2019 - 18:48

CHAPITRE VI

Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


(...) Pour ce qui regarde la seconde chose principale de cette dévotion, qui consiste en la cession du droit que l'on peut avoir en ses bonnes actions, en donnant la valeur à la très-sainte Vierge, deux sortes de personnes y peuvent avoir de la difficulté : celles qui sont intéressées, ou celles qui ne le sont pas.

Pour les personnes intéressées, elles ont de la peine, en ce qu'elles quittent leurs intérêts pour les mettre entre les mains de la Mère de Dieu, comme un homme qui donnerait son bien, s'eu dépouillerait pour en enrichir un autre : et il est vrai que cette dévotion demande qu'on fasse plus de cas des intérêts de la Mère de Dieu que des siens propres ; qu'on quitte volontiers ce que l'on a pour lui donner, et qu'on témoigne généreusement que l'on fait plus de cas de Marie que non pas de soi-même : ensuite il faut dire que la sainte Vierge, ayant droit sur nos actions, elle peut nous en ôter la valeur, et la donner à qui bon lui semblera ; mais c'est en ce sujet qu'il faut dire si jamais il a été dit que c'est gagner de perdre.

Un homme qui serait endetté, et qui n'aurait que peu de chose pour payer ses dettes, s'il savait, par ce peu, obliger un grand prince, et que ce prince ferait ensuite son possible pour l'en reconnaitre, sans doute qu'il ne ferait pas difficulté de lui donner, sachant que le prince le récompenserait de quelque chose bien plus considérable. Or, les bontés de la grande reine de l'empirée surpassent incomparablement toutes les bonnes volontés des hommes, elle ne se laissera jamais vaincre en l'amour.

Ô ma chère et très bonne mère, lui disait sainte Brigitte, je vous aime plus que moi-même, et il n'y a point de peine que je ne voulusse endurer pour votre amour.

Ô Brigitte, lui répondit cette Mère de la belle dilection, sachez que Marie servira plus à Brigitte que Brigitte ne pourrait se servir à elle-même.

Hélas ! Avec toutes nos oeuvres satisfactoires nous demeurerons encore bien reliquataires à la divine justice, et si nous sommes délivrés de l'enfer par la Miséricorde de notre très débonnaire Sauveur, nous brûlerons longtemps parmi les feux impitoyables du purgatoire. Or quand la sainte Vierge les aura données, et par suite que nous en serons privés, son crédit auprès de son fils bien-aimé nous servira bien plus que toutes nos oeuvres.

Davantage, qui pourra penser que nous perdions, pour avoir voulu obliger la plus obligeante de toutes les créatures ? Son coeur vraiment maternel souffrira-t-il qu'une personne, pour avoir eu plus de dévotion pour elle, en demeure plus longtemps en purgatoire ?

Cette mère, la plus cordiale qui fut jamais, même envers ceux qui ne l'aiment pas, permettra-t-elle qu'une âme qui se sera oubliée de ses propres intérêts, pour ne penser qu'à ses intérêts sacrés, en soit de pire condition ? Il faut, de plus, savoir que le mérite de nos actions ne pouvant être donné, comme il déjà été dit, n'y ayant eu que Jésus-Christ qui l'ait pu faire, les personnes intéressées n'ont rien à craindre de ce côté-là.

Ainsi comme par les actions faites en grâce et par la grâce, nous méritons la gloire et satisfaisons pour la peine due à nos péché : nous ne donnons la valeur de nos actions qu'en tant qu'elles sont satisfactoires ou impétratoires, n'en pouvant donner davantage : mais le mérite qui nous en demeure est beaucoup augmenté par cette dévotion, qui, étant si glorieuse à Dieu et à sa sainte Mère, sera récompensée d'une grande abondance de grâces, qui nous donnera, si nous sommes fidèles, une haute place en la cour du paradis. D'un côté donc le puissant crédit de la Mère de Dieu nous servant davantage que toute la satisfaction de nos bonnes oeuvres, et d'autre part le mérite étant augmenté par son esclavage, c'est gagner de tous côtés, et ne rien perdre. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeJeu 3 Jan 2019 - 17:25

CHAPITRE VI

Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge  


(...) Une autre difficulté se présente, qui regarde l'assistance charitable de nos parents et amis : car quel secours pourrons-nous leur donner, n'ayant plus rien à nous ? Je réponds premièrement qu'il n'est nullement croyable que nos parents ou amis, aussi bien que nous, perdent et souffrent à l'occasion d'une dévotion particulière que nous avons à la sainte Vierge, qui saura bien les assister par son pouvoir, ou leur donner la part qu'ils auraient eue en notre petit bien spirituel, si la disposition nous en était demeurée.

En second lieu, cela n'empêche pas que l'on ne prie pour eux et pour les autres défunts, quoique l'application de nos bonnes oeuvres, en tant que satisfactoires, soit entre les mains de notre bonne maîtresse : au contraire, c'est ce qui nous donnera lieu de prier avec plus de confiance.

Une personne riche qui aurait donné tout son bien à une autre plus puissante et meilleure qu'elle, pour en faire des aumônes, à la vérité ayant donné tout son bien, elle ne pourrait plus en disposer ; mais rien ne l'empêcherait de prier la personne qui aurait ce bien en son pouvoir, d'en faire part à quelques pauvres qu'elle lui marquerait, et il n'y a pas à douter qu'en cette rencontre on agirait pleinement selon ses désirs.    

Pour les personnes désintéressées qui ne regardent que Dieu seul dans un parfait oubli d'elles-mêmes, elles n'ont point de difficulté touchant ce qui a été dit, puisque, sachant bien que la divine Marie agit toujours pour la plus grande gloire de Dieu, elles ont ce qu'elles désirent uniquement.

Elles ne se mettent guère en peine si elles en souffriront davantage, car le pur amour ne se regarde jamais, il ferait donner mille vies pour la gloire de Dieu, et pour un seul degré de cette gloire, volontiers l'âme qui le possède brûlerait jusqu'au jour du jugement.

Il est pleinement satisfait lorsque son Dieu est content ; et n'ayant plus de propre volonté, il ne veut que ce que Dieu veut et pour soi et pour ces amis. Dieu seul fait tout son plaisir aussi bien que sa gloire, Dieu seul est son unique bien, Dieu seul est tous ses intérêts, Dieu seul est toute sa parenté, toutes ses alliances, il est son grand et très uniquement unique tout en toutes choses.    

Pour la difficulté que les prêtres, soit séculiers ou réguliers, peuvent avoir touchant l'obligation que leur état, office ou charge, leur donne d'appliquer le saint sacrifice de la messe, ou autres bonnes oeuvres, à certaines personnes, soit qu'elles soient encore au monde, soit qu'elles soient décédées, ils ne doivent avoir aucune peine de cette dévotion, qui, laissant les personnes qui la pratique dans une liberté entière de s'acquitter de leurs devoirs selon l'ordre de Dieu, par la donation qu'elle fait faire du droit des bonnes oeuvres, elle entend toujours que ce soit comme on le peut faire dans l'ordre de Dieu, et rien davantage, et conformément à sa sainte volonté, sans préjudice des obligations de l'état où l'on est, ou bien où l'on sera.

Les marques extérieures que les esclaves doivent porter, comme des chaînettes, peuvent être omises par une prudence chrétienne, et non pas par aucune honte : ce qui serait indigne et insupportable à un véritable esclave de la Mère de Dieu.

Un religieux ou une religieuse, par exemple, qui ferait voir en cela quelque particularité qui pourrait faire du bruit en sa communauté ; un homme ou une femme en leur ménage pourront bien ne pas porter ces marques extérieures, ou les mettre en lieu où elles ne paraissent pas, comme au pied, au bras, et si on ne le peut faire autrement, en quelque lieu des habits où elles soient cachées, mais cela doit être fait avec un très grand regret, et non pour aucune confusion que l'on craigne. (...)

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeVen 4 Jan 2019 - 19:13

CHAPITRE VI
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


(...) Il n'y a point à rougir dans le service de la grande reine du paradis, dont l'esclavage est à préférer aux empires, et dont les chaînes sont plus glorieuses que les sceptres et les couronnes. Le divin Paul mettait toute sa gloire en ses chaînes, et saint Chrysostome proteste qu'il les aimerait mieux que des diadèmes.

Saint Babylas, évêque et martyr d'Antioche, voulut qu'on ensevelit avec son corps les chaînes qui l'avaient garrotté, comme les plus illustres marques de ses victoires.

Quoique autrefois il n'y ait rien eu de plus infâme que la croix, à présent ce bois ne laisse pas d'être la chose la plus glorieuse du christianisme : disons le même des fers de l'esclavage : il n'y avait rien de plus ignominieux parmi les anciens, et à présent parmi les fidèles il n'y a rien de plus illustre. Ce sont des chaînes qui nous délivrent de nos chaînes, c'est un esclavage qui ôte l'esclavage, comme la mort de Notre-Seigneur qui a détruit la mort.

Si on se lie, ce n'est que pour se mettre en liberté ; il faut porter ces chaînes à l'extérieur, pour marques des liens sacrés qui tiennent notre intérieur à celui de la glorieuse Vierge ; il faut porter ces chaines pour marques de celles dont nous avons été délivrées par son moyen, et pour faire voir que nous ne sommes plus à nous, mais à Marie ; pour marquer que nous ne sommes plus à notre corps, plus à nos sens, plus au monde, plus aux vanités du monde, plus aux créatures et à ce que les créatures estiment et aiment, mais tout au pur amour de Marie pour le pur amour de Jésus.

Si c'est une grande chose que d'aimer la tout aimable Marie, c'est quelque chose de plus grand que de persévérer en son virginal amour ; mais ce qui est très grand, c'est de ne pouvoir en quelque façon se tirer de son service, et quitter son amour.

Il semble que c'est là le privilège des chaînes heureuses de son esclavage, qui, fortes comme la mort, et plus fortes que la mort même, nous lient non seulement pour le temps, mais pour l'éternité, à notre glorieuse maîtresse. Nous voyons que plusieurs saintes âmes ont voulu même imprimer sur leurs corps avec un fer chaud, les marques de leur amour et de leur servitude, comme le bienheureux Henri de Suso, et la vénérable mère de Chantal. C'était de la sorte que les anciens marquaient leurs esclaves.

II y en a qui objectent que la qualité d'esclave ne convient pas au Chrétien, que son Maître traite d'ami, et considère comme son enfant ; mais il est aisé de répondre que nous devons d'autant plus nous abaisser, que la grâce de notre vocation nous élève.

C'est l'Esprit de Dieu qui nous l'ordonne en l'Ecclésiastique ; c'est l'Évangile qui nous le commande, prescrivant le dernier lieu du banquet à celui qui doit être en la première place. Mais nous avons l'exemple de Dieu même, qui, s'étant revêtu de notre chair, a été comme esclave neuf mois dans les pures entrailles de sa pure Mère ; et il n'a pas sitôt paru au monde, qu'on l'a vu enveloppé de bandelettes, comme autant de chaînes dont il était lié par son amour.

Il a pris, dit l'Écriture, la forme de serviteur, et il assurait, cet aimable Dieu-Homme, qu'il n'était pas venu pour être servi, mais pour servir. L'ange, dit saint Bernard, qualifie la très pure Vierge, Mère de Dieu, et elle se nomme sa servante : elle ne prend pas la qualité de fille ou d'épouse, mais de servante.

Quant le Prophète-Roi parle à Dieu son souverain, il le fait en qualité de son serviteur ; qualité qu'il répète, en y ajoutant celle d'enfant de sa très humble servante.

Saint Paul, dans la loi nouvelle, prend plaisir à se vanter qu'il est serviteur de Jésus-Christ. (Rom. I, 1.) Mais qui pourra trouver à redire à une qualité que la Mère de Dieu, depuis qu'elle est triomphante dans le ciel, a donné elle-même aux saints ses plus fidèles amis ? Elle appelle saint Bernardin de Sienne son serviteur ; elle dit la même chose de saint André de l'ordre du Carmel, et évêque ; et enfin elle a voulu avoir un ordre dans l'Église, qu'on nomme l'ordre des Seryites, par une conspiration unanime du ciel et de la terre, des hommes et des anges, et de la reine des anges.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeSam 5 Jan 2019 - 19:54

CHAPITRE VI
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


(...) Enfin, l'on dira que la dévotion de l'esclavage est une nouveauté ; mais nous avons montré qu'elle est ancienne, au chapitre où nous avons parlé de son origine. Mais quand elle serait nouvelle, elle n'en serait pas moins à estimer. S'il fallait rejeter une dévotion parce qu'elle est nouvelle, il faudrait les désapprouver toutes, parce que toutes l'ont été.

Nos fêtes les plus solennelles ont autrefois été nouvelles, et une des plus grandes, qui est celle de la naissance de Notre-Seigneur, ne commença à être célébrée dans l'Orient que du temps de saint Jean Chrysostome, et cela encore en la ville d'Antioche, n'ayant été établie qu'environ cent ans après dans cette grande partie du monde.

Les cérémonies les plus augustes de notre religion ont eu leur commencement aussi bien que les plus saints ordres des religieux ; les nouveautés en matière de doctrine sont à craindre ; mais il n'en va pas de même des pratiques de la véritable dévotion, dont l'esprit de Dieu donne de temps en temps de nouvelles lumières, et particulièrement de la dévotion à la sainte Vierge, qui ne peut jamais être assez honorée et aimée.

Après tout, si quelques esprits s'opposent à une chose si sainte, il n'y a pas de quoi s'étonner : l'Évangile même n'a été introduit que par les persécutions ; le rosaire a eu ses persécuteurs ; le scapulaire de Notre-Dame de mont Carmel, quoique autorisé par tant de Papes, et particulièrement après un long et sévère examen par une bulle de Paul V, a encore tous les jours ses contradictions.

Plusieurs personnes de piété et de doctrine firent bruit au sujet de l'établissement de la dévotion de l'esclavage au Pays-Bas ; le démon qui enrage contre le culte de la Mère de Dieu, se servant de toutes sortes de moyens pour en empêcher le progrès, et quelquefois même de personnes qui ne laissent pas d'être bien intentionnées ; mais celle qui a brisé sa tête, le confondra toujours, et sera éternellement victorieuse, avec ses dévots esclaves, de l'enfer et de tous ses suppôts.

Le propre donc de cette dévotion est de consacrer sa personne à la sainte Vierge, autant qu'on le peut faire, par la cession du droit que l'on a en ses bonnes oeuvres, et par des respects continuels qu'elle lui fait rendre ; et c'est en cela que consiste son saint esclavage ; ce qui fait voir assez combien cette dévotion est facile et nullement gênante, n'imposant aucune obligation nouvelle, soit de prières, soit de mortifications, soit d'aumônes ou choses semblables ; car, pour ce qui regarde les chaînettes, ou les exercices que nous marquerons en la suite de cette dévotion, chacun en usera selon la prudence chrétienne, et les avis de son supérieur ou directeur.

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeLun 7 Jan 2019 - 17:31

CHAPITRE VI
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


(...) Elle ne demande donc précisément qu'une bonne volonté, ce qui ne contrarie en rien à aucun état, soit ecclésiastique, soit régulier ou séculier. Toutes sortes de personnes peuvent, sans aucune difficulté, s'y engager, les grands et les petits, les doctes et les ignorants, les prélats, les prêtres, les religieux et religieuses, ceux qui vivent dans le siècle, ceux qui sont dans l'emploi et les charges, comme les particuliers, puisqu'elle laisse tout le monde dans une entière liberté de faire ses exercices, et de s'acquitter de ses charges, ne demandant de tous qu'une bonne volonté pour la Mère de Dieu.

Elle ne tire point le contemplatif de sa contemplation, soit active ou passive ; elle laisse libres les sujets de l'oraison à celui qui médite, elle n'ôte point de temps à ceux qui ont de l'occupation , elle ne fait pas parler celui qui garde le silence, elle ne fait pas taire celui qui parle, elle ne produit pas au-dehors le solitaire, elle ne renferme pas ceux qui sont dans la vie active ; tout son but est de procurer qu'on soit sans réserve à celle dont Dieu a bien voulu être l'enfant, la choisissant pour sa Mère, mais qu'on y soit dans les ordres de Dieu, et uniquement selon son bon plaisir divin ; marchant dans les voies où il nous met, obéissant à tout ce qu'il nous commande et conseille, faisant tout ce qu'il veut, et ne faisant rien de ce qu'il ne veut pas.

C'est la divine volonté qui doit être toute la règle de nos dévotions, et non pas la volonté des hommes ni la vôtre ; et l'âme se doit abandonner aux mouvements de la grâce qui conduit à Dieu par des voies bien différentes.

La voie de saint Benoît est une voie de retraite et de mortification ; celle de saint François d'Assise une voie de pauvreté et de mépris du monde ; saint Dominique a été appelé à la prédication, saint François de Paule allait par les sentiers assurés d'une très profonde humilité ; saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus, était tout occupé du zèle de la gloire de Dieu et du salut des âmes ; sainte Thérèse ne respirait que l'amour de l'adorable Jésus ; le bienheureux Jean de la Croix, premier religieux de la réforme du Carmel, a été l'incomparable en l'amour des souffrances et de la privation des créatures.

On a vu des âmes toutes plongées dans la méditation de la passion de l'adorable crucifié : l'on en a vu qui n'étaient occupées que du mystère amoureux de sa divine naissance : quelques-unes ont été admirables en une spéciale dévotion de la très pure Vierge ; les autres en l'amour extraordinaire qu'elles ont eu pour les bons anges ou les saints.

Ainsi la grâce applique différemment les âmes, et toute notre perfection consiste à en suivre avec fidélité les mouvements.

Tout le monde n'est pas appelé à la pratique de toute sorte de dévotions, ce qui même ne serait pas possible, et il ne faut pas croire que dès lors qu'un état est bon, nous y devions entrer, et que nous devions marcher par toute sorte de voies quand elles sont parfaites. (...)

Source : Livres-mystiques.com

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MessageSujet: Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon   Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon Icon_minitimeMar 8 Jan 2019 - 17:15

CHAPITRE VI
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge


(...)Il faut examiner ce que Dieu tout bon demande de chacun de nous, et s'y assujettir avec obéissance ; mais c'est une grande tromperie de s'ingérer dans un état, quoique saint, si nous n'y sommes appelés : c'est ce qui fait la perte de plusieurs qui prennent des bénéfices, qui entrent dans le sacerdoce, ou bien qui embrassent des genres de vie austères et rigoureux, parce que ce sont de bonnes choses, ne prennent pas garde si Dieu les demande d'eux.

Qu'un chacun donc marche selon sa vocation, et se rende fidèle à sa grâce.

Mais il faut se souvenir que si nous ne devons pratiquer toutes sortes de dévotion, nous ne laissons pas d'être obligés de les honorer quand elles sont bonnes et conformes à l'esprit de l'Église. C'est le même Esprit de Dieu qui les inspire, quoique différentes : ainsi elles méritent toutes sortes de respects. Le Chartreux ne doit pas converser comme le Jésuite ; mais il ne doit pas blâmer pour cela l'institut de la Compagnie de Jésus, non plus que le Jésuite l'ordre des Chartreux, parce qu'il ne doit pas être solitaire.

Comme peu de personnes agissent par la grâce, mais presque tout le monde par le mouvement de la nature corrompue, vous entendrez souvent des gens qui disent : Je n'approuve pas cette dévotion, ou, celle-là me plait ; suivant en cela l'instinct de leur nature et les petites lumières de leur esprit, qu'ils préfèrent quelquefois à l'autorité des Souverains Pontifes, et à l'usage universel de l'Église.

Celui qui est véritablement à Notre-Seigneur Jésus-Christ, honore, quoiqu'il ne le pratique pas, tout ce qui se fait par l'esprit de Jésus-Christ. La bienheureuse Angélique Paule, auparavant que d'être religieuse, se nommait Virginie : elle changea ce nom en celui de Paule ; elle se mit elle et sa congrégation sous la protection de saint Paul ; elle fit nommer ses fils spirituels les Paulins. Les deux principales maisons qu'elle fonda, portaient, l'une le nom de saint Paul le Converti, et l'autre de saint Paul le Décollé ; elle savait quasi toutes les Épitres de saint Paul par cur ; ses méditations et discours plus ordinaires étaient de ce grand saint ; la pensée et le discours de ce divin Apôtre étaient ses plus chères délices ; elle en portait toujours une image, et elle l'avait même fait graver sur son cachet.

Saint Gérard, évêque, fit dresser un autel magnifique en l'honneur de la Mère de Dieu, et il y avait de vénérables vieillards entretenus pour faire briller de l'encens sans aucune interruption tout le long des jours et des nuits devant ce saint autel. Tous les samedis étaient comme autant de jours solennels, où l'on faisait l'office de la souveraine du ciel et de la terre à neuf leçons, et tous les jours après matines et vêpres ce grand prélat menait processionnellement son clergé en ce lieu tout dédié à l'honneur de sa chère maîtresse, pour y chanter ses louanges, de sorte qu'en cette église tous les jours étaient comme autant de fêtes de la glorieuse Vierge.

La bienheureuse Marie d'Oignies faisait souvent onze cents génuflexions en l'honneur de la Mère de Dieu pendant le jour et la nuit, et accompagnant le tout de trois cents coups de discipline, elle allait visiter une de ses chapelles, marchant à pieds nus au milieu de l'hiver et parmi les glaces, elle y veillait toute la nuit en oraison, et passait plusieurs jours sans manger. Il y a bien des esprits qui auraient trouvé à redire à la conduite de saint Gérard, et aux dévotions de ces bienheureuses ; mais les anges et le ciel les ont hautement approuvées ; car il est vrai que nous devons du respect à ce qui est saint, quand nous ne serions pas en état de le pratiquer : et c'est ce qui doit être observé à l'égard de la dévotion du saint esclavage.

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